Un livre puissant et tendre, plein d'émotion, de pudeur, un bouquet de poèmes écris sur le sable du désert, une catharsis flamboyante, à lire absolument!
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« Cet été-là, une force issue de mon naos intime ou, peut-être, de sphères inconnues, m’enjoignit de “sillonner à rebours” les dalles d’un passé refoulé, et de rechercher, sur l’autre rive de la Méditerranée, celui que, très rarement, j’ai appelé mon père »
Dunes mouvantes perdues au cœur des nuées,
Tapis constellés d’infécondes unités,
Vous poudroyez le jour comme un ciel d’ici-bas,
Et frémissez le soir à l’heure du trépas.
Le ballet coruscant de vos célestes sœurs
Nourrit le nomade d’espoir et de candeur.
Des peaux d’astres défunts tissent un grand péplos
Luisant sous formes d’arabesques ou de prose.
Dans ce sablier, le bédouin lève la tête
Pour surveiller au loin tous les agneaux qui tètent,
Retrouver la piste ou, bravement, se dresser
Face aux mirages, souffles et thrènes insensés.
L’océan minéral, à l’abord redoutable,
Recouvre en son sein tant de secrets admirables.
Des hypogées, demeures éternelles, a brui
L’écho éminent de troublantes liturgies.
Les mânes du Fayoum saluent leur glorieux maître,
Souverain des deux mondes voué à renaître
Des doux champs d’Ialou, obscurément polychromes,
Et, conduire les esprits vers les cimes, les dômes.
Sur ce linceul de braise trône l’acacia.
Il couvre de ses branches inspirées parias
Egarés, un temps, dans ces funestes contrées,
Et, prédit sur le sol l’heureuse destinée…
Dunes mouvantes perdues au coeur des nuées, tapis constellés d'infécondes unités, vous poudroyez le jour comme un ciel d'ici-bas et frémissez le soir à l'heure du trépas. Le ballet coruscant de vos célestes soeurs nourrit le nomade d'espoir et de candeur.