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Citations sur Mon maître et mon vainqueur (179)

L'ARCHE DE LA COLOMBE

Maudite
soit l'arrière-grand-mère
de l'épouse du père
de celui qui fit l'encoche dans l'écorce du tronc
de l'hévéa géant d'où commença l'extraction
du latex qui devait donner le caoutchouc
à partir duquel furent produites les roues
de la bétonnière grâce à quoi l'on put
faire le ciment du trottoir de la rue
dans laquelle ton père
a rencontré ta mère (p. 155).
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Le sonnet, c'est un peu comme l'amour conjugal : sa beauté naît des contraintes qui lui sont inhérentes. Pour le sonnet : nombre invariable de vers, invariablement répartis en deux quatrains suivis de deux tercets, nombre équivalent de syllabes pour chaque vers, alternance des rimes féminines et masculines, etc. Pour l'amour conjugal : pesanteur du tête-à-tête quotidien, inévitable effet de routine, inopportune irruption du trivial, etc. Et c'est en dépit de cela qu'il faut tirer du beau, voire du sublime - et c'est, inversement, ce qu'il y a de si grisant mais aussi d'un peu facile dans le vers libre et l'adultère, où l'abolition des contraintes donne le sentiment d'une liberté suprême, absolue, ivre d'elle-même, or que vaut la liberté, j'ai demandé, dépourvue des contraintes qui la bornent ? Vous avez trois heures (p. 86).
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Et il lui a expliqué qu'il y avait deux sortes de peintres, ceux qui s'adressent à l'oeil, et ceux qui s'adressent à l'esprit : les premiers peignent comme on peint, et les seconds comme on pense.
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Je songeais qu’il faudrait établir une typologie du silence, les décrire puis les classer, du silence suggestif au silence oppressant, du silence solennel au silence désolé, du silence monotone d’un coin de campagne en hiver au silence pieux des fidèles à l’église, du silence éploré des chambres funéraires au silence contemplatif des amants au clair de lune, tous, il faudrait les décrire, jusqu’aux silences radiophoniques de Tina. 
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J’avais tout, disait-il. Et puis il nuançait : je croyais tout avoir, elle n’est pas venue combler un manque ; elle est venue en créer un. (p.80)
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Ils étaient là depuis une bonne demi-heure, quand le directeur a pris congé en leur offrant un coupon de réduction - soixante-dix pour cent sur une chambre, à utiliser dans les six mois, car il en va des coupons de réduction comme de l'amour : ils portent en eux un terme, une échéance, le désamour est immanent à l'amour comme la date d'expiration l'est au coupon de réduction, à la différence que sur le coupon tout est clair, tout est écrit noir sur blanc, on sait au jour près quand il sera périmé, ce qui n'est jamais le cas de l'amour (pp. 100-101).
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Je ne le reconnaissais pas, j’avais l’impression de ne pas le connaître – mais connaît-on vraiment jamais ses amis ? Parfois on ne se comprend plus, on avance à l’aveugle, on se heurte à des murs, jusqu’au jour où l’on finit par se dire mutuellement ce qu’on a sur le cœur, comme on craque une allumette dans la nuit : pas pour y voir plus clair, mais pour mesurer la part de ténèbres que chacun porte en soi. (p.165)
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Tu verras, mon amour, viendra le jour funeste
Où l'amour, mon amour, cet amour un peu fou,
Qui mérite à lui seul une chanson de fête,
Laissera, mon amour, un grand vide entre nous.

Et nous qui nous aimons d'amour comme l'atteste
Tes lèvres à présent dans le creux de mon cou,
Nous nous fuirons l'un l'autre comme on fuit la peste,
Nous qui l'un pour l'autre avions une faim de loup.

Tu feras à mon nom une moue manifeste,
J'aurai dans la bouche comme un arrière-goût,
En prononçant le tien amer et indigeste,
Et serai parcouru d'un frisson de dégoût.


Qu' y peut-on, mon amour, si l'esprit se déleste
Des plus beaux souvenirs quand l'amour se dissout ?
Car l'amour, mon amour, est comme un plimpeste,
On écrit là-dessus, puis on efface tout.
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 Il disait aussi : la rupture amoureuse est pire que la mort, c’est le deuil pour soi-même d’une personne encore en vie, que d’autres pourront voir et entendre et sentir et toucher. 
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C'était passé minuit dans un café bobo
Tu venais d'en pousser la porte entrebâillée
Aux tables de bougies aux murs blancs des flambeaux
Que venait d'allumer la fille ensommeillée

Tu portais des bottes une jupe un blouson
Le blouson était beige et la jupe était bleue
Les bottes rouges et noires comme un tison
- Une Parisienne en bottes de sept lieues

Ardente et enjouée tu m'as donné alors
Un baiser plein de fougue en disant : que calor !
Ton blouson prenait feu au feu de la bougie

Ce qui advint dis-tu se devait d'advenir
Et me voila au moins avec un souvenir
De nos amours : une marche à moitié rougie
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