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EAN : 9782917032220
223 pages
Les Ardents éditeurs (01/10/2010)
3.2/5   5 notes
Résumé :
Limoges, une cité sous la Révolution.
Alexandre Lonelet, jeune avocat tourmenté par un profond mal de vivre, se retrouve au coeur d’une intrigue angoissante liée à un mystérieux manuscrit.
Pourquoi vers l’An Mil le moine Adémar a-t-il falsifié la mémoire sacrée de son abbaye ? Pourquoi 300 ans plus tard le Grand Inquisiteur Bernard Gui voulait-il exterminer une paisible communauté installée à Gimel, au coeur du Limousin ?
Une énigme sur fond de ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Premier roman de Julien Deslembre, ce "Manuscrit des Parfaits" est écrit, disons-le d'entrée de jeu, avec brio. L'histoire pourrait nous faire penser à un extrait de cet autre livre à succès sous fond de chasse au trésor ponctuée d'énigmes religieuses… Bref, vous voyez de quoi je veux parler… Ceci dit, on se détache bien vite de cette idée pour plonger au coeur de l'Histoire (avec un grand H), pour traverser le temps du Moyen Âge à la Révolution afin de connaître LE secret. Car, bien entendu, comme l'indique le titre, nous abordons ici le Catharisme. Et qui dit Catharisme dit automatiquement mystère, secret, trésor… ténèbres…

Ce texte est un véritable roman historique qui invite non seulement à se transformer en fin limier (et croyez-moi, si vous aimez la tension psychologique, vous allez en avoir !) mais également à faire des recherches. Les personnages, pour la plupart, ont existé. Ainsi, le moine Adémar de Chabannes ou encore l'inquisiteur Bernard Gui – pour ne citer que ces deux-là – sont mis en scène dans cette époustouflante enquête à laquelle devra se livrer un jeune avocat, Alexandre Lonnelet. Enquête disais-je mais aussi introspection familiale (si je puis employer cette formule) puisque ce personnage va découvrir que ce qu'il tenait pour acquis dans sa propre famille (le frère mort, donc exemplaire) n'est peut-être pas l'exacte réalité.

On appréciera particulièrement la recherche faite sur l'Histoire de Gimel et sur l'histoire de son trésor, la fameuse châsse-reliquaire de saint Etienne. Aux éléments réels vient se mêler quelque peu de fantastique puisé çà et là dans les légendes de la ville mais aussi dans l'imagination de l'auteur. le texte est intelligent, rondement mené. Il va crescendo : ainsi, si le début du roman met en place les personnages et l'Histoire, le milieu délivre des actions palpitantes. Quant à la fin, l'apogée, elle laisse le lecteur hagard, haletant… Bref, je conseille vraiment la lecture de ce livre ébouriffant qui ne vous laissera aucun répit.

Un petit mot sur les illustrations de Michaël Bettinelli : je suis souvent sceptique quant à leur apport dans les romans mais ici, elles sont vraiment belles et ne gâchent en rien la lecture. Bien au contraire, elles sont délivrées avec parcimonie, telles des petits joyaux.

Un grand merci à Babelio, aux Editions Les Ardents éditeurs ainsi qu'à l'auteur et à l'illustrateur pour ce partenariat.
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Limoges - que je connais bien pour en être originaire - est terre de contradictions. Ville rouge depuis la Révolution, noyautée par les frères maçons, elle reste toutefois profondément ancrée dans le culte de ses deux figures emblématiques : saint Étienne, premier martyr chrétien qui donne son nom à la massive cathédrale, et saint Martial, premier évêque de Limoges qui orne le blason de la ville.

Une ambivalence exploitée par Julien Deslembre dans le Manuscrit des Parfaits, son premier roman sous-titré "Chroniques Limousines", dont je remercie Babelio et Les Ardents Editeurs pour l'envoi dans le cadre de l'opération Masse Critique. Cette fiction historique, sur fond d'hérésie cathare, recèle une vertigineuse énigme religieuse qui mérite amplement de dépasser les frontières du Limousin. de là à dire que Julien Deslembre marche sur les plates-bandes de Dan Brown ou de Kate Mosse (non, pas le mannequin, mais l'auteur de Labyrinthe), il y a un pas que je ne franchirai pas... mais qui sait ?

Le récit se compose de trois parties. Les deux premières servent de prologue attestant la présence de mystérieux hérétiques à Limoges en 1034, puis dans le hameau corrézien de Gimel en 1324. L'intrigue principale débute en 1794 à Limoges sur les pas du jeune avocat révolutionnaire Alexandre Lonelet, dont le frère, prêtre à Gimel, a été exécuté par les soldats de la République. En cherchant à comprendre les circonstances de la mort de son jumeau, Alexandre va découvrir de curieux manuscrits qui le conduiront, au péril de sa vie, à de sidérantes révélations.

Bravo à l'auteur, agrégé d'histoire, pour les sources historiques qui étayent son récit. La mise en scène de grands noms comme Adémar de Chabannes ou Raynaud de la Porte, et son choix de situer l'enquête pendant la Révolution, donnent du cachet à l'énigme. Mais si le fond est parfait, la forme ne m'a pas convaincue.
En effet, pourquoi appeler "chroniques" de simples récits utilisant un narrateur omniscient ? Julien Deslembre aurait pu aller au bout de son idée en faisant raconter chaque histoire par un de ses protagonistes. D'autant plus que le style parfois désuet, voire précieux, qu'il emploie aurait pu s'y prêter.
Mais c'est surtout le manque de profondeur des personnages qui m'a empêchée d'être emportée par l'intrigue, pourtant menée au pas de charge. le plus travaillé est le ténébreux Alexandre. Cependant, avec son allure de poète maudit, incapable d'aimer, et noyant son mal de vivre dans le laudanum, je l'ai trouvé plus antipathique qu'attachant. Quant aux autres, ils sont ébauche ou stéréotype, en particulier les rares personnages féminins (une jeune servante enamourée, une riche fiancée éconduite) qui ne servent que de faire-valoir au héros. Heureusement, les illustrations de Michaël Bettinelli, en clair-obscur, procurent d'agréables pauses dans le récit en appelant à la rêverie. le côté régressif de ce procédé emprunté à la littérature jeunesse m'a ravie.

Il est fort possible qu'après cette aventure ésotérique, vous soyez tentés par une visite du vieux Limoges sur les traces d'Alexandre. Peut-être même irez-vous vous faire photographier devant la magnifique châsse en émail dédiée à saint Étienne dans la petite église de Gimel-les-Cascades - comme d'autres le font au Louvre devant la pointe de la pyramide inversée ? Pour ma part, j'irai sûrement y jeter un oeil lors de mon prochain séjour en Limousin.
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Roman de Julien Deslembre. Illustrations de Michaël Bettinelli.

1034, Limoges. le moine Adémar est tourmenté par ce qu'il considère être sa plus grande faute. Depuis des années, il falsifie des écrits pour modifier l'histoire de Saint-Martial. « Je sais […] que la véritable histoire est le partage de quelques-uns seulement, que le peuple se repose sur le travail de chroniqueurs comme moi. Je connais le pouvoir de l'écrit. Qu'y a-t-il donc de condamnable à relater ce qui aurait dû se passer, plutôt que ce qui s'est passé, lorsque ceci est mal ? » (p. 35 & 36) Mais c'est autre chose qui vient bouleverser sa vie : les hérésies se multiplient, notamment celle des cathares et l'évêque Jourdain de Larron est bien décidé à les éradiquer, en commençant par Jean, un hérétique étrange qui fascine Adémar.

1324, Gimel dans le Limousin. Bernard Gui est grand inquisiteur et il traque un manuscrit mystérieux, bien décidé à éliminer les dernières poches de résistances hérétiques.

1794, Limoges. le citoyen Alexandre Lonelet est un jeune avocat que la vie ennuie, voire dégoute. Quand Nathan, son frère jumeau, disparaît, Alexandre découvre l'existence de l'Église Jumelle et du manuscrit d'Adémar de Chabannes. Alors que la Terreur déferle sur Paris et que la religion semble vivre ses dernières heures, un mystère vieux de sept siècles va enfin être révélé.

Décidément, les thrillers sur fond de complot religieux, ça ne me plaît vraiment pas du tout ! Des cathares pendant la Révolution française ? Mais oui, et des Martiens sur le tombeau du Christ, tant qu'on y est ! Bon, je me calme… Ce roman n'est pas déplaisant et il se lit bien et vite, mais pour ma part, je ne prête pas foi à la théorie proposée. L'intrigue aborde des réflexions intéressantes sur les fondements de la foi et les vérités théologiques. Mais il y a trop de surnaturel : oui, je crois à la résurrection du Christ, mais pas à la réincarnation de Pierre, Paul ou Jean.

Je retiens une phrase aux allures d'avertissement : « En ces temps où l'écrit était rare, le dernier mot restait toujours à celui qui avait su le coucher sur le papier. » (p. 10)
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Comment parler de ce livre ?
Un roman à trame historique, qui nous transporte dans une période de notre histoire pas simple, entre le Moyen-âge et la Révolution qui redonne envie de rouvrir des livres d'Histoire pour mieux comprendre cette époque bien complexe. Dans un milieu de religion, où on retrouve également les travers de l'âme humaine, et les tristes heures vécues au nom de la croyance à une église dont la bonté et la générosité n'étaient pas les premières qualités …
Je ne pourrai pas mieux que l'éditeur résumer ce premier livre de Julien Deslembre, historien de formation et passionné de cette époque de notre Histoire. Les illustrations de Michaël Bettinelli, participent à l'atmosphère un peu sombre de cette époque.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
- L'Eglise Jumelle ? Alexandre entendait ce terme pour la première fois. Qu'est-ce que cela signifie ?
- Chaque chose dans ce monde est régie par la règle des principes, expliqua le comte de Sédiant. Le soleil et la lune. Le masculin et le féminin. La terre et le Ciel. La lumière et les ténèbres. Mais ces principes, loin d'être simplement opposés l'un à l'autre, présentent parfois de troublantes affinités. Comme les deux faces d'une même pièce. Comme des jumeaux qui auraient choisi un chemin différent. (Alexandre retint son souffle.) Le bien et le mal ne procèdent-ils pas souvent d'une même volonté ? Il n'y a qu'à voir votre Révolution : elle a débuté sous les plus beaux auspices, avec les meilleures intentions du monde. Et maintenant ? Elle ne connaît plus de frein : noyée dans la Terreur, elle s'est mise à dévorer ses propres enfants. Ton Robespierre, qui est-il ? Un idéaliste qui refuse de voir le monde et les hommes tels qu'ils sont, et qui, confronté à la médiocrité du réel, en devient criminel ! Toi-même, qui es-tu ? Est-ce bien le même enfant, ému aux larmes par l'injustice, qui envoie des femmes à la guillotine ? (P133)
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Alexandre alla s'asseoir dans les premiers rangs, comme le lui imposait son statut de membre du comité de Salut Public. L'orateur donnait lecture d'un discours prononcé par Robespierre à la Convention nationale il y avait quelques jours de cela :
- Nous voulons substituer, dans notre pays, la morale à l'égoïsme, la probité à l'honneur, les principes aux usages, les devoirs aux bienséances, l'empire de la raison à la tyrannie de la mode, le mépris du vice au mépris du malheur, la fierté à l'insolence, la grandeur d'âme à la vanité, l'amour de la gloire à l'amour de l'argent, les bonnes gens à la bonne compagnie, le mérite à l'intrigue, le génie au bel esprit, la vérité à l'éclat, le charme du bonheur aux ennuis de la volupté, la grandeur de l'homme à la petitesse des grands, un peuple magnanime, puissant, heureux, à un peuple aimable, frivole et misérable, c'est-à-dire toutes les vertus et tous les miracles de la République, à tous les vices et à tous les ridicules de la monarchie.
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« Je sais […] que la véritable histoire est le partage de quelques-uns seulement, que le peuple se repose sur le travail de chroniqueurs comme moi. Je connais le pouvoir de l’écrit. Qu’y a-t-il donc de condamnable à relater ce qui aurait dû se passer, plutôt que ce qui s’est passé, lorsque ceci est mal ? » (p. 35 & 36)
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- Quoi ?
D’indignation, l’inquisiteur s’était levé d’un bond.
- C’est la vérité. Nous sommes tombés dans un piège ; ils étaient armés et prêts à nous recevoir. Au cours de l’échauffourée, le Parfait est mort, ainsi qu’une quinzaine de ses fidèles. Les autres se sont enfouis. Nous avons mis le feu à Gimel.
- Ce ne sont pas là nos méthodes ! Nous avions besoin de ta garde personnelle, mais ton départ plusieurs heures avant ce qui était convenu relève d’un procédé inqualifiable. Sais-tu combien de temps mes frères dominicains ont attendu devant ton palais pour finalement apprendre que tu étais déjà parti ? Retiens bien ceci, Raynaud : le temps de l’inquisition épiscopale est révolu ; celui de l’Inquisition dominicaine est venu. Au très Saint Ordre des Frères Prêcheurs a été dévolue la défense de la foi ! Sais-tu comment nous appellent nos ennemis, Raynaud ? Les Domini canes : les chiens du Seigneur. C’est un nom qui nous convient tout à fait. (P72)
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Sur les routes, les pèlerins affluaient, toujours plus nombreux, passant par Limoges pour atteindre Compostelle. En effet, l'année où le roi des Francs, Charlemagne, avait été couronné empereur à Rome, une étoile guidant les fidèles du Christ révélait le tombeau de l'Apôtre saint Jacques. De là, l'étymologie que d'aucuns proposaient pour Compostelle : campus stellae, le champ de l'étoile.
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