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EAN : 9782709630085
397 pages
J.-C. Lattès (14/01/2009)
3.15/5   117 notes
Résumé :
Lorsque le crime est élevé au rang des beaux arts… un thriller historique, psychologique et pictural autour du "Déjeuner sur l’herbe", d’Edouard Manet.

10 avril 1885. Dans une bastide inoccupée d’Aix-en-Provence, la gendarmerie découvre une reconstitution réalisée avec des cadavres du Déjeuner sur l’herbe, le sulfureux tableau de Manet. A Paris, le jeune docteur Corbel, au chevet des laissés-pour-compte, lutte chaque jour contre la syphilis et les ma... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (38) Voir plus Ajouter une critique
3,15

sur 117 notes
Jeune médecin parisien, Jean Corbel lutte contre les maladies de poitrine et la syphilis. le souvenir de sa mère morte le pousse à soigner tous les pauvres qui croisent sa route. Sa compagne Sibylle, jeune actrice qui tente de percer, égaie son existence. Mais voilà que des meurtres étranges secouent Paris : un tueur met en scène des cadavres de femmes pour reproduire une toile d'Édouard Manet, peintre décédé quelques années plus tôt. le plus étrange est que les victimes ressemblent toutes à Victorine Meurent, célèbre modèle de l'artiste. Et l'oeuvre est toujours la même, le fameux Déjeuner sur l'herbe qui scandalisa tant les Parisiens lors de sa présentation. « Comment une oeuvre d'art pouvait-elle provoquer une telle passion et inspirer un tel crime ? Être à l'origine d'un homicide ? » (p. 165)
Jean Corbel est d'autant plus inquiet que Sibylle ressemble à cette femme. Fait troublant, une femme s'est présentée à son cabinet : cette prostituée est le portrait presque exact du fameux modèle et ressemble à s'y méprendre à l'épouse du docteur. Jean Corbel pressent rapidement qu'un danger pèse sur l'existence de Sibylle, d'autant plus que le meurtrier fait montre d'une grande précision et d'une terrible intelligence dans son crime. « Une telle minutie fait froid dans le dos. Et nous serions donc face à une monomanie particulièrement sophistiquée, au sein de laquelle l'homicide ne serait qu'un moyen de parvenir à certaines fins. » (p. 208) le but macabre après lequel court le tueur-artiste dissimule en fait une certaine part de génie, mais même le génie a ses limites.
Que trouve-nous dans ce roman policier ? Des prostituées et des maisons closes, de la peinture et des couleurs, des fous et une médecine qui fait des progrès fabuleux. C'est beaucoup. C'est ambitieux. C'est finalement casse-gueule ! À trop vouloir faire coexister le monde médical, le monde artistique et l'univers des filles de joie, l'intrigue disparaît sous des dizaines de références et de concepts. Zola, Manet, Charcot et autres composent un tableau beaucoup trop chargé.
Autre point négatif : j'ai trouvé le style lourd, empêtré dans des clichés et des portraits caricaturaux. Nous avons donc un jeune médecin idéaliste, une prostituée mystérieuse, une actrice légèrement écervelée, un ami solide et fidèle en dépit des crasses qu'on lui fait, un flic borné, un gamin aux faux airs de Gavroche, etc. L'intrigue policière est honnêtement menée, complexe même si elle est un brin convenue. le coupable ne se laisse pas longtemps désirer : dès sa première apparition, il a la tête de l'emploi.
Je reprends une phrase d'un personnage : « En mettant en scène un cadavre, c'est l'aspect scandaleux de l'oeuvre qu'il vise. Ne pouvant égaler son génie, il recherche à dépasser son scandale. » (p. 210) C'est un peu ce qu'a fait Régis Descott en décrivant à l'envi les différentes phases de la décomposition d'un cadavre ou les lésions causées par la syphilis. Un étudiant en médecine n'y trouvera probablement rien à redire. Pour ma part, si de telles descriptions m'intéressaient en l'état, j'ouvrirais un précis d'anatomie. Avec sa charogne, un certain Baudelaire a fait un travail comparable, mais autrement réussi et intéressant.
Toutefois, je ne peux ne pas reconnaître à l'auteur un talent certain pour la description des couleurs et la précision dans la mention des nuances de la palette. Par ailleurs, il aime la peinture et il connaît son sujet. Quiconque aura vu une fois Olympia et le Déjeuner sur l'herbe reconnaîtra les oeuvres au travers des descriptions. Hélas, tout cela ne fait pas un roman.

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J'ai supprimé et je republie mon avis après révision, histoire de rétablir un certain équilibre sur ce livre original et bien écrit, . En voyant la note tout à l'heure, j'ai fait un bond. Je ne comprends pas du tout cette moyenne sur babelio. le florilège de 2 aux alentours des mêmes dates laissent penser à un certain effet mouton non justifié...

C'est un roman "thriller" qui se passe au 19ème siècle et ne donne pas du tout envie "d'y vivre" ! Je l'ai trouvé excellent, tant dans les descriptions que dans le fond de l'histoire...

La qualité narrative de l'auteur fait qu'on s'attache aux personnages, ce petit médecin prenant (ou pas) paiement en nourriture pour aider les plus pauvres en ces temps de misère, surtout concernant la santé, et qui tombe dans une enquête hors norme.

Descott est un de ces rares auteurs à totalement renouveler ses histoires, chercher "autre chose" à écrire. A côté d'un Coben qui écrit tout le temps la même chose et qui est surnoté (je n'en lis plus donc je ne peux pas relativiser les avis sur ses bouquins), il est tellement plus intéressant.

Il offre une vision réaliste du 19ème que tous ces romans à l'eau-de-rose ou steampunk (j'adore le steampunk, attention) surnotés nient plus ou moins ouvertement. Plus près de Dickens et London que de J. Austen, c'est sans fard et sans illusions . L'auteur a une culture très étendue dont il use sans l'étaler, avec humilité et talent.
Et j'ajoute que dire que l'intrigue n'a aucune originalité relève de la plus parfaite mauvaise foi. Incompréhensible de lire de tels avis sur un si bon roman, d'un auteur français touche à tout (ah oui, ça dérange, ça aussi, on peut pas lui coller d'étiquette définitive) et talentueux.

Quand on voit le nombre de daubes mal écrites et mal traduites qui tournent à des moyennes de 4, bourrées de répétitions, de mauvaises tournures de phrases voire de contresens, certains auteurs français doivent halluciner. Comme moi... M'énerve...
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Mesdames , Messieurs passez votre chemin!

Obscura ,Sibylle ,chambre obscure , syphilis , Manet , Charcot l'aliéniste ,Paris , petites gens , riches dépravés ,1875 voilà les mots clés de ce roman de Régis de Scott
Jean Corbeil jeune médecin a choisi de faire de son métier un sacerdoce .il vit avec sa compagne , Sibylle, comédienne dans un quartier au centre de Paris .C'est là qu'il a passé toute son enfance Gabriel,son père ,y ayant sa boutique de pigments et de couleurs , c'est d'ailleurs ce qui a permis à son père de rencontrer les plus grands peintres de son temps et surtout Manet , ce précurseur dont chacune des toiles faisait scandale surtout L'Olympia et le Déjeuner sur l'herbe
Jean nous entraîne avec lui dans tous ces foyers d'ouvriers montés à la ville espérant avec l'industrialisation de la capitale , ses chamboulements architecturaux y gagner mieux leur vie que dans les campagnes. La vie y est dure et les maladies fréquentes , manque de nourriture , d'hygiène…
Mais ne voilà t'il pas qu'un malade , qu'un meurtrier, revisite les toiles de Manet en remplaçant les modèles par de jeunes femmes déjà mortes , leur seul point commun ressembler à Victorine Meurent.
Jean commence à paniquer car Sibylle ,elle aussi ,ressemble au modèle préféré de Manet.
Vous aurez compris que ce roman ne m'a guère enthousiasmée, après m'être ennuyée pendant 200 pages malgré un cours pertinent sur la syphilis et ces différents stades d'évolution (merci Mr Fleming d'avoir découvert la pénicilline!), avoir eu le nom du meurtrier à la 300ème page , j'ai reposé ce livre une fois tournée la dernière page avec un ouf de soulagement
Dommage, l'idée était bonne mais ni l'intrigue (les coïncidences sont trop énormes) , ni l'écriture ne m'ont accrochées.
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Le jeune docteur Corbel lutte chaque jour contre la syphilis et les maladies pulmonaires, cette action va aux plus pauvres < les laissé-pour- compte>. Un jour à son cabinet médical il reçoit l'envoutante Obscura, son destin va prendre un autre chemin que celui d'être marié à la jolie Sibylle .Roman policier autour d'un des tableaux les plus scandaleux de l'histoire.
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Obscura(t)

Par quel mystère peut-on passer de ce sulfureux Obscura à l'inénarrable « année du rat » ?

Un excès de médicaments peut-être, toujours est-il que ce roman de Régis Descott, situé à la fin du XIXème siècle à Paris est bien construit, très bien informé au point que certaines précisions médicales sont même un peu dures à avaler, L'auteur "frise" la complaisance, notamment dans les examens cliniques qu'opère le jeune médecin sur les vulves plus ou moins saines des jeunes demoiselles qui viennent dans son cabinet.

Mais ce jeune homme un peu incohérent dans ses sentiments est malgré tout très attachant, bien vu par son créateur, tout comme les autres personnages médecins, patients et filles de joie qui jalonnent cette aventure macabre , aux confins de la folie.

La progression un peu lente permet de reconnaître les liens qui relient fatalement les protagonistes un peu à la manière d'une pièce de théâtre dont tous les personnages figurent sur le programme et dont on sait qu'ils vont nécessairement se confronter à un moment ou à un autre.

Cette préexistence de la vérité est une clef de ce roman qui nous plonge dans un Paris décadent et carié comme une dent. Riches et pauvres se côtoient sans se voir, s'ignorent au point de se perdre dans les abîmes de l'horreur .Mais trop peut devenir excessif et la toute fin glaviotante soulève le coeur.

Edouard Manet est un personnage à part entière et son côté provocateur en son temps transparait bien en filigranne de cette aventure ou peinture rime avec torture.

Alors, "l'année du rat" apparait d'autant plus comme une aberration fantasmagorique que rien ne permet de relier à Obscura qui traverse l'intrigue en souriant entre les flaques de sang et les flaques de merde

Où se situe Régis Descott exactement entre trois siècles?
Un cas d'école.
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Il* était né sous le Second Empire, en 1857, avait connu les rigueurs du siège de Paris en 1870, le passage à la IIIème République et les horreurs de la Commune, les rues jonchées de cadavres dont la vision l'avait si fortement impressionné. Il avait assisté à la modernisation de la ville, au percement de boulevards et d'avenues larges comme des cours d'eau, à la destruction de centaines de maisons, à la construction d'un nouveau type de bâtiments en pierre de taille et aux toits de zinc et d'ardoise. Tous ces chantiers nécessitaient l'apport de matériaux transportés par des barges toujours plus grandes sur le fleuve toujours plus encombré. Il avait été témoin de la modernisation de l'éclairage des rues, avec de nouveau bec de gaz, puis l'électricité; Il assistait encore à l'afflux de populations nouvelles rendu possible par l'essor du chemin de fer, ce peuple grouillant venu des quatre coins du pays et de plus loin encore, d'Espagne et d'Italie par exemple, cherche fortune ou plus raisonnablement gagner sa pitance. La ville en absorbait autant qu'il en arrivait, hommes, femmes, enfants, chacun participant à sa manière au changement de physionomie de la capitale qui réclamait tant de main-d'œuvre, tant de corps de métiers différents. Chaque année aussi elle en rejetait un certain nombre, des malades pour la plupart dont la santé n'avait pas résisté à des conditions de vie trop dures, aux logements surpeuplés, sous-ensoleillés et sous-aérés, à l'alimentation mal équilibrée et à des conditions de travail harassantes. Autant de tragédies anonymes qui n'empêchaient pas la cité de s'étendre, la population de croître et les lumières de briller toujours plus fort.

*Jean Corbel
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Jean se rappela les commentaires haineux qui avaient accueilli le tableau lors de sa première exposition au Salon : « odalisque au ventre jaune », « guenon grimaçant la pose et le mouvement du bras de la Vénus de Titien », « Vénus hottentote exposée nue comme un cadavre sur les dalles de la Morgue ». Et cette main soi-disant impudiquement crispée, qui avait choqué. Mais que lui reprochait-on, à cette main ? Comme si Olympia était en train de se titiller le clitoris placé très haut, rit-il intérieurement. Cette toile qui les premiers jours avait nécessité la présence de deux gardiens pour éviter qu'elle ne soit vandalisée, et qui moins de vingt-cinq ans plus tard, à en croire les démarches de Monet qui s'employait à lever une souscription pour qu'elle soit rachetée à sa veuve, était pressentie pour entrer au Louvre.
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Le drap noir formait au dessus de sa tête une tente qui retenait son souffle captif. Sous ce voile de nuit il pouvait entendre sa régularité rassurante et en sentir la chaleur réconfortante. Pénétrer dans cet abri de fortune, c’était reproduire ce qui se rapprochait le plus des conditions et des sensations de la vie in utero, lorsqu’il ne connaissait de l’existence que le ventre de sa mère. Paradis perdu où il n’avait expérimenté ni les contraintes, ni les vexations que réserve ce bas monde. Eden où l’esprit pouvait divaguer à loisir et échafauder toutes les constructions mentales imaginables. Eden envolé où l’absence de matière et de matériaux signifiait l’absence de limites.
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Et Obscura était donc complice. A moins qu'elle ne fut manipulée : Jean venait de se rappeler sa tenue lorsqu'il était venu l'interroger chez elle. Avec le gris de Gabon sur son perchoir et son déshabillé rose pâle, elle figurait exactement un autre tableau de Manet, La Femme au perroquet, l'un des plus doux du peintre, pour lequel avait posé Victorine Meurent assagie, presque timide après l'impudeur du Déjeuner et de l'Olympia. Obscura avait-elle seulement conscience d'être ainsi transformée en modèle jusque chez elle ? Certainement pas. Mais quel était son rôle véritable ?
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Soixante pour cent des médecins parisiens ne gagnaient pas de quoi vivre décemment, certains n’atteignaient pas le seuil de survie des trois mille francs. Même les charges officielles étaient misérables. La plupart des médecins gagnaient moins que la plupart des ouvriers, qu’il s’agisse de colleurs de papier, de charpentiers, de marbriers, de peintres en bâtiment ou de charretiers.
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