Regards de l'intérieur, d'un homme de son époque avec ses différents côtés; pile comme face.
Témoignage d'une période trop souvent omise et occultée pourtant importante de notre histoire.
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Je me souviens qu'un vieux paysan, qui avait son fils sous les drapeaux, eut l'indiscrétion de troubler notre tête-à-tête pour me demander, avec anxiété, quand les troupes partiraient.
J'eus l'impudence de lui répondre : « Est-ce que je sais ! »
Le regard de mépris que me lança cet homme entra dans mes yeux comme un éclair [...] le reproche silencieux de ce père de soldat, dissipa ma torpeur et commença le réveil de ma conscience de Français.
Je sentis que je venais de manquer à la solidarité qui m'unissait, avant tout et malgré tout aux hommes de mon pays.
Pour la première fois, ma prétendue philosophie humanitaire m'apparut comme une apostasie et mon égoïsme amoureux comme une désertion.
La cruauté de ma réponse se révéla à moi dans toute sa vilénie. J'eusse voulu en demander pardon sur l'heure au vieillard, mais il nous avait brusquement tourné le dos, et nous étions de nouveau seuls sur la route [...] un grand pas était fait sur mon chemin de Damas.
La ligne bleue des Vosges
Les
régions frontalières de l'Est de la France (Moselle et Alsace) ont été à la fin
du 19ème siècle l'enjeu du patriotisme exacerbé d'Alsaciens et Lorrains ayant perdu leur nationalité française mais de coeur restant attachés à la mère Patrie. Depuis l'annexion, en septembre 1870 (défaite de Sedan et de Strasbourg devant la Prusse) un courant
politique autour de
Paul DÉROULÈDE a...