Août 1976. Benjamin et Julien, 8 ans, se trouvent avec leur mère en vacances à Venise. Entre cette mère, solaire et extravagante, et ses jumeaux, les liens sont forts.
Pourtant, comme trop souvent, le mal rôde. Et ce jour-là, place Saint Marc, quelques secondes suffiront pour que Benjamin soit arraché à sa famille.
Quarante plus tard, c'est pourtant lui qui est jugé, et non le monstre qui l'a enlevé.
Pourquoi ? Qu'a t-il pu se passer pour que la victime soit assise à la place du bourreau ? Et pourquoi n'a-t-il pas repris contact avec sa famille plus tôt ?
Dans ce court roman (221 pages)
Isabelle Desesquelles donne la parole à Benjamin, pour qu'il raconte.
Qu'il se raconte, lui. Pour qu'il raconte ce qu'il s'est passé de pire. Mais aussi pour qu'il raconte sa mémoire de leur vie à trois, avant l'horreur.
Avec des phrase d'une beauté douloureuse, des mots d'une douceur déchirante, Benjamin nous dit tout.
Dès le début j'ai été happée, hypnotisée par la mélopée des mots.
Le lent tempo des douleurs. Les notes aiguës de l'espoir qui s'envole, le murmure de l'enfance qui s'en va, et le refrain des souvenirs qui réchauffent parfois les âmes en peine.
Oui, pendant les 100 premières pages, j'ai été ébahie par la forme, fascinée par la plume.
Terrifiée par l'histoire.
Puis, vers la moitié du livre, se glisse une contre mélodie, un peu comme un point de bascule, qui m'a fait oublier la poésie, la beauté des mots et la tendresse des phrases.
Je ne voulais pas, ou plus.
Je n'étais pas d'accord. En colère parfois. Révoltée souvent.
La fin elle m'a laissée terriblement triste.
Non pas parce qu'il se passe quelque chose de terrible (le terrible a déjà eu lieu dès le départ), mais à cause de la tonalité.
Je suis donc passée par beaucoup de sentiments, énormément d'émotions contradictoire et puissantes.
Clairement ce roman ne plaira pas à tous.
Certains seront dérangés par l'histoire qu'il raconte. D'autres par la tournure très poétique. D'autres par les messages qu'il véhicule.
Pour d'autres ce sera peut-être un coup de coeur.
Ce roman est à la fois trop beau et trop terrible pour être conseillé ou dénigré.
Chacun est libre de le ressentir à sa façon.
En bien ou en mal.
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