Pour pouvoir accomplir vos désirs de façon juste, il faudra prendre appui sur les autres aspects de l’enseignement. Dénouer certains noeuds de l’inconscient vous rendra plus à même d’assumer certains désirs et de faire ce qui doit être fait pour les satisfaire. Une des raisons pour lesquelles on meurt sans avoir accompli ses désirs et on se réincarne pour recommencer peut-être aussi stérilement à piétiner sur place est que l’on n’a jamais osé. Des inhibitions, des peurs, font qu’on n’a pas pu calmement, délibérément, faire ce qu’on portait en soi de faire. Il suffit que des influences très fortes vous aient marqué dans une autre existence ou dans l’enfance pour que des « ordres souterrains » vous interdisent l’accomplissement de certains désirs qui auraient pu normalement être accomplis. Ne considérez pas qu’accomplir certains désirs est simplement une marque d’égoïsme. C’est un devoir du disciple sur le chemin. Si certains désirs ne sont pas satisfaits, vous ne serez jamais libres, quelle que soit la sauce spirituelle que vous puissiez mettre autour de cette situation.
Certains êtres ont établi la dictature en eux, ou plutôt : une part de certains êtres a établi la dictature sur le reste d’eux-mêmes au nom d’une ambition sportive, au nom d’une ambition professionnelle, au nom d’une revanche à prendre ou d’une vengeance à assouvir. Des êtres deviennent apparemment forts parce que tout le reste d’eux-mêmes, sans pitié, a été asservi au but d’une partie. L’ambition peut être artistique, professionnelle, intellectuelle, sociale. Elle peut aussi être « initiatique », « yogique » et même « mystique ». C’est de la dictature. Sans demander l’avis au reste du peuple, un petit groupe prend le pouvoir et fait la loi et cela peut très bien arriver à l’intérieur d’un être humain. Sans demander l’avis au reste, un dictateur et quelques comparses imposent leur loi et tout ce qui n’est pas d’accord, en prison ou torturé !
Chacun, chacune, ici et maintenant, vous êtes aussi près du but que vous ne le serez jamais, que vo us le serez dans six mois, que vous le serez dans deux ans, que vous le serez quand vous au rez traversé un certain nombre de vicissitudes de votre existence. Tout de suite, ici, vous êtes aussi près que vous ne le serez jamais et vous êtes « aussi près » pour l’éternité. « Just be ; just be . » « Juste, soyez. » Soyez – à l’intérieur de toutes les formes.
Le chemin vers la vérité est fait de vérités ; seules les vérités peuvent conduire à la vérité, jamais les mensonges, et le chercheur spirituel doit avoir le courage de se voir exactement tel qu’il est dans ses peurs et dans ses désirs, même si c’est reconnaître que, pour l’instant, il n’est rien de ce qu’il peut considérer comme un sage. Mais ce que je dis là, qui est si simple, doit être bien difficile puisque c’est si rarement le cas. On se trouve non plus à l’intersection de deux mondes, mais divisé entre deux mondes qui ne se rejoignent pas : d’un côté le monde de tous les désirs ordinaires, qui est là et bien là ; de l’autre côté, le monde du désir de la sagesse, et ces deux mondes ne communiquent pas. Tantôt c’est l’un qui apparaît à la surface, tantôt c’est l’autre. Et il arrive que le désir de la sagesse, mêlé indûment aux vestiges non assimilés de l’éducation, devienne presque uniquement un facteur de répression, qui ne peut conduire bien entendu ni à l’épanouissement, ni à la liberté intérieure, ni à la réunification, ni à l’érosion des vasanas.
Pendant une, deux ou trois secondes soyez absolument dans la paix, absolument heureux. C'est plus qu'immense, c'est infini. C'est indicible et pourtant c'est ce qu'il y a de plus simple, de plus naturel, de plus immédiat".
"Prenez le but, c'est-à-dire la plénitude, comme le point de départ. (...) Le point de départ, c'est que vous êtes la Conscience et, par-dessus, il y a les formes de consciences. C'est un retournement et c'est ce retournement qui fait le vrai chemin
Marc de Smedt - Oui, chacun de nous peut se transformer
Marc de Smedt nous parle du livre d'Arnaud Desjardins : "Oui, chacun de nous peut se transformer", paru aux éditions Clés / Albin Michel.