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Critique de QueLire


Ce sont des visions différentes de l'amour qui se retrouvent au centre du nouveau roman d'Isabelle paru chez Belfond : un jour, on fera l'amour.

Un jour on fera l'amour, la promesse de toute une vie

Rosalie Sauvage porte bien son nom. Elle entame une relation aussi facilement qu'elle y met un terme. Jamais amoureuse, elle prend et surtout donne du plaisir avant de dire au revoir. Sa vie professionnelle est à l'image de sa vie sentimentale, mouvementée. Elle excelle dans la pub et son amant du moment n'est autre que son patron. Un homme marié effacera-t-il les traces sur le corps et dans l'âme de Rosalie laissées par nombre d'hommes plus âgés ?

Alexandre est à l'opposé de Rosalie. L'amour pour lui c'est sacré. Persuadé qu'il y gagne à ne pas ouvrir son coeur à la première venue, ses bonnes résolutions tombent à l'eau le jour où il passe devant une boutique de robes de mariée. Il tombe amoureux d'un dos, d'une nuque, d'omoplates saillantes. Tétanisé, il ferme les yeux, en les ouvrants à nouveau le dos a disparu, laissant en lui un sentiment amer de grand amour perdu.

Mon avis :

C'est avec plaisir que je retrouve Isabelle Desesquelle qui décidément manie différents genres littéraires avec brio. Dans les âmes et les enfants d'abord, elle m'avait profondément touché en parlant de la mendicité qui semblait agresser les passants, l'obligeant à la regarder. Son nouveau roman est très différent, mais tout aussi excellent.

Un jour on fera l'amour comme ci c'était la première fois

L'amour, le sexe, les illusions, les espérances, les certitudes, tout dans ce roman semble opposer les deux personnages principaux. Rosalie la fonceuse aime tout recommencer. Adepte de l'ardoise blanche, elle vit sa vie par épisode. Alexandre a les pieds sur terre, mais son coeur porte le poids d'un passé heureux qu'il ne peut oublier, d'une jeunesse radieuse où le jeune garçon d'alors usait ses pantalons sur les sièges du cinéma.

La passion du cinéma en toile de fond de ce livre

Rosalie a été une petite fille aimée par un père qui la quitte d'être impuissant face au désintérêt de sa femme pour sa petite fille. Alexandre est choyé par un père qui n'était pas biologique, mais qui lui a tout donné, à commencer par la passion du cinéma.

Bien que très différents, Alexandre et Rosalie ont un point en commun : ils n'ont jamais vraiment aimé. Pour elle, l'acte sexuel va de paire avec son boulot, pour lui, l'amour physique serait se fourvoyer.

Isabelle Desesquelle fait se croiser avec brio ces trentenaires diamétralement opposés et réussit à nous tenir en haleine tout au long de ce jeu de cache-cache partiellement volontaire.

Le récit est ponctué de références au cinéma et j'ai particulièrement aimé les dernières pages présentant quelques répliques de films cultes comme celle-ci par exemple :

Jim eut une grande tristesse pour Jules, pourtant il ne pouvait juger Catherine. Elle avait pu sauter dans les hommes comme elle avait sauté dans la Seine.

Jules et Jim (1962)
de François Truffaut
avec jeanne Moraut, Oscar Werner et Henri Serre

Autre chose que j'ai beaucoup aimé, ce sont les titres des chapitres. J'adore le franc parler et le naturel qui en ressort. Je trouve qu'ils reflètent parfaitement la façon d'écrire d'Isabelle Desesquelles qui ne semble pas poser de filtre sur les émotions, mais met un point d'honneur à chercher pour chaque sensation, le mot juste.

- trente ans et le curriculum vitae d'un nouveau né

- un couple, c'est surtout des détresses complices
- quitte à se mettre en jachère, autant que ça soit dans la nature...

Un jour on fera l'amour est un roman que je conseille à tous ceux qui veulent plus qu'une histoire bien écrite. Il y a dans ce roman une sorte de réalité qui saute au visage, des personnages qui semblent réels. le mot "vrai" est d'ailleurs probablement plus approprié pour parler de Rosalie et d'Alexandre.
Lien : http://que-lire.over-blog.co..
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