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3,87

sur 2136 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Suite et fin d'une trilogie assez inclassable. Dans ce tome 3, comme dans les précédents, on retrouve le verbe fort de @Virginie Despentes. Sa dernière tribune, à l'occasion de la cérémonie des Césars, a montré qu'elle restait militante, ô combien. Et cela me semble confirmer que, loin d'être un simple roman, @Vernon Subutex est un portrait au vitriol de notre société.
Simplement, je suis resté sur ma faim. Plus exactement - mais c'est sans doute aussi l'histoire elle-même qui veut ça - on ressent une forme de lassitude. Mais peut-être Despentes a-t-elle, par les mots, voulu elle-même signifier que la parenthèse des convergences tirait à sa fin, que l'échec était au bout du chemin ?
Et puis le "twist" ultime m'a surpris et même déçu, peut-être parce que je m'étais attaché aux personnages, que j'y ai vu aussi de la facilité ? Et je ne parle pas de l'épilogue, auquel je suis resté franchement hermétique.
Reste maintenant à aller voir autre chose chez Despentes. Des conseils ?
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Depuis qu'il a quitté les Buttes-Chaumont pour s'installer dans un camp en pleine nature, le groupe de Vernon organise des convergences, étranges nuits de communion hallucinées autour de la musique et de la danse, au son mixé des harmonies produites par Alex Bleach. Vernon ne comprend pas cet engouement et, comme toujours, préfère se laisser porter sans rien décider. « Je suis DJ, je ne suis pas un putain de prophète. » (p. 22) Tout va changer avec l'annonce d'un héritage inattendu : l'argent, comme souvent, multiplie les dissensions et les désaccords. Mais surtout, il y a des représailles en suspens depuis trop longtemps et des vérités qui ne demandent qu'à éclater. Ajoutez à tout ça les attentats de Paris, la mort de quelques légendes du rock ou encore l'attaque homophobe à Orlando et vous obtenez un marasme terrible, collant comme la poix et pesant comme le plomb. Pas étonnant que l'histoire de Vernon Subutex s'achève sur une note catastrophiste et dystopique.

Ce troisième tome s'ouvre sur des paroles de David Bowie, c'était un bon présage. En fait, non. Davantage que dans les tomes précédents, Virginie Despentes développe un lourd discours sur l'islamisation, le terrorisme, la paupérisation ou encore la misère affective, à tel point qu'on croirait lire du Michel Houellebecq. « Arrêter le racisme, il est contre. [...] La haine est un contact. On ne déteste cordialement que ceux qu'on côtoie de près. [...] le fond du problème, c'est que ma valeur de Blanc, c'est ta sous-valeur de bougnoule. Ma valeur ajoutée, c'est ta précarité. Ma blancheur, je n'en jouis que quand vous vous noyez par milliers et que personne n'en a rien à foutre. » (p. 110) Certes, ce sont les propos que l'autrice met dans la bouche d'un de ses personnages et je sais différencier ce qui relève de la fiction et ce qui relève de la propagande. Mais mon angélisme de Bisounours supporte difficilement de lire de telles idées. « C'est le niveau zéro du fun, porter un regard bienveillant sur le monde. » (p. 104) Vous me direz que la bonne littérature est celle qui confronte le lecteur à la vérité nue du monde dans lequel il évolue, qui le fait réfléchir sur son quotidien, ses défauts et ses vices. C'est sans aucun doute vrai, mais cette lecture est vraisemblablement tombée au mauvais moment.

J'avais lu les deux premiers tomes sans interruption. Sans doute ai-je trop attendu pour m'attaquer au tome 3 ou peut-être aurais-je dû relire les précédents, car j'ai perdu l'intérêt exalté que j'avais éprouvé en lisant le tome 1 et le tome 2. Comme une redescente brutale et aigre après un trip génialissime. « Tu as encore écouté France Culture ? Arrête. On te l'a déjà dit. Ça se mélange hyper mal avec la cocaïne. » (p. 22) Et je pense m'éloigner pendant un temps des écrits de Virginie Despentes : je préfère la noirceur de Joyce Carol Oates.
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Dernière ligne droite avec Subutex et sa bande... Vengeances, découverte des convergences, de leurs effets si particuliers... entre secte et religion, le groupe erre de squate en squate... subutex ne voulant pas admettre son statut de gourou, de prophète ou à minima de chef...
J'ai été un peu déçu de ce dernier tome et le coté religion, secte de ce groupe m'a un peu gonflé, à force... on y retrouve malgré tout la patte de Virginie Despentes et les portraits qu'elle décrit avec une vérité, une finesse de trait d'une précision chirurgicale...
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Deux années se sont écoulées lorsque l'on retrouve Vernon bien campé en gourou DJ bobo pour dévergondés de la vie.
Sa communauté gravite et grandie dans l'organisation de « convergences », sorte de transes musicales exempt de consommation stupéfiante dans les campagnes françaises. Et oui on quitte Paris et ce n'est pas un mal à mon sens.
La troupe Vernonex évolue avec des personnages qui disparaissent où s'éloignent laissant des problématiques et conflits dans cette camaraderie fraternelle qui montre certaines limites existentielles.
D'autant que la Vendetta de Dopalet, un nouveau riche imbu de lui-même, semble inévitable suite à une humiliation vengeresse subie dans le deuxième opus.
Beaucoup de strates sociétales sont présentes dans la rencontre des différents personnages imaginés par Despentes, en écho également avec l'actualité des attentats de novembre 2015. Et encore de nouveaux personnages…
Le tout nous amenant fébrilement vers une conclusion pas facile à anticiper et rapidement ficelée à mon sens, un peu rapide peut-être mais « en même temps », c'était suffisant dans mon souvenir de lecture…
(Un petit clin d'oeil à Miossec jamais pour me déplaire.)
Il y a un goût récurrent de trop dans cette histoire, bien qu'il ne semble pas y avoir de surplus pour conduire le lecteur vers la conclusion du récit. Récit dont la construction parait s'être faite de manière très empirique
Je ne connaissais pas Virginie Despentes, du moins sont écritures de la pensée et j'attendrais un certain temps avant de m'y frotter à nouveau.
Cette photographie sociale, bravo pour ça néanmoins, dérange sans en comprendre toutes les raisons et c'est peut-être là l'effet recherché.
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Ainsi s'achève la trilogie Vernon Subutex...
Une saga riche en émotions. Des émotions plutôt violentes et globalement pas très agréables.
Virginie Despentes fait preuve ici d'un réel talent pour dépeindre des personnages hauts en couleurs et la vision d'une société où la solidarité côtoie nombre de sentiments beaucoup moins nobles.
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Contente de retrouver la team de Vernon Subutex, même si j'ai préféré les deux premiers tomes au troisième.

Les dialogues sont toujours aussi savoureux et percutants.

J'ai trouvé ce tome beaucoup plus sombre que les précédents. J'avoue avoir été très décontenancée par la fin du roman, assez tragique et amère.

Cette trilogie a été une très belle découverte pour moi.
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Difficile de tenir une telle trilogie sur la longueur et ce troisième opus est celui qui m'inspire le moins.
Il me semble chercher son chemin littéraire et V Despentes semble avoir du mal à clore ces trois années de vie commune avec ses personnages.
La bande originale reste elle implacable comme la vie qui plombe tous les personnages du livre.
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La trilogie subutex est terminée. La fin m'a plu. Ce troisième volume aussi était plus intéressant à lire, le style plus fluide et moins sombre. Contrairement à tout ce que j'ai pu entendre, il ne s'agit pas d'un roman dit "sulfureux" de mon point de vue. Cyril Collard ou Lautreamont rentrent plus dans cette catégorie, car rien n'avait été calculé dans ce sens justement. Mais tout est subjectif. Pour moi, pas une lecture qui m'a transcendé.
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La saga se termine sur un goût de soufflé au fromage raté... le premier tome avait fière allure dans son style et par son angle délicieusement décalé. Les deux suivants se sont complètement dégonflés, le soufflé Subutex est à plat...totalement retombé.


Devenu gourou solaire dans le 2, Subutex se retrouve propulsé dj de soirées où drogue et addictions s'oublient à la seule écoute de la playlist du maestro. Une vengeance saignante et amorale, une tournée surprenante, un héritage radioactif, une tuerie... L'histoire essaie quelques rebondissements forts, mais on n'y croit que trop peu...
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Alors qu'il y avait de l'espoir et de la lumière dans le deuxième tome, ce troisième et dernier volet de la série intervient au lendemain des attentats de 2015 et nous replonge dans une sombreur qui est malheureusement une nouvelle fois d'actualité, ces derniers jours en France.

J'ai trouvé que le "gros événement" des derniers chapitres manquait de cohérence avec le reste de l'oeuvre mais surtout, de réalisme, ce qui détonne avec le style de l'auteure qui nous invite habituellement à visiter les pensées de chacun de ses personnages, avec un narrateur différent à chaque chapitre. J'attendais donc beaucoup plus de détails sur cet événement tragique, et c'est selon moi très regrettable de l'avoir totalement survolé ainsi ! Les toutes dernières pages sont, quant à elles, un peu (beaucoup) WTF ...

C'est une lecture qui m'a plu dans son grand ensemble mais qui ne me marquera pas. La série Vernon Subutex m'a tout du moins permis de découvrir l'univers particulier de Despentes et sa plume si singulière.
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