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EAN : 9789864986224
Chapitre.com - Impression à la demande (01/01/2014)
3.88/5   4 notes
Résumé :
Cet ouvrage est une réimpression à l'identique de l'édition originale numérisée par Gallica. Il est possible qu'il présente quelques défauts dus à l'état de l'ouvrage et au procédé de numérisation.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Une jolie, douce, tendre et mélancolique découverte. Quelle modernité dans les vers ! du spleen avant Baudelaire, des romances sans paroles et des vers impairs avant Verlaine, entrée de la langue créole dans la poésie, le deuil d'un enfant mort avant Victor Hugo... Une voix originale en poésie.
Trois oeuvres distinctes composent le recueil, mais unies par le thème de l'élégie et le lyrisme, par la pastorale aussi. Les Elégies évoquent l'absence, la séparation, la douleur de celle qui attend un amant qui ne vient pas, qui vient trop tard, qui ne vient plus. Et ce que j'ai trouvé originale, c'est la mélancolie de ces vers, avec une voix et un regard féminins, celui de l'amante - on lit bien plus souvent en poésie le point de vue masculin de celui qui est trahi par une infidèle. Tout parle de l'aimé, portrait, billet, vent et nature, mais lui ne vient pas.
Marie est une fable antique, une pastorale. Cela pourrait être fleur bleue, voire naïf - un gentil berger aime une jolie bergère, c'est doux, tendre, très émouvant, grâce à la beauté des vers qui se glissent dans la prose, grâce à la pureté des sentiments de Marie et d'Olivier, l'absence de réel rival - ici, Marceline Desbordes-Valmore précède pour moi George Sand avec un décor champêtre, de beaux et grands sentiments. "On ne meurt pas d'amour" dit la chanson qui revient en boucle dans le récit, un motif incessant démenti par des images de vierges sous leur voile de fleurs d'orangers, sereines dans la mort, mais dormant sous une tombe de verdure, mortes de chagrin et du deuil de leur premier amour.
Une découverte que je vais approfondir avec bonheur.
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Marceline Desbordes-Valmore est une poétesse et romancière française, né en 1786. Son père peignait les blasons des grandes familles, les équipages, et dorait les ornements d'église. Un beau métier, un artiste artisan, mais hélas pour Marceline et sa famille, la Révolution de 1789, qui chasse les nobles et pille l'Eglise, va, par le fait, ruiner son père en lui ôtant son travail.
En 1801, Marceline a quinze ans et, pour fuir la misère, elle s'embarque avec sa mère pour la Guadeloupe, à travers l'océan Atlantique, pour demander de l'aide à un cousin. Tempête, maladie, sa mère meurt en Guadeloupe et le cousin n'aide pas Marceline qui rentre en France. Marceline a seize ans, elle devient cantatrice, comédienne, dans les théâtres à Bruxelles, Paris.
En 1810 elle a un premier enfant qui mourra à l'âge de six ans.
En 1817, Marceline se marie avec un comédien qui ne gagne pas sa vie. Elle a quatre enfants : Junie meurt en bas âge, Ondine mourra à trente-et-un an, Inès mourra à vingt-et-un an. Seul Hippolyte survivra à sa mère.
En 1823, Marceline quitte définitivement le théâtre pour vivre de son écriture : poésie et prose, contes pour enfants, romans.
Elle subvient aux besoins de ses enfants, de son mari, de son frère alcoolique, des enfants de son frère, qui meurent aussi avant elle.
Malgré une longue vie de souffrance et de deuil, elle avait des amies très chères Delphine de Girardin, Mademoiselle Mars…
Marceline Desbordes-Valmore est une autodidacte, elle n'a fréquenté aucune école, n'a fait aucune étude. Mais elle nous laisse des poèmes d'une rare beauté et d'une extraordinaire profondeur. Elle est admirée par Balzac, Verlaine, Baudelaire, Sainte-Beuve.
Malgré cela, cet auteur est méconnue.

Vous surtout que je plains si vous n'êtes chéries,
Vous surtout qui souffrez, je vous prends pour mes soeurs :
C'est à vous qu'elles vont, mes lentes rêveries,
Et de mes pleurs chantés les amères douceurs.

Prisonnière en ce livre une âme est contenue.
Ouvrez, lisez : comptez les jours que j'ai soufferts.
Pleureuses de ce monde où je passe inconnue,
Rêvez sur cette cendre et trempez-y vos fers.

Chantez ! Un chant de femme attendrit la souffrance.
Aimez ! Plus que l'amour la haine fait souffrir.
Donnez ! La charité relève l'espérance :
Tant que l'on peut donner on ne veut pas mourir !
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Vous demandez si l'amour rend heureuse ;
Il le promet, croyez-le, fût-ce un jour.
Ah ! pour un jour d'existence amoureuse,
Qui ne mourrait ? la vie est dans l'amour.
(...)

Sans lui, le coeur est un foyer sans flamme ;
Il brûle tout, ce doux empoisonneur.
J'ai dit bien vrai comme il déchire une âme :
Demandez-donc s'il donne le bonheur !

Vous le saurez : oui, quoi qu'il en puisse être,
De gré, de force, amour sera le maître ;
Et, dans sa fièvre alors lente à guérir,
Vous souffrirez, ou vous ferez souffrir.

Dès qu'on l'a vu, son absence est affreuse ;
Dès qu'il revient, on tremble nuit et jour ;
Souvent enfin la mort est dans l'amour ;
Et cependant... oui, l'amour rend heureuse !
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Adieu, douce pensée,
Image du plaisir !
Mon âme est trop blessée,
Tu ne peux la guérir.
L'espérance légère
De mon bonheur
Fut douce et passagère,
Comme ta fleur.

Rien ne me fait envie,
Je ne veux plus te voir.
Je n'aime plus la vie,
Qu'ai-je besoin d'espoir ?
En ce moment d'alarme
Pourquoi t'offrir ?
Il ne faut qu'une larme
Pour te flétrir.

Par toi, ce que j'adore
Avait surpris mon cœur ;
Par toi, veut-il encore
Égarer ma candeur ?
Son ivresse est passée ;
Mais, en retour,
Qu'est-ce qu'une pensée
Pour tant d'amour ?
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Ne t'en va pas, reste au rivage ;
L'amour le veut, crois-en l'amour.
La mort sépare tout un jour :
Tu fais comme elle ; ah ! quel courage !

Vivre et mourir au même lieu,
Dire : « Au revoir ! », jamais : « Adieu ! »

Quitter l'amour pour l'opulence !
Que faire seul avec de l'or ?
Si tu reviens, vivrai-je encor ?
Entendras-tu dans mon silence ?

Vivre et mourir au même lieu,
Dire : « Au revoir ! », jamais : « Adieu ! »

Leur diras-tu : « Je suis fidèle ! »
Ils répondront : « Cris superflus,
Elle repose, et n'entend plus.
Le ciel du moins eut pitié d'elle ! »

Vivre et mourir au même lieu,
Dire : « Au revoir ! », jamais : « Adieu ! »
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L’Insomnie


Je ne veux pas dormir. Ô ma chère insomnie !
Quel sommeil aurait ta douceur ?
L’ivresse qu’il accorde est souvent une erreur,
Et la tienne est réelle, ineffable, infinie.
Quel calme ajouterait au calme que je sens ?
Quel repos plus profond guérirait ma blessure ?
Je n’ose pas dormir ; non, ma joie est trop pure ;
Un rêve en distrairait mes sens.

Il me rappellerait peut-être cet orage
Dont tu sais enchanter jusques au souvenir ;
Il me rendrait l’effroi d’un douteux avenir,
Et je dois à ma veille une si douce image !
Un bienfait de l’Amour a changé mon destin :
Oh ! qu’il m’a révélé de touchantes nouvelles !
Son message est rempli ; je n’entends plus ses ailes :
J’entends encor : demain, demain !

Berce mon âme en son absence,
Douce insomnie, et que l’Amour
Demain me trouve, à son retour,
Riante comme l’espérance.
Pour éclairer l’écrit qu’il laissa sur mon cœur,
Sur ce cœur qui tressaille encore,
Ma lampe a ranimé sa propice lueur,
Et ne s’éteindra qu’à l’aurore.

Laisse à mes yeux ravis briller la vérité ;
Écarte le sommeil, défends-moi de tout songe :
Il m’aime, il m’aime encore ! Ô Dieu ! pour quel mensonge
Voudrais-je me soustraire à la réalité ?
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Ô délire d'une heure auprès de lui passée,
Reste dans ma pensée !
Par toi tout le bonheur que m'offre l'avenir
Est dans mon souvenir.

Je ne m'expose plus à le voir, à l'entendre,
Je n'ose plus l'attendre,
Et si je puis encor supporter l'avenir,
C'est par le souvenir.

Le temps ne viendra pas pour guérir ma souffrance,
Je n'ai plus d'espérance ;
Mais je ne voudrais pas, pour tout mon avenir,
Perdre le souvenir !
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Videos de Marceline Desbordes-Valmore (50) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Marceline Desbordes-Valmore
Avec Diglee, Sophie Daull, Héloïse Luzzati, Laurianne Corneille & Marielou Jacquard
La poésie est loin de n'être qu'une affaire d'hommes ! Avec son anthologie très personnelle "Je serai le feu", Diglee nous emmène dans ce qui a été pour elle un voyage, une épiphanie : la découverte d'un matrimoine littéraire oublié et méconnu d'oeuvres de poétesses, principalement du 19e et 20e siècles. Cinquante femmes, devenues sa famille, dont elle exhume les écrits pour leur redonner une seconde vie. À l'image de l'autrice, la violoncelliste Héloïse Luzzati est une « passeuse ». Avec l'association Elles women composers, regroupant un collectif d'artistes, elle travaille à la réhabilitation du matrimoine musical et à la diffusion des répertoires de compositrices invisibilisées, effacées de l'histoire… Il n'y avait donc qu'un pas pour réunir ces deux univers artistiques en une création originale et inédite réalisée pour la clôture du festival Hors limites 2021, qui a pris la forme d'une lecture musicale dessinée, hautement poétique.
Mis en scène, incarnés et incantés par la comédienne Sophie Daull pour lesquels elle prête sa voix, les vers des poétesses Anaïs Nin, Marie Nizet, Marceline Desbordes-Valmore, Louise de Vilmorin ou encore Claude de Burine (re)trouvent leur correspondance musicale. Alternant entre duo ou trio, la violoncelliste Héloïse Luzzati, la pianiste Laurianne Corneille, et la chanteuse mezzo-soprano Marielou Jacquard jouent ces compositions inconnues de tou·te·s, sous la plume de Diglee qui, quant à elle, dessine en direct et redonne un visage à toutes ces poétesses injustement oubliées. __________ Une coproduction de l'Association Bibliothèques en Seine-Saint-Denis, les bibliothèques de Montreuil et Elles women composers Une création réalisée dans le cadre du festival Hors limites 2022 et enregistrée à la bibliothèque Robert Desnos de Montreuil à partir de l'ouvrage "Je serai le feu" (La Ville brûle, 2021) de Diglee. Captation vidéo : Wael Sghaier & Thomas Dudan Production : Association Bibliothèques en Seine-Saint-Denis Crédit photo d'illustration : Charlène Yves
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