AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782352873044
512 pages
Archipoche (04/04/2012)
3.84/5   76 notes
Résumé :
Le Mystère d'Edwin Drood est le dernier roman de Charles Dickens, mort en 1870 avant d'avoir pu l'achever.
La narration est centrée sur la disparition inexpliquée du jeune Edwin Drood, en apparence comblé par son oncle John Jasper, maître de choeur à la cathédrale de Cloisterham, ainsi que par la perspective d'un mariage avec l'orpheline Rosa Bud.
Jasper mène tout d'abord l'enquête, mais suscite bien vite les soupçons du lecteur, car il mène une doubl... >Voir plus
Que lire après Le mystère d'Edwin DroodVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
3,84

sur 76 notes
5
2 avis
4
5 avis
3
4 avis
2
2 avis
1
0 avis
Le Mystère d'Edwin Drood (The Mystery of Edwin Drood) est le quinzième et dernier roman de Charles Dickens, mort subitement en juin 1870 avant qu'il puisse le terminer... ça, c'est vraiment con !

Surtout qu'il avait dans l'idée d'intriguer un million de lecteurs. Vu qu'il a bouffé son acte de naissance avant de le finir, c'est sûr qu'il les a intrigués, ses lecteurs.

Commence alors longue série d'investigations, d'hypothèses, de solutions et fins en tous genre; les spéculations, d'ailleurs, continuent d'alimenter la chronique des faits-divers de la littérature, le dernier avatar en étant l'adaptation télévisuelle du roman en deux parties, avec une suite annoncée comme « définitive », que BBC2 diffuse les 10 et 11 janvier 2012 (John Sutherland, The Mystery of Edwin Drood, Radio Times, 8 janvier 2012, p. 23).

De leur temps, Chesterton, Dorothy Sayers et Erle Stanley Gardner se sont eux aussi cassé les dents en essayant de résoudre le mystère, c'est vous dire que ce mystère non résolu a alimenter les fantasmes de tous.

Attention, ce roman dont je vous parle dans ma critique, publié chez Marabout Géant en 1956, c'est la traduction du «Mystère Edwin Drood» et... sa résolution ! Oui, ce n'est pas le roman à moitié écrit, mais celui qui fut achevé par un autre !!

Oui, un jeune romancier français, Paul Maury, dickensien passionné, croit avoir trouvé la solution sur laquelle les autres ont séchés. Et c'est le livre que j'ai dans les mains et dont je vous parle (zieutez la couv').

Tout d'abord, il faut savoir que le roman policier inachevé de Dickens(l'original, quoi !), il était vraiment inachevé! Il ne manquait pas juste la fin... mais carrément la moitié du roman (6 épisodes sur 12 avaient eu le temps de paraître !). Hé !

Donc, on peut saluer l'auteur Paul Maury qui a écrit plus de la moitié du roman.

Voilà pourquoi j'ai préféré acheter ce roman «résolu» par un autre auteur plutôt que de perdre mon temps avec l'original qui m'aurait plus que sur ma faim et dans d'horribles spéculations hasardeuses.

Mais de quoi il parlait, ce roman inachevé ??

Dans la vieille cité épiscopale de Cloisterham, Edwin Drood et Rosa Bud, deux jeunes gens orphelins, ont été fiancés par leurs parents, mais cet engagement forcé rend leurs rapports difficiles et ils ne parviennent pas à s'apprécier mutuellement : Rosa agit comme une petite fille capricieuse tandis qu'Edwin, très sûr de lui et de ses devoirs envers elle, traite en conquête celle qu'il n'a pas eu à conquérir.

L'oncle d'Edwin qui est aussi le maître de musique de Rosa, se nomme John Jasper et est âgé seulement de quelques années de plus. Il dévoilera progressivement une vie plus trouble, faite de rêves opiacés et de passion malsaine pour sa future nièce. Heu, oui, pas très net, le tonton qui est chantre à la Cathédrale...

Deux autres jeunes gens s'installent en ville : Neville et Helena Landless, eux aussi orphelins (décidément…). Ils viennent des Indes et se retrouvent aux bons soins du chanoine de la cathédrale, M. Crisparkle.

Neville, au caractère fougueux, ne tarde pas à se disputer violemment avec Edwin.

Aussi lorsque ce dernier disparaît et qu'on apprend que Neville est le dernier à l'avoir vu, tous les soupçons se portent sur lui. Jasper, effondré et furieux, est le premier à parler d'assassinat…

*** Alors cette critique, elle vient ? Oui, je n'ai pas l'intention de clamser avant de vous la livrer.

Tout d'abord, l'atmosphère : sombre à souhait, on se promène dans des demeures assez lugubres, un cimetière, une crypte, des maisons d'opium...

Tout pour nous mettre dans l'ambiance du roman policier.

Ensuite, les personnages : Dickens a créé dans ce roman (j'ai pas lu les autres) une extraordinaire galerie de personnages.

Ceux qui sont au centre de l'intrigue sont très vivants, très attachants, ou terrifiant pour le criminel supposé que dans l'édition originale on ne connaît pas.

Les nuances ne sont pas de mise dans la caractérisation des héros. Je sais que certains reprochent à Dickens ses personnages un peu unidimensionnels et caricaturaux, mais moi, j'ai aimé les personnages du livre.

Les personnages secondaires ne sont pas oubliés, sont très pittoresques et souvent victimes de la plume acide de Dickens.

J'ai failli mourir de rire avec Mr. Sepsea, très imbu de lui-même que c'est un âne à la stupidité suffisante, M. Durdles est un abruti et M. Honeythunder est semblable à une pustule sur le visage de la société.

Si les personnages sont déjantés, les situations ne sont guère mieux ! La scène avec les philanthropes Londoniens est vraiment drôle et ces derniers en prennent pour leur grade.

Dickens jongle avec les mots avec beaucoup de répartie et d'humour, les dialogues sont délicieux même si souvent on se rend bien compte que ce n'est que dans le but d'introduire des lignes et des lignes d'humour et de jeux de mots.

Il est tout bonnement impossible de s'ennuyer dans ce roman policier déjanté !

Sans oublier une certaine armoire remplie de confiseries et d'alcools qui vous donnera l'eau à la bouche pendant votre lecture !

Et l'épisode de Noël, super ! Quoi, je ne vous l'ai pas dit ? C'est la veille de Noël que disparaît Edwin Drood… Non, le Père Noël est innocent, il était ailleurs ce soir là.

Et la solution ?

Ben, je ne vais tout de même pas vous la donner, tout de même ! Je ne saurais vous dire ce que les autres en ont pensé, ni ce que Dickens voulait faire, mais pour moi, elle me semble la plus «logique».

L'auteur nous donne même les éléments de la solution dans un Postface où il nous explique ce qui l'a motivé.

Bon, on ne saura vraiment jamais ce que Dickens voulait écrire, mais au moins, cela m'a évité de me casser la tête en lisant un roman sans fin.

Moi, en tout ca, j'ai imaginé les lecteurs de l'époque, qui le lisaient en épisodes et qui n'ont jamais connu la solution... le choc que ça a dû être pour eux !

En définitive, «The Mystery of Edwin Drood» s'avère d'une suprême ironie : situé dans une ville épiscopale mais sans spiritualité, écrit par un romancier de la fête de Noël mais où un meurtre présumé est commis le 25 décembre ; une histoire de meurtre sans solution (dans la version originale de Dickens), un fragment de roman dans lequel quelqu'un disparaît, concernant des gens sans substance, et qui se termine par la fin de son auteur.

Commenter  J’apprécie          150
Avant d'attaquer la lecture de Drood de Dan Simmons, un énorme roman dont l'inspiration se source abondamment des vies de Charles Dickens et de son ami Wilkie Collins et de l'exploration des personnages issus de leurs romans, je me suis lancée dans cette lecture préparatoire, pensant qu'elle m'aiderait à mieux comprendre et apprécier Drood.

Sans doute un peu jaloux du succès de son ami Wilkie Collins en matière de romans policiers, Charles Dickens décide sur le tard d'écrire son premier roman policier. Il ne l'achèvera pas, décédant subitement dans des conditions un peu mystérieuses.

L'intrigue de base est plutôt simple : deux jeunes gens orphelins, la ravissante Rosa Bud et Edwin Drood sont promis l'un à l'autre depuis leur enfance, mais n'éprouvent que des sentiments fraternels. Jasper, l'oncle d'Edwin, opiomane invétéré, est secrètement amoureux de Rosa. Quand Neville et sa jumelle Helena, deux autres jeunes gens orphelins – oui, Dickens a un faible pour les orphelins – viennent s'installer dans leur ville et se rapprochent de Rosa et d'Edwin, tous les ingrédients sont réunis pour amener complications et dangers aux protagonistes de l'histoire.

Une intrigue plutôt simple au départ, des personnages en nombre étonnamment limité pour un roman de Dickens, mais le roman s'avère riche de thématiques et agréable à lire. La dimension policière est plutôt réduite, car même si plusieurs théories furent avancées après la mort de l'écrivain pour résoudre l'énigme, on devine aisément qui est responsable de la disparition d'Edwin Drood. En tout cas, la solution proposée par Paul Kinnet, qui a traduit le roman et l'a terminé, m'a semblée très logique et convaincante.

J'ai surtout apprécié la dimension gothique du roman, avec le portrait spectral de Cloisterham, ville fictive réplique de Rochester, quasiment construite sur l'humus issu de la décomposition des morts enfouis dans le cimetière, une ville aux nombreuses ruines – monastère, cloître -, où les corbeaux évoluent sinistrement autour d'une vieille cathédrale inquiétante... Dickens y ajoute une dimension fantastique avec Jasper, chantre de la cathédrale, hanté par le mal et les visions oniriques provoquées par l'opium auquel il s'adonne sans retenue dans des quartiers sordides. On devine que Dickens a construit le personnage d'après les souvenirs de ses promenades dans les bas-fonds de Londres.

Roman plein d'humour, on y retrouve aussi le goût de Dickens pour les personnages improbables, qu'il caricature à outrance : Mr Sapsea, dont la vacuité d'esprit n'a d'égale que sa suffisance, Deputy, l'enfant diablotin qui passe son temps à lancer des pierres sur Durdles, le marbrier du cimetière...
Une touche de féérie aussi avec le jardin suspendu et l'habitation enchanteresse de Mr. Tartar...

J'ai hâte de voir ce que Dan Simmons a fait de ce roman...

Challenge XIXème siècle 2023
Challenge Multi-défis 2023
Challenge Mauvais genres 2023
Commenter  J’apprécie          192
J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce roman au style anglais très classique. L'auteur étant décédé avant de le terminer, la fin a donc ici été inventée par un auteur plus contemporain et nous se saurons jamais si elle correspond un tant soit peu à celle imaginée par Dickens lui-même.
Nous sommes immergés dans une petite ville épiscopale où tous les protagonistes se connaissent, ils sont soit prêtre, soit maître de chorale, chanoine, sacristain, gardien du cimetière, tuteur de tel ou tel jeune orphelin...
Edwin Drood est un jeune homme sur le point d'officialiser son mariage avec une jeune orpheline vivant au couvent voisin, lorsqu'il disparaît soudainement la veille de Noël.
Le roman baigne dans une atmosphère de soupçons envers tout un chacun, tout comme il règne un brouillard et des brumes perpétuelles au dessus de cette petite ville où tous les secrets de chacun sont décortiqués par les autres.
La fin proposée ici m'a semblé plutôt crédible et logique et reste dans l'esprit du roman.
Commenter  J’apprécie          180
Ce roman est le dernier de Charles Dickens, laissé inachevé puisque l'auteur est mort avant de pouvoir le terminer. À la suite de quoi plusieurs écrivains ont tenté de trouver le fin mot de l' « énigme » et d'imaginer ce qu'aurait pu être la suite, donnant ainsi naissance à la « littérature droodienne » comme l'indique le préfacier. Ici, Paul Kinnet propose une fin selon ce qui lui paraît le plus probable. Mais par pitié, ne lisez pas cette préface avant le roman (heureusement que j'ai eu l'intuition de ne pas le faire!) car tout le roman est résumé dans cette dernière ! Quelle débilité que ces préfaces qui nous font un résumé complet des romans avant leur lecture sous prétexte que ce sont des classiques ! Ils n'ont qu'à écrire des postfaces !
Alors que dire sur ce roman ? Je m'attendais à un roman policier, et j'y ai trouvé tout autre chose, en vérité. le préfacier indique d'ailleurs que c'était alors la mode des romans « à sensation », que l'on n'appelait pas encore « romans policiers ». Mais perso, je me dis que si on ne les appelait pas ainsi, c'était peut-être à juste titre… parce qu'ils n'en étaient pas vraiment. Pour moi, ce roman donne bien des « sensations », quelques frissons (et je ne doute pas qu'il en ait donné encore bien plus à l'époque où il n'existait pas encore toute la littérature horrifique ni les romans particulièrement noirs d'aujourd'hui). Mais quant au suspense, comment dire ? Je ne trouve pas qu'il y en ait vraiment. Et je n'ai pas l'impression que c'est ce que Charles Dickens cherchait non plus. En effet, très vite, une sorte de connivence s'établit entre le narrateur et le lecteur, le narrateur ne cherche pas à déjouer ses prévisions mais lui donne au contraire des indices, distille de petits commentaires éloquents sur l'attitude éminemment louche d'un certain personnage. le « mystère » repose plus sur la question « Edwin Drood est-t-il vraiment mort ? » que sur l'identité du coupable l'ayant tué ou ayant tenté de le faire !
Je n'y ai donc pas trouvé le suspense attendu, toutefois ce roman n'en est pas « raté » pour autant, loin de là. En lisant, je me suis dit à plusieurs reprises, moi qui n'avais pas lu de roman de Dickens depuis mon adolescence, « mais quel maître dans l'art de composer un personnage, de le rendre si réel ! Dans l'art d'observer et de savoir saisir les moindres nuances de la personnalité des gens et de savoir les croquer avec autant de vérité ! » Car vraiment, dans ses personnages, on reconnaît tellement bien certaines personnes, c'est si bien transcrit ! S'il avait été humoriste à notre époque, Dickens aurait pu faire un one man show avec tous ces protagonistes, s'il avait joué aussi bien qu'il écrit, il aurait pu les faire vivre sur scène en nous faisant rire aux éclats ! Son récit est en effet drôle, très souvent. Et parfois sa critique acerbe, sous un humour à l'ironie acérée. le personnage du philanthrope par exemple, qui donne des leçons à tout le monde, se lance sans cesse dans des polémiques contre les pensées qu'il prête aux autres et qu'ils n'ont jamais eues, qui fait des procès d'intention à chacun, déforme leurs propos, qui se voit comme un pourfendeur de l'intolérance et de la violence tout en étant lui-même le type le plus intolérant et violent qui soit, ou le personnage de Mme Billikin, qui met tous les professeurs dans le même sac parce qu'elle en a eu de mauvais... quelle peinture de certaines personnes, quelle que soit l'époque…
Malgré cela, j'ai aussi trouvé certaines longueurs dans le roman sans quoi il m'aurait plu beaucoup plus. Et une partie de la fin ne me paraît pas crédible. C'est pourquoi, avec le manque de suspense, je ne mets « que » 3,5.
Commenter  J’apprécie          50
Ce roman est le dernier livre écrit mais inachevé par Charles Dickens, décédé en cours d'écriture. Si l'écrivain a emporté à jamais la véritable issue de son unique roman policier, Paul Kinnet y a apporté de sa plume une fin "probable" et plausible selon moi.

Je me suis lancée dans cette lecture avec une infinie curiosité. Dans cette histoire, tous les protagonistes se connaissent et vivent dans cette petite ville de Cloisterham.
John Jasper, chef des choeurs de la cathédrale, et notoirement client d'une fumerie d'opium dans le quartier de Bloomsburry à Londres, est l'oncle du jeune Edwin Drood, qui doit prochainement se marier avec Rosa Bud (fille un peu puérile que tout effarouche), encore pensionnaire d'un orphelinat. Ce mariage est un voeu de la part de leurs défunts pères respectifs, mais les tourtereaux ne sont pas vraiment amoureux. Tandis que Jasper lui, est secrètement épris de Rosa.
On fait également la connaissance, entre autres personnages importants de l'histoire, de Neville et Helena Landless, frère et soeur orphelins eux aussi. Neville sera confié au chanoine Crisparkle, et Helena rejoindra l'orphelinat de Miss Twinkleton où séjourne Rosa et avec qui elle sera très vite amie.
Mais Neville va se disputer avec Edwin à propos de Rosa. Jasper et le chanoine Crisparkle tenteront de réconcilier les deux jeunes hommes lors d'un diner à la veille de Noël. C'est juste après ce diner qu'Edwin disparait...
Jasper, Neville, Crisparkle sont les derniers à avoir vu Edwin Drood...

Ce n'est pas la première fois que je lis et apprécie une oeuvre de Dickens, mais dans ce mystère, il y a beaucoup de personnages qui se greffent à l'histoire bien avant la disparition d'Edwind Drood. J'avoue avoir pris moins de plaisir à lire "l'avant-disparition" que "l'après disparition", nettement plus intéressante, et pleine de suspense.
Lorsque Paul Kinnet prend le relais, on se rend compte un petit peu de cette césure, sa plume est plus "moderne", plus épurée en quelque sorte, mais elle reste néanmoins fidèle à celle de Dickens, elle-même élégante, descriptive mais parfois un peu lourde à certains moments. Cette lourdeur octroie un manque de clarté dans la première partie de ce roman policier, surtout lors de l'introduction de chaque nouveau personnage dans l'histoire, car l'auteur raconte l'histoire du nouvel arrivant et sa psychologie. Mais on ressent pourtant une belle unité à la lecture de ce récit.
En bref, j'ai bien aimé cette lecture, surtout la résolution de l'enquête qui n'arrive qu'à la moitié du livre. Et puis l'intrigue est plutôt bien tricotée...

Ne lisez surtout pas la préface, vous la lirez après, quand vous aurez terminé le roman, car on y dévoile trop de choses, cela nuit au suspense et à la surprise. Je ne comprends pas qu'un éditeur puisse laisser filtrer autant d'éléments qui mettent la puce à l'oreille dans la rédaction d'une préface, c'est dommage.
Lien : https://lecturesdartlubie.bl..
Commenter  J’apprécie          50

Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Et si je n'exprime pas clairement ce que j'entends par là, c'est ou bien parce que je ne possède pas l'art de la conversation et que je suis incapable d'exprimer ce que je pense, ou bien parce que je suis incapable de penser et que par conséquent je ne pense pas ce que je suis incapable d'exprimer. Et cela, j'ai la conviction que ce n'est pas le cas.
Commenter  J’apprécie          60
C'est une très vieille ville que Cloisterham, et pas du tout l'endroit rêvé pour quiconque apprécie les attraits du monde tumultueux. C'est une ville monotone, silencieuse, qui semble imprégnée de l'odeur d'humus qui se dégage de la crypte de sa cathédrale. On y trouve tant de vestiges de tombes monastiques que les enfants de Cloisterham font pousser leurs salades dans la poussière vénérable d'abbés et d'abbesses, et que leurs pâtés de sable sont faits de nonnes et de petits frères. En retournant son champ, le paysan accorde le même intérêt aux puissants lords trésoriers, archevêques et évêques de jadis que l'ogre de la fable en portait à son importun visiteur : il moud leurs os pour faire son pain.
Commenter  J’apprécie          20
Le vent souffla toute la nuit sans désemparer. Au petit matin, alors qu'il n'y avait pas encore assez de lumière à l'est pour éteindre les étoiles, il commença à faiblir.
Commenter  J’apprécie          90
Le lendemain matin, un soleil éclatant brille sur la vieille cité. Ornés d’un lierre vigoureux qui luit au soleil, entourés d’arbres somptueux qui se balancent dans l’air embaumé, ses monuments anciens et ses ruines sont d’une beauté incomparable.

Les jeux d’une lumière radieuse, qui changent avec le mouvement des branches, les chants des oiseaux, les parfums qui s’exhalent des jardins, des bois et des champs – ou plutôt de cet immense jardin qu’est toute l’Angleterre cultivée à cette époque de la récolte – tout cela pénètre dans la cathédrale, triomphant de son odeur terreuse et prêchant la résurrection et la vie.

Les froides tombes de pierre, vieilles de plusieurs siècles, se réchauffent, le soleil lance des points lumineux sur le marbre jusque dans les coins les plus austères de l’édifice, où ils palpitent comme des ailes.
Commenter  J’apprécie          10
Sa voix était aussi dure et sèche que lui, et l'imagination aurait pu la moudre, exactement comme lui, en une poussière impalpable. Et cependant, à travers les moyens d'expressions limités qui étaient les siens, on sentait la gentillesse. Si la nature avait pris la peine de l'achever, on eût pu, en ce moment, discerner la gentillesse sur son visage. Mais que pouvait-il faire, le pauvre homme, si les sillons de son front ne se mêlaient pas, et si son visage, malgré tous ses efforts, n'arrivait pas à exprimer ses sentiments ?
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Charles Dickens (45) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Charles Dickens
"Une des plus grandes auteures américaine actuelle qui revient avec un chef d'oeuvre ! Une transposition de David Copperfield dans les Appalaches digne de Charles Dickens ! " - Jean-Edgar Casel.
Demon Copperhead réimagine le roman de Dickens dans une Amérique rurale moderne confrontée à la pauvreté et à la crise des opioïdes ... le roman de Kingsolver vous emporte avec autant de force que l'original.
À retrouver en librairie et sur lagriffenoire.com https://lagriffenoire.com/on-m-appelle-demon-copperhead.html
Recevez votre actualité littéraire (façon La Griffe Noire) en vous abonnant à notre newsletter hebdomadaire : https://www.lactudulivre.fr/newsletter/
+ Lire la suite
autres livres classés : 19ème siècleVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus


Lecteurs (228) Voir plus



Quiz Voir plus

Oliver Twist

Que signifie le Nom d'Oliver : Twist ?

Le danseur
Le fluet
Le tordu
L'Orphelin

20 questions
502 lecteurs ont répondu
Thème : Oliver Twist de Charles DickensCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..