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EAN : 9782080250872
256 pages
Flammarion (05/05/2021)
4.23/5   141 notes
Résumé :
" On oublie à quoi ressemblent nos proches. Plus nous les regardons et moins nous les voyons. Elisa voulait réapprendre à voir sa soeur comme elle aurait aimé qu'on la voie, elle. " En apparence, Elisa a tout pour être heureuse. Un métier qu'elle aime, une petite fille de trois ans qui fait son bonheur, des amies qui lui sont chères et un mari dévoué. Mais ça, ce sont les apparences. Et elles cachent une réalité bien différente qu'Elisa garde pour elle, sans jamais ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (39) Voir plus Ajouter une critique
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Le premier roman de cette jeune romancière nous plonge au coeur de la violence faites aux femmes, à travers l'histoire d'Elisa, racontée par les femmes qui l'a côtoie (famille, amies, cliente). Chaque chapitre, telles des pierres s'imbriquant les uns aux autres, nous mène vers l'insupportable. La tension s'installe, on assiste effaré, au drame inéluctable. La plume d'Emma Deruschi fait mouche avec une justesse bouleversante, la tension va crescendo, le parcours d'Elisa en rappelle bien sûr plein d'autres, avec à chaque fois la même sidération, la même colère, la même injustice. Un premier roman coup de poing, et la découverte d'une auteure talentueuse.
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Elisa, 34 ans, kinésithérapeute, mariée à Loïc, mari violent, une petite fille de 3 ans, Lucie, a décidé de s'enfuir pour échapper aux coups de son mari et pour protéger sa fille. Elle a préparé minutieusement sa fuite, n'en informant que sa belle-mère, la veuve de son père chéri, par sécurité.
L'auteur décortique la prison dans laquelle Elisa s'est laissé enfermer par son mutisme, ne se confiant à personne, acceptant de donner l'image d'une famille heureuse, ni à sa petite soeur, ni à sa meilleure amie, ni à son associé et ami par peur que son mari s'en prenne à sa petite fille ou la lui enlève. Lorsque les coups pleuvent, la seule chose à laquelle elle se raccroche, c'est de ne pas crier pour que Lucie ne se réveille pas.
Mais ce roman donne aussi une place centrale à l'entourage proche d'Elisa, qui forme une sorte de choeur de femmes, comme dans les tragédies grecques. Ces femmes ont toutes senti un malaise chez Elisa mais n'ont pas su en identifier l'origine, n'ont pas pu ou voulu aller plus loin par pudeur, par respect pour Elisa.
La construction de ce roman choral est astucieuse : chaque chapitre centré sur Elisa est suivi d'un chapitre sur une femme de son entourage et se termine par un appel angoissant dans la nuit, dont on ne connaîtra la raison qu'à la toute fin du roman. La tension s'installe et ne cesse de croître, sous-tendue par une écriture percutante, incisive.
Je regrette, néanmoins, que les personnages féminins soient si nombreux et qu'ils ne soient pas plus approfondis; les multiples thèmes abordés, à côté de la violence contre la femme, sont eux aussi survolés : la vie dans la rue et la transparence des SDF, la vieillesse, la violence des réseaux sociaux, la jalousie, la sororité, les difficultés des mères célibataires...
Ce premier roman est prenant, poignant, remue les tripes surtout lorsqu'on sait que ce type de drame n'est pas de la fiction, qu'au moment où j'écris cette chronique, 53 femmes sont déjà mortes sous les coups de leur conjoint depuis le début de l'année.
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Elisa est une jeune femme, belle, ambitieuse, kiné de profession, mariée à Loïc et maman d'une petite Lucie. Elisa est très bien entourée, une famille qui l'aime, des amies de confiances. Mais, Elisa laisse transparente ce qu'elle veut à son entourage..

Derrière cette vie qui pourrait paraître parfaite, Elisa doit dissimuler tous les jours la vérité. Oui, car son mari devient de plus en plus violent, les mots comme les coups qu'elle reçoit augmentent d'intensité.

Elise est réduite au ménage, à attendre le retour de son mari à la maison, Elisa n'a même pas le droit à une carte bancaire, ni même de voir certaines de ses amies pendant que monsieur prend du bon temps. Jusqu'au jour où elle décide de partir !

Pendant des jours, elle organise son départ : billet de train, argent, lettre à son meilleur ami, valise, tout est prêt pour une nouvelle vie, un nouveau virage avec sa fille, tout reprendre à zéro..

Coup de coeur pour ce premier roman qui décompose les mécanismes de la violence conjugale à travers une plume sous tension, fluide, au plus près du réalisme. Construit comme un thriller, impossible à lâcher et tellement bien ficelé.

Sous forme de roman choral, architecturé d'une main de maitre, le récit est raconté tour à tour par les femmes qui entourent Elisa, des femmes de notre époque et de tous bord. Un roman d'actualité qui résonne où les différents féminicides sonnent le glas tous les jours dans nos actualités.

Emma Deruschi m'a conquis à travers ce premier roman fort et puissant, où la tension monte au fil des pages, où la violence devient extrême, jusqu'au jour ou sa prison de verre explose en mille morceaux.
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Chaque parcelle, chaque vibration, chaque souffle, chaque émotion des femmes présentes dans « La femme que nous sommes » est une partie de nous. Élisa, médecin accomplie, Jeanne Youtubeuse beauté célèbre, Eugénie dont le corps fatigué par les années ne parvient pas à affadir la sagesse, Lénita la sans-abri qui a pris une mauvaise route, Ani la nounou sur laquelle on peut se reposer, Gabrielle la meilleure amie, Nola l'éternelle rivale, Cécile la soeur aimante mais débordée, Martine la mère qui a décidé de penser un peu à elle, Linda la belle-mère d'adoption et l'ultime confidente. Mais, « La femme que nous sommes » est avant tout l'histoire d'Élisa et je veux lui laisser ici toute la place, car même lorsque Emma Deruschi déroule la vie d'autres personnages, c'est toujours vers Élisa qu'elle revient. Élisa a tout pour être heureuse. Elle est médecin, mère d'une petite fille, mariée à Loïc lui aussi médecin. Ils vivent dans un appartement bourgeois à Boulogne. Elle a gardé ses amis de toujours, et travaille même avec Marc l'un d'entre eux. Pourtant, Élisa va partir. Encore une soirée à tenir, deux-trois détails à régler et elle s'en va. Dans son existence parfaitement huilée, quelque chose a déraillé. C'est ce quelque chose qu'elle doit fuir.

Pour raconter Élisa, l'auteur a fait le choix de raconter celles et ceux qui croisent sa route, le temps de quelques heures, de quelques jours ou à travers de simples messages envoyés sur son portable. Même si ces personnages n'habitent que quelques pages parfois, ou au contraire peuplent un chapitre entier, ils ont tous un rôle à jouer dans ce moment clé de l'existence d'Élisa. À travers eux, l'intégralité de qui est Élisa prend vie. Chacun à leur tour, ils offrent au lecteur un petit bout d'Élisa. Chaque femme dont l'existence traverse celle d'Élisa est la fois elle, et nous. Pourtant, dans les vies trépidantes de chacun, dans cette marche du temps inexorable où il n'y a jamais de répit, personne ne sait réellement qui est Élisa, quelles blessures elle porte, quels chagrins l'émeuvent, quels combats intérieurs elle livre. Personne n'a conscience de la terrible douleur qui fait partie d'Élisa depuis plus de trois ans. Si elle avait pu échanger avec Eugénie, cette sage grand-mère qui vient se faire masser deux fois par semaine dans son cabinet, elle aurait pu entendre des paroles réconfortantes. « Commence par répondre à cette question : qui es-tu lorsque tu cesses de te demander si tu es “assez” et que tu décides que tu te suffis telle que tu es déjà ? Et si tu veux savoir où tu vas (…), tu ne dois en aucun cas baisser la tête ou détourner le regard, même si cela semble plus confortable sur le moment. Agis. Change ce qui te perturbe. » Si elle avait pu lire ce que Jeanne a posté sur les réseaux sociaux après avoir été jetée aux chiens, elle aurait pu réfléchir à « Il faudrait en plus que les femmes soient courageuses. Exister en tant que femme, c'est exister avec des combats que nous n'avons pas choisis. (…) Et si comme moi vous vous sentez mal en restant les spectateurs de vies qui vous échappent, essayez de vivre la vôtre d'abord. » Chacune apporte, à sa manière, sa pierre à l'édifice de l'existence d'Élisa, d'une femme, de toutes les femmes.

« La femme que nous sommes » est un récit de femmes où gravitent des hommes. Marc et Loïc principalement. Malgré la sororité qui les unit, « le seuil des souffrances » *, « les prix que l'on paye » *, l'ombre d'un homme est toujours présente, si présente qu'elle prend toute la place. Si Élisa sait « le coût du sourire » *, elle peut imaginer « la somme des compassions » *, quand, après son départ tout le monde saura, et que pour elle, ce sera « le début du commencement » *. Car, « le poids de l'ignorance » * aura la puissance d'une déflagration.

Sous la plume sensible et juste d'Emma Deruschi dont c'est le premier roman, la tension fébrile du début progresse inexorablement vers le drame. Aux petites touches de moments doux, elle dépeint un tableau de plus en plus noir, de plus en plus anxiogène. Chaque chapitre se clôt par un appel au milieu de la nuit dont on ne sait rien. Il ne reste que peu de couleurs sur la toile de la fin, terrassé qu'est le lecteur lorsqu'est dévoilé la « véritable » Élisa, pas celle des sourires et des masques, celle des yeux charbonneux d'avoir trop pleuré, trop subi, trop encaissé. Cependant, une autre voix vient rejoindre le choeur des femmes, juste avant les pensées de fin laissées à Élisa, comme un signe d'espoir, une lumière dans la nuit. Merci à l'auteur de nous avoir permis cette respiration.

Voilà un remarquable premier roman qui a toutes les qualités d'un grand roman. de vraies qualités narratives, un talent de construction, un auteur qui sait doser son intrigue, adapter son écriture au message qu'elle veut faire passer, une galerie de personnages très attachants qui servent admirablement bien le propos, une thématique de société actuelle et l'essentiel pour moi, un immense éventail d'émotions. Je ressors extrêmement émue par cette lecture, en gardant à l'esprit de constamment regarder l'autre, car « l'invisible évidence » * est toujours cachée quelque part.

* titres de certains chapitres

Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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Ce livre est une pépite à lire d'urgence... La montée en puissance de l'histoire, la profondeur de l'écriture, particulière et rare, qui vous tient en haleine tout du long, la précision des mots... On s'attache à toutes ces femmes que vous êtes Mesdames! Coup de coeur assuré.
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critiques presse (1)
Culturebox
06 mai 2021
Emma Deruschi, jeune romancière de 29 ans, décortique les mécanismes de la violence conjugale dans un premier roman efficace, construit comme un thriller.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
𝑬𝒍𝒍𝒆 𝒏𝒆 𝒔𝒂𝒗𝒂𝒊𝒕 𝒑𝒍𝒖𝒔 𝒔𝒊 𝒆𝒍𝒍𝒆 𝒆𝒏𝒕𝒆𝒏𝒅𝒂𝒊𝒕 𝒍𝒆𝒔 𝒃𝒂𝒕𝒕𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕𝒔 𝒅𝒆 𝒔𝒐𝒏 𝒄𝒐𝒆𝒖𝒓 𝒒𝒖𝒊 𝒍𝒖𝒊 𝒐𝒓𝒅𝒐𝒏𝒏𝒂𝒊𝒆𝒏𝒕 𝒅𝒆 𝒇𝒖𝒊𝒓 𝒐𝒖 𝒍𝒆𝒔 𝒄𝒉𝒖𝒄𝒉𝒐𝒕𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕𝒔 𝒅𝒆 𝒍𝒂 𝒑𝒆𝒖𝒓 𝒒𝒖𝒊 𝒍𝒖𝒊 𝒊𝒏𝒕𝒊𝒎𝒂𝒊𝒆𝒏𝒕 𝒅𝒆 𝒓𝒆𝒔𝒕𝒆𝒓. 𝑹𝒆𝒔𝒕𝒆𝒓 𝒐𝒖 𝒑𝒂𝒓𝒕𝒊𝒓. 𝑪𝒐𝒎𝒎𝒆 𝒅’𝒉𝒂𝒃𝒊𝒕𝒖𝒅𝒆, 𝒄𝒆 𝒇𝒖𝒕 𝒍𝒂 𝒑𝒆𝒖𝒓 𝒒𝒖𝒊 𝒍’𝒆𝒎𝒑𝒐𝒓𝒕𝒂.
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Passé un certain âge pourtant, vieillir c'est avant tout renoncer. Pour vieillir, il fallait savoir résister aux affres amères de la frustration.
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Marc,
Je t’ai menti. Il n’y a jamais eu de dégât des eaux au cabinet. C’était simplement l’excuse dont j’avais besoin pour justifier la fermeture.
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Qui es-tu lorsque tu cesses de te demander si tu es « assez » et que tu décides que tu suffis telle que tu es déjà ?
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Vieille, elle l'était ... Mais il fallait qu'elle célèbre le temps qu'il lui restait... Les regrets servaient ceux qui vaient le temps.
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Vidéo de Emma Deruschi
La femme que nous sommes de Emma Deruschi aux éditions Flammarion https://www.lagriffenoire.com/1081259-romans-la-femme-que-nous-sommes.html • • • Chinez & découvrez nos livres coups d'coeur dans notre librairie en ligne lagriffenoire.com • Notre chaîne Youtube : Griffenoiretv • Notre Newsletter https://www.lagriffenoire.com/?fond=newsletter • Vos libraires passionnés, Gérard Collard & Jean-Edgar Casel • • • #lagriffenoire #bookish #bookgeek #bookhoarder #igbooks #bookstagram #instabook #booklover #novel #lire #livres #conseillecture #éditionsflammarion
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