Pierre DesRuisseaux
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Lisières
Résumé :
Lisières, « Le temps qui conduit / on ne peut qu'aller droit », dit le poème. C'est que la toile de l'existence, comme l'imaginaire, ouvre mille chemins de traverse. Vivre l'habitable, s'accorder à tout le moins la possibilité d'y survivre, pour témoigner enfin de cette incroyable chance d'exister. Pour s'élever, en somme, tout en gardant les pieds bien ancrés sur terre. Comme la réalité vous rappelle constamment à soi, en faisant mine d'être autre chose.
Cette espèce d'où qu'elle vienne, qui cherche sa place. Je me vide de ma voix rauque. Sait-on s’additionner ? Les corps entier (fermés à clé) accélèrent de leurs petites ailes. Nous atteindrons le pôle alors, pourtant le reflet d'une goutte d'eau.
Voici la pluie avec un peu de couleur qui s'attarde dans le ciel. Imagine le coquelicot la pensée se pose dans la voix si elle parle. Parce que je ne sais rien, les gestes continuent à tourner.
L'oiseau est frêle
ne verra plus l'enfant
quand un lierre
aura envahi le désir
mais peux-tu calculer
parlant de poésie
pourquoi nous avons soif
de ce qui nous isole ?
Nos poches oublient d'emblée qu'il y a des oiseaux, des plages, une beauté dans le cheval vidé par la course. J'invente la mer sur un bloc-notes. Ainsi on verra mieux, je crois, une partie, une toute petite partie de l'histoire de celle qu'on peut parfois toucher, à travers.
Des silences avalés
d'où vient l'image
j'ai bien occupé ce jour
(la parole froide
pour écouter)
j'ai occupé aussi l'instant des autres
toi légère dans tes yeux
(lumière paisible d'une feuille)
ta surface brisée
dans le vent, pour quelle quête ?
Tes mains lues
traînent ailleurs
toutes surprises de tracer
le bonheur à la craie bleue.
J'attends sur le seuil de la porte
n'appelle pas sur moi la joie
si c'est pour me crucifier
sans toi ou avec toi, comme là où tu t'es arrêtée.
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