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Enroulé dans cette poésie,
je survole cette fin de vie.
La douceur des mots,
la tendresse des regards,
d'une infinie sensibilité.
L'émotion de l'autre
font de cette oeuvre,
une oeuvre à part.
Une oeuvre ou l'humain
se régale du quotidien,
de la simplicité de la vie.
Peu importe la grandeur ou la petitesse
Deux âmes s'unissent pleine de sagesse.
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Seulement 132 pages et pourtant ce roman m'a paru bien long et sans grand intérêt.
Cette histoire à l'écriture fine relate la vie quotidienne des dernières années d'un maitre italien du 16ème siècle exclusivement évoqué par un « Il » tellement distant que je me suis presque immédiatement désintéressé de lui.
Chaque chapitre dont l'allure bien que poétique soit très lente donne l'impression d'être figée comme un petit camée absent de relief.
Après un voyage de soixante-douze jours avec quelques élèves et trois toiles dont « Il » ne veut pas se séparer, ils atteignent leur but imposé par une obligation royale :
Les bords de Loire.

Installé dans une demeure, « Il » aura une servante : « Elle ».
Ils resteront toujours deux à la troisième personne. Pas une ligne de dialogue entre eux.
Ils se complairont dans leurs souvenirs distincts, dans l'observation de leurs habitudes et dans la contemplation de la douce Touraine. Je m'y suis beaucoup moins plu.
Les saisons s'égraineront, ils ne s'abandonneront jamais à d'autres ouvrages que leurs besognes respectives.
« Elle » sera irréprochable, dure aux tâches répétitives, vaillante malgré son grand âge.
Elle ne se permettra jamais aucun écart. Juste un monologue, une demande.
« Il » sentira la fin approcher, la lassitude l'envahir. Moi aussi.

Pour moi, la Demande n'avait pas lieu d'être formulée, elle est restée finalement sans Raiponce, qui est d'ailleurs partie avec un inconnu réaliser ses rêves.
Ma dernière phrase est un peu tirée par les cheveux, mais c'est juste pour égayer un peu ce texte qui m'a semblé bien terne. Ne coupons pas les cheveux en quatre, je suis passé à côté.

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Un court roman, 120 pages, deuxième texte en prose de l'auteure, par ailleurs poète, paru en 1998. Un homme, un artiste, jamais nommé dans le roman vient d'Italie en France, à la demande du roi. Il amène des tableaux, et doit construire un château pour le roi. Qui le loge dans un bel endroit, avec pour le servir, Tassine, une vieille femme, qui n'a fait que cela toute sa vie, servir les autres. L'artiste (qui ressemble beaucoup à Léonard de Vinci) dessine, fait les projets du château avec ses élèves, écrit en Italie, et se souvient de son passé, tout au moins quelques bribes. Tassine, lave, nettoie, prépare à manger, n'arrête pas de rendre la vie plus agréable pour les autres. Entre les deux surgit une familiarité, une compréhension, au-delà des mots.

Beau livre, dans une écriture splendide, qui évoque une rencontre improbable et rare. Les deux personnages sont proches de la fin de leurs vies, et le savent. Chacun d'entre eux fait ce qu'il a toujours fait, ce pourquoi d'une certaine manière il a le sentiment d'avoir été fait, avoir été destiné. Reste à sa place, qu'il ressent comme la place juste. Tassine allant plus loin encore, et voulant poursuivre même au-delà de la mort à servir, à se rendre utile.

Il ne se passe pas grand-chose en apparence, tout est dans les regards, dans les gestes, dans les habitudes, dans une harmonie avec les paysages, les lieux, les saisons. Certains pourront trouver cela très lent, statique, mais une émotion vient progressivement, émerge, s'installe, et va crescendo jusqu'au dénouement, prévisible en un sens comme l'est par définition celui de toute vie humaine, mais en même temps d'une grande densité, comme une sorte d'acmé.

Une jolie découverte.
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Magnifique poème ou roman poétique qui nous retrace les deux dernières années de la vie de Léonard de Vinci.
La langue est d'une douceur inouïe toute en caresses, en bonheurs.
La vie s'écoule calmement, facilement pour un Léonard repu de sagesse et de savoir. Il jouit de chaque instant, du simple fait d'observer la nature, d'observer sa servante affairée.
Une relation intime quoique non dite va se tisser entre Léonard et sa servante jusqu'au moment de « la demande »…
Peut être, lassés par tant de douceur, finit-on par trouver le « poème » un peu long, comme une caresse trop insistante qui deviendrait pénible.
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Lui, l'artiste, quitte un beau jour l'Italie pour ne plus y revenir. Il sait qu'il mourra en France, dans ce château près d'Orléans, entouré de ses travaux pour le Roi et de sa solitude d'exilé. Elle, la servante dévouée et discrète, est auréolée de la lumière des jours banals et des travaux érintants du quotidien. On ne sait rien d'elle ; même sa parole est rare. Ils passent des mois côte à côte, s'effleurant, se parlant à peine, ne se connaissant pas et se comprenant pourtant, au-delà des mots. En filigrane de cette relation étrange, indicible et sensible, la mort tisse son nid et prépare la demande au terme de quelques saisons.

Couronné par le Prix France Télévision, entre autres, cet ouvrage - deuxième de l'auteur - a été encensé sans exception par la critique. Pour ma part, je suis dans l'impossibilité d'émettre un avis aussi enthousiaste pour la raison suivante : J'ai découvert Michèle Desbordes il y a quelques années, peu de temps après la publication de son dernier ouvrage, Les petites terres, et suis littéralement tombée amoureuse de ce style au plus près de l'âme, ruisselant dans la demi-teinte de l'attente et du ressassement. Aussitôt, j'ai décidé qu'elle serait l'une des trois auteurs dont j'étudierai l'oeuvre pour mon mémoire de Littérature comparée. de ce fait, j'ai lu beaucoup de ces travaux et au final, je m'en suis lassée - le présent livre, d'ailleurs, avait été acheté à cette époque et laissé en jachère pour cette raison. le style et le propos de Michèle Desbordes sont captivants, envoûtants lorsqu'on lit un livre ou deux de la sorte. Trois peut-être. Mais au-delà, c'est perpétuellement la répétition du même livre. Alors bien sûr, tous les auteurs ont leur sujet de prédilection et leur manière de le dire mais à ce point là ?! Chez Desbordes, j'en viens à retrouver les mêmes phrases qui n'en finissent pas d'attendre on ne sait quoi, les mêmes paysages, le même déroulement du propos et c'est bien au-delà du simple tic d'écriture. Je ne sais pas... Trop de ressassement tue le ressassement.

C'est quand même étrange comme on peut être passionnément touchée par un auteur et le trouver profondément ennuyeux par la suite...

Cela étant dit, si vous n'avez jamais lu Michèle Desbordes, découvrez-là ! Son écriture est délicate et perçante et d'une grande beauté au premier abord !
Lien : http://lapetitemarchandedepr..
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Michèle Desbordes imagine la rencontre improbable entre un Maître italien et la servante du manoir qui les accueille sur les bords de Loire.

Ce maître italien – son nom n’est jamais dévoilé mais on peut imaginer lequel – a été invité par le roi pour établir les plans d’un futur château destiné à signifier la puissance de François Premier. Il quitte donc l’Italie où il est devenu un maître incontesté pour rejoindre par un voyage hasardeux les bords de la Loire qu’il ne connaît pas.
Elle, c’est une femme qui n’a jamais quitté son territoire.

Une paysanne, c’est ce qu’on leur avait dit, et venue des tourbières, plus bas après la première forêt, de celles qui servaient dans les maisons du fleuve.

Une vieille servante, qui prépare le repas du maître et de ses élèves, qui entretient ce manoir sans jamais se plaindre.
Entre eux : aucun lien commun. Il est très instruit, elle ne sait rien. Il a beaucoup voyagé, elle n’a jamais quitté le fleuve des yeux. Seul l’âge – la fin approche pour l’un comme pour l’autre – peut les rapprocher.
Et pourtant, avec une écriture d’une très grande finesse, Michèle Desbordes va faire opérer la magie : un lien ténu et très fin se tisse entre eux, sans que jamais rien ne soit dit, jusqu’à cette ultime et singulière proposition qu’elle lui fera.

Entre les deux ?
Il y a les saisons, il y a la Loire.

Sous les arbres ils entendaient la rivière, obscure et fraîche au creux du coteau, les soirs sans vent ils l’entendaient rouler sur les cailloux, un bruit clair, réjouissant. (…) Quand le soleil déclinait ils voyaient sur la pierre la lumière faire trembler la couleur, calmement, minute après minute, la falaise qui blondissait.

Une langue magnifique pour décrire cette relation qui n’en est pas une.
Qu’est-ce qui se tisse en effet entre ces deux personnages ? Une saison faite de tout et de riens : lui dessinant, transmettant, raturant, recommençant, puisant dans son expérience et dans sa science pour dessiner le plus beau château du monde. S’il le faut on détournera le cours de la Loire par un canal qui alimentera les douves.
Elle lavant, dépoussiérant, préparant pour eux carpes et lamproies, petits brochets, anguilles, melons, figues et citrons.
Tous deux vieillissant.

Il y a aussi la peinture bien sûr et son côté éphémère puisque même les plus belles fresques italiennes subissent l’assaut du temps.

Parfois ils disaient les mauvaises nouvelles, les voyageurs venus d’Italie, rapportaient que les grandes fresques s’abimaient, se défaisaient dans la moiteur aigre des églises, de celles qu’ils avaient mis des mois, des années à peindre hissés sur les échafaudages dans le froid et la pénombre des chapelles.

On voit ce maître dessiner et reprendre, imaginer l’escalier « le plus haut et le plus large qu’on ait jamais vu, où chacun pourrait monter et descendre sans apercevoir quiconque ferait de même. »

Et elle de son côté, regarde les pinceaux, devine les espaces, ne dit rien.

Il la voyait traverser la terrasse avec ses seaux et trébucher sur les graviers, quand elle passait devant l’écurie les chevaux hennissaient, elle disait quelque chose qu’il n’entendait pas et continuait son chemin, parfois elle boitait sur le sable des allées, il la regardait boiter, continuait d’écrire, doucement le vent arrivait, un vent du fleuve, il voyait bouger les chênes et sur les terrasses le haut des grands ifs.

L’écriture de Michèle Desbordes est magnifique. Pleine de finesse et de retenue, elle décrit les petits riens qui font la vie de tous les jours. La Loire, elle la connaît bien.
"J'ai grandi en Sologne, entourée de paysannes, dit-elle. Ma grand-mère passait ses journées assise près de la fenêtre à contempler le paysage." Son besoin d'écrire vient sans doute de cela : du désir de retrouver les moments enfuis de l'enfance en créant un univers de silence, de solitude, de soumission à la vie et aux saisons. Cette langue, une langue en même temps fluide et extrêmement travaillée, accordée tant au souffle lent, au calme du regard, qu’à l’intensité des vibrations internes.

La servante a un secret.
Elle sera contrainte de le révéler à ses nobles invités italiens, même s’il lui en coûtera. Et par une nuit pas comme les autres, elle osera enfin s’ouvrir au maître et lui présenter sa requête.
Une requête extraordinaire – on n’en révèlera pas les détails pour ménager le récit – mais qui témoigne d’un total don se soi. Être utile - jusqu’au bout.

Récit magistral, cet ouvrage. Michèle Desbordes, trop tôt disparue – elle décède en 2006 à Beaugency en Sologne – laisse derrière elle des livres (La robe bleue, Les petites terres et bien d’autres) d’une très grande qualité. A redécouvrir avec un immense plaisir.
Lien : https://www.biblioblog.fr/po..
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Il s'agit d'un court récit dont un des protagonistes n'est autre que Léonard de Vinci et qui a pour cadre principal le château du Clos Lucé à Amboise où le peintre passa les deux dernières années de sa vie entouré de quelques élèves et, ici, d'une servante dont Michèle Desbordes fait le personnage principal. La peinture de l'époque, notamment des petites gens, se veut minutieuse ainsi que celle des faits et gestes de la servante. On est un comme devant certains tableaux de Bruegel l'Ancien, peignant la vie d'un village et les occupations variées de ses habitants. Puis il y a les non-dits entre Léonard et sa servante, le jeu des regards rendant leur silence plus oppressant. L'écriture est très ciselée mais j'avoue que pour ma part, j'ai trouvé ce silence parfois un peu trop pesant.
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Oh là là,ce style littéraire rare,riche et maîtrisé comme un classique.
Je l'ai goûté à voix haute.
Lui,peintre, elle servante,
se regardent longtemps avant de se Dire. Et, tous ces éléments naturels qui ruissellent dans ce livre :, la Loire (fleuve "bleu"), falaises, bois, vignes..
Magistralement sensuel...

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Vers la fin de sa vie, Léonard de Vinci quitte l'Italie pour venir vivre en France où il est invité par François 1er. Même si son nom n'est jamais prononcé, c'est bien de ce génie de la Renaissance que nous parle Michèle Desbordes en nous contant ses dernières années passées sur les bords de Loire. Pour ce voyage il est accompagné par quatre élèves, dont le célèbre Salaï, qui fut longtemps son modèle et sans doute son compagnon. Tous, vont s'installer dans un manoir où ils travailleront à divers projets pour le roi de France. Afin de prendre soin d'eux, une servante réside dans cette demeure et c'est entre cette femme, âgée déjà, d'origine très modeste, n'ayant jamais quitté sa région, et le vieux maître toscan, que va se tisser une douce relation faite de regards et de silences.
La plume de l'auteure parvient parfaitement à nous faire ressentir l'atmosphère à la fois tendre et mélancolique qui règne en ces lieux et nous offre une lecture empreinte de nostalgie et d'humanité.
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La rencontre entre un maître italien, invité par François 1er, et d'une servante, dans un manoir, sur les bords de la Loire. Ils sont différents, mais pas seulement. Une connivence naît entre eux, racontée d'une manière très subtile par Michèle Desbordes.
Beaucoup de silences et de non-dits, de sensibilité, de poésie.
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