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Critique de kllouche


Avec ce magnifique titre et cette magnifique couverture, difficile de résister à ce livre.

Le titre de ce roman, Souviens-toi de m'oublier, est au départ le titre d'une chanson de Serge Gainsbourg qui est tout aussi magnifique que l'objet-livre. Au passage, c'est extrêmement plaisant de l'écouter en même temps que de lire ce livre.

Nous faisons la rencontre d'Iris, une journaliste en politique, âgée de la trentaine. Elle vit avec Antoine, un politicien en vogue, qui ne cesse de progresser dans l'échelle de la hiérarchie gouvernementale, et son fils Thomas qu'elle a tendance à délaisser. Au début du roman, nous découvrons Antoine et Iris à l'inauguration de l'exposition de peintures d'un artiste jusqu'alors quasiment inconnu, essentiellement composée de portraits de singes au regard vide. Cette exposition est pour Iris l'élément déclencheur d'une remise en question sur sa vie actuelle et son passé. le peintre de ces oeuvres se trouve être nul autre que son ancien amant, Max, dont elle s'est séparée deux ans plus tôt. Or, cet homme semble avoir tout oublié de leur relation. Pire, il ne se souvient plus ni de son existence, ni de celle de son fils. Comme si on lui avait lavé le cerveau de sa période "Iris". Feint-il son ignorance ou est-elle réelle? Iris est décidée à éclairer ce mystère, à ses risques et périls.

Dans un style acceptable faute d'être transcendant, l'auteur nous dépeint une histoire d'amour qui tend rapidement vers le thriller. Ce qui s'annonçait dans les premières pages comme une banale histoire de relations devient vers le milieu plus mystérieux, plus étrange, plus poussé. Plus scientifique devrais-je dire. Et cette intrigue parallèle (dont vous révélez la nature vous gâcherez le plaisir !) nous amène à réfléchir sur une possible application dans la vie réelle. Est ce que la science peut tout se permettre du moment qu'elle soulage certaines personnes? Où placer les limites? Autant de questions auxquelles l'auteur répond clairement à la fin en positionnant le devenir des personnages dans le sens de son opinion sur le sujet. La fin est une fin comme je les aime: une "vraie" fin. La boucle est bouclée puisque les toutes premières pages du roman renvoie à l'acte final de l'intrigue.

Régis Descott nous propose une galerie de personnages tout à fait intéressante. Iris, personnage central du roman, est certes intelligente mais un peu trop lunatique à mon goût. Les deux amants de la jeune femme, Antoine et Max, sont aux antipodes l'un de l'autre. Antoine est politicien pur et dur, qui pense avant tout à ses intérêts, et pour qui la femme ressemble davantage un objet qu'à autre chose. J'ai eu du mal à comprendre la vision d'Iris sur ce personnage. Elle le trouve rassurant et stable. L'impression que j'en ai eu est totalement à l'opposé. Mais après tout, comme on dit, l'amour rend aveugle. Il y a juste à la fin où j'ai eu l'impression qu'elle se réveillait et réalisait qu'il n'était pas ce dont elle avait besoin. Max, au contraire, est un artiste: créatif, introverti, sensuel, mais brute de décoffrage. Je l'ai largement préféré à l'autre pingouin.

Si on ne se plaît pas dans ce roman pour la beauté ou l'originalité de l'histoire d'amour, on aura en revanche plaisir à le découvrir pour l'âme et la créativité artistique de Max et l'intrigue autour de sa mémoire défaillante. Un beau roman qui a son utilité!
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