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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Il y a des livres où on ne peut s'empêcher de dire "C'est vraiment très bien mais..." et on a parfois du mal à finir la phrase car elle est plus de l'ordre du ressenti que de la pure objectivité. Je vais tout de même m'atteler ici à la tâche de la formalisation de cette sensation.

Tout d'abord, les raisons qui en font avant tout un très bon livre. le sujet tout d'abord, celui de la mort puisque le livre est organisée autour des obsèques d'Armande et qu'on questionne son départ, suicide ou accident ? C'est un sujet essentiel et qu'il n'est pas évident d'aborder... et l'auteur s'en sort vraiment bien. Il parvient à dégager des réflexions plutôt originales et sensées sur un sujet pourtant étudié depuis la nuit des temps.

Et son style fait très souvent mouche avec des phrases si bien construites qu'elles poussent à la citation (deux de mon côté mais tenté par plusieurs autres). L'auteur ne verse pas dans le sentimentalisme, n'est pas à la recherche de la larme facile et il ne tombe pas non plus dans le travers inverse qui voudrait faire de l'humour à tout prix. Il trouve tout simplement le ton juste en évitant les écueils.

Si il y a de nombreuses réussites dans la construction du récit, c'est bien pourtant là que j'identifie le "problème" qui amène mes réticences. le choix du tryptique chronologique (avant-pendant-après les obsèques) est intéressant sans plus puisque les réflexions des personnages ne sont pas toujours dépendantes du moment où il les font. L'utilisation du "secret de famille" à de multiples reprises, avec des informations qui ne nous sont dévoilées que par petites touches est là aussi un choix intéressant, mais rapidement éventé car les révélations n'en sont pas pour un lecteur un peu attentif qui aura facilement tout compris très tôt. Enfin, la construction en mode choral (plusieurs narrateurs successifs à la première personne) est un choix absolument judicieux pour ce type de livre très intime... mais ne me semble pas pleinement réussie. En effet, ce choix nécessiterait pour moi une plus grande différence dans le style de chaque monologue. On parvient à différencier (plus dans le vocabulaire employé que dans le style) les monologues des deux plus jeunes narrateurs, mais pour les autres certaines phrases pourraient être interchangeable entre les différents "adultes" concernés et on a bien besoin du prénom en titre de chapitre pour savoir qui nous parle. Et on comprend mal aussi le choix d'"exclure" certains narrateurs qu'il aurait été intéressant d'entendre comme les filles adultes de la défunte...

Un livre vraiment réussi donc mais qui aurait pu devenir un chef d'oeuvre si les bons choix faits au départ avaient été exploités à leur maximum... mais la perfection n'est jamais de ce monde.
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Armande est morte. Renversée par une voiture, la question se pose : était-ce un accident ou un suicide ? C'est une histoire polyphonique : chacun leur tour, les proches, la famille s'expriment sur cette disparition subite. Et même la morte donne ses impressions post-mortem.
Le titre donne le ton : c'est un roman très sombre, sur une famille, des amis très proches. Une autopsie de relations, de l'amour. Armande, son ex-mari, Christophe ainsi qu'Emilien et Patricia parlent de leurs relations, de l'évolution de leurs vies conjugales aussi réjouissantes d'un côté que de l'autre. Ces deux couples d'amis parlent leurs vacances ensemble avec leurs enfants. D'autres personnes s'ajoutent aussi, secondaires, les enfants d'Emilien et Patricia (mais étrangement pas les filles d'Armande et Christophe) et parfois, un prêtre ou la conductrice de la voiture fautive. Les secrets se dévoilent, on apprend petit à petit sur ces deux couples amis. Belle écriture d'Etienne Deslaumes qui décortique ces relations familiales et amicales, j'ai regretté que les traits soient grossis, les problèmes trop présents parmi ce petit monde. Ces amours qui meurent très vite, donnent des résultats très différents selon le ménage. Ce livre permet de s'interroger sur des sentiments comme l'amour, l'amitié, les relations avec nos enfants à travers le prisme de la mort d'une proche.
En finissant ce livre, je n'avais qu'une envie, montrer mon amour à mes proches, les serrer très fort. Merci aux éditions Buchet-Chastel et à Babelio pour ce roman qui dérange mais aborde des thématiques importantes.
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Je remercie les éditions Buchet Chastel et Babelio pour l'envoi de ce beau livre.
Parlons du livre en tant qu'objet : je l'ai trouvé sobre ce qui lui donne une certaine beauté, couverture grise et blanche, la forme aussi est peu courante, et le papier est agréable au touché. J'aime beaucoup ce genre de livre qu'on pourrait caresser longtemps avant de l'ouvrir, feuilleter les pages sans les lire.

Quant au contenu, le début fut enchanteur, voire intriguant, j'avais à peine lu le résumé lors de la proposition, le titre m'avait dores et déjà fait de l'oeil. Ce roman choral a beaucoup d'atouts, malgré tout j'ai ressenti un peu de lassitude de lire les vies de ces deux familles, le déballage de leurs déboires. Disons que cela ne m'intéressait que moyennement.
Par contre, j'ai apprécié tout le côté sociologique du livre, philosophique et j'ai trouvé que l'auteur a su de façon remarquable combiner le récit et ses idées sur le thème de la famille, sexualité, la vieillesse, l'adultère, les amis, le bonheur etc… si je devais donner un mot pour les réflexions exposées à travers les personnages ça serait : clairvoyance. Comme si l'auteur disait tout haut ce que tout le monde pense tout bas.
Chaque personne se met à nu, prend la parole, donne son avis, révèle des secrets, etc… et à la fin le puzzle se met en place.

Beaucoup de petites choses à picorer ici et là, à méditer, et c'est là que réside à mon avis la richesse de ce roman.
Je ne dirais pas que j'ai aimé ce livre comme un roman lambda mais j'ai aimé ce roman pour la réflexion qu'il peut nous offrir, son originalité dans sa construction, et la psychologie des personnages.
En final, j'étais un peu mitigée à la fin du premier 1/3 puis je l'ai laissé reposer pour le reprendre à tête reposée et là je l'ai dévoré car prise au piège de l'intérêt pour cette lecture expliquée ci-dessus.

Un livre intéressant à découvrir, un auteur que je découvre également, j'ai trouvé ses mots justes, sans trop ni peu, un bon équilibre entre la fiction et ce qui pourrait être « nous » au quotidien.
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L'auteur Étienne Deslaumes n'est pas encore très connu. On trouve seulement un autre livre du même auteur sur Babelio, « Journal ambigu d'un cadre supérieur », bien qu'il ait publié un autre livre de plus, il y a plus de dix ans, « Émilien ou le souci de définition ».

J'ai immédiatement aimé le titre juridique « Violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner » de ce troisième livre de Deslaumes. Au début du livre, son thème semble plutôt simple. Une femme d'environ cinquante années est morte, victime d'un accident ou peut-être s'agit-il d'un suicide. Pendant l'enterrement, ses proches se souviennent de la défunte et d'autres événements de leur vie.

Après avoir lu les premiers chapitres, je m'attendais à un récit sur la question comment les proches iraient accepter et gérer la mort inattendue de cette mère, amie, fille et ex-marie. Cependant, après avoir lu quelques chapitres de plus, j'ai commencé à saisir que l'histoire est plus profonde. En effet, l'auteur traite des thèmes de la vie et la mort, de l'amour et l'amitié, de l'adultère, de l'homosexualité et sur des doutes existentiels éprouvés par des gens vieillissants.

L'auteur décrit les souvenirs et les pensées d'Armande, la femme décédée, et de ses proches, son ex-mari Christophe et quelques membres d'une famille lié d'amitié, le couple d'Émilien et Patricia et leurs enfants Margaux et Aubin. Par ces réflexions individuelles, l'auteur peint un tableau de deux familles françaises aisées au tournant du XXIe siècle. Il décrit une toile des relations de famille et des relations d'amitié, surtout celle de Christophe et Émilien, qui sont associés d'affaires et des amis, et celle et d'Armande et Patricia, leurs épouses. Tous ces personnages entretiennent des relations personnelles entre eux qui se révèlent, au fur et à mesure qu'on avance dans le livre, de plus en plus compliquées. À la fin de l'histoire, le lecteur comprend mieux l'ambivalence autour de la mort d'Armande, bien que, au moins pour moi, la question accident ou suicide reste sans réponse.

Les réflexions personnelles de chaque personnage, des réflexions sur la vie et sur les événements d'autrefois, ont été consignées dans des petits chapitres qui se succèdent et s'alternent. Alors, on saute sans cesse des réflexions d'un personnage à un autre. Cependant, malgré ce changement continuel de perspective et malgré la petite ampleur de chaque chapitre, l'auteur a réussi à créer des personnages crédibles et vivants.

Je trouve le livre bien captivant et surtout très agréable à lire, nonobstant les thématiques durs. L'histoire a été bien composée et le récit est très accessible. En effet, j'ai très aimé le style d'écriture, les phrases sont souvent belles, bien que je n'aime pas tellement l'utilisation fréquente des négations et des doubles négations dans le texte. J'ai terminé le livre assez vite, en deux jours, et j'ai quand même beaucoup songé aux quelques thèmes traités, surtout aux doutes existentiels… Quant à ce titre juridique, c'est seulement après avoir terminé le livre dans sa totalité qu'on peut vraiment l'apprécier.

Je voudrais remercier Babelio et les Éditions Buchet/Chastel de tout coeur pour me donner la chance de lire ce livre en avant-première.

Lien : http://nebulas-nl.blogspot.n..
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A la manière d'un catalyseur, la mort et les obsèques d'Armande vont pousser chacun à faire le bilan de sa propre vie, à revenir sur le passé et sur les comportements qu'ils ont eus ou qu'ils auraient dû avoir. le roman d'Etienne Deslaumes pose la question du sens de la vie et de ce que l'on entreprend pour atteindre ses rêves. Il est toujours délicat de constater à quel point certaines personnes se contentent de leur quotidien alors qu'elles auraient pu avoir une vie plus proche de leurs aspirations. L'auteur met aussi l'accent sur les relations amoureuses, les secrets, tromperies et non-dits qui minent un couple parfois jusqu'à l'implosion.

Violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner est un roman polyphonique où chaque chapitre donne la parole à un protagoniste. Cela permet de mieux cerner les liens qui unissent tout ce petit groupe, des adultes aux enfants.

Dès le départ, j'ai aimé le ton dynamique utilisé par l'auteur pour faire s'exprimer les personnages. Je trouve qu'il va très loin dans l'analyse des sentiments et comportements de chacun. Les personnalités sont bien construites, ce qui rend les personnages réalistes et attachants malgré leurs maladresses ou leurs défaillances. Malgré cela, au fil de ma lecture, je me suis un peu lassée de cette succession de monologues où il ne se passe rien et qui tournent un peu en rond.

Un titre particulièrement bien choisi puisque aucune violence physique n'est posée mais que le quotidien de ces personnages est fait de petites attaques, de dénigrements et de petites méchancetés quotidiennes qui blessent une personne, parfois en profondeur.
Lien : http://carnetdelecture.skyne..
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Armande est morte, dans des circonstances troublantes et qui restent floues.
Le roman s'ouvre sur ses funérailles, l'occasion pour sa famille, ses proches, ses amis de se rassembler, et d'essayer de comprendre l'incompréhensible en apparence.
Dans ce roman aux accents sombres et tortueux, Etienne Deslaumes analyse la complexité des relations humaines , qu'elles soient conjugales, amicales, ou familiales.
L'être et le paraître s'opposent, et l'auteur égratigne avec talent le vernis des apparences, ce vernis tout propre, tout brillant, tout net que la société plaque sur certains tableaux sociétaux.
En effet, on s'aperçoit, au fil des pages de ce roman polyphonique, que les choses ne sont pas toujours si simples, que le mensonge et les silences peuvent aussi tuer eux aussi.
Sur fond de secrets, d'adultère, l'amour et l'amitié sont passés au microscope, sans aucune concession.
Une lecture sombre, mais agréable toutefois, que j'ai faite grâce à Babelio, dans le cadre de l'opération Masse Critique. Je remercie les Editions Buchet Chastel et bien sûr Babelio !
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Étienne Deslaumes est né en 1963. Son Journal ambigu d'un cadre supérieur (éditions Monsieur Toussaint Louverture en 2012, repris chez Pocket en 2014) a été un succès. Il vit aujourd'hui dans le 15ème arrondissement de Paris. Violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner sera publié le 24 août prochain aux éditions Buchet Chastel (Qui Vive).
Réunis pour les funérailles d'Armande, une quinquagénaire décédée dans un accident de la circulation (à moins qu'il ne s'agisse d'un suicide…), les proches s'interrogent et revisitent le passé. Leurs monologues intérieurs leur permettent de revenir sur leurs relations avec la défunte ainsi que sur leur propre existence. Qu'ont-ils fait de leur vie ? Que leur reste-t-il ? L'événement dramatique que constitue le décès prématuré d'Armande permet à chacun d'établir un constat.
Au travers de ces récits entremêlés se dessine le portrait de deux familles très proches, trop proches, qui ont enlacé leurs destins jusqu'au drame, une relation complexe qui a, peut-être, entraîné un certain nombre d'ambiguïtés…
« Parfois, les violences involontaires entraînent la mort sans intention de la donner, pour reprendre la terminologie du Code pénal. [...] Oui, sans doute peut-on mourir d'amour, de non-amour, de manque d'amour. L'amour est la seule donnée importante. le reste ? Des fioritures. »
Etienne Deslaumes signe un roman captivant, très intimiste mais surtout riche en réflexions, dans lequel il aborde des thèmes graves et universels, comme l'amour, l'amitié, la vie après la mort, ou encore l'identité sexuelle, autant de questions intemporelles qui ne pourront que préoccuper et interpeller les lecteurs mais aussi les êtres imparfaits et faillibles que nous sommes ! C'est intéressant, très intéressant même ! D'émotions en sourires, on se surprend à tourner les pages, à dévorer les chapitres les uns après les autres pour découvrir au plus vite les pensées de chacun des personnages… Difficile d'en dire davantage sinon que les dernières pages apportent un éclairage différent sur les raisons qui, peut-être, ont pu faire basculer la vie d'Armande dans cette autre temporalité…
Entre mensonges, non-dits, infidélités et doutes existentiels, Etienne Deslaumes offre un décryptage sociologique sans fard des nouveaux codes de la famille bourgeoise. le tableau n'est guère flatteur et les familles qu'il décrit paraissent plus dysfonctionnelles et décomposées qu'enjouées et bien dans leurs baskets ! Pourtant, en dépit de la gravité et du cynisme du propos, le roman est intense, pétillant et plein d'humanité ! le suspense et l'ambivalence qui entourent la disparition d'Armande fonctionnent comme autant de contrepoids efficaces : la révélation du secret qui a bouleversé Armande et fait voler son existence en éclat risque de surprendre plus d'un lecteur !
Lien : http://histoiredusoir.canalb..
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Ce roman choral est l'occasion d'une véritable introspection pour tous les personnages. Outre l'ex-mari d'Armande, nous découvrons également la famille d'Émilien, amis de longue date. Ils passent leurs vacances et une bonne partie de leur temps libre ensemble. Quand on est aussi proche, on finit par connaître les petits secrets des uns et des autres, deviner leurs drames plus intimes. Des parents aux enfants, chacun va donner sa façon de percevoir les autres.

Les funérailles sont souvent un moment particulier de réflexion sur la vie. Un court chapitre accordé au prêtre qui officie est d'ailleurs très réaliste à ce propos. Si les questionnements n'ont rien d'original, c'est parce que nous faisons face avant tout à des personnages réalistes. Chacun pourra sûrement se retrouver à un moment de la lecture tant le panel est large. Même si dans cette histoire, il faut avouer qu'il n'y a pas de personnage réellement serein et épanoui…

Je ne sais pas si je n'étais pas tout à fait dans le bon état d'esprit pour lire ce type d'histoire ou s'il manque un petit quelque chose mais malgré un texte intelligent et fin, je n'ai pas été complètement embarquée. Pour les adeptes du ballon ovale, je dirais un essai non transformé, vous voyez ? J'ai passé un bon moment mais je n'ai pas eu cette étincelle qui vous empêche de lâcher le livre en pleine lecture. Petit bonus : après lecture, ce titre me semble très bien choisi et même empreint de poésie !
Lien : https://lecturesdemistinguet..
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