Le polar régional m'ayant positivement surpris, je me suis lancé dans la "romance gay". Oui, on est éclectique dans la maison Kikenbook. Et on aime les risques. Parfois, ils paient. Parfois pas.
La lecture de "
Nos fiertés" est facile et fluide si l'on excepte les trop récurrentes erreurs d'orthographe qui piquent un peu les yeux quand on passe ses journées de boulot à les traquer et qui te donneraient volontiers envie de dispenser un petit cours sur les homophones grammaticaux. Tu me diras "oui, mais faut pas s'attarder là-dessus, ça arrive à tout le monde", je te répondrai "Oui, mais bon, je lis un roman, quoi, pas la rédaction d'un élève de Seconde ou une chronique babelio !".
Pour l'intrigue, introduisez dans un shaker un petit pot-pourri des clichés de "romance gay", secouez et dégustez une histoire sur laquelle flottent des morceaux d'homo qui ne s'assume pas publiquement, de meilleure amie, d'outing qui bouleverse la vie, de coup de foudre, de sexe, d'infidélité fantasmée ou pas, de remise en question et évidemment, de violence homophobe. Cocktail indigeste ? Même pas.
L'histoire tient debout, les personnages sont relativement crédibles, on s'y attache même si parfois on se dit qu'une petite baffe ne leur ferait pas de mal et puis on a envie de découvrir comment tout cela va finir.
Il y a un peu de Brokeback Mountain, dans "
Nos fiertés" et même si l'on sent que la plume est jeune, qu'elle demande encore à mûrir pour aller farfouiller du côté de l'originalité, on entrevoit un romancier qui a soif de défendre des messages, de faire entendre sa voix. Ne reste plus qu'à trouver les intrigues qui lui permettront de le faire, et peut-être même peut-on espérer qu'un jour, les histoires d'amour gay ne finissent pas forcément mal. Ne serait-ce que pour montrer l'exemple.