Animisme
Ainsi, l’animisme caractérise les sociétés pour lesquelles les attributs sociaux des non-humains permettent de catégoriser des relations ; les non-humains sont les termes d’une relation. Il y a donc une identité dans l'intériorité entre humains et non-humains, mais pas dans la physicalité.
Totémisme
Le totémisme caractérise les sociétés pour lesquelles les discontinuités et identités entre non-humains permettent de penser celles entre les humains ; ainsi la différence des uns – des espèces entre elles – est synonyme de la différence des autres – des clans entre eux. Pour ces sociétés il y a une identité à la fois dans l'intériorité et la physicalité des groupes d'humains et de "leurs" correspondants non-humains : le clan s'assimile alors à son totem, à la fois à son esprit et à ses attributs physiques. Les non-humains sont ainsi des signes, des témoignages, de la variété humaine.
Analogisme
L'analogisme se caractérise lui par une discontinuité à la fois des intériorités et des physicalités des humains et des non-humains. Les sociétés où l'analogisme est présent, se caractériseront alors par des systèmes fortement dualistes.
Naturalisme
Seule la société naturaliste (occidentale) produit cette frontière entre soi et autrui, en introduisant l’idée de « nature » qui sous-tend implicitement une représentation du monde basée sur une dichotomie entre nature et culture. La nature serait ce qui ne relève pas de la culture, ce qui ne relève pas des traits distinctifs de l’espèce humaine, et des savoirs et savoir-faire humains. Alors que cette nature (le monde physique) est fondamentalement universelle (les mêmes atomes fondent l'ensemble de l'univers, les mêmes lois et déterminismes fixent et s'appliquent à l'humain et au non humain), la culture différencie elle l'humain du non humain, mais également les sociétés humaines entre elles. Cette distinction occidentale, récente, résultat d’une histoire particulière, est inexistante dans les autres sociétés, et fonde la difficulté occidentale à appréhender ces dernières
Article Philippe Descola wikipedia
Les luttes indigènes contemporaines, autant contre les grands projets d’aménagement des gouvernements de la gauche développementaliste que contre les politiques prédatrices des multinationales indiquent une troisième voie suggestive en ce qu’elle renoue les liens longtemps distendus entre humains et non-humains quant aux formes de souveraineté qu’ils exercent chacun sur eux-mêmes.
Les Indiens d’Amazonie sont des « peuples de la solitude », pour reprendre la formule de Chateaubriand à propos de l’Amérique du Nord, non seulement parce que le choc des maladies infectieuses les a dilué dans une immensité forestière qu’ils occupaient bien plus densément avant la catastrophe de la Conquête, mais aussi parce qu’ils ont encore les moyens de vivre quant-à-soi sans trop fréquenter leurs voisins humains, en passagers clandestins d’une mondialisation d’une mondialisation chaotique dont ils se sont efforcés depuis cinq siècles de fuir la brutalité.
De fait, la division constitutive entre ce qui relève de la nature et ce qui relève de la société introduit chez les Modernes une sorte d’apartheid dans le traitement des être du monde qui empêche l’instauration d’un shème d’interaction possédant la puissance de synthèse et la simplicité d’expression des relations qui structurent les collectifs non modernes.
En dépit de très importantes variations individuelles dans la productivité des activités de subsistance, le temps qui leur était consenti demeurait faible et identique pour tous, les corrections s’opérant soit par une intensité accrue de l’effort, soit par une maîtrise plus poussée des compétences techniques. Cette rigidité dans l’allocation du temps à telle ou telle tâche prévenait toute augmentation de sa durée, même lorsque des nécessités urgentes ou vitales paraissaient l’exiger. À l’encontre des postulats de l’économie marginaliste, la segmentation et la répartition des activités au fil des jours obéissaient ainsi chez les Achuars à un système d’habitudes culturellement codifiées qui constituait un frein efficace à l’allongement de la durée des tâches productives.
D'un côté, Philippe Descola, grand anthropologue. de l'autre, Alessandro Pignocchi, chercheur en sciences cognitives et bédéiste. Dans "Ethnographies des mondes à venir", ils explorent ensemble ce que l'anthropologie a de subversif, et surtout d'inspirant, pour affronter le monde qui vient.
#environnement #anthropologie #actualite
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