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EAN : 9782738103482
171 pages
Odile Jacob (06/02/1998)
2.5/5   2 notes
Résumé :
Un jour, l'alcoolique est là, devant le médecin. Il a ressenti " un déclic ", il a le sentiment de " toucher le fond ", c'est à nous de l'aider. Même s'il nie son problème ou s'il a réussi - provisoirement - à se sevrer lui-même, il est assez mal pour être face à nous. C'est cette souffrance qu'il nous faut recevoir pour ne pas le laisser repartir seul avec. (J.P.D.)
Qu’est-ce que l’alcool pour celui (homme, femme, adolescent) qui s’y adonne ? Quel rapport en... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Livre qui est bien sectionné. de courts chapitres illustrant différents aspects problématiques que peuvent vivre les personnes alcooliques.
Certes, on frise parfois le cliché, mais il s'appuie sur quelques exemples, et il lâche des thèses qui peuvent faire bondir... mais hélas, je constate dans ma pratique professionnelle qu'elles sont justes.
Le rapport au travail, le manque ou déni de reconnaissance de la mort, de sa mort, les liens avec les enfants m'ont particulièrement intéressé. Ils sont des aspects traités un peu différemment de ce que j'ai (beaucoup) lu par ailleurs. On ne se centre que peu sur le produit lui-même, et on s'avance dans la compréhension de la personne, de l'homme et de la femme alcoolique, comme le dit bien le titre du livre.
Pas de philosophie enlevée, et élevée, pas de science ou de scientisme abstrus qui ferait tomber le livre des mains des profanes.
Attention Descombey a une approche analytique et recourt parfois à Freud, tout en s'en distanciant sur la méthode de traitement. J'espère qu'il se sert des aspects positifs de l'analyse, le respect de l'être humain comme sujet (vs objet) et la compréhension "inconsciente" de celui-ci. Je pense que l'auteur y réussit.
Bref, un peu différent, court donc pas spécialement d'envolées ou de longs discours éthiques et philo, hormis (faut pas le négliger) un chapitre socio-politique quand même et qui parlera aux praticiens français particulièrement : livre honnête.
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Citations et extraits (46) Voir plus Ajouter une citation
La crise se résout sans lendemain pathologique si le sujet trouve une aide adéquate, auprès d'un interlocuteur, médecin, psychiatre, oncle ou adulte susceptible de l'aider à faire l'économie de ces avatars. Cette aide est délicate : le jeune nie le problème et refuse l'intrusion. La personne de l'intervenant est aussi importante que sa "technique" : elle doit être reconnue comme ferme et forte sans être rigide, extérieure et différente des parents mais à laquelle on peut s'identifier de façon rassurante. L'interlocuteur-thérapeute doit donc éviter toute attitude paternaliste, de même que toute séduction démagogique. Il doit aussi donner au jeune l'assurance que ce qui lui est confié ne sera jamais divulgué. Le thérapeute doit se montrer sinon "activiste", du moins actif, voire directif, sans être normatif ou culpabilisant. Le jeune parle parfois pour le première fois de lui-même, il faut savoir l'écouter et parler de lui de "banalités", en manifestant intérêt, compréhension et aide, sans chercher à "combler" ou "nourrir" psychiquement, à tout prix, le sujet. Subir les agressions verbales de l'adolescent sans réagir n'est ni facile ni agréable, mais il est certain que le langage n'a pas pour peux le même sens que pour nous. L'aider à s'accepter comme personne, dans son corps, et dans sa sexualité, est nécessaire et suffisant.
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Si l'on a fait travailler les patients sur la représentation qu'ils se font de leur corps, en parlant, dessinant, modelant, en pratiquant la relaxation ou la gymnastique, on est frappé de constater combien est archaïque l'image qu'ils s'en font : il est réduit à une sorte de tube à deux orifices, sans valve, comparable à ces bonshommes têtards figurés dans les dessins des jeunes enfants, ou mal unifié, morcelé comme le révèlent les épisodes de delirium tremens décrits par Paul Schilder et Walter Bromberg. C'est la symbolisation même du corps, sa représentation qui manquent ou sont altérés chez l'alcoolique.
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Autant il est vain de répondre au coup par coup aux demandes du sujet, autant il est cruel et inutile de le laisser en suspens. Le personnage qu'il nous montre est comme le masque à travers lequel l'acteur tragique parle, ce que l'étymologie du mot (personne = per sonnare) fait entendre. C'est cette image qu'il a besoin d'offrir avant de pouvoir révéler son identité personnelle. Il faut du temps pour laisser "mûrir" la demande et il faut le dire au patient, en lui faisant entrevoir les nécessités du traitement. L'engagement personnel qui est nécessaire représente bien plus que la simple "réparation" des dégâts physiques voire psychiques.
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Leur efficacité [aux groupes types AA] vient de leur fonctionnement original. Les groupements utilisent la vie groupale pour "ne plus boire ensemble", de même qu'auparavant boire ensemble était la raison d'être du groupe. Certains alcooliques sont très directs : "Le groupe remplace l'alcool." C'est un transfert utile de la dépendance. Le membre du groupe "incorpore"celui-ci en lui, comme l'objet d'amour que l'alcool, finalement, ne peut plus représenter pour lui. "Je suis dépendant des AA", "on a le groupe en soi". Dire "j"ai été "enrobé" dans Vie libre", c'est signaler le rôle de prothèse du mouvement.
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Le récit que la plupart des alcooliques font se réduit souvent à une accumulation d'événements, où les faits se télescopent, l'ordre s'inverse comme si les liens de causalité n'existaient plus. L'interlocuteur, profane ou non, est tenté d'y voir une mauvaise foi, alors que c'est l'ordonnancement temporel de deux faits vrais qui a été altéré. Le patient alcoolique vit tout et dit tout en fonction du seul présent, et même de l'instant, car le présent supposerait un passé et un avenir. Le temps du récit est d'ailleurs confondu avec le temps où les faits racontés se sont passés.
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