Les jolies choses

Je me rappelle avoir vu le film "Les jolies choses" il y a de cela plusieurs années avec ma petite soeur au cinéma. A l'époque, j'avais trouvé le film assez glauque, dérangeant mais avec une bande son absolument extraordinaire, à tel point que j'avais acheté le CD. Je m'étais tout de suite identifiée à la jumelle, non pas celle qui est canon et qui fait craquer tous les mecs mais à celle qui est mal dans sa peau, gothique, qui fait tout pour cacher son corps et qui écrit des textes assez noirs mais pourtant si vrais. Ce n'est que récemment que j'ai découvert que ce film était en réalité l'adaptation d'un roman de Virginie Despentes et lorsque j'ai vu qu'il était disponible à la médiathèque de ma ville, j'ai tout de suite sauté sur l'occasion pour lire et non pas seulement regarder un film. L'ambiance de ce livre est encore plus glauque que ce que je m'étais imaginée et de lire les descriptions de l'auteure plutôt que de voir des simples images les rend encore plus réelles à mes yeux, autant étrange que cela puisse paraître.

L'histoire est celle de deux soeurs jumelles, Claudine et Pauline qui, bien que se ressemblant énormément (comme tous les vrais jumeaux ou jumelles) sur le plan physique, n'ont cependant rien en commun. Pendant que a première, profite de sa beauté et rêve de crever les écrans et de se faire un nom à Paris et la seconde, néglige son apparence, n'est éprise que d'un seule homme, Sébastien, et ne pense qu'au jour où il sortira de prison en espérant avoir assez d'économies pour se barrer loin d'ici, de "toute cette merde" avec lui. Cependant, si l'une peut prendre la place de l'autre, pourquoi pas l'inverse et ce, jusqu'à s'aventurer dans un jeu qui pourrait très bien s'avérer être plus que dangereux...
Ambiance loufoque, avec l'esprit d'écriture qui est propre à l'auteure, plongé dans la misère et dans tout ce que peut faire une femme désespérée pour gagner de l'argent. A découvrir mais attention, âmes sensibles, s'abstenir !

Pas très convaincue par ce roman authentique, trash, parfaitement pertinent sur le fond, mais bâclé. Ecrit en trois quatre jours sous coke parait-il, et ça se voit. Beaucoup de caricature, de clichés, quelques éléments difficilement crédibles (pourquoi Claudine se suicide? comment Pauline prend si facilement le relai?) . Et pourtant...
Et pourtant la patte inimitable, furieuse, lucide de l'auteure est là, éclairant d'une lumière crue l'arrière boutique assez sordide des petites passions humaines et urbaines, pourtant la présence forte derrière chaque ligne de l'auteure qui écrit avec la fureur et la fierté d'un vécu assumé force mon attention et mon respect.
Pourtant aussi, vingt cinq ans après sa publication, la réalité a rattrapé la fiction et l'a même largement dépassée parfois dans la culture du paraître, de l'argent, de l'exhibitionnisme triomphant dans un contexte d'inégalités sociales et de vide existentiel encore plus désespérant que celui de ces Jolies choses, bimbos fin de siècle prêtes à tous les avilissements pour un peu de gloire et d'argent, aussi tristes à mourir dans la réalité d'aujourd'hui que sous la plume de Despentes en 1998.
Je ne suis pas une fan de l'auteure et n'adhère pas du tout à l'accueil excessivement laudatif d'une certaine élite en mal d'encanaillement et de belles pensées, mais je continue à penser que son regard et sa voix sont nécessaires, et continuerai donc à la lire.

Assez troublant mais très bon roman.

Après avoir passé le choc d'un langage qui me hérisse, le dégoût de situations dégradantes et la tristesse devant l'avilissement humain, j'ai ressenti de la commisération pour Pauline. Cette citation m'a frappée :"Quelle sacrée revanche! Je croyais là un mode de vie ce n'était qu'une vie à la mode?" Cela interpelle de penser qu'un être puisse perdre tout respect de lui-même. Dès l'enfance, Pauline côtoie la laideur (Claudine aussi, sa jumelle). Destins liés et séparés qui se déchirent à tour de rôle jusqu'au moment où n'en restera plus qu'une qui usurpera l'identité de l'autre. La descente aux enfers commencera, tantôt déroutante (pour se "sauver" avec son premier amour), tantôt consentie (pour exister et non survivre, du moins le croit-elle). Une société bâtie sur "sex and money" l'entoure. Aguichée par ce monde factice, elle s'y coule et en adopte les agissements. Description impitoyable d'un certain monde du show-bizz, l'écoeurement y est à son comble. Une petite lumière dans le personnage de Nicolas, gentil "parasite", éclaire ce livre étouffant de pourriture. Et les deux grands enfants qu'ils sont nous émeuvent en fin de livre pour avoir retrouvé l'amour et la dignité.

Une situation ultra intéressante au départ qui perd de sa saveur ensuite. Je ne me suis pas vraiment attaché aux héros malgré la densité que Despentes a tenté de leur conférer. Une critique saisissante de l'industrie musicale sur fond de quête personnelle. Passable.

J'ai lu mieux de Despentes mais la langue est belle. Lisant en pointillé et en alternance avec d'autres livres j'ai eu du mal à distinguer entre Pauline et Claudine Mais c'était peut-être ce qu'à voulu Virginie. J'aurais dû le lire d'une traite et en exclusivité. J'espère voir le film pour découvrir Marion Cotillard dans ce double rôle.

J'ai noté ce livre 3 étoiles parce que je respecte le travail fourni par l'autrice, c'est une histoire qui a également remporté un prix, mais, personnellement, je la noterais 2 étoiles.

Par où commencer...
N'appréciant pas le personnage qu'est Virginie Despentes, j'ai été curieuse de découvrir tout de même, une de ses oeuvres littéraires.
Pour rappel, c'est une féministe engagée qui dénonce dans ses livres toutes les formes de violences faites aux femmes.
Elle a un style d'écriture particulier, on a énormément de détails dans un vocabulaire vulgaire et des coupures dans le temps tout en gardant cette ambiance assez trash.
Je n'ai malheureusement pas voulu terminer ce livre, déjà parce que je n'aimais pas la forme qu'il avait, mais également parce que j'accorde énormément d'importance aux personnages, à vouloir les comprendre, les connaitre et les voir évoluer. Ici, rien de tout ça au niveau des deux personnages principaux, c'est-à-dire les jumelles. On parle quand même d'une manipulatrice qui se sert des hommes, aujourd'hui appelée "michto" qui se suicide et quand sa soeur le découvre, elle souhaite voler l'identité de sa soeur morte sans aucune raison apparente... Je vais quand même mettre un petit pouce vers le haut pour le personnage de Nicolas, ami proche de la soeur décédée, qui aide la soeur toujours vivante à accepter le style de vie de sa soeur.
Bref, pour moi ce livre est juste un big appel au scandale et je déteste ça mais peut-être que certains apprécient...
J'ai aussi appris que ce livre a été adapté au cinéma mais je ne pense pas vouloir le regarder "ah ah ah".

La question que je finis par me poser c'est est-ce qu'on peut réellement différencier l'auteur de sa plume ?

Le langage de l'histoire est daté, on reconnaît vaguement une jeunesse passée et cela pèse sur la capacité à entrer dans le livre.

La trame n'est pas inintéressante, même si le sujet n'est pas nouveau : une jeune femme se fait passer pour sa soeur jumelle, si différente d'elle, et la nécessité d'endosser son rôle, de coller à son personnage, modifie les frontières de sa propre personnalité. Cette aventure lui permet d'évoluer, et une nouvelle personne en ressort, transformée et revenue à la cohérence.

Beaucoup de scènes attristantes cependant, pénibles pour cette femme qui doit s'humilier à devenir un objet sexuel, avant de rejeter cette partie de la vie de sa soeur. C'est peut-être racoleur, ça alourdit sûrement l'histoire.

Ce n'est pas mon livre préféré de Virginie Despentes. Certes, j'ai apprécié le côté trash, sa marque de fabrique, et les personnages peu nombreux tracés au vitriol. L'intrigue a pris un tournant interessant à mi-chemin, qui m'a interessé pour des raisons personnelles (mon épouse a elle aussi une soeur jumelle). Mais globalement, j'ai trouvé que l'intrigue manuait de profondeur. Les personnages également.

Difficile de décrire ce roman et les émotions que j'ai ressentie à sa lecture. Les jolies choses est le roman publié avant Apocalypse bébé que j'avais vraiment beaucoup appréciée. Ici, Virginie Despentes nous présente Claudine et Pauline, des jumelles à la relation trouble qui seront rassemblées par un évènement tragique.
Au départ, par manque de temps, je n'ai lue que très peu Les jolies choses et c'est surement ce qui m'a donnée l'impression de non intérêt face a ce petit roman. Puis, après soixante pages, le déclic s'est fait; j'aimais!
Mais au fil de ma lecture j'ai souvent tiqué sur la structure du roman, sur la manière où, sans aucune forme d'avertissement, ont changeait de lieu, de temps et de personnage. Mais ces petits chocs étaient absorbés par la continuité du récit au fil des pages. Mais, sans dévoilée la finale, même les dernières lignes se terminent sur un changement de lieu et sur un questionnement; est-ce bien ce que je crois? Quelques minutes après avoir terminée ma lecture je suis encore prise d'un certain saisissement.
Donc, au final, j'ai bien aimée Les jolies choses même si ce roman est loin de l'amour que je porte a Apocalypse bébé. Disons que l'un est l'ébauche de l'autre. Il ne s'agit pas d'une grande lecture mais ce fut une autre découverte de Despentes que je recommanderais quand même!