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sur 399 notes
Une déclaration d'amour entre deux enfants aboutit, dans les contes de fées, à un mariage suivi de nombreuses naissances. Mais il arrive parfois qu'une sorcière s'en mêle et que d'un coup de baguette magique, le jeune homme devienne un crapaud et que le scénario dérape et s'achève tragiquement en cauchemar. C'est ce qui arrive à Etienne, l'éternel fiancé, qu'Agnès Desarthe condamne à finir en gigolo et ceci n'est qu'une catastrophe parmi beaucoup d'autres dans ces pages que j'ai trouvées particulièrement glauques.

Ca démarre pourtant bien, avec une peinture fine des rapports subtils entre familles ashkénazes et séfarades dans un milieu cultivé, aimant et pratiquant la musique classique, et des enfants qui deviennent adolescents, vivent leurs premiers amours, se fiancent, se marient, pendant que les parents divorcent. Mais la première partie s'achève par un dramatique accouchement qui emporte une jeune maman.

Et à partir de là tout se noircit. Les personnages deviennent obèses ou infirmes ou aveugles et l'un d'entre eux précise que c'est de la faute des « goys », remarque raciste que j'espérais ne plus lire en ce siècle. L'héroïne et sa mère se révèlent incapables de se servir d'un Lave Linge, anecdote aussi improbable qu'invraisemblable, avant que l'une décède et que l'autre déserte sa carrière et finisse en dépression …

Reste la musique classique, me direz vous, et bien la romancière introduit Clyde Spencer, chef d'orchestre victime d'un virus qui a effacé sa mémoire, pour achever son ouvrage. Trop c'est trop. Un tel catalogue de catastrophes est déprimant, « je lis le nom des morts donc je suis », et laisse au lecteur le choix entre se suicider ou prier Sainte Rita, experte en causes désespérées.

Manifestement ce livre n'est pas fait pour moi et me laisse perplexe sur les raisons qui l'ont intégré dans la première sélection du Goncourt ?
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Merci aux camarades-Libraires [Librairie Caractères / Issy-Les-Moulineaux ] pour m'avoir prêté ce texte d'Agnès Desarthe, à paraître en août 2021…

Deux enfants à un concert de Noël : un petit garçon qui déclare à la petite fille qu'il l'aime. Cette dernière lui rétorque « Je ne t'aime pas. Parce que tu as les cheveux de travers »

Des dizaines d'années plus tard ils se rencontrent à nouveau par hasard…Le fil conducteur … de l'histoire de cette jeune femme retrouvant cet amour d'enfance, marquée par le départ de sa mère, tombée amoureuse d'un autre homme… l'évolution de sa vie, entre un mari aimant, deux enfants, des périodes de doute, le souvenir fort de personnages ayant croisé son chemin, comme cette figure lumineuse d'une arrière-grand-mère, Marie-Louise et son arrière-petite-fille, étonnamment complices… le père, Etienne, l'é »éternel fiancé » dépassé par la vie, depuis la mort de sa femme , ayant laissé sa petite Rita à l'aïeule !

Il est question aussi de la mère de la narratrice qui pour conjurer son mal de vivre, collectionnait les sacs en plastique, l'obsession du « polythylène »… rien, ni personne n'est venu l'aider, ou l'entendre dans son mal-être pendant un flot d'années !

« Ce qui m'étonnait surtout- car on voit souvent des couples mal assortis-, c'est que ma mère ait eu le temps et l'idée de tomber amoureuse non de lui, mais amoureuse en général.

A la maison, elle avait toujours l'air si préoccupée. Les tempes creusées par une anxiété constante. Elle rangeait, elle classait, elle pliait et repliait. Je me disais parfois que, si on l'avait laissée faire, elle aurait tout plié et replié en carrés de plus en plus petits, sa famille, sa maison, les voisins, la ville, la campagne tout autour, les montagnes, les lacs, la mer, les océans, les continents lointains et leurs habitants, jusqu'aux régions polaires, tout ça, en minuscules carrés qu'elle aurait consignés dans le bas du placard (…) »

Une dernière partie avec des allusions et un hommage au musicien , Sir Clyde Spencer…Le Gospel , le blues… Un roman assez mélancolique sur le passage du temps , la disparition des parents que l'on voudrait « éternels »… Comment fait-on , parfois, pour affronter au mieux la Vie, pour « la vivre « le moins mal possible…Comment on tient le coup ? ?

J'avais lu avec intérêt de cet écrivain « Comment j'ai appris à lire »…mais là, j'ai eu un mal fou à achever ce roman… Je n'ai pas accroché à l'histoire…tout est éparpillé…décousu, sans véritable unité, ni fait saillant ! Je renâcle à être dans la critique négative, mais là j'avoue que j'ai beaucoup de mal à rédiger ce « billet » et encore plus, de terminer ce roman…trop morcelé…qui nous laisse sur un sentiment d' »inachevé »…de « manqué »…Pourtant, le style est fluide, des plus agréables et élégant…Texte de qualité qui a toutes les raisons de trouver un public plus réceptif que moi-même, n'ayant pas réussi à me laisser embarquer !
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Une vie.
Oui, incontestablement cette histoire je l'aurais sous-titrée ainsi. Car c'est bien la vie de la narratrice qui nous est contée depuis la découverte des premiers mots d'amour, alors qu'elle avait quatre ans et qu'elle écoutait un concert lors d'une fête de Noël, premiers mots d'amour qu'elle a dédaignés. Ces premiers « je t'aime » prononcés par ce jeune inconnu, vont plus tard faire de lui un objet constant de désir et un point de mire pour construire sa vie. Mais on ne peut pas tout reprendre du début, comme lorsqu'elle s'exerce en musique. La vie ne s'inscrit pas comme une partition.
Elle va alors, inconsciemment ou non, faire en sorte que leurs chemins se croisent à plusieurs reprises, mais ce qu'elle a imaginé, elle, n'est pas le rêve qu'il s'est construit, lui.

Une vie qui passe.
Une vie à poursuivre des chimères parce que petite, on n'a pas su saisir la perche tendue. Et puis le collège, le lycée, le travail, le mari, les enfants. Et le temps s'écoule. Les regrets arrivent. Les souvenirs affluent. Les mots qu'on n'a pas dits forment barrière au bord des lèvres. le mal-être s'installe.
Et puis…

J'ai beaucoup aimé cette lecture, celle d'une vie qui passe avec ses moments de bonheur et de désillusion, ces instants rêvés et d'autres vécus, cette corrélation qui parfois se met en place, ses rendez-vous manqués, ses surprises inattendues, ses peines et ses élans retrouvés.
J'ai aimé également l'apport de la musique pour servir de base, de comparaison, de soutien et de trait d'union avec la vie, ainsi que l'écriture douce et délicate.

Le chemin est parfois long pour se comprendre soi-même et s'accepter.
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Des rendez-vous qui marquent une vie

Dans son nouveau et somptueux roman, Agnès Desarthe raconte surtout des rendez-vous manqués. Mais entre la narratrice et Étienne, qui se rencontrent à quatre ans, il s'agit d'autant de jalons dans leurs vies respectives.

Cette histoire commence vraiment quand deux enfants de quatre ans se rencontrent lors d'un concert de Noël. En croisant le regard de la petite fille Étienne lui déclare tout de go: «Je t'aime parce que tu as les yeux ronds». Cette petite fille, la narratrice de ce superbe roman, interloquée, ne trouve rien de mieux à lui répondre que: «Je ne t'aime pas. Parce que tu as les cheveux de travers». Une phrase qui la hantera dès lors longtemps, car elle scelle en quelque sorte leur histoire commune. Celle d'un amour contrarié, caché derrière un mensonge de circonstance, derrière une promesse non tenue, derrière des chemins qui vont se recroiser mais jamais se rejoindre.
Ainsi, au lycée, quand ils se retrouvent, Étienne affirme qu'il ne se rappelle l'avoir déjà croisée et s'intéresse davantage aux autres filles, même s'ils partagent un point commun, la musique. Un art omniprésent dans le livre et qui va accompagner cette histoire de rythmes nostalgiques ou entraînants, joyeux et tristes, soulignant le tempo. On passe ainsi du temps de l'apprentissage à celui de l'harmonie familiale où le père et ses trois filles forment un quatuor à cordes sous l'oeil attendri de la mère. Puis on bascule dans une période rock and roll quand la mère décide de quitter le domicile pour suivre son dentiste. On finira par les créations contemporaines avec un chef aussi étonnant que pathétique, car il n'a plus de mémoire immédiate.
Encore un joli symbole de cette vie qui file, de ces générations qui défilent en emportant leurs secrets. Chaque fois qu'elle va croiser Étienne la narratrice constatera que le temps a passé, que son histoire aurait pu être différente. Elle sortira avec son frère, se liera d'amitié avec son épouse Antonia, se mariera à son tour, avant de tomber dans d'autres bras. le tout émaillé de drames et de rendez-vous avec la mort. Mais si son parcours est teinté de regrets, il est surtout admirablement bien raconté, avec un humour délicat qui emporte l'adhésion du lecteur déjà conquis par les jolies formules de la romancière qui démêle son existence «comme une chevelure qui n'a jamais connu le peigne».
Comme dans La chance de leur vie, son roman «américain», Agnès Desarthe s'attache à ses personnages pour raconter mieux que personne la vie qui passe, les familles qui se construisent et se défont, l'héritage que l'on transmet aux enfants. Avec au bout de cet éternel fiancé l'idée que le premier amour a quelque chose d'indélébile. Peut-être parce qu'il est teinté d'innocence, mais plus sûrement encore parce qu'il restera à jamais le premier.



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Ça arrive une fois tous les cinq ans, tous les dix ans, parfois ça n'arrive jamais : l'impression d'être complètement en phase avec un texte, d'en saisir toutes les nuances, toutes les allusions, de se sentir absolument sur la même longueur d'onde, d'avoir fait soi-même l'expérience de ce qui est dit. Alors, un phénomène étrange a lieu, une espèce de stupéfaction teintée d'émerveillement, d'exultation et en même temps, l'émotion est telle que l'on achève la lecture à la fois empli des mots de l'autre et comme vidé de soi-même…
Singulière expérience que j'ai bien du mal à formuler en réalité...
Quoi qu'il en soit, on s'en trouve soudain réduit au silence. D'abord les mots ne viennent pas. C'est bien normal, on vient de les lire. Et l'on n'a plus qu'à se taire maintenant que tout est dit. Et puis, parler de l'oeuvre revient tellement à parler de soi que cela paraît presque impudique.
Que vais-je vous dire alors ? Par quoi commencer ? Où se cacher pour n'être pas trouvée, pas découverte, pas trahie ?
« L'éternel fiancé » commence par une déclaration d'amour : « Je t'aime parce que tu as les yeux ronds » avoue le petit Étienne à la narratrice enfant. Elle refuse ces mots. Qu'il se les garde ! Il est si laid, lui, avec ses cheveux de travers…
Et le temps passe. Les années collège, le lycée. Et Étienne que l'on recroise, qui est devenu très beau et qui a déclaré sa flamme à une autre. Étienne est pris. Pas son frère. Alors pourquoi pas son frère ? Il ressemble certainement un peu à Étienne, le frère… Peut-être pourra-t-on ainsi se rapprocher de celui qu'on a renoncé à ne plus aimer… Et la vie continue, le mariage, les enfants. Et un jour, tiens, bonjour Étienne, qu'est-ce que tu deviens ? Trente ans ont passé, on vacille, il parle, longtemps, on l'écoute raconter des choses terribles, extraordinaires et l'on se dit qu'elle est bien banale cette vie qui est la nôtre à côté de l'autre, la merveilleuse, la passionnante et folle de celui que l'on n'a jamais oublié. Que faire de mieux que de se projeter dans cette autre vie, s'absenter de soi, être double, se perdre encore un peu plus… Il y a des blancs ? Qu'à cela ne tienne… Comme une romancière, on va remplir les vides, les creux, inventer ce que l'on ne sait pas de l'autre, se créer un autre monde, une deuxième existence virtuelle, se projeter ailleurs, vivre par procuration. On y arrive bien, on est très forte dans ce domaine, c'est un peu notre spécialité de créer, d'imaginer.
« Je ne dis rien de la sensation de plus en plus présente d'avoir une double vie. Celle qui m'appartient et dans laquelle je me déplace sans joie, et l'autre dont je ne fais pas partie et qui, néanmoins, me passionne. Une vie à laquelle je ne peux rien retrancher ni ajouter, que je ne puis ni améliorer ni empirer, dont les personnages ne pensent rien de moi, dans laquelle il n'y a aucun enjeu ni aucun risque. Cette autre vie qui m'aspire et ne sera jamais ratée ni accomplie. »
Réflexion mélancolique sur le temps qui passe, sur ce qui a eu lieu ou pas, « L'éternel fiancé » m'apparaît aussi comme une métaphore de la littérature dans le sens où celle-ci, par le pouvoir des mots, de la fiction, permet d'accéder à des vies qui ne sont pas les nôtres, de les investir, de s'y voir vivre. Pourquoi se limiter à être soi quand on peut être un autre ?
« Être soi, quelle solution décevante, un résultat piteux, surtout lorsqu'on le compare à la beauté de l'équation que pose toute existence. »
La littérature pour aider à supporter…
La littérature, peut-être, pour trouver le courage…
« Le courage, me dis-je, le courage qu'il faut à chacun pour accomplir cette expérience brève et dénuée de signification, sans la possibilité de reprendre pour corriger, de faire mieux ou autrement. le courage qu'il faut pour supporter qu'il ne reste rien. »
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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"Dans la vie, tu dois te taper chaque seconde. Il n'y a pas d'ellipse qui t'amène deux heures, une semaine ou cinq ans plus tard."

Et à la lecture de ce roman, je la remercie, la vie de me donner à savourer chaque seconde de ce texte dont je ne voudrais pour rien au monde sauter la moindre saveur. Je lis Agnès Desarthe depuis très longtemps et je ne m'attendais pas à ça. Je l'aime pour son univers, sa fantaisie, son élégance à s'emparer de sujets importants, parfois graves en parvenant à les traiter avec une légèreté intense ou une intensité légère mais toujours d'une plume précise. Je l'aime pour son intérêt aux autres, son envie de raconter de vraies histoires, son intelligence raffinée. C'est peut-être grâce à toutes ces qualités qu'elle parvient à me transmettre avec ce roman, que l'on sent pourtant très proche d'elle, des sensations et des émotions qui touchent à l'universel et me touchent moi au plus profond.

Ce texte magnifique est empreint d'une mélancolie à la profondeur inédite qui laisse peu de place au sourire d'habitude tellement bienvenu chez les lecteurs d'Agnès Desarthe. Il nous parle du temps ou plutôt non, il incarne le temps. Ce texte a la même dimension magique que les fameuses robes demandées à sa marraine par la future Peau d'âne, couleur de lune, couleur de soleil et couleur de temps. On n'imagine pas représenter la couleur du temps, et pourtant, c'est ce que parvient à faire Agnès Desarthe à travers le fil invisible qui relie la narratrice à son éternel fiancé depuis cette scène inaugurale où le petit Etienne, à 4 ans, lui déclare son amour dans la salle des mariages de la mairie. Leurs vies parallèles se croiseront à quelques reprises, autant de repères pour mesurer ce qui passe, s'échappe, tous ces carrefours porteurs de choix, ces instants qui filent et disparaissent, impossibles à rattraper même en se retournant. Les scènes s'égrènent, au rythme des notes d'une bande-son musicale dont la présence s'incarne autant que celle des personnages, et l'émotion gagne face à cette lutte acharnée contre l'oubli.

La beauté de ce livre... L'écho qu'il a trouvé en moi, peut-être parce que l'auteure et moi sommes nées la même année, et que ce texte traduit un état d'esprit, des sensations qui me sont familières à ce stade de mon parcours sur Terre. Aussi parce que nombre des références culturelles parsemées au fil des pages me sont si familières. Il n'y a cependant rien de cartésien dans la forme qui pourra en déstabiliser certains, mais les autres, ceux qui percevront toute la finesse et l'intelligence de ce chaos organisé vivront une expérience qui dépasse celle de la simple relation avec un texte. Une sorte d'osmose spatio-temporelle, née de l'inventivité d'une romancière passionnée par les mots et l'imaginaire qu'ils véhiculent. du grand art, tout simplement.

"Le courage, me dis-je, le courage qu'il faut à chacun pour accomplir cette expérience brève et dénuée de signification, sans la possibilité de reprendre pour corriger, de faire mieux ou autrement. le courage pour supporter qu'il ne reste rien. On ne va nulle part et on y va très vite."
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Eh bien, ce nouveau livre d'Agnès Desarthe, c'est pas brillant brillant !

(Expression cent fois répétée de la prof de musique de la narratrice).
La trame de ce roman semble être le cours de la vie de la narratrice, de la petite enfance à l'âge adulte, et la musique. Je qualifierais ça d'autofiction. Etant donné les liens d'Agnès Desathe et de ses frères et soeur avec la musique... Et les rencontres avec Étienne, qu'elle a rencontré lorsqu'elle avait quatre ans.

C'est une petite fille qui aime la musique. À un concert de musique classique, avec l'école, la narratrice raconte qu'un petit garçon assis devant elle interrompt cette musique divine pour lui dire "Je t'aime parce que tu as les yeux ronds". Elle lui rétorque "Je ne t'aime pas parce que tu as les cheveux de travers".. ..
Ce roman commençait bien, à mon avis. L'enfance de la narratrice, dans un minuscule appartement, deux des trois soeurs devant dormir sur le canapé du salon, est sous-tendue par la musique. Les trois soeurs et leur père forment un quatuor à cordes. Il n'y a pas de récitals, ils jouent probablement pour eux-mêmes, dans ce minuscule appartement. le père est ouvrier, la mère ne travaille pas mais fait de la récupération de tout ce qui peut l'être. Surtout les sacs plastique.

Dans sa vie, au cours de son enfance, son adolescence, à l'âge adulte, elle va recroiser ce garçon qui attire son regard, à qui elle va souvent parler, mais jamais il ne la reconnaîtra. Même d'une année sur l'autre. Elle raconte son adolescence, la fois où d'un coup elle est tombée dans le coma, dans tout ce chapitre j'ai essayé de trouver la cause, le diagnostic, mais pas de réponse. Agnès Desarthe a sans doute oublié.
De cette histoire d'enfance, de musique, de rencontres avec Etienne durant des décennies on aurait pu avoir une jolie histoire, compréhensible....une histoire de famille qui réchauffe, mais non.... j'ai eu le plus grand mal à suivre, tant les phrases sont tarabiscotées, s'en vont en zig-zag, font de longues digressions désagréables... à la moitié du livre je sautais les digressions (de gros paragraphes) pour ne pas perdre le fil de l'histoire.

Toutes ces longues phrases tortueuses, une nouveauté chez l'auteure, que j'ai par ailleurs, avant, lue avec beaucoupde plaisir. Je ne comprends pas. C'est découpé en trois parties, et je ne comprends pas non plus le pourquoi. Ce style de phrases hérissées de monstrueuses difformités m'a fait finir les trente dernières pages en diagonale.
Quelle déception! Mais alors! Quelle lecture pénible! Quelle histoire inintéressante !
Mon avis : faites des économies : ne l'achetez pas. (N'achetez pas non plus le Amélie Nothomb qui "accouche de son père"(sic).
Lien : https://melieetleslivres.fr/..
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A peine refermé le dernier roman d'Agnès Desarthe L'éternel fiancé il me reste présent une ambivalence , une dualité qui me laisse perplexe et dubitatif sur ce roman.
Ambivalence : Caractère de ce qui comporte deux composantes de sens contraire, ou de ce qui se présente sous deux aspects.
pour moi c'exactement cela : le roman se présente sous deux aspects.
D'abord la qualité de l'écriture d'Agnès Desarthe ainsi que la qualité des descriptions, que ce soit des personnages, des lieux ou des moments familiaux. Agnès Desarthe a la faculté , par de petites touches à toucher à l'essentiel.
Cette qualité d'écriture porte le roman et le rend agréable à lire même si....
Et voilà le deuxième aspect de l'ambivalence ou de la dualité : le sujet du roman . Comme il est proposé en quatrième de couverture : A quoi ressemble une vie ?
Agnès Desarthe va articuler son roman au travers de deux personnages principaux : la narratrice et Etienne.
A l'âge de 4 ans , lors d'un concert de Noel , un petit garçon ( Etienne ) du même âge la fixe.
" Il lui dit qu'il aime. Il l'a choisie, elle, entre toutes les filles de la salle, parce que, explique-t-il, tu as les yeux ronds " ( page 10 )
C'est L'éternel fiancé.
Perdu de vue et retrouvé trente ans plus tard dans une rue de Paris.
Ce sera l'occasion pour la narratrice de retracer sa vie passée et présente autour de réflexion portant sur l'enfance, la famille, l'amour ,la mort , la mémoire le temps qui passe.
Et pour cette réflexion nous serons accompagnés d'une galerie de personnages plus ou moins inspirés.
La narratrice ou l'écrivaine choisit un angle de vision pour mettre en situation ces réflexions et cette angle de vision me paraît si étroit qu'il en devient par moments glauque et ridicule.
A aucun moment la narratrice nous apparait être partie prenante de ce qui arrive. Pourtant le début du roman est accrocheur et puis tout cela se délite et devient confus et un peu ennuyeux. Les situations deviennent outrées.
La narratrice ne fait que passer sombre, sans joie et son histoire nous reste étrangère.
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Acte manqué.

C'est l'histoire d'un acte manqué. Une petite fille voit un petit garçon lui faire une déclaration d'amour car elle a "les yeux ronds". Ce a quoi elle lui rétorquera qu'elle ne l'aime pas car il a "les cheveux de travers". Ces paroles scelleront leur histoire.

Tout vient d'un regret. Celui de la narratrice. Étienne lui a fait une déclaration d'amour à quatre ans et elle l'a repoussé. Depuis leurs chemins se croisent parfois, mais elle n'existe plus aux yeux de l'être aimé. Quand Étienne rencontre l'amour de sa vie au lycée, la narratrice devra se contenter d'un amour tiède, de circonstance.

Ce roman est certes l'histoire d'un acte manqué, mais c'est aussi l'histoire de plusieurs vies. Des vies qui comportent leurs lots de joie, d'espérance, mais aussi de tristesse et de désillusions. L'espoir de l'enfance fait place au désenchantement de l'âge adulte. L'adolescent qui veut vivre de son art est contraint, une fois adulte, de faire un travail alimentaire vide de sens pour subsister.

Toutefois quelques fausses notes apparaissent. J'ai trouvé que le roman était parfois un peu décousu. de plus, j'ai peu retrouvé le beau style de l'auteure. Enfin, je pense que ce roman aurait gagné a être un peu raccourci.

Au final, un roman que j'ai bien aimé malgré quelques défauts.
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La semaine passée, j'ai regardé Agnès Desarthe à La Grande Librairie. Je ne l'avais jamais lue ni entendue. Mais j'ai immédiatement été emballée par la femme qu'elle était, son intelligence, sa finesse, son rayonnement.
Le lendemain, je me suis précipitée à la librairie pour acheter le roman qu'elle était venue présenter sur le plateau de François Busnel :
L'éternel fiancé.
Et si j'ai été enchantée par la première moitié du livre, que j'ai trouvée drôle, sensible, pleine de vitalité et d'élégance, je dois avouer n'être parvenue à la fin qu'avec difficultés.


C'est le genre de romans au sujet desquels les chroniqueurs du Masque et la Plume sur France Inter disent habituellement : « On n'y comprend rien ! ».
Et il y a un peu de ça, je le confesse.
L'éternel fiancé m'a vraiment fait l'effet d'une porcelaine, raffinée et originale, que l'on s'était amusé à briser intentionnellement, petit à petit, pour le simple plaisir de la destruction.


Au début du roman, les personnages principaux (la narratrice, Etienne, Antonia) sont profonds, justes et pleins de grâce. Leur enfance et leur adolescence résonnent de mille couleurs, bariolées ou nuancées, vives ou fanées.
Et tout à coup, la magie disparaît. Ils se mettent à flotter dans un malheur qui sonne faux. Les traits sont tirés, le dessin grossier.
L'entrée en scène du personnage de Clyde Spencer, sensé réunir nos protagonistes, n'apporte rien et a quelque chose de terriblement factice, d'illusoire et de tiré par les cheveux.
Et la pseudo-philosophie sur le temps qui passe et le sens de la vie - ce roman serait, selon l'éditeur, une façon de conjurer l'oubli - qui emplit les dernières pages m'a dérangée voire gênée.


Vous l'aurez compris, c'est avec déception que je referme ce roman, pourtant entamé avec un plaisir non-dissimulé. Dommage !
Mais à la prochaine, tout de même, Madame Desarthe, car il y a fort à parier que je trouve mon bonheur un peu plus haut dans vos écrits.
Lien : http://www.mespetiteschroniq..
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