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Critique de Jmlyr


Jmlyr
01 septembre 2017
Tout d'abord, je tiens à dire que je respecte le choix que MARIE DEROUBAIX a fait d'avoir recours à l'euthanasie dans le cadre de son cancer du poumon et de ces 6 métastases cérébrales visiblement incurables, et d'être allée en Belgique pour cela... c'est son choix, et rien que parce que c'est le sien, il est déjà respectable. Cette femme avait mon âge , à peine plus.

Je reste cependant mitigée par cette lecture : ton authentique, direct et sans fioriture. Elle a écrit comme elle le dit, pour dénoncer le système français, sa prise en charge des malades et de leur fin de vie, l'acharnement thérapeutique et les essais cliniques ( en cancérologie) à peine dissimulés sur des patients-cobayes à moitié consentants. (Elle dit vrai pour une part).Elle a écrit surtout pour dénoncer l'absence de possibilité de recourir à l'euthanasie en France…..vaste débat éthique qui est loin d'être fini, même si la loi Leonetti a fait avancer les choses ...si peu, ainsi que le manque d'empathie de la profession médicale en général.
( A quand les cours de psychologie poussés dans les
FAC de médecine ???)

Non, ce qui me gêne, c'est un jugement sans nuances sur les hôpitaux, les services de soins palliatifs où contrairement à ce qu'elle dit, certains personnels toutes catégories confondues, font un travail formidable et sont à l'écoute...et son jugement sur les patients eux-mêmes...ces cancéreux qui acceptent les chimiothérapies et errent dans les couloirs dans leur fauteuils roulants...Je vous ai épargné la citation de ce descriptif, tant elle me parait une insulte pour les malades qui se battent avec courage et dignité, et qui acceptent de vomir et d'être chauves sans honte.

Alors, et cela n'engage que moi, je le répète, à chaque cancer, son malade, et à chaque malade, son histoire, sa personnalité, sa famille, ses ressources, le degré de son cancer etc...et donc à chacun de vivre cette épreuve selon ses propres valeurs, en accord avec lui-même et lui même-seulement.

Son récit met surtout l'accent sur la médecine à deux vitesses, et elle ne se cache pas d'avoir été privilégiée, d'abord soignée à L'Hôpital Américain de Paris ( Neuilly), privé et qui accueille une clientèle aisée le plus souvent,....et qu'elle met ensuite en balance avec les autres hôpitaux de la capitale, qui ne seraient qu'horreur et manque de respect ? Certes, mais le propos ne serait-il pas à nuancer ?

Alors, j'en conclus que si moi, demain, j'ai un cancer à un stade avancé et l'envie d'abréger mes souffrances, je n'aurai d'autre solution que de finir dans un hôpital pourri agonisante dans des souffrances atroces, parce-que je touche un salaire plus que moyen ?
Elle me déprime à mort...

Alors, paix à son âme, je sais qu'elle hante le cimetière privé de son château, mais le tableau, même s'il dépeint une certaine réalité, est trop noir à mon goût. Désolée.
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