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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
En premier lieu, je remercie les Editions de l'Aube et Babelio de m'avoir permis de lire ce livre très intéressant, fortement ancré dans les débats qui secouent nos sociétés.
Si j'avais sélectionné Les origines de l'amour parmi tous les ouvrages proposés par Babelio, c'est parce que j'ai une forte inclination pour la littérature indienne. Bien que je n'aie jamais mis mis les pieds sur ce sous-continent, j'avoue être assez captivée et séduite par cette culture hors du commun !
Or, plus qu'une immersion dans ce pays, ce livre nous propose de découvrir le monde de la gestation pour autrui et les juteux bénéfices que celle-ci peut générer. de ce point de vue, la quatrième de couverture - que je n'avais pas lue au préalable - est sans ambiguité. de Delhi et Mumbay à Londres, ce roman met le doigt sur une organisation mondialisée capitalisant à la fois sur des désirs qui peuvent apparaître comme légitimes - celui d'avoir un enfant - et le profond dénuement d'une population qui se trouve réduite à louer son ventre, voire fournir ses ovocytes, pour pouvoir satisfaire à ses besoins élémentaires.

Si j'ai été un peu frustrée par le fait que le roman ne produise pas vraiment un portrait de l'Inde - de nombreux protagonistes sont européens et une bonne partie du roman se déroule à Londres - il faut bien avouer que le contexte économique et politique de ce pays favorise l'intolérable exploitation humaine que la gestation pour autrui entraîne inévitablement. En effet, la corruption et l'extrême pauvreté rendent possibles tous les excès que l'on peut redouter et que d'autres pays s'efforcent de contenir par une législation encadrant strictement ces pratiques.

En Inde, comme dans d'autres pays du reste, il est possible de faire porter un enfant par une tierce personne contre rémunération. Les futurs parents peuvent choisir la femme qui portera leur enfant et fournira éventuellement ses ovules comme sur un catalogue : taille, couleur des cheveux ou de la peau, niveau d'études, religion...
Les candidates semblent se bousculer au portillon, soit parce que cette activité leur permet de gagner ce qui leur apparaît comme une importante somme d'argent dont elles ont besoin pour faire soigner un membre de leur famille ou élever leurs enfants, soit parce que leurs propres mari y voient une opportunité d'enrichissement aisément accessible...
Mineures enchaînant les grossesses, femmes accouchant par césarienne pour rentrer dans les exigences de plannings des parents commanditaires, containers d'embryons séquestrés par une police peu scrupuleuse qui en marchande ensuite la délivrance ou conditions de «recrutement» des mères porteuses, le roman met en scène une gamme de situations toutes plus révoltantes les unes que les autres.
En postface, l'auteur nous assure que tout ce qu'elle a mis dans son roman est vrai... et on n'en doute guère !

Le livre se lit bien, même si je ne l'ai pas littéralement dévoré. Mais ce qui est certain, c'est qu'il a le mérite de nous mettre en garde contre tous les excès de la gestation pour autrui et ne fait que renforcer le bien-fondé d'un encadrement législatif très strict de ces pratiques. Et achève de nous convaincre de la nécessité de proscrire toute forme de transaction financière.
A l'heure où la Cour européenne des droits de l'Homme vient de condamner la France pour son refus de transcrire à l'état civil la filiation des enfants français nés de gestation pour autrui pratiquée à l'étranger, relançant ainsi une polémique aux vastes ramifications, ce roman apporte un précieux éclairage.

Lien : http://delphine-olympe.blogs..
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Il n'est pas fréquent de tomber sur des romans indiens et c'est encore plus rarement que leur lecture convient à nos yeux occidentaux. Ça fonctionne plutôt bien avec celui-ci sans doute parce que l'auteure a vécu en occident et prend soin d'écrire en pensant également à 'nous'.
Kishwar Desai est une journaliste et auteure qui a vécu quelques temps à Londres. Ceci explique sans doute cela et elle a ramené de quoi se fournir en étoffes et stéréotypes pour habiller les quelques occidentaux qui peuplent ces enquêtes humoristiques.
Ironiques, plutôt. Une ironie cynique qui n'est pas sans rappeler un petit peu celle de John Burdett, légereté féminine en plus. Tout au plus peut-on déplorer, histoire de faire la fine bouche, que Kishwar Desai se sent obligée de nous expliquer un peu trop souvent que certains propos sont à prendre au second degré. On avait compris dès les premières pages.
Dans ses soit-disant enquêtes policières, elle explore différentes facettes de la société indienne en générale et de la condition des femmes en particulier. L'héroïne de ses bouquins est Simran Singh mi-assistante sociale, mi-détective amateure.

[...] Une femme d'âge mûr ordinaire, une travailleuse sociale qui aime se mêler de tout.

Sans doute bien trop occidentalisée pour représenter fidèlement les nombreuses femmes de son grand pays mais suffisamment curieuse, entêtée et fouille-merde pour alimenter quelques chroniques !
Avec cet épisode : Les origines de l'amour, l'exploration est une lecture salutaire pour nous autres européens. On y découvre toute la filière qui permet aux riches occidentaux d'utiliser les ventres des indiennes pour enfanter les rejetons qu'ils ne peuvent pas (et même de plus en plus, ne veulent pas) porter.

[...] Maintenant que l'Inde était une zone de tourisme médical, les investissements (et les facilités de crédit) abondaient.
[...] On avait récemment ajouté une aile à la clinique, qui servait à héberger ces femmes pendant leurs neuf mois de grossesse et à surveiller leur état. [...] Toutes portaient les enfants d'une clientèle internationale, mais aussi celui d'un couple local.
[...] Des gens du monde entier venaient en Inde depuis que le ventre des Indiennes était à louer.

À l'heure où notre doux et aveugle pays croit devoir s'enflammer autour de la question de la procréation assistée, il n'est pas inutile de claironner que le débat est clos depuis plusieurs années déjà (le bouquin date de 2012 !) et que la mondialisation n'aura attendu ni la manif pour tous, ni une législation trop timide.
Fidèle sans doute à son passé de journaliste, Kishwar Desai nous emmène explorer toutes les ramifications de la filière et suivre le trajet des containers d'embryons, depuis les espoirs des riches occidentales jusqu'à l'appât du gain des femmes indiennes, en passant par les bureaux des douaniers corrompus, depuis la clinique de Londres jusqu'à celle de Dehli.
En dépit de la gravité du sujet et de l'épouvantable trafic humain dont il est question, le ton de son bouquin est assez unique (peut-être indien ?) : la prose est légère et humoristique mais les portraits qu'elle trace de ses compatriotes sont peints au vitriol. Les petits et grands marchandages qui accompagnent cette filière mondiale de la nouvelle maternité sont affolants mais l'ambiance qu'elle tisse reste bon enfant. Plusieurs bloggeurs ont d'ailleurs été déroutés parce ce qu'ils ont pris pour trop de complaisance envers les tristes sires qui traversent ce roman.
Mais Kishwar Desai disait elle-même à Libé (qui tirait son portrait en 2014) :
"Mes histoires sont si sombres que j'ai éprouvé le besoin de créer un personnage plus optimiste."
Un drôle de bouquin que l'on dirait égaré sur une étagère, quelque part entre une Bridget Jones en sari et un Rouletabille en rickshaw.
Au final, le pamphlet est plus subtil qu'il n'y parait car différents points de vue sont donnés par différents personnages et celui d'Anita (l'épouse du toubib) n'est pas le moins intéressant.
Kishwar Desai donne à lire. Elle ne donne pas de leçon.
Son éditeur français (L'aube) revendique abusivement l'étiquette 'polar' (l'enquête amateure est bien légère), et il est clair qu'on ne tient pas là une grande plume de la littérature (le style passe-partout est facile).
Mais ce quasi reportage journalistique vaut quand même le détour par Dehli pour deux excellentes raisons : il est agréable à lire à nos yeux occidentaux et même très compréhensible jusque dans quelques unes des subtilités locales, et par ailleurs le sujet grave, passionnant et intéressant, visiblement bien documenté, est à découvrir. Impérativement.
On regrette juste que le pavé soit un peu lourd à digérer : l'idée de se faire entrecroiser différentes histoires et personnages n'est pas mauvaise mais Kishwar Desai se perd et nous perd parfois en route. Certaines parties ne méritaient pas tant de développements ni qu'on y revienne plusieurs fois (notamment les épisodes de la douane).
Pour celles et ceux qui aiment l'Inde.
Lien : http://bmr-mam.blogspot.fr/
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Ma chronique d'un roman un peu différent, un polar aux parfums d'Orient, un « thriller social », comme aime à le définir son auteure, Kishwar Desai.
https://thebigblowdown.wordpress.com/2014/09/19/kishwar-desai-les-origines-de-lamour/
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Résister au monde carcéral n'est sûrement pas une mince affaire. Daniel y est arrivé en érigeant des remparts qui le séparent de la réalité. Derrière ces murs intérieurs Daniel mène la plus calme, la plus heureuse, la plus rangée des vies de famille.
La nouvelle de son passage au régime de semi-liberté est quasiment un drame. Comment dire à sa femme et à ses deux enfants, (il y a même un chien dans l'affaire) qu'il ne va plus être aussi disponible pour eux ?
Et puis les choses s'enclenchent doucement. Il faut se réacclimater, au bout de vingt ans, au bruit, à la circulation, à la fréquentation des autres. Ça s'appelle « réinsertion ».
Daniel n'a qu'un souci : il a sans doute fait quelque chose de mal pour en arriver là, mais quoi ? Tout comme sa vie fantasmée est parfois plus forte que la réalité, son esprit l'a aidé à oublier.
De son côté, Elizabeth vit seule, cloîtrée dans une grande maison. À son service, récemment veuve, Marlène la surveille d'un oeil curieux, pas toujours bienveillant. Pourquoi « Madame » se met-elle dans un tel état en recevant une lettre, elle qui n'a jamais de courrier ? Marlène fait tout pour en découvrir le contenu et découvre l'avis de libération d'un certain prisonnier. Sa curiosité malsaine, ses essais de manipulation vont bientôt entraîner Marlène, loin, très loin …
Le suspens est habile, les personnages très crédibles. L'humanité désespérée de Daniel est-elle celle d'un tueur bourrelé de remords? Ou d'un innocent injustement condamné ? On préférerait la seconde solution tant le personnage est tissé d'une belle trame crédible.
Lire la chronique complète sur le blog de Jeanne Desaubry
Lien : http://jeanne.desaubry.over-..
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