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EAN : 9782277130475
Editions 84 (28/11/2007)
3.87/5   212 notes
Résumé :
Comment un malheureux, enfermé dans l'horreur d'être sourd-muet et aveugle de naissance, peut-il se défendre contre une accusation de meurtre? Ce n'est que l'un des thèmes traités par Guy des Cars dans ce passionnant ouvrage. Son analyse de la machine judiciaire nous prénsente des types d'une densité et d'une vitalité prodigieuse, et le protrait qu'il trace de Maître Deliot est d'une extraordinaire puissance. L'humanité avec laquelle le romancier s'est penché sur le... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (30) Voir plus Ajouter une critique
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Quand je veux me faire un petit plaisir littéraire pour pas trop cher, je file chez le bouquiniste car je suis sûre de trouver un roman de Guy Des Cars. C'est en flânant dans les rayonnages pendant une de mes pauses que j'ai trouvé un exemplaire de la Brute. Chic, moi qui avait adoré La révoltée, je vais enfin pouvoir retrouver Victor Deliot, l'avocat bourru et solitaire devenu malgré lui une vraie star du barreau grâce à l'affaire Jacques Vauthier, la fameuse brute de notre histoire.

Jacques Vauthier est arrêté pour le meurtre d'un riche américain lors d'une croisière. Présent sur les lieux du crime, du sang de la victime sur les mains, avouant son “crime”, tout concorde pour faire de Jacques Vauthier le meurtrier idéal. Au premier abord, résoudre cette affaire peut paraître d'une facilité déconcertante mais c'est sans compter sur Vauthier, frappé d'une triple infirmité de naissance (sourd, muet, aveugle) qui refuse toute défense. Qu'est-ce qui a poussé la brute à commettre un tel acte? C'est ce que Victor Deliot, avocat chargé du dossier, va tâcher de découvrir…

Pas de grande surprise à la lecture de ce roman, comme j'avais lu La révoltée en premier, je savait déjà comment l'intrigue était construite, néanmoins cela ne m'a pas empêchée de me régaler pendant la lecture. Avec Des Cars je suis sûre de ne jamais être déçue, déjà avec ses personnages, il a toujours l'art et la manière de mettre en scène des protagonistes originaux. Ici avec La brute, j'ai appris pas mal de choses sur ces personnes frappées dès la naissance par de lourdes infirmités, notamment sur leur manière de vivre au quotidien et la perception de leur entourage vis à vis de leur handicap. Mine de rien, je trouve que les romans de Des Cars enseignent aussi la tolérance en nous décrivant une réalité bien différente des préjugés que l'on pourrait avoir vis à vis de certains individus. Malgré son surnom de brute et sa triple infirmité, Jacques Vauthier reste néanmoins un être humain et c'est ce que Victor Deliot va tenter de prouver à un tribunal prêt à condamner un homme sans voir plus loin que le bout de leur nez, sous prétexte qu'il est différent. En cours de lecture il ne faut bien sûr pas s'attendre à un miracle pour le personnage principal en ce qui concerne son infirmité car le point fort de Des Cars c'est justement de ne pas nous offrir du happy end bien naze auquel on pourrait s'attendre dès les premières pages. Non, attendez vous plutôt à une intrigue bien ficelée dans laquelle la psychologie de cet étrange bonhomme sera passée au crible au cours d'un procès riche en rebondissements. Sans être du grand polar, ce livre à été pour moi un super moment de lecture à tel point que j'avais délaissé un peu Des Cars ces derniers temps, je crois que je vais vraiment m'y remettre, non seulement c'est vite lu mais en plus c'est toujours génial à découvrir, j'adore!
A lire si le coeur vous en dit ;-)
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Tellement de romans racontent des procès pour meurtre ! Eh bien, la différence avec celui-ci réside dans le fait que l'accusé est sourd, muet et aveugle de naissance.
Dès la début, on est accrochés. Comment le maître Victor Deliot parviendra-t-il à innocenter cet homme à l'allure de brute qui, qui plus est, prétend être l'auteur du meurtre commis à bord du de Grasse ?
Comment diable parviendra-t-il à communiquer avec son client ?
J'ai trouvé ce livre tout à fait passionnant. Seule la perspective qu'un humain puisse être sourd, muet et aveugle de naissance est attérante. Quelle est leur vision du monde ? Comment parviennent-ils à vivre, à communiquer ?
Ce sujet que peu d'auteurs osent aborder tant il est délicat n'est pas la seule chose qui fait de ce roman un petit trésor. Il est doublé d'une intrigue extrêmement bien ficelée. On ne peut tout simplement pas se figurer que l'auteur du crime soit autre que Jacques Vauthier lui-même.
On est tenus en haleine du début à la fin. J'ai dévoré ses 375 pages en un temps record.
Pourtant, Guy des Cars ne m'a pas toujours suscité un tel intérêt. J'avais trouvé «l'Officier sans nom» ennuyeux et compliqué et «Cette étrange tendresse» ordinaire bien qu'original. Il y a plusieurs années, j'avais aussi «L'impure» que j'avais adoré mais dont j'arrive à peine à me rappeler aujourd'hui.
Lien : http://lecturesdisabelle.blo..
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Les critiques ont souvent la dent dure. C'est leur métier, me direz-vous, d'accord mais quand même… Pendant des dizaines d'années (au moins les trois premiers quarts du XXème siècle) ils ont voué aux gémonies (vous n'avez jamais voué aux gémonies ? vous devriez, ça détend) ce qu'ils appelaient de la littérature de gare : tous ces livres (polars, espionnage, sentimental, etc.) qu'on achetait (avant les liseuses) pour attendre le train, lire dans le train, et oublier dans le train en redescendant du train. C'était à leurs yeux de la sous-littérature, ou de la para-littérature (entendaient-ils par là que c'était le pain quotidien du 1er RHP de Tarbes ? je n'ose l'imaginer). Ils arguaient en tous cas que c'était écrit à la va-vite, et lu encore plus vite (surtout dans le TGV), racoleur, vulgaire, et dont la qualité littéraire était aussi épaisse qu'un sandwich SNCF.
C'était un jugement d'époque, que nous trouvons excessif aujourd'hui, d'une part parce que nous trouvons dans les « Relay » tous les livres qu'on veut, et d'autre part, s‘il y avait du déchet dans ces présentations, il y avait aussi des choses pas mal : plusieurs livres de ma bibliothèque proviennent de cette source, et je suis prêt à parier que c'est pareil chez vous…
Guy des Cars (1911-19993) a longtemps été la cible de ces critiques : ils le surnommaient « Guy des Gares » et torpillaient chacun de ses livres dès qu'il était paru. Il est vrai que dans son abondante bibliographie, beaucoup de titres traitent de sujets difficiles, voire sordides ou même scabreux, (handicap, déviations diverses, meurtres…), mais on peut trouver, surtout dans ses premiers écrits (les années 50) quelques perles rares, plutôt bien écrites, et dont le sujet fort peut non seulement nous intéresser, mais aussi nous toucher et nous émouvoir. « L'impure » (1946) et « La brute » (1951), en sont deux exemples, que je vous recommande. « L'impure » raconte le drame d'une mannequin top-modèle qui a contracté le virus de la lèpre, et voit sa vie basculer. Un roman pathétique et bouleversant.
« La brute » est l'histoire d'un sourd-muet-aveugle de naissance, Jacques Vauthier, qui se trouve entraîné malgré lui dans une affaire de meurtre, il y joue sa tête (au sens propre du mot). Son seul espoir est placé dans Maître Déliot, un avocat que rien ne destinait à une telle affaire. Plus très jeune, nanti d'une expérience longue mais banale, il a en lui une telle humanité, une telle opiniâtreté qu'il va prendre l'affaire en main et que… La suite dans votre point « Relay » préféré (ou ailleurs, il est possible qu'on ne trouve plus ce titre facilement, bien qu'il soit régulièrement réédité).
Dans ce roman, Guy des Cars excelle à dresser des portraits saisissants (le présumé coupable, l'avocat), à analyser avec un oeil clinique la machine judiciaire, et à distiller tout au long de l'histoire un courant d'empathie et d'émotion, de révolte parfois devant l'injustice du système ou celle des hommes.
Toute l'oeuvre de Guy des Cars n'est pas à redécouvrir. Mais quelques romans, dont ces deux-ci, peuvent être sortis de l'oubli, pour le bonheur du lecteur.
Fermez les portières, attention au départ, ça y est vous êtes partis ! Mais ne descendez pas avant l'arrêt, ce serait dommage, et vous risquez de le regretter !

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Excellent livre et intrigue !
Un homme est accusé de meurtre, rien d'extraordinaire à cela. Ajouté lui le fait d'être, sourd, muet et aveugle de naissance et l'on comprend tout de suite que l'affaire est dans le sac ! Défendu par un avocat du tonnerre, paraissant pourtant un peu fade, l'intrigue se révèle passionnante pour le lecteur, nous sommes plongé dans la machine judiciaire, et dans le monde obscur de ces personnes qui n'entendent, ne parlent et ne voient pas.
A lire !!
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Ce roman, assez difficile à lire mais très captivant, est assez spécial, inattendu mais très bien écrit ! L'enquête sur le sourd-muet-aveugle de naissance est tenu jusqu'au bout, l'avocat chargé de l'affaire est très bon, c'est vrai que certaines preuves sont évidentes, mais nous n'avons même pas eu l'idée d'y penser. J'ai bien aimé le caractère de l'avocat ainsi que l'histoire du sourd-muet-aveugle de naissance et la façon dont Guy Des Cars raconte comment il fait connaître la vie à "la brute". Bon roman policier... il manquerait un peu d'action à mon goût !
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Citations et extraits (58) Voir plus Ajouter une citation
Vous savez aussi bien que moi qu'il n'y a pas de pire sourd que celui qui ne veut pas entendre ni de pire muet que celui qui veut se taire !...
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Nous autres, qui ne voyons pas, possédons heureusement des antennes qui nous permettent de deviner les êtres qui nous entourent, de percer aussi, sans qu'ils s'en doutent, les secrets les plus intimes de leur cœur. Nous ne sommes ni gênés, ni trompés par leur aspect physique. Nous découvrons mieux les plaies morales que les voyants parce que nos cerveaux se concentrent davantage dans leur nuit éternelle.
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Chez ce petit Jacques ,ce serait la main qui, une fois exercée, deviendrait en même temps le regard qui emmagasinent le langage total, le gosier et la bouche qui finissent par le reproduire......J'allais faire le guet et tendre mon âme pendant des semaines, des mois, des années peut être pour fouiller cette léthargie à la recherche de l'intelligence ensevelie qui errait au hasard, au milieu d'une écrasante conspiration d'ombre et de silence, loin de tous les rayons, de tous les rires, de tous les pleurs, de tous les chants, loin de la vie.
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Les seules haines vraiment durables sont celles qui sont nées quand on était enfant.
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ma plaidoirie... risque d'être un peu longue....Oh ! ce n'est pas que j'aie l'intention de vous entraîner dans ces vastes périodes oratoires où la fleur de la rhétorique permet parfois à d' habiles défenseurs d'escamoter le fond d'un débat pour ne faire valoir qu'un talent patenté fait de mots adroitement juxtaposés et de périphrases aussi sonores qu'inutiles.....
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Video de Guy des Cars (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Guy des Cars
"Le chateau du clown" (Plon) est le 40ème roman de Guy des CARS, dont il lit les premières lignes à Bernard PIVOT. L'écrivain définit ce qu'est un roman, alors que le personnage de son livre, lui, a existé. Au cours d'un séjour dans le Sud il visite le château de GROK, château monstrueux ou le clown est enterré. Guy des CARS raconte, comment, jeune journaliste, il a fait une tournée avec le Cirque Pinder. Dans son roman il raconte l'ascension et le déclin de GROK.PIVOT lui parle de sa "pas bonne" réputation dans le milieu littéraire, celui-ci dit qu'il est "lu". Il a des lettres de grands écrivains, GIDE, VALERY, CARCO, COLETTE qui l'ont encouragé. Il parle du seul prix littéraire qu'il ait eu dans sa carrière, du Goncourt qu'il n'a pas eu, et de la bataille que ça a suscité à l'époque. De noblesse authentique, il est fier des militaires de sa famille, notamment celui de l'Algérie. Il se dit "heureux", entouré de gens intelligents...ne se voyant pas d'ennemis.Mot de la langue française qu'il n'aime pas : valableMot que vous aimez bien : l'amitié
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