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Citations sur L'Amérique derrière moi (11)

J’avais parfois envie de tout lui dire, de faire, comme on dit, éclater la vérité – j’aimais bien l’idée que le réel explose – mais rien ne sortait de ma bouche, sinon les phrases banales d’un lycéen qu’on forçait à mentir.
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Ma mère aimait le luxe, répétait qu’elle méritait un homme plus fortuné que lui. Leur rapport à l’argent était puéril, délétère. Ils aimaient plaire, ils voulaient posséder. Ils s’accusaient de s’être dupés l’un l’autre en se mariant – et d’être injustement privés du faste que leur immodestie leur faisait à tous deux miroiter.
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Ma mère m’avait appris à parler pour rien, à parler dans le vide, à parler pour deux ou pour trois. Trop parler est une autre forme de défense. Comme écrire ou chanter. Une voix parallèle.
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Je ne comprenais pas pourquoi l’amour était toujours calculé à l’aune de la passion, comme si seule la violence pouvait le rattacher à la vie, au vivant. L’amour raisonnable était rarement admis ; on ne parlait jamais de sa profondeur, toujours de son intensité, préférant celui qui attise à celui qui apaise.
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La vie était simple. La mort aussi. Il suffisait de prévoir. Mon père était assureur : il prévoyait.
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Le problème de l’armée française fut sans doute qu’elle n’était pas assez américaine. Manque d’ambition, de panache.
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Mes parents s’aimaient infiniment – et infiniment mal. Mon frère et moi les aimions dans leur folie, malgré la brutalité de cette relation dont nous devinions qu’elle était l’expression gauchie de sentiments plus raffinés.
À l’intérieur de la maison, mon père était une sorte de paratonnerre consentant. Il recevait devant nous des coups de poing qu’il ne cherchait même plus à parer. Nous ignorions pourquoi ils se disputaient, cela partait parfois d’un simple désaccord sur la chaîne de télévision à regarder, mais l’affrontement prenait régulièrement des proportions délirantes.
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Elle était persuadée qu’on ne percevait rien. Elle mentait mal et nous sous-estimait. La vigilance est une qualité précoce, comme la morale, dont les parois s’effritent souvent avec l’âge.
Ces infidélités devinrent une habitude mutuelle, faussement consentie, une compétition, deux doubles vies dans lesquelles nous circulions, mon frère et moi, en suivant avec amabilité le sens du courant. Ce vaudeville ne nous effrayait pas. Nous pensions qu’il en allait ainsi de tous les couples. C’était la joie et la confusion. C’était l’enfance.
 
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La première fois que ma mère me demanda de mentir, j’avais huit ans. Le couple qu’elle formait avec mon père n’était plus qu’un leurre qu’ils agitaient ponctuellement devant leurs amis quand leur épanouissement se jouait dans les marges de façon plus ou moins clandestine. Notre père s’était épris de sa secrétaire, une jeune Sicilienne à chapeau de feutre qui venait parfois nous chercher à la sortie de l’école, avec un rire enfantin qui convenait à notre âge. Ma mère s’était vengée en sortant avec plusieurs hommes, des amants qui nous rejoignaient, l’été, en vacances.
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En ancien français, « aronde » signifie hirondelle ; l’héroïsme envolé, la paix revenue. Mon père avait onze ans. On dit que c’est le mauvais âge pour perdre un proche, même si le bon âge n’existe pas.
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