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EAN : 9782246817970
240 pages
Grasset (28/08/2019)
3.87/5   31 notes
Résumé :
Octobre 2017 : l’affaire Weinstein explose et avec elle naît le mouvement MeToo. Quelques semaines plus tard, à la suite d’un enterrement, Mathieu Deslandes apprend un secret de famille : son grand-père était né d’un viol.
Zineb Dryef travaille alors à un documentaire sur la « zone grise » entre consentement et viol. Elle et Mathieu sont en couple. Leur dialogue le conduit à s’interroger sur son histoire familiale, tue pendant presque cent ans.
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Attention, livre important. Dans Soirs de fête, Mathieu Deslandes raconte l'histoire de sa grand-mère telle qu'il a pu la reconstituer après une enquête auprès de personnes qui peuvent encore raconter ce qui lui est arrivé. Un soir de fête dans les années 20, des hommes enivrés, des femmes qui les suivent, tout le monde s'amuse, puis, sans transition, dans l'ombre de fourrés ou de coins discrets, des rapports sexuels pour lesquels le consentement n'est pas clair, qui sont invisibles et sans lendemain. du moins, ils le restent pour les hommes, mais ils sont rendus visibles pour les femmes neuf mois plus tard. Pour autant, ont-elles jamais eu l'idée de se dire victimes d'un viol ? de se concevoir comme telles ? Non. La zone grise est un mot qui désigne ce qui n'est jamais désigné : il n'y a pas de mot parce que personne, pas même les femmes concernées dans leur intégrité physique, ne pense qu'il y a un phénomène à qualifier. On ne nomme pas ce qui n'existe pas !

Dans King kong théorie, Virginie Despentes ne parle pas de ces zones grises, mais elle avance deux pistes très convaincantes qui font comprendre pourquoi elles existent, et simultanément, pourquoi elles n'étaient pas nommées. Qui font comprendre pourquoi nous sommes dans la confusion quand il s'agit de trouver la frontière entre viol et rapport sexuel consenti. Pourtant, ces deux termes existent et sont clairement définis comme étant l'inverse l'un de l'autre : la frontière n'est-elle pas archi-claire ? Sur le papier, oui, mais dans la réalité, c'est pire que confus : c'est escamoté. Or, dans ce genre de cas, il y a fort à parier qu'on est en présence d'un paradoxe, de ce qu'on appelle double contrainte, ou injonction paradoxale : la rencontre de deux injonctions qui revêtent le même caractère obligatoire, mais qui sont en contradiction, si bien qu'on ne peut pas obéir à l'une sans désobéir à l'autre, alors que désobéir à l'une ou à l'autre est puni.

Et ce n'est pas une, mais deux doubles contraintes que Virginie Despentes met à plat.

D'abord, le viol est officiellement condamné comme acte déviant ; c'est un crime aux yeux de la loi. Pourtant, il est "omniprésent dans les arts, depuis l'Antiquité, représenté par les textes, les statues, les peintures, une constante à travers les siècles". Elle cite Les Métamorphoses d'Ovide ; on pourrait ajouter qu'il n'est pas qualifié comme tel dans les arts, bien sûr, mais qu'il apparaît sous forme de séduction ou de mythes où des bergères (des princesses) sont enlevées par des princes (des Dieux). Il est donc omniprésent dans la culture légitime, celle que nous apprenons à l'école. Mais alors : si on obéit à la loi, alors on désobéit à la culture, et vice-versa. Or, on ne peut pas désobéir à la loi sans risquer d'être puni, et même si on se désintéresse de la culture légitime, elle reste quand même légitime.
Impasse...

Ensuite, d'un côté, une femme doit estimer qu'un viol, c'est très grave ; de l'autre, une femme ne doit pas se défendre. Mais alors : si elle obéit au premier terme et tire réellement les conséquences de l'idée qu'un viol est grave, alors elle doit se défendre, donc désobéir au deuxième terme ; si elle obéit au deuxième terme et ne se défend pas, alors elle agit comme si un viol n'était pas grave, et elle désobéit au premier terme. Or, les deux injonctions possèdent la même force de normes intégrées dès l'enfance.
Impasse, de nouveau...

Une fois mis à plat, les deux paradoxes explicités par Virginie Despentes sont flagrants ; mais ils ne sont jamais mis à plat, puisque chacun de leurs termes "va de soi", si bien qu'ils ne sont jamais rapprochés. Ce sont donc de véritables impasses de la pensée ; or, comment nommer des impasses de la pensée tant que personne ne les met en évidence ?

Jusqu'à présent, on sortait de ces impasses par le bas, en concluant qu'en-dehors de contextes de violence avérés (et encore), il n'y avait tout simplement jamais viol, mais rapports entre adultes consentants, qui jouaient chacun leur rôle de manière assumée.

Avec la notion de zone grise, on en sort par le haut. Enfin, un mot existe, pour dire que si, c'est possible qu'un acte déviant soit banalisé, pour sortir de l'impossibilité de penser à la fois la loi et la culture, à la fois la banalisation et l'interdiction de la violence. Pour dire que si, c'est possible de ne pas se défendre d'une situation qu'on sait pourtant criminelle. Alors quand des auteurs comme Mathieu Deslandes en prennent conscience et racontent des histoires tellement normales et banales qu'on ne songeait même pas à les raconter, pour mettre en évidence leur caractère déviant, on est frappé par l'évidence : l'entourage de ces femmes, leurs descendants, tout le monde, y compris nous, a été pris dans une zone grise de la pensée. On écoute les témoignages en étant simultanément stupéfaits de nous dire "ça alors, mais oui, là il y a zone grise", et de réaliser que nous l'avions toujours su - mais inconsciemment.

A partir de là, toutes les nuances deviennent possibles, et on peut restituer à la réalité sa richesse. C'est bien comme ça que j'ai lu Soir de fête. Comme un roman, mais pas comme une fiction. D'ailleurs, il se termine par un texte de Zineb Dryef, la compagne de l'auteur, déjà auteure d'un documentaire sur les zones grises. Elle passe par sa propre histoire et ses propres souvenirs pour resituer le livre dans une réflexion plus théorique sur ce qui nous arrive, collectivement. Ce texte, vraiment lumineux, répond au roman qui le précède et lui donne la profondeur de la théorisation. Il pourrait se lire seul (même si ce serait dommage).

D'accord, pas d'accord ? J'ai presque envie d'ajouter que ce n'est même pas la question, tant il me paraît avant tout important de sortir de toutes les zones où il y a impossibilité de penser. Quand je vous disais que c'est un livre important !
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« Soir de fête » est une sorte de documentaire sous forme de roman sur le consentement sexuel au temps de nos arrière-grands-parents. C'est l'histoire de quatre jeunes filles qui se sont retrouvées enceintes en même temps, peu après un bal à Sougy, dans le Loiret, en 1922. La frontière entre réalité et fiction reste ténue tout au long du roman.

« Soir de fête » est d'abord la révélation d'un secret de famille. En 2017, Mathieu Deslandes apprend qu'un de ses grands-pères serait né d'une relation non consentie. Il se met en quête de la vérité. En l'absence de traces écrites il recueille les souvenirs de rares témoins, et avec beaucoup de sensibilité et de justesse, avec sa compagne la journaliste Zineb Dryef, il en a tiré un livre qui examine avec attention ce qui touche au consentement et au viol dans notre société.

Il s'avère que tout le monde était au courant mais personne n'a voulu briser le mur du silence. L'affaire n'a pas provoqué de scandale, c'était presque banal. de nos jours on parle ouvertement de consentement ou de viol alors que ces mots étaient tabous à l'époque ; les mentalités ont changé, on perçoit les choses différemment. Mathieu Deslandes ne juge pas, mais tente de reconstituer les faits dans une société du début du XXème siècle, de montrer comment ceux-ci ont pu se passer et les raisons pour lesquelles un grand silence a suivi, alors que de nos jours il y aurait un énorme scandale. Il n'est pas facile de revisiter un évènement vieux d'un siècle, de comprendre les mentalités de l'époque au prisme de nos valeurs actuelles et de nos perceptions aujourd'hui.

On assiste désormais à une libéralisation de la parole mais également de l'écoute. Le poids du secret, le silence qui a entouré les violences subies par les femmes a duré des siècles, aujourd'hui elles ont enfin la possibilité de parler librement, de dénoncer et espérons-le, bientôt d'empêcher.
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Tu sais pépère son père ce n'était pas son vrai père c'est en entendant cette phrase que l'auteur a eu envie d'écrire ce livre .
Il va interroger sa grand - mère qui est placée aux Ombrages , interroger les tantes , les oncles encore en vie , il va enquêter même sur le passé , va essayer de se mettre dans le contexte de l'époque , 1923 .
Un bal d'été dans un petit village où tout le monde se connaît , des jeunes gens qui doivent partir au service militaire, des jeunes filles , des moments de bonheur , d'insouciance à une époque où on se fiançait sans jamais revenir en arrière , où une ' faute ' commise et c'était le mariage même s'il n'y avait pas d'amour , une vie toute tracée comme celle de leurs parents .
Et pour certaines jeunes filles du village l'impensable se produit , quelques unes se sont retrouvées enceintes .
L'auteur va s'interroger sur ce qui s'est passé , non elles n'ont pas vraiment été forcées , oui elles connaissaient les jeunes gens , certaines pensaient même avoir trouvé l'homme de leur vie mais elles n'imaginaient pas un seul instant que l'histoire se passerait comme ça , oui pour le dire autrement pas forcées mais pas consentantes non plus .
Et puis maintenant il y a la honte , dans le pire des cas , les parents les mettent à la porte , leurs rêves sont brisés , elles sont devenues comme on les appelait à l'époque des filles mères .
Dans un second temps , Mathieu Deslandes s'interroge , les mentalités ont changé mais la notion du consentement est toujours d'actualité , combien de rapports non consentis même si maintenant les femmes sont libérées du poids d'être enceintes sans le vouloir avec la contraception.
Où commence - t - on à parler de viol à l'époque de la très médiatisée affaire Weinstein et du mouvement METOO ?
Mathieu Deslandes nous livre une très belle réflexion sur le sujet , jamais il ne juge , il énonce les faits , les différences , 1923 c'est presque à une centaine d'années d'écart , les mentalités ont changé mais le fond du problème subsiste .
A la fin du livre il a un passage émouvant de la compagne de l'auteur Zineb Drief qui donne son point de vue .
Un livre que j'ai beaucoup apprécié , une analyse des faits très juste , un récit que je recommande chaleureusement.
Merci à NetGalley et aux Éditions Grasset .
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La révélation d'un secret de famille est ici prétexte à exploration de l'évolution de la situation des femmes par rapport à un sujet d'actualité : le consentement. Dans les années 2010, le mouvement #metoo met en évidence la persistance des comportements dominants masculins ; en 1922, l'arrière-grand-mère de l'auteur était l'une des 3 jeunes filles-mères déclarées dans le village de Sougy, près d'Orléans. Trois d'un coup, dans un si petit village… de quoi titiller les neurones de Mathieu Deslandes qui cherche ainsi à retracer les circonstances de ces événements et en profite pour interroger la condition des femmes au fil des décennies face à une prédation masculine avérée et peu ou pas combattue.
Sa compagne, co-auteure, associe sa voix par le biais de sa propre expérience et appréhension du sujet.
Un récit plutôt intéressant, qui se lit très facilement mais qui trouve rapidement ses limites et peine à tendre vers l'universalité. On a l'impression de rester ici à un niveau très personnel et anecdotique (je parle du traitement et non des événements eux-mêmes), qui a néanmoins le mérite de questionner sur ce qui a vraiment changé en un siècle. Mais qui laisse un goût d'inachevé.
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Premier roman de Mathieu Deslandes, écrit avec sa compagne, journaliste, Zineb Dryef, Soir de fête pose la question du consentement à partir d'un événement vécu juste au lendemain de la déferlante #Meetoo.
En effet, au cours d'un enterrement, une grand-tante de l'auteur lui révèle que son grand-père n'avait pas de père ! A ce moment-là, Zineb Dryef travaille sur un documentaire sur la « zone grise », entre le consentement et la contrainte concernant un viol. le fruit de leurs échanges pousse Mathieu Deslandes à s'interroger sur ce viol tenu secret dans la famille pendant plus de trois générations.
Son enquête l'amène un soir d'été de 1922, lors d'un bal de son petit village de Sougy, dans l'Orléanais. Mais neuf mois plus tard, ce n'est un bébé qui nait mais trois, sans père déclaré! Et la grand-tante de Mathieu insiste pour repréciser que ces jeunes filles n'étaient pas consentantes…
Au fil de ses recherches, de ses rencontres, des témoignages qu'il rassemble, se profile la notion de viols multiples, contraignants chacune des victimes à s'enfermer dans le silence.
En recréant, les événements, les personnalités des agresseurs et des victimes, le récit de vie de ces femmes, de leurs enfants, sa propre réaction d'homme et en analysant l'évolution survenue depuis plus de cent ans, nous sommes au coeur de l'histoire de la maîtrise du corps des femmes et sur l'évolution de leur liberté sexuelle.
Néanmoins, le constat est d'une si terrible banalité : un soir de fête, des femmes sont victimes de crime, encore trop souvent honteusement tus. Et, c'est la tout l'intérêt de cette reconstitution : laisser le lecteur appréhender la notion de « zone grise ». Les représentations les plus répandues en matière de viol sont celles de la violence de l'agresseur, un lieu désert et une victime menacée, contrainte ou surprise. S'il n'y a pas cela, la loi estime que la victime est consentante!
Le témoignage d'une femme qui vient déclarer le vol de son sac ne sera jamais soupçonné de l'avoir donné à son voleur. Une femme qui déclare avoir subi un viol sera, dès le début, soupçonnée de l'avoir un peu voulu, cherché, provoqué, que sais-je encore?
Trop souvent, et encore aujourd'hui, le consentement est présupposé comme une évidence. Et, la loi Schiappa n'a pas précisé cela. Mathieu Deslandes démontre bien cette ambiguïté sur l'expression du consentement : le soir d'une fête, avec l'alcool, quelque fois, des drogues, l'estime de soi, la naïveté, où se situe le consentement ? Souvent, c'est un consentement forcé, arraché à la victime, mais ce n'est pas un oui !
A la fin du roman, Zineb Dryef raconte un événement que sa mémoire avait occulté. Même pour elle, une jeune femme informée, indépendante et combattante, sa réaction est édifiante !
Cette enquête scénarisée sur un fait réel est un livre atypique. Au delà des romans très divers de cette rentrée littéraire, Soir de fête est un indispensable pour réfléchir et faire évoluer les représentations de chacun ! Un roman militant !
Lien : https://vagabondageautourdes..
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critiques presse (1)
Liberation
27 septembre 2019
Soir de fête rétablit d’abord une histoire familiale, une mémoire collective, tout en donnant à réfléchir sur ce qu’un délire d’un soir peut causer à des vies entières.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
´ Dans la famille , on ne parlait pas ´ . C’est la phrase la plus entendue au cours de cette enquête .Et sur tous les tons .Tantôt cri du cœur , tantôt regret , tantôt explication .
Variante dans les foyers où on couvrait le silence d’une logorrhée creuse ou de paroles inoffensives : ´ On ne disait rien ´ . Et pourtant , des bribes d’histoire ont traversé le siècle . Un tel miracle est rendu possible , m’a - t - on expliqué , parce que ´ dans les petits villages ´ tout se sait . On ne dit rien mais tout se sait ...il faut faire avec ce paradoxe .
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Cette nuit-là, contre le tronc du grand saule pleureur, à l’entrée de la grange du père Fallou, dans un fourré où s’est terminée une cavalcade ambiguë, derrière le lavoir, sur des bottes de paille qui sentent le soleil, dans le chemin des marais, dans l’appentis de Bonnamy, il y a de la gêne, il y a de la joie, il y a de la sidération, il y a de l’effroi. Mais dans l’ensemble, on fait les gestes qu’on a toujours vus faire dans les étables, les écuries et les chambres à coucher. Des corps agrippent d’autres corps. Des muscles se tendent, d’autres se relâchent. Des sexes pistonnent d’autres sexes. Des râles sont émis, des fluides sont échangés. Bientôt, les jeunes mâles se reboutonnent et convergent, rigolards et triomphants, vers la place de l’église. Si ce détail était moins cinématographique, j’oserais préciser qu’à ce moment le tonnerre éclate.
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J'avais pourtant résolu de ne pas juger les protagonistes de cette affaire. J'avais tenté de les comprendre. J'avais pourtant essayé de me mettre à leur place tout en sachant bien que c'était impossible. Mais si je redoutais des réactions négatives, c'est que je restais empêtré dans les valeurs, les normes, les perceptions, la morale de mon époque.
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A la fin du mois d'août, comme tous les ans, Olga repense au bal de Sougy. Elle y est obligée, c'est la veille de son anniversaire... Ni sa nuit de noces ni celles qui ont suivi n'ont effacé ce qu'elle a vécu cette nuit-là.
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Les auteurs de l'expédition nocturne en entendant s'agiter les commères traqueuses de géniteurs fantômes, ont tout fait de chambrer deux d'entre eux Voilà qu'ils s'inclinent devant la richesse de leur semence, les félicitent pour cette paternité imminente, se proposent même comme parains pour leurs futurs rejetons. Ils plaisantant sans se cacher. Evidemment on les entend. On se souvient de leurs récits enivres. Et pour fini, les deux bruits se rencontrent. Mieux: ils correspondent. Les paroles des garçons et la situation des filles s'emboîtent si parfaitement que pour tout le village, ce jour-là, une vérité s'impose.
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Octobre 2017 : l?affaire Weinstein explose et avec elle naît le mouvement MeToo . Quelques semaines plus tard, à la suite d?un enterrement, Mathieu Deslandes apprend un secret de famille : son grand-père était né d?un viol. Zineb Dryef travaille alors à un documentaire sur la « zone grise » entre consentement et viol. Elle et Mathieu sont en couple. Leur dialogue le conduit à s?interroger sur son histoire familiale, tue pendant presque cent ans.  Car à Sougy, le village de la Beauce d?où sa famille est originaire, lorsque son grand-père naît au printemps 1923, on ne dénombre pas un, mais trois enfants nés hors mariage, pour quatre grossesses? Neuf mois précisément après le bal annuel, en août 1922. Ce soir-là, toute la jeunesse locale avait dansé. Et les garçons s?étaient mis en tête d?aller plus loin, chacun entraînant une fille dans les chemins alentours. Or d?après la vieille dame qui raconte l?histoire à Mathieu, les filles n?étaient pas consentantes.  Mois après mois, Mathieu Deslandes mène l?enquête, questionne, remue les souvenirs et les archives pour comprendre ce qui s?est vraiment passé. Il raconte un village, ses silences, une France qui paraît lointaine et qui a pourtant mis longtemps à évoluer. Il dit les résonnances de l?événement, génération après génération. Son enquête est nourrie du regard de Zineb, de leurs discussions. Elle-même y trouve un écho avec sa propre histoire.  Dans ce texte original mêlant les genres et les voix sur les traces d?une mémoire oubliée, Mathieu Deslandes et Zineb Dryef montrent que le consentement, loin d?être un problème nouveau, est une question dont l?histoire reste à écrire. Ils élaborent un récit de ce qui n'a pas été dit, comme une libération rétrospective de la parole : un projet nécessaire et une excellente autopsie de la culture du viol. Combien de jeunes filles, un soir de fête, ont subi le même sort que celles de Sougy ? et n?en ont jamais parlé ?...
En savoir plus sur "Soir de fête" : https://www.hachette.fr/livre/soir-de-fete-9782246817970
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