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EAN : 9782714476258
416 pages
Belfond (08/06/2017)
3.4/5   40 notes
Résumé :
Dix-huit nouvelles de grandes dames du noir, européennes et québécoises.
Elles écrivent des polars. De ceux que l'on dévore. Et à la demande d'un lecteur passionné, elles se sont réunies autour d'un thème séduisant : le musée comme lieu de tous les crimes.

Musée d'art moderne, d'histoire, d'anthropologie, de sciences, du tatouage, de cire, toutes les salles sont ouvertes. En y pénétrant, l'atmosphère feutrée génère une impression de calme, pres... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (32) Voir plus Ajouter une critique
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Je marche tous les jours. Je fais la même promenade, le même circuit. Je passe devant la même pharmacie, la même boulangerie, la même église. le parcours est rituel, strictement identique.
Et ce jour-là, mon regard a été attiré par une porte qui n'existait pas la veille. Sur une plaque à droite je peux distinguer les mots M.U.S.E.E.
Aucune poignée, aucun horaire, aucune indication...
Même chose le lendemain et le surlendemain.
Et puis, un jour, deux sonnettes sont apparues. L'une au nom de Marie-Chatale Gariépy et l'autre indique simplement "Le retraité".
Et la porte est légèrement entrebâillée.
J'entre.

Au fond du hall, j'aperçois un petit groupe. La visite des lieux vient à peine de commencer. Je presse le pas pour les rejoindre quand une voix m'interrompt.
- Monsieur, votre ticket !
La guichetière, qui se prénomme Violette d'après son badge, me tend un coupon.
- Je vous dois combien ?
- 18,50 €
- Vous pouvez me dire où je suis exactement ?
- Bien sûr ! Vous êtes au musée des crimes.
- Je vois ! Un peu comme le musée de la police qui se situe dans le cinquième arrondissement de Paris et qui est annexé au commissariat ? Et dans lequel on retrouve des mannequins de policiers revêtus de leurs anciens uniformes, des armes du crime, des photos des plus grands criminels de France ?
- Ah non, pas exactement. J'ai entendu parler de cet endroit en lisant le rapport de Danielle Thiéry sur "L'ombre d'Alphonse". Vous saviez d'ailleurs qu'un crime y avait été commis récemment ? Mais allez-y monsieur, vous pouvez rejoindre le reste du groupe. Vous aurez la surprise.

* * *

- A votre droite, vous pouvez distinguer la déesse de la compassion Kannon.
Je tourne la tête et aperçois une peau écorchée et tatoué de haut en bas. A la fois macabre et fascinant. le tatouage peut parfois être un art.
- Cette peau taxidermisée a été sobrement intitulé "Le chef d'oeuvre" et a été réalisée par Dominique Sylvain.
- Et à gauche, toujours inspiré par la culture asiatique, vous pouvez distinguer l'aquarelle de Claire Cooke, "Un thé pour le Gaijin." La toile représente le rituel du thé, effectué par une aspirante geisha. Quatre hommes y assistent : Trois japonais et un caucasien. Saviez-vous que certains Nippons superstitieux souffraient de tétraphobie, la peur du chiffre 4, associé à la mort ?

Notre guide de cet étrange musée des horreurs se nomme Richard Migneault. Ce Canadien n'en n'est pas à son coup d'essai. Il avait déjà inauguré une exposition intitulée "Crimes à la librairie" en 2014 et une autre en 2015 : "Crimes à la bibliothèque". Je n'ai pas assisté à la seconde mais la première m'avait attiré de par la présence de Patrick Senécal, un de mes artistes préférés.
Ces deux premières expositions avaient été sponsorisées par les éditions Druide et avaient pour originalité de n'avoir fait appel qu'à des créateurs québécois. Mais cette troisième galerie a trois spécificités. Elle dispose cette fois d'un partenaire supplémentaire français ( les éditions Belfond ), ses artistes sont uniquement des femmes ... et cette fois les oeuvres proviennent des deux côtés de l'Atlantique : Les québécois sont toujours à l'honneur mais ils sont accompagnés cette fois d'artistes européens ( France, Belgique ).

- Ici vous avez la reproduction d'une toile de Véronèse, signée par Catherine Lafrance et intitulée "Le christ couronné d'épines". 
Et la croix gammée au mur juste à côté ? Les tâches de sang au sol ? Un crime antisémite a été commis ici il y a peu, c'est une évidence. Mais non, aucune allusion, notre accompagnateur est déjà passé à autre chose. 
- Autre reproduction, celle du cri de Munch. le tableau de Martine Latulippe a été renommé "La vieille". En hommage à une dame âgée qui a perdu son fils dans d'horribles circonstances. Il avait fait le choix de devenir policier et a un soir été abattu par un mari violent. Voulant intervenir dans le cadre d'une querelle domestique, il a été accueilli par un coup de fusil qui l'a fauché net. de son vivant, son garçon était fasciné par cette toile, d'où cet hommage.

Continuant notre progression, je suis soudain assailli par une odeur pestilentielle. Comme un animal mort qui se décomposerait en plein soleil.
- Ne vous inquiétez pas pour l'odeur, elle vient de la création de Marie Vindy. "Charogne" a été déplacé dans les combles du musée. Ce sont deux corps d'amants en pleins ébats, encore emboîtés, tués d'une seule balle qui leur a transpercé le coeur à tous les deux. Une oeuvre magnifique mais un peu trop odorante avec cette chaleur. Nous l'avons éloigné un peu pour vous gêner le moins possible.

- Ici, vous pouvez contempler une couverture ornée de dentelle et de perles d'ambre et de turquoise. Si vous vous approchez suffisamment vous verrez que le prénom "Simon" y est brodé. C'est Elena Piacentini qui l'a réalisée. Elle a intitulé cette couture "Dentelles et dragons". Cette couverture est celle dans laquelle on a retrouvé le petit Simon Varaigne, un enfant adopté. Il ne tenait pas à retrouver ses origines mais l'infirmière soignant sa mère biologique, diabétique en phase terminale, les lui a apprises. Une bien drôle d'histoire !
- Barbara Abel a quant à elle mis sous formol, dans le bocal sur votre gauche, un cordon ombilical. Une composition au bon goût discutable qu'elle a appelée "L'art du crime.". Et en parlant de bébé, saviez-vous que s'il y avait des grossesses nerveuses, il existait également des cas de dénis de grossesse, que de futures mères pouvaient ignorer qu'elles étaient enceintes jusqu'à leur huitième mois ?

A côté de chacune de ces surprenantes productions, une petite affiche nous donne quelques éléments biographiques. Sont par exemple mentionnés les projets des différents artistes pour l'avenir, leurs principales réalisations, et leurs goûts respectifs quasiment systématique pour Oui-oui, fantômette et la comtesse de Ségur durant leurs plus jeunes années.

La pièce suivante est consacrée à deux vidéoprojections de courts-métrages. 
- Il ne faut pas oublier le septième art. le petit film qui se déroule sous vos yeux s'intitule "Mobsters' Memories" et c'est Andrée A. Michaud qui l'a réalisé. Inspiré de l'oeuvre de Chandler, vous y verrez un homme qui s'est attiré le courroux d'un chef mafieux, Jim Latimer, parce qu'il a approché sa femme de trop près. Les plus attentifs verront Al Capone ou encore un clin d'oeil au film Quai des brumes.
- le reportage qui suit est beaucoup plus engagé. Il a été tourné par Geneviève Lefebvre. Son film s'appelle "L'homme à la machette" et parle notamment du retour d'une inspectrice montréalaise au Rwanda, dont elle est originaire. Elle va notamment y chercher l'homme qui a tué son père en 1994, durant le génocide des Tutsis. Je préfère vous avertir que certains passages sont intolérables.

Le guide attire ensuite notre attention sur une photographie, au fond de la salle.
- Ici, vous avez une magnifique photo de l'Anatolie centrale, en Turquie. La photographie étant le huitième art. La photo a été prise par Florence Meney, qui a intitulé son cliché "La mort à ciel ouvert".
En arrière plan de ce magnifique décor escarpé, je distingue deux silhouettes. L'une fait une chute probablement mortelle dans un profond ravin tandis que l'autre a encore les bras tendus en avant. L'artiste aurait elle capturé un meurtre en direct en prenant cet instantané ?

Le premier art, c'est l'architecture. le second, la sculpture. Viennent ensuite la peinture, la musique, la poésie, la danse...
Est-ce que ça signifie que les nouvelles ou les romans ne sont pas considérés comme tels, à l'inverse des bandes dessinées ( neuvième art ) ou des jeux vidéos ( dixième art ) ?

- Avant de poursuivre, nous allons faire un petit détour par la cave. Nous ne pouvions pas placer ailleurs le travail particulier d'Ariane Gélinas.
Quelques mètres plus bas, neuf tombes ont été creusées, chacune étant attribuée à une muse.
- Ariane cherche toujours l'inspiration, mais ses rencontres avec Calliope, Clio, Erato, Uranie, Melpomène, Thalia et les autres n'ont pas été couronné d'un franc succès. Alors en attendant que ses sacrifices portent leurs fruits, voici "Les météores saignent", le fruit de ses obsessions.
J'ai la sensation d'étouffer. Je bouscule quelques personnes du groupe pour retrouver la surface.

- Face à vous, ces pages parcheminées ont été retrouvées par Stéphanie de Mecquenem. Elle est également parvenue à traduire son titre : "La mystérieuse affaire du codex maya" et à retranscrire une partie de son contenu. Il s'agit d'une vieille prédiction amérindienne. A la lecture on se croirait dans une vieille nouvelle d'Agatha Christie. Un homme meurt mystérieusement lors d'une visite du palais des Doges à Venise. La veille au soir il participait à un cocktail mondain où tous les hommes portaient un masque vénitien. L'un des prestigieux invités a probablement versé quelques gouttes de cyanure dans son verre. La seconde page est en revanche trop abîmée et je ne saurais vous en dire davantage sur l'identité du meurtrier présumé de Ferdinand de Brassac. 
- La sculpture "Renaissance" que voici n'est pas de Nathalie Hug, par contre c'est elle qui l'a entièrement restaurée ! Et qui y ajouté cette petite faucheuse sur l'épaule du garçon.
En effet, la statue montre une mère qui poignarde un homme en plein coeur tandis qu'en arrière plan, un jeune garon assiste à la scène. Sur son épaule, son amie la mort, rassasiée, semble le féliciter pour le travail accompli.
- Enfin vous pourrez admirer le tableau vivant de Claudia Larochelle. "Il faut savoir se salir les mains" a été librement inspiré des oeuvres anticonformistes de Bénédicte Lemire, qui a été acclamée en son temps mais aussi critiquée. L'exubérance dérange, inquiète.
En m'approchant je constate que l'oisillon qui s'apprêtait à s'envoler du nid et qui de loin me paraîssait bouger réellement ... est un véritable oiseau taxidermisé et collé à la peinture pour incorporer la toile.
Ou comment créer la vie à partir de la mort.

* * *

Croix gammée, cadavres, art douteux ... Je ne sais pas ce qui me prend mais de plus en plus mal à l'aise je m'écrie :
- J'exige de parler au directeur !
- Eh bien allons-y ! le bureau de monsieur François Charmant est au bout du couloir.
Mais la porte est fermée à clef. J'entends alors au travers une voix masculine.
- Virginie, vous avez des enfants à élever et aucune ressources, vous avez besoin de ce travail. Alors si vous ne voulez pas être renvoyée sur le champ, vous allez rester rester avec moi et faire quelques heures supplémentaires.
J'entends alors des bruits de vêtements qui se déchirent, des soupirs rauques qui ne parviennent pas à dissimuler les reniflements d'une Virginie en larmes. Je pense aussitôt au tableau de Degas intitulé "L'intérieur" mais plus communément appelé "Le viol" et qui aurait été revisité par une auteure telle que Karine Giébel. Au moment où je m'apprête à foncer vers la porte, je sens un objet se fracasser sur le haut de mon crâne et je tombe par terre, inconscient.

A mon réveil, je suis enfermé dans une pièce avec d'autres visiteurs. Je reconnais une vieille dame qui jouait également les touristes. Il y a également un homme en costume qui dégage un certain charisme, une jeune femme hyper sexy qui se prétend archéologue. La dernière personne, je la reconnais, je l'ai déjà vu quelque part ... Et puis ça me revient !
- Eh, vous là-bas, vous ne seriez pas Ingrid Desjours ?
- Si, c'est bien moi. Je me demande ce qu'on fait ici.
- Quelqu'un va venir nous chercher. Ils n'ont pas pu nous oublier !
- L'oubli, c'est "le second linceul" des morts. Vous connaissiez cette citation De Lamartine ?
- Pourquoi, vous pensez qu'on est morts ?
Notre étrange troupe se relève. Nous ne sommes pas enfermés mais nous sommes dans un véritable dédale souterrain.

- Alors vous avez pensé quoi de l'exposition ? me demande Ingrid
- Comme souvent dans ce genre de galeries qui présente différents artistes très différents les uns des autres, certains m'ont convaincu alors que d'autres pas du tout. C'est peut-être culturel mais j'ai globalement eu une préférence pour les oeuvres françaises.
- Et vous avez découvert des talents que vous ne connaissiez pas ?
- Assez peu au final, ce sont principalement ceux que j'appréciais déjà qui m'ont le plus ébloui. D'autres m'ont plu mais j'ai trouvé une petite moitié des oeuvres exposées assez laborieuses ou peu inspirées.
- Un dernier mot ?
- Juste deux réflexions. La première, c'est qu'il existe des expositions dont l'entrée et bien moins onéreuse et dont le contenu est davantage enthousiasmant, sans compter qu'une partie des profits va à des associations telles que les restaus du coeur. La seconde, c'est que j'espère que Richard Migneault ne prépare pas une quatrième rétrospective qui s'intitulerait Crimes dans les sous-sol du musée.
Sinon on est vraiment mal barrés.

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De quoi ça parle ?
"Crimes au musée" est un recueil de nouvelles ayant pour thème : le musée comme lieu de crime, écrites exclusivement par des auteures francophones féminines.

L'ombre d'Alphonse – Danielle Thiéry :
Violette, hôtesse d'accueil du musée de la Police est retrouvée assassinée dans la salle dédiée à Alphonse Bertillon, inventeur du bertillonnage. Agathe Kristy mène l'enquête. Mais qui aurait pu en vouloir à cette charmante jeune femme ?

Il faut savoir se salir les mains – Claudia Larochelle :
Bénédicte Lemire est une artiste au talent original, proche de la taxidermie. Après avoir trouvé ou chassé animaux et insectes, elle leur redonne vie dans une oeuvre dérangeante. Ici sa fille nous brosse son portrait et s'interroge sur sa dernière oeuvre qui s'intitule "Délivrance". Aurait-elle un lien avec le disparition de son père ?

Le chef d'oeuvre – Dominique Sylvain :
Au Japon, Jungo est un yakuza au corps intégralement tatoué qui vient d'apprendre qu'il est condamné par un cancer. Annabelle, fille de la patronne de son restaurant favori, travaillant dans un musée, lui propose de récupérer sa peau à sa mort, pour une exposition unique sur l'art du tatouage. Va-t-il accepter ?

L'Intérieur – Karine Giebel :
Virginie, jeune mère de famille, travaille depuis peu dans les bureaux d'un musée. Mère célibataire, ce travail lui permet de joindre les deux bouts, mais son patron profite de sa situation précaire en lui faisant du chantage sexuel, allant jusqu'au viol. Virginie est dans une impasse et ne sait plus comment sortir de cette situation. Va-t-elle craquer et éliminer tout bonnement son bourreau ?

Les météores saignent – Ariane Gélinas :
Uranie entretient une liaison avec sa professeur d'histoire de l'art, Théa. Après quelques semaine de relation, elle invite sa jeune maîtresse à passer quelques jours dans sa demeure à Senneterre, village de son enfance. Mais Théa a un comportement étrange, lui interdisant de toucher quoi que ce soit dans la maison et l'empêchant de sortir dans le village avec elle. Que cache cette attitude inquiétante ?

Mobster's memories – Andrée A. Michaud :
Traqué par le mafieux Jim Latimer après avoir été surpris en train de flirter avec sa compagne la belle Julia Levinsky, notre homme tente tant bien que mal de sauver sa peau. Il trouve refuge dans une musée qui, pure coïncidence, expose sur les grands noms de la mafia. Mais Latimer ne compte pas en rester là, quitte à provoquer un carnage.

Charogne – Marie Vindy :
Une femme et son amant sont retrouvés morts en plein ébat dans les combles d'un petit musée provincial. L'homme en était le conservateur. La femme, qui s'occupe de cette enquête, spécialisée dans les affaires criminelles, en est obsédée. Elle va faire le lien avec le célèbre dessin de Rodin, "L'Estampe" pièce phare du musée. Va-t-elle avoir assez de recul pour résoudre cette enquête ?

Le Christ couronné d'épines – Catherine Lafrance :
Le journaliste Michel Duquesne est appelé pour intervenir dans un musée devenu lieu d'un crime. Trois corps gisent à côté d'une croix gammée peinte à même le sol au pied du tableau intitulé "Le Christ couronné d'épines". Les trois victimes travaillent au musée et sont juives. D'emblée tout le monde pense à un crime antisémite et les supérieurs de Duquesne le poussent à boucler son article. Mais le journaliste a un doute. La mise en scène l'interpelle : et si cette croix gammée était un écran de fumée visant à cacher le véritable mobile du meurtre.

Dentelles et dragons – Elena Piacentini :
Simon est un jeune homme qui partage sa vie entre la cuisine et son métier, oubliant son passé d'enfant abandonné à la naissance. Un jour, Ania, travaillant dans un hôpital au service des soins palliatifs, vient sonner chez lui. Elle lui apprend que sa mère biologique vit ses derniers moments et souhaiterait le rencontrer pour lui expliquer son abandon. D'abord réticent, Simon accepte et va apprendre qu'il est le fruit issu d'un viol...

Le second linceul – Ingrid Desjours :
Eric, adolescent, se réveille dans une pièce sombre au milieu d'inconnus. Ses souvenirs lui reviennent : il était dans un musée avec sa mère et se sont retrouvés séquestrés ici. Un homme est venu la chercher, ignorant Eric et ses questions. Les inconnus, à savoir une vieille femme, un homme et une femme visiblement en couple nouvellement arrivés le questionnent. D'abord méfiant, ils décident de s'unir pour tenter d'échapper à leur mystérieux ravisseur.

La mort à ciel ouvert – Florence Meney :
Frederico, sexagénaire conservateur d'un musée, et Elsa restauratrice d'art, entretiennent une liaison depuis maintenant quelques années. Envoyés en Turquie dans le musée à ciel ouvert de Göreme pour restaurer quelques fresques, le couple profite chaque soir du musée déserté par le public afin de savourer la beauté de l'endroit. Mais il y'a de l'eau dans le gaz entre eux. Frederico a découvert les nombreuses infidélités de sa femme et élabore un plan pour la tuer. Parviendra-t-il à ses fins sans être découvert ?

L'Art du crime – Barbara Abel :
Louise Dansart et son mari Denis Moretti, maire de la ville, se rendent au musée d'art contemporain pour assister à l'exposition de Vera Charlier, artiste aussi talentueuse que belle. Louise y va à reculons, la liaison qu'ont entretenu Vera et le maire n'est un secret pour personne. de plus, elle a appris qu'elle était enceinte de huit mois, après un déni de grossesse, seulement Denis est stérile. Cette soirée ne va pas se dérouler comme prévu, Louise aurait mieux fait de ne pas y aller...

Homme à la machette – Geneviève Lefebvre :
Un matin, le gardien du Kigali Genocide Memorial, musée en mémoire du génocide rwandais, trouve le corps de Rémi Chrétien, auteur à succès, mutilé tué à la machette dans un buisson aux abords du bâtiment. Géraldine Mukasonga, inspectrice de Montréal, revient au pays après avoir fui les massacres, pour retrouver le lieu où gît la dépouille de son père. Y'a-t-il un lien entre ces deux histoires ?

La Vieille – Martine Latulippe :
Trois ans après le décès de son fils policier lors d'une intervention, une femme âgée décide d'accomplir un "pèlerinage" pour fêter ce triste anniversaire. Lors de ses jours de congés, le fils et la mère avaient pour habitude de faire un tour au musée et d'y visiter toutes les salles en terminant par "Le cri" de Munch, tableau favori du policier. Pour accomplir son deuil, elle décide donc de s'y rendre pour la première fois seule. Seulement, au moment où elle s'installe devant l'ultime tableau, une vieille femme désagréable va la pousser à bout...

La Mystérieuse Affaire du codex maya – Stéphanie de Mecquenem :
Tiphaine Dumont et Sir Jeffrey sont conviés à Venise pour assister à un congrès réunissant les épigraphistes, spécialistes du déchiffrage des inscriptions. Ferdinand de Brassac, président du congrès, ouvre le premier dîner en annonçant à ses convives qu'il va leur faire une révélation bouleversante à la fin du week-end. le lendemain, alors que tous les participants visitent les prisons du palais des Doges, de Brassac tombe raide mort. Conclusion de l'autopsie : empoisonnement à l'arsenic. Tiphaine et Sir Jeffrey vont mener l'enquête pour déterminer qui des invités est le tueur.

Renaissance - Nathalie Hug :
Dans une gypsothèque, une femme poignarde en plein coeur son compagnon, Melvin. Son fils assiste à la scène. L'enfant devrait être soulagé, mais il ne l'est pas. Jaloux de la relation qui unissait sa mère et Melvin et poussé par un ami imaginaire, le garçon avait réussi à la persuader que son amant était un monstre pédophile...

Un thé pour le gaijin – Claire Cooke :
Tokyo. Un journaliste canadien chargé d'écrire un reportage sur le mode de vie des Nippons, trouve le corps sans vie d'une japonaise sur le seuil d'un musée situé sur son parcours habituel de jogging. Il prévient la police avant de reconnaître la victime : une geisha qui a effectué le rituel du thé devant quatre personnes dont lui. le journaliste va alors être pris dans une spirale infernale, suspecté par la police et menacé par un mystérieux corbeau....

Le retraité – Marie-Chantal Gariépy :
Massimiliano Capon, vieillard seul qui s'ennuie, occupe tant bien que mal ses longues journées entre siestes et promenades ritualisées. Un jour, il découvre une nouvelle plaque indiquant "Musée" sur un bâtiment situé sur son chemin habituel. La curiosité le démange, pourquoi n'y a-t-il pas d'autres informations comme les horaires d'ouverture ? Cette nouveauté va l'obséder jusqu'au jour où il va trouver la porte de l'établissement entrebâillée. Massimiliano va alors pénétrer dans le musée et ce qu'il va y découvrir va l'étonner bien plus qu'il ne l'imaginait...

Mon avis :
J'aime beaucoup cette idée de recueil de nouvelles autour d'un thème commun. J'avoue, c'est aussi le fait que Karine Giebel participe à cette aventure qui m'a donné envie de l'acheter. Cette fois-ci ce sera autour du thème de crimes au musée, comme son nom l'indique. Petite précision, ce sont des nouvelles écrites exclusivement par des femmes dans le genre du polar. C'est Richard Migneault, spécialiste du roman policier, qui a eu l'idée de réunir ces dix-huit auteures pour notre plus grand plaisir.
Bien sûr c'est donc un recueil éclectique, chacune de ces femmes ayant leurs styles bien à elles et ça donne un mélange de saveurs réussi !
Celle qui m'a le plus lu est celle d'Ingrid Desjours "Le second linceul". J'ai trouvé que c'était la nouvelle la plus originale au dénouement inattendu qui m'a bluffé ! C'est vraiment celle qui sort du lot à mon sens.
J'ai également apprécié "Homme à la machette" de Geneviève Lefebvre qui nous a servi un texte avec des personnages complets, chose difficile quand on écrit une histoire si courte. le dénouement est là aussi réussi.
Le clin d'oeil à Agatha Christie de Stéphanie de Mecquenem dans "La Mystérieuse Affaire du codex maya" est une réussite. Rien de bien original puisqu'on retrouve les codes propres à la reine du crime, mais c'est bien écrit et l'histoire est intéressante.
"Dentelles et dragons" d'Elena Piacentini m'a interpellé positivement par son écriture décalée. "La Vieille" de Martine Latulippe est marquante elle, grâce à son personnage fort et la pitié qu'il dégage. "Un thé pour le gaijin" par Claire Cooke a été un moment de lecture agréable avec du suspense. "L'Art du crime" de Barbara Abel tire aussi son épingle du jeu avec ce thème tragique qu'elle a choisi de traiter.
J'ai ressenti une pointe de déception concernant la nouvelle de Karine Giebel, auteur que j'adore habituellement. J'ai eu une impression d'écriture bâclée et le dénouement était bien trop prévisible, ce qui est loin d'être à la hauteur de son talent pour le suspense.
Les autres nouvelles m'ont moins plu, non parce qu'elles étaient mal écrites mais parce qu'elles s'éloignent du style de littérature noire que j'apprécie.
A la fin de chaque nouvelle on découvre une courte présentation de l'auteure par Richard Migneault, avec des révélations sur leurs projets à venir. J'ai trouvé ce concept intéressant.
"Crimes au musée" est donc un recueil qui contient des nouvelles qui ont vraiment le mérite d'être lues et nous permet de découvrir de nouvelles plumes. Un agréable moment de lecture.

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Je remercie tout d'abord NetGalley et les éditions Belfond pour l'envoi de ce recueil de nouvelles.

Crimes au musée est le troisième recueil autour du polar, à l'initiative d'un blogueur québécois passionné, Richard Migneault.
Mais alors que les deux premiers, Crimes à la librairie et Crimes à la bibliothèque, réunissaient essentiellement des auteurs du Québec, ce troisième volet a traversé l'océan, pour le plaisir des lecteurs certes, mais aussi pour solliciter l'imagination fertile de quelques uns de nos auteurs belges et français, de concert avec des voix québécoises.
L'occasion de découvrir des plumes féminines peu connues car oui, en effet, vous avez le plaisir de lire les femmes et rien que les femmes du crime.

Richard Migneault titille votre intérêt pour l'auteur qui vient de poser le point final de sa nouvelle en écrivant quelques mots sur sa personnalité et son parcours et vous donne envie d'en savoir davantage sur ses écrits. Très intéressant, surtout pour les auteurs du Québec que nous ne connaissons que très peu voire pas du tout.

Il est toujours difficile de donner une « note » globale pour un recueil quand certaines histoires nous ont davantage marqués que d'autres.

Que le musée soit le théâtre de crimes ou que, par extension, l'art en soit le mobile, ces dames ont su nous offrir 18 nouvelles originales et totalement différentes les unes des autres, nous plongeant à chaque fois dans des univers uniques.

L'ombre d'Alphonse de Danielle Thiéry nous entraîne dans un musée où la fascination pour Alphonse Bertillon, fondateur du système anthropométrique judiciaire, suscite, bien au-delà de la mort, passion et crime. Ce qui peut nous sembler absurde est une obsession pour un autre, histoire cocasse si le sang n'avait pas été versé!

Il faut savoir se salir les mains de Claudia Larochelle où quand l'art est poussé à l'extrême, voire à la folie. Méfiez-vous si votre conjoint est un artiste, l'auteur suggère fortement mais l'étude de la personnalité de l'artiste ne laisse aucun doute! Machiavélique!

Le chef d'oeuvre de Dominique Sylvain explore le monde du tatouage alors que l'art est vivant et peut même survivre à la mort au travers de sa toile humaine. Une ambiance un peu glauque mais savoureuse dans sa morbidité.

L'intérieur de Karine Giebel est une nouvelle violente dans son analyse sociale du marché du travail actuel, alors que les plus faibles de notre société alimentent le nouvel esclavage moderne, juste pour survivre. Et quand la victime est une maman célibataire, on lit cette nouvelle malheureusement pas si fictionnelle que cela avec la rage au ventre.

Les météores saignent d'Ariane Gélinas nous parlent d'une artiste ratée, qui tel un guerrier buvant le sang de ses victimes pour en acquérir la force, puise chez ses conquêtes le talent qu'elle n'a pas. Une nouvelle noire ironique, délectable et… glaciale!

Mobster's Memories d'Andrée A. Michaud est une histoire rocambolesque où les balles pleuvent dans une course-poursuite folle et se termine dans une salle de musée où réalité et mise en scène s'entremêlent. Difficile de ne pas avoir le sourire avec cette nouvelle!

Avec Charogne de Marie Vindy, nous nous glissons dans la mort esthétique inspirée d'un tableau, une mise en scène d'une fin en apothéose de deux amants qui obsédera même l'inspecteur venu enquête et tombé sur le charme de tant de beauté. Ironie de l'adultère, ne jamais sous-estimer le cocu!

Le Christ couronné d'épines de Catherine Lafrance ou quand certains se permettent quelques privautés sous couvert de culture, d'oeuvres d'art et de mille précautions pour leur préservation! Une petite enquête rapide mais rudement efficace pour élucider la mort de trois conservateurs de musée!

Dentelles et dragons d'Elena Piacentini est une magnifique nouvelle sur les liens forts et profonds entre un fils et sa mère. Certes les broderies si délicates sont un peu gâchées par le sang mais la vengeance, c'est aussi tout un art, non?

Le second linceul d'Ingrid Desjours nous entraînent dans la vie des poupées de cire. Comment? Elles ne vivent pas? Vous êtes certains? C'est que vous ne connaissez pas Ingrid Desjours alors! Une petite pointe de mystère et de fantastique au creux du musée Grévin!

La Mort à ciel ouvert de Florence Meney met en scène un couple déséquilibré, usé, de faux-semblants. Il y a diverses manières de rompre, différentes solutions pour en finir. Mais celui qui semble avoir les cartes en mains devrait attention à la marche… les pierres s'usent tellement au fil des décennies sous les pas des visiteurs d'un musée à ciel ouvert! Excellent et jouissif de voir qu'amour et haine sont étroitement liés!

L'art du crime de Barbara Abel nous parle d'un triangle amoureux où l'adultère conduit à la mort. le musée d'Art contemporain devait consacrer la grande artiste Vera Charlier, la maîtresse de Monsieur le maire… mais un si jeune innocent qui fera les gros titres. Une nouvelle cruelle et sombre… Les adultes sont parfois si stupides et égoïstes…

Homme à la machette de Geneviève Lefebvre évoque les massacres ethniques en Afrique avec force et pudeur. Et quoi de mieux qu'un musée racontant la genèse des génocides à travers le monde pour réaliser la vengeance qui couve depuis tant d'années. Une nouvelle sombre, dure et particulièrement prenante!

La vieille de Martine Latulippe est une nouvelle qui m'a beaucoup émue. de part l'amour et la relation étroite qui lient une mère à son fils, de ce fil invisible unique, indestructible et intouchable. Et parce que je me suis identifiée à cette vieille dame qui ne peut pas profiter en paix de sa visite au musée à cause d'une bourgeoise atteinte de diarrhée verbale! Allons! L'art, ce n'est pas du blabla saoulant, c'est du sérieux que diantre!

La mystérieuse affaire du Codex Maya de Stéphanie de Mecquenem est un huis-clos à la Agatha Christie où chacun pourrait être le coupable mais nous savons bien qu'il n'y en a qu'un seul… encore faut-il le trouver! Et que ne ferait-on pas pour avoir tous les honneurs d'une fabuleuse découverte! Intrigue classique et efficace.

Renaissance de Nathalie Hug est touchant dans le rapport maternel difficile qu'entretient une artiste avec son fils. Il n'est pas rare de rencontrer des artistes qui se dévouent totalement à leur art au point de se dire ou qu'on dise d'eux qu'ils sont difficiles à vivre. Et lorsque c'est un enfant qui en paye le prix, il ne faut guère s'étonner qu'il se trouve de l'attention… ailleurs! Une nouvelle mystérieuse et flippante!

Un thé pour le gaijin de Claire Cooke. Boire du thé c'est dangereux… super dangereux. La cérémonie du thé au Japon répond à de multiples codes… c'est tout un art et malheur à celui qui y déroge! Un voyage nippon aux côtés d'une geisha qui ne s'épanouira jamais. Dépaysement total!

Le retraité de Marie-Chantale Gariépy est jouissif d'ironie! Un vieil monsieur si paisible en apparence, englué dans ses petites habitudes, se laisse entraîner dans le musée de sa vie. Passé, présent mais que lui réserve l'avenir?

Ce recueil de nouvelles est idéal, par son format, pour les vacances. Il est idéal également pour découvrir de nouvelles plumes et pour dépoussiérer un peu les clichés que trop d'entre vous se font des musées que vous rencontrerez sur la route de vos voyages… ils vous réservent quelques surprises…
Mention spéciale pour les nouvelles de Karine Giébel, Elena Piacentini et Martine Latulippe que j'ai adorées!

18 nouvelles, 18 auteurs de talent et 18 personnalités féminines à découvrir! 18 femmes rien que pour vous mais… attention, elles sont redoutables!
Lien : http://livrenvieblackkatsblo..
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Un recueil de nouvelles intéressant et bien pensé.
L'idée de réunir des auteures francophones sur le thème du polar est excellente.
Et le résultat est convaincant, chaque nouvelle étant suivie d'un petit texte de présentation de l'auteure, bienvenu.
En ce qui concerne les nouvelles j'ai été globalement satisfaite de ma lecture, certaines étant originales d'autres plus classiques, certaines flirtant avec le fantastique alors que d'autres sont hyper-réalistes.
Une petite mention pour les nouvelles d'Ingrid Desjours, de Florence Meney, de Barbara Abel, de Geneviève Lefebvre, de Nathalie Hug et de Marie-Chantale Gariépy.
En revanche déception pour la nouvelle d'Andrée A. Michaud, peu convaincante, mais surtout pour celle d'Ariane Gélinas, dont la lecture m'a mise très mal à l'aise...
Une réussite tout de même, peut-être me laisserai-je tenter par les précédents recueils, "Crimes à la librairie" et "Crimes à la bibliothèque"...
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L'art de la nouvelle est un exercice à part. Il n'est pas aisé de construire une atmosphère, des personnages et faire passer des émotions en seulement dix à vingt pages. Moi qui aime les romans immersifs, c'est pourtant un exercice que j'apprécie beaucoup.

Crimes au musée regroupe dix-huit plumes francophones, venues de France, de Belgique et du Québec. Cet ouvrage, à l'initiative du blogueur québécois Richard Migneault (Polar, noir et blanc) est le troisième exercice du genre après Crimes à la librairie et Crimes à la bibliothèque, mais le premier à être publié des deux cotés de l'Atlantique (chez Belfond en Europe).

Un recueil qui a la double particularité de regrouper uniquement des femmes auteures. Qu'est-ce-que ça change ? Rien et tout à la fois.

A la lecture de toutes ces histoires, il est patent de constater que c'est un vrai vent de fraîcheur (glacial) qui souffle depuis quelques années sur le monde du polar, par trop macho durant longtemps. Il est évident de reconnaître le talent de ces auteures, et manifeste d'observer qu'elles ont une sensibilité qui leur est propre.

Loin du trop plein d'artifices sanguinolents, avec peu de chutes sensationnelles, elles font davantage montre d'une belle volonté de mettre les mots en avant et de rendre indissociables l'amour et la mort. C'est du moins ce que j'ai pu ressentir au travers de ces récits.

Comme dans chaque recueil de nouvelles, chacune y imprime sa patte, avec la thématique du musée plus ou moins présente (mais toujours respectée). Comme toujours, ces histoires toucheront différemment les lecteurs, selon leurs goûts. Toutes ont cependant de belles qualités.

A titre personnel, j'ai envie de citer l'inventivité d'Ingrid Desjours, la sensibilité d'Elena Piacentini, l'orageuse noirceur de Nathalie Hug, la violence émotionnelle de Martine Latulippe, l'horreur maternelle de Barbara Abel, le fait divers mortifère de Marie Vindy, la puissance « exotique » de Geneviève Lefebvre, l'indicible de Karine Giébel, ou encore les deux nouvelles « japonisante » de Dominique Sylvain et Claire Cook.

Un recueil subtil, un joli voyage dans le noir, en version féminine.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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critiques presse (2)
LeJournaldeQuebec
11 septembre 2017
Le roman policier, les ventes le démontrent, est le genre littéraire favori des Québécois. Mais la richesse de ce qui se fait ici est méconnue. Heureusement, les recueils de nouvelles dirigés par Richard Migneault s’emploient à corriger le tir.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LaPresse
29 août 2017
Après Crimes à la librairie (Druide, 2014), puis Crimes à la bibliothèque (Druide, 2015), Richard Migneault revient avec un autre recueil thématique de qualité intitulé Crimes au musée
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Virginie avait cherché pendant deux ans avant de décrocher cetemploi au musée d'art moderne,le plus grand musée privée de la ville.Assistante du directeur c'était inespéré après deux années de chômage. Mais des les premiers jours,elle avait compris que ce type n'avait de charmant que le nom.Rester tous les soirs jusqu'à 20 heures , voire plus ,sans aucune contrepartie financière. Subir ses colères ,ses remarques désobligeantes ,ses sarcasmes ,ses brimades.Puis ses gestes déplacés. De plus en plus déplacés.
《 Si ça ne vous plaît pas ,allez voir ailleurs》.
Alors ,Virginie s'était accrochée. Se disant qu'elle était assez forte pour encaisser,supporter, affronter.
Se disant qu'elle n'avait guère le choix.
Mais les gestes déplacés s'étaient transformés en avances. En harcèlement quotidien.En propositions indécentes. Jusqu'à ce soir,Virginie avait repoussé ses assauts,esquivé ses demandes. Elle n'aurait jamais cru qu'il franchirait la limite.Qu'il se transformerait en violeur.Elle n'aurait jamais cru que ça lui arriverait,à elle.( L'intérieur : Karine Giebel,page 87)
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Pour supporter la jalousie qu’elles suscitent, elles doivent se parer d’une carapace complexe, capable de protéger la chair, le cœur, le ventre et l’âme en même temps. Sinon, meurtries, elles s’extirpent des flots, les yeux pareils à ceux de poissons morts qu’on viendrait d’hameçonner. Celles qui craignent les remous se terrent dans leurs cuisines à l’abri des médisances, et cuisinent des gâteaux et des potages jusqu’à en mourir. L’ennui et l’asservissement tuent au final bien plus sournoisement que les couches protectrices qui coupent le souffle de celles qui se maintiennent sur le champ de bataille de l’ambition et de la réussite. Un tablier de cuisinière n’a jamais sauvé autre chose que les beaux vêtements. Il faut savoir se salir les mains.
Il faut savoir se salir les mains de Claudia Larochelle.
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D’un mouvement gracile, ma compagne déverrouille la portière de sa Toyota, le visage tourné vers la fenêtre. Sait-elle que je l’observe par l’ouverture minuscule, voûtée au-dessus de l’évier de la cuisine, les pieds sur le comptoir ? Sans doute que oui. La chaleur se dissipe dans ma poitrine, fleurit par vagues ascendantes. Mes doigts, tatoués de minuscules étoiles, pétrissent Si les boutons de mon chemisier turquoise, ouvert depuis nos étreintes matinales. J’aurais souhaité que Théa accepte que je l’accompagne pour acheter croissants et café. Senneterre est son village d’enfance, et je comprends qu’elle ne veuille pas me présenter tout de suite à ses frères et sœurs, mais à quoi bon m’enfermer dans sa résidence abitibienne ? Je l’ai même entendue verrouiller la porte d’entrée avant de sortir
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N’ayant pas le temps d’analyser pourquoi la bêtise vous pousse invariablement vers une fin hâtive, j’ai tâté le pouls de l’homme que je venais d’assassiner, par acquit de conscience, car il était clair que personne d’autre ne pourrait jamais le refroidir, j’ai déclaré l’heure de sa mort, seize heures trente-deux, heure locale, si je me fiais à ma montre, je me suis signé vite fait et je l’ai poussé contre la porte. Puisqu’il était là, autant qu’il serve.
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Si j’en croyais en effet tous les films que j’avais vus au cours de ma brève existence, se retrancher dans les W.-C. équivalait à se jeter du haut d’un immeuble après avoir accroché son nœud de cravate au montant de la fenêtre, histoire de ne pas rater son coup. Et voilà que je m’étais joint à la cohorte des imbéciles qui se ruaient dans ces culs-de-sac nauséabonds dès que ça sentait le brûlé et se faisaient illico presto coincer avant qu’on les retrouve pendus, poignardés, étranglés ou percés de vingt trous de balles dans l’espace exigu des chiottes à claire-voie par un matin blafard.
N’ayant pas le temps d’analyser pourquoi la bêtise vous pousse invariablement vers une fin hâtive, j’ai tâté le pouls de l’homme que je venais d’assassiner, par acquit de conscience, car il était clair que personne d’autre ne pourrait jamais le refroidir, j’ai déclaré l’heure de sa mort, seize heures trente-deux, heure locale, si je me fiais à ma montre, je me suis signé vite fait et je l’ai poussé contre la porte. Puisqu’il était là, autant qu’il serve.
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Videos de Barbara Abel (53) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Barbara Abel
Découvrez l'émission intégrale ici : https://www.web-tv-culture.com/emission/niko-tackian-la-lisiere-53718.html Les études de droit et d'histoire de l'art peuvent mener à l'écriture de roman noir. La preuve ! C'est en tout cas le chemin pris par Niko Tackian pour arriver en librairie au rayon des romans qui font peur…
On l'a aussi connu journaliste, auteur de BD, metteur en scène et scénariste. On lui doit d'ailleurs la série télé « Alex Hugo » écrite en collaboration avec Franck Thilliez.
Mais aujourd'hui, c'est avant tout de l'auteur de thrillers que je veux vous parler, lui qui, en quelques titres, est devenu un incontournable. Il fait d'ailleurs partie du collectif « La ligue de l'imaginaire » aux côtés de Bernard Minier, Olivier Norek, Bernard Werber ou Barbara Abel.
Dans l'univers du thriller, Niko Tackian fait ses armes avec « Quelque part avant l'enfer », un premier titre primé au festival de Cognac. Rapidement les succès vont s'enchainer au rythme d'un livre par an.
Et si vous n'avez pas encore lu « Avalanche hôtel », « Celle qui pleurait sous l'eau » ou « Repère », allez-y ! Vous allez adorer avoir peur ! Dans ses romans, Niko Takian aime décortiquer la psychologie de ses personnages, les mettre face à des situations toutes plus angoissantes les unes que les autres et, à chaque fois, son histoire prend place dans un paysage différent, sorte de huis-clos naturel qui joue un rôle dans le déroulé de l'intrigue.
Avec « La lisière », le nouveau thriller de Niko Tackian, nous voici en Bretagne. Mais pas la Bretagne de bord de mer, riante et touristique. Non, nous sommes ici au coeur de la Bretagne, celle des monts d'Arrée, rugueuse et austère, pétrie de légendes autour des elfes, du chien noir et de l'Ankou, le serviteur de la mort.
Ce soir-là, Vivian est en voiture avec son mari Hadrien, au volant et leur fils Tom à l'arrière. Il fait nuit, le crachin masque la visibilité, le vent s'engouffre dans ses paysages tortueux des monts d'Arrée. Tout à coup, une forme surgit devant la voiture obligeant le conducteur à s'arrêter précipitamment. Hadrien descend du véhicule pour vérifier que tout est en ordre. le petit Tom descend aussi pour soulager un besoin pressant. Une minute passe, puis deux… Vivian sort à son tour de voiture. Personne. Son fils et son mari ont disparu, elle est seule dans cette lande bretonne battue par le vent et la pluie.
Voilà le point de départ de cette histoire à vous empêcher de dormir. Une petite famille bien ordinaire embarquée dans une intrigue sinistre à souhait.
L'écriture est vive, rythmée, addictive. Les situations angoissantes s'enchainent, les chausses trappes abondent et le lecteur de suivre frénétiquement les soubresauts de l'enquête et d'accompagner Vivian dans sa quête de la vérité. Que sont devenus sont fils et son mari ?
Un thriller impeccablement réussi que vous allez dévorer jusqu'à la dernière page avec une conclusion terrifiante que vous n'aurez pas vue venir. Et cerise sur le gâteau, Niko Takian vous offre aussi un chapitre supplémentaire grâce à un QR code en fin de roman qui vient compléter le plaisir de lecture.
Vous qui aimez avoir peur, vous allez vous régaler.
« La lisière » de Niko Takian est publié chez Calmann Lévy.
+ Lire la suite
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