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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
André Breton, évoquant Robert Desnos, parlait" de son goût romantique du naufrage que traduit le titre d'un de ses premiers recueils" . Il s'agit bien sûr de" Corps et biens".

C'est en effet une oeuvre de jeunesse , les poèmes s'échelonnent de 1919 à 1929, le poète a donc entre 19 et 29 ans.

La première moitié du recueil est tout à fait représentative du surréalisme à ses débuts: inventivité, jeux de mots, mais aussi écriture automatique , transcription de rêves( les autres membres de ce mouvement novateur reconnaissaient qu'il excellait en cela). J'ai trouvé certains jeux d'homonymes ou contrepèteries réussis, de même que les aphorismes facétieux de l'étrange Rrose Sélavy. Robert Desnos expérimente avec enthousiasme et humour le domaine des mots.

Cependant, c'est la deuxième partie, surtout" A la mystérieuse ", " Les ténèbres " et "Sirène-anémone " qui fait battre plus fort mon coeur. Certains poèmes, je peux les lire, les relire, l'émotion est toujours là, embuant mes yeux, le frisson m'envahit à chaque fois . Femme rêvée, issue de son imagination , femme inaccessible, magnifiée dans des textes douloureusement intenses, merveilleusement oniriques. Je pense en particulier à " J'ai tant rêvé de toi" et" A la faveur de la nuit", qui me bouleversent tant.

Poète du rêve éveillé, sourcier des mots, chercheur envoûté de l'image féminine , Robert Desnos à jamais dans ma vie. Lisez ses textes!

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Je pense que je ne pourrais jamais en finir, avec ce recueil, tant les textes sont riches et diversifiés. Il y a des années de cela, j'avais été très touchée par le poème A la Mystérieuse, il me parlait intimement. Je me rends compte aujourd'hui, en consultant les citations, qu'il a marqué un grand nombre de lecteurs. Je gardais aussi une affection particulière pour C'était un bon Copain, que j'avais appris au collège.
En somme, je fréquente Robert Desnos depuis longtemps, de plus ou moins près, mais cette fois-ci, je me suis plongée dans le recueil tout entier.
Si je fermais les yeux pour visualiser le contenu de Corps et Biens, je verrais surtout se mouvoir devant moi un homme immergé dans les éléments de la nature, tanguant au gré de ses émotions. Je pense notamment au poème La Voix de Robert Desnos, dans lequel il appelle ces éléments, les chênes coupés, les ouragans, les raz-de-marée, ainsi que les fossoyeurs, les assassins, les morts qui, à sa voix, se réveillent, se déchaînent autour de lui, se soumettent à lui, quand la seule qu'il appelle réellement - celle qui semble peupler tous ses poèmes - ne l'entend pas, ne lui répond pas.
Beaucoup de ses textes sont comme des contes, empreints de magie, obscurs aussi, pas toujours simples d'approche, mais on peut se laisser entraîner dans ce côté onirique et mystérieux, mais, comme pour toute poésie, il faut en prendre le temps.
D'autres enfin, intéressants c'est vrai mais qui m'ont beaucoup moins touchée, sont ceux comme Rrose Sélavy où Desnos joue avec la langue. A ce sujet, si ces textes vous intéressent, je vous conseille la lecture d'Alice au Pays du Langage, de Marina Yaguello, qui fait de nombreuses références à ces essais linguistiques.

Lu dans le cadre du Challenge Poésie.

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Ce recueil de poésie m'avait été recommandé par une amie chère, grande amatrice de littérature classique et de poésie.
J'ai également pu lire les nombreuses critiques élogieuses sur Babelio, qui m'ont donné envie de découvrir à mon tour ces fameux vers.

Je sors de ma lecture, honnêtement, mitigée. J'ai un peu de mal avec ces recueils si variés où on trouve de tout et où la qualité n'est pas toujours la même.
J'ai particulièrement aimé les poèmes de "A la mystérieuse", comme beaucoup d'entre nous ici, sûrement les plus beaux, lyriques et passionnés du recueil. Néanmoins, je n'ai pas du tout aimé tous les poèmes où on devine l'écriture automatique de l'auteur, les poèmes plus surréalistes, provocateurs. Je n'y ai pas trouvé les beautés du langage, des images, des métaphores et je n'y ai donc pas trouvé d'intérêt sinon celle de l'expérience de l'auteur.
Beaucoup de poèmes étaient, sans être transcendants ni merveilleux, intéressants sur le plan formel, avec des jeux de mots très bien pensés. On sent tout l'art de Robert Desnos pour manier le langage.

Ainsi, je ne retiendrai que de très beaux poèmes qui m'ont marquée :

*C'était un bon copain

Dans "A la mystérieuse" :
*J'ai tant rêvé de toi
*les espaces du sommeil
*non l'amour n'est pas mort

Dans "Les ténèbres" :
*trois étoiles
*avec le coeur du chêne

Mon recueil de poésie préféré à ce jour demeure l'inoubliable "Mes forêts" de Hélène Dorion.
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Il y a plus que simples plaisir des jeux de mots, des dérives surréalistes, oniriques, dans ce recueil. En-dessous de cette écorce chatoyante, coule une sève impétueuse, d'un or sombre, celle de l'improvisation sensible, à l'écoute des sentiments de l'auteur, rejaillissant ici et là au détour d'une petite pièce poétique qui paraîtra au premier abord sans prétention ou trop enfantine.

°°°

Je ne l'avais pas perçu lorsque j'ai lu le recueil plus jeune. J'avais particulièrement apprécié quelques poèmes, quelques monuments aux socles desquels ma jeune mémoire ne tarda pas à statufier l'auteur. Mais ce que je perçois mieux aujourd'hui, ce sont les traces de la foudre qu'a laissée une parole toute libre face à la vie, à la mort, à l'amour... franche, et d'une fraîcheur sans cesse renouvelée. Impression d'avoir à faire à un véritable poète, comme il s'en compte sur les doigts d'une main pour un siècle donné. Un homme ayant su parfois tout quitter de lui, pour parvenir au centre ardent de son art. Cela mi-éveillé, sachant s'affranchir des scories un peu pataudes propre au surréalisme (qui sont bien là, hélàs, trop souvent hélàs). Mais une fois débarrassé de ses oripeaux taillés automatiques, irradie alors tout autour de ce centre une lueur d'incendie d'un bleu nuit violacé, celui des cernes qu'on imagine maintenant éternels, de ce poète qui est passé par chez nous et qui s'est perdu sur la terre, corps et biens.

"et qui sait découvrir ce que j'aime
omettre de transmettre mon nom aux années
rire aux heures orageuses dormir au pied d'un pin
grâce aux étoiles semblables à un numéro
et mourir ce que j'aime au bord des flammes"(INFINITIF)

Il faut s'y replonger quelque peu, comprendre plus finement pourquoi certains poèmes d'un seul coup plongent eux aussi, profondément, en l'âme humaine, en dépit de tout ce surréalisme qui a si mal vieilli. Desnos reste libre, dans l'ombre d'un mouvement si plein de clichés et de facilités à la longue écoeurantes ; mais il faut l'y débusquer, à l'intérieur de cette ombre si grande, si vaste, sans appréhension, sous les feuillages entre les étoiles devant le vaste océan tout là-bas, il est caché et joue encore. Au pied de l'arbre surplombant le monde au mocassin du verbe...
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Ce recueil de poésie m'a plu malgré certains passages assez cru qui me paraissait assez déplacer, mais l'oeuvre en elle-même est très intéressante, elle aborde de nombreux sujets et de façon très bien écrite, la forme est agréable et se lit très rapidement.
Les vers et les jeux de mots vous mettent tout de suite dans l'univers de l'auteur.
Je recommande cet ouvrage pour les passionnés de poésie
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Un peu fourre-tout, ce recueil de poésie aligne poèmes en vers magnifiques, prose surréaliste, et jeux d'écritures et de langage qui m'ont plusieurs fois fait rire aux éclats.

Si l'ensemble est inégal, Corps et biens recèle d'extraordinaires pépites et de poèmes qui n'attendent que d'être appris par coeur pour être récités...Une lecture très agréable.
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La poésie surréaliste de Desnos est tout d'abord un cri multiforme. Aphorismes insolites, jeux de mots, contrepèteries, homonymies ou interversions syntaxiques témoignent à leur façon cette obsession du langage.
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