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Critique de Rodin_Marcel


Olivier Descosse «la liste interdite» (publié chez Michel Lafon en avril 2008 – ISBN 978-2749908380).

Plus de 500 pages ! L'auteur narre deux intrigues complètement disjointes. La première enquête, menée par un policier noir nommé Diallo, commence près de Nogent-le-Rotrou par un crime maquillé en accident de voiture ; évidemment, ce policier a aussi ses peines de coeur à lui. La deuxième enquête est menée par un commissaire adepte du boudhisme et une jugette affligée de graves problèmes sentimentaux (comme il se doit).

Avocat de métier, l'auteur ne peut se retenir d'étaler sa science à longueur de pages, avec de grands effets de manche et des détours abracadabrantesques dans le milieu chinois parisien. L'odyssée du policier Diallo à travers toute la France est carrément invraisemblable, tout comme l'équipée d'un commissaire et d'une jugette en Belgique. La fin consacre en quelques pages mal ficelées la convergence des deux enquêtes, mais il y a longtemps que le lecteur averti avait déjà deviné. La technique narrative est incontestablement au point, mais la trame est mince.

Créer un personnage de jugette elle-même concernée par le violent désir de vengeance (car son mari tant aimé a été assassiné en pleine audience par un sale type, qui, de surcroît va échapper à tout jugement grâce aux lois sur le non-discernement au moment des faits) est déjà bien lourdingue (puisque c'est le moteur de l'intrigue), mais insister là-dessus à plusieurs reprises montre ce qui sépare définitivement un grand récit d'une narration poussive (cf par exemple p. 290, 373, 386-387, 396, etc etc). Et ça culmine avec l'inévitable cliché de la psychanalyse à cent sous (p. 513) "elle n'avait jamais su panser les plaies de son enfance".

Quelques phrases ampoulées pour faire «comme les grands écrivains», du genre :
«Accoudé à la passerelle de la rue Lépine, Michel regardait les rails déployés à perte de vue. Serpents d'acier emmêlés dans une pelote confuse, ils évoquaient un hologramme psychédélique, toujours en mouvement, fuyant vers un improbable coeur de métal» (page 341, début du chapitre 48)
Un autre passage de la même encre en bas de la page 411, début du chapitre 58. Une scène dans la bibliothèque universitaire d'Assas, pp. 567-568, consacrée au "trésor" des juristes, à savoir "la gazette du palais" et autre "recueil Dalloz", pain quotidien du robbin.

Le but non dissimulé (c'est le moins que l'on puisse dire) de ce roman est de démontrer qu'il faut absolument être contre la peine de mort, mais la démonstration est bien faible. Surtout que l'auteur s'adonne lui-même avec délectation à la description détaillée de scènes de violence extrême !
Bof.
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