Citations sur Les Colombes du Roi-Soleil, tome 11 : Jeanne, parfume.. (7)
Ce soir-là, je quittai encore les établissements Matte fort tard. Jacques proposa de me raccompagner, mais espérant que Guilhem m'ait attendue, je déclinai son invitation.
-Vous avez un promis ? s'informa-t-il.
Je me troublai. Il me coûtait d'avouer mes sentiments au moment où la brouille s'était installée entre Guilhem et moi, aussi je bredouillai :
-Heu ... non, un ami... un ami très cher.
Il était là, effectivement, face au magasin, tapi dans l'ombre d'une porte cochère. Il fit un pas, attendit sans doute que Jacques sortît sur mes talons, puis ne le voyant pas, il s'avança vers moi et me demanda timidement :
-Tu es seule ?
Afin de dédramatiser la situation, je me retournai comme si je cherchais celui qui m'accompagnait et je répondis :
-Oui, comme tu le vois.
-Tu t'es disputée avec Jacques ?
-Point du tout.
-Il est pris par ses occupations ?
-Point du tout.
-Il t'a renvoyée ?
-Tu n'y es point.
Il me prit la main.
-Écoute, Jeanne, je ne sais pas ce qui se passe, mais je voulais te dire que ... que j'avais des sentiments pour toi et que ... et qu'il m'est insupportable de voir que Jacques te fait la cour ... Mais, si tu le préfères à moi, je m'en irai ...
Je souris. Que cette déclaration était douce à entendre !
-Tu te moques de moi ! s'insurgea-t-il.
-Non point. C'est de connaître enfin tes sentiments pour moi qui me rend joyeuse.
-Parce que toi aussi ... tu ... tu m'aimes ... un peu ?
Afin de la faire languir, je jouai les coquettes.
-Un peu.
-Et Jacques ?
-Jacques est mon frère.
-Ton frère ?
-Oui.
-Votre jouvencelle s'enfuit ! ironisa Georges.
-Qu'elle aille au diable ! C'est pour toi que je suis allée la quérir à Saint-Cyr et maintenant...
-J'avoue que je m'en serais contenté si mon projet de mariage avec Mlle de Boisrobert n'avait pas abouti.
-Ah, tu me mets dans une bien pénible situation !
La curiosité m'avait retenue un instant derrière la porte et j'avais ouï la fin de leur conversation.
Je ne retins plus mes larmes et elles inondèrent mes joues alors que je gravissais les degrés conduisant à ma chambre.
Qu'allais-je donc devenir dans cette maison où je n'étais plus la bienvenue ?
Il était hors de propos que je reste dans cette maison qui n'était plus la mienne, hors de propos que j'épouse cet homme qui n'était même pas mon oncle.
Les lieux que quelques instants plus tôt je chérissais me faisaient horreur. J'avais l'impression abominable de me réveiller d'un beau rêve pour être plongée dans un cauchemar. Je devais en sortir et la seule issue était la fuite.
Demain, je partirai.
L'odeur de la joie de lire vous comblera
Maintenant, vous allez entrez dans un lieu secret, l'endroit où je compose. Jusqu'à ce jour d'hui, je suis le seul à y travailler. C'est là que j'élabore mes différents parfums, crèmes... Rien de ce qui se fait ici ne doit être connu. La concurrence est rude.
Je m'appelle Jeanne de Montesquiou .C'est le nm que je portée lorsque j’étais dans la maison royale d'éducation de Saint Cyr. Ce n'est pas le mien .
Mais je ne vais pas commencer l'histoire de ma vie par la fin. J'ai déjà eue tant de mal à me retrouver dans l'imbroglio que l'on avait soigneusement tissé autour de moi! Il m'a souvent semblé que l'on avait voulu me perdre, certaines personnes pour me sauver d'autres pour me nuire ... Lorsque je suis arrivée à St Cyr, j’étais une fillette de sept ans déjà fort perturbée par le décès de ses parents. Mon père, mousquetaire, était mort au service du roi, l'année de mes 3 ans .
Je m'appelle Jeanne de Montesquiou .C'est le nom que je portais lorsque j’étais dans la maison royale d'éducation de Saint-Cyr. Ce n'est pas le mien .
Mais je ne vais pas commencer l'histoire de ma vie par la fin.
J'ai déjà eue tant de mal à me retrouver dans l'imbroglio que l'on avait soigneusement tissé autour de moi! Il m'a souvent semblé que l'on avait voulu me perdre, certaines personnes pour me sauver, d'autres pour me nuire ...
Lorsque je suis arrivée à Saint-Cyr, j’étais une fillette de sept ans déjà fort perturbée par le décès de ses parents. Mon père, mousquetaire,était mort au service du roi l'année de mes 3 ans .