Dernier empereur de Russie et fils aîné d'Alexandre III, Nicolas II succède à son père le 1er novembre 1894. Il sera couronné le 26 mai 1895. Cependant, et c'est regrettable, une éducation défaillante, et un caractère bon mais faible vont l'handicaper gravement. En effet, Nicolas II n'est en rien préparé à la tâche écrasante de présider aux destinées d'un immense empire en proie depuis un demi-siècle à des mouvements sociaux et politiques multiples. Doté d'un caractère humble, dont les goûts modestes et sages lui font préférer largement la vie familiale à la vie publique, il ne reçoit qu'une éducation d'officier, honorable certes, mais largement insuffisante pour un futur empereur. le 26 novembre 1894, il épouse Alix de Hesse-Darmstadt, princesse de Hesse, qui devient Alexandra Feodorovna. Disposant d'un caractère fort mais délétère, et facilement séduite par des esprits prétendument éclairés, dont Raspoutine, capable d'arrêter l'hémophilie du tsarévitch Alexei, elle exercera sur le Tsar une influence préjudiciable.
Nicolas II, faute de pouvoir choisir de bons collaborateurs mais aussi de comprendre l'absolue nécessité de modifier le système autocratique, et ne pouvant se résoudre à renoncer au pouvoir absolu, sous l'influence dévastatrice de son épouse manipulée par Raspoutine, prendra nombre de décisions qui le conduiront à sa perte et à l'effondrement du tsarisme. Cet homme courageux et honnête, allié fidèle de la France, et qui aurait pu être un excellent monarque constitutionnel, périra ainsi que sa famille dans un massacre ordonné par
Lénine et perpétré sauvagement par d'implacables bourreaux. L‘ouvrage de Jean des Cars, remarquablement documenté, et disposant d'une riche iconographie, se révèle passionnant à plus d'un titre. A recommander aux amateurs d'histoire, et à tous ceux qu'un beau récit intéresse.