Les Colombes du Roi-Soleil, Tome 13 : Gabrielle, demoiselle d'honneur

J'ai poursuivi ma découverte d'une de mes séries préférées avec ces deux opus lors du Weekly Book Color Challenge. Je les ai mis ensemble pour une raison simple : j'ai trouvé qu'ils se complètent. J'ai passé un bon moment avec ces deux lectures, même si j'ai une préférence pour l'histoire de Gabrielle.

J'ai sentie que nous avions devant nous une autre génération de colombes, l'auteure nous présente deux jeunes filles très différentes par rapport à toutes celles rencontrées jusqu'alors. Victoire et Gabrielle subissent les nouvelles réglementations en vigueur à Saint-Cyr, elles s'étiolent. Leurs deux amies Rose-Blanche et Euphémie auraient mérités d'avoir leurs destins connus, parce que le dernier tome ne revient pas sur elles. J'aurais aimé savoir ce qui leur arrive.

Victoire et Gabrielle voient leurs destins se croiser et se ressembler sur biens des points. Pourtant, elles vont devoir suivre leurs voies et vivre leurs propres aventures. J'ai pris plaisir à les découvrir, à les voir grandir et gagner en indépendance, en force d'esprit. Elles se révèlent passionnantes chacune à leur manière. Comme à son habitude, l'auteure sait mêler fiction et histoire, en nous proposant un vocabulaire précis et fouillé, afin de s'immerger totalement dans le siècle de Louis XIV. de plus, elle sait être simple et fluide pour que l'aspect pédagogique passe habilement.

Il faut dire que ces deux tomes sont étonnants. Jusqu'ici, L Histoire est une toile de fond dans laquelle Anne-Marie Desplat-Duc extirpe les fils nécessaires pour tisser le destin d'une colombe. Ces tomes sont différents. C'est l'Histoire qui donne le pas, Gabrielle et Victoire assistent à des événements majeurs, elles vivent des instants historiques. de ce fait, j'ai apprécié les rythmes construit par l'auteure ; pour le tome sur Victoire, nous avons son point de vue et celui de Marie-Adélaïde, la princesse de Savoie. Alors que pour le tome sur Gabrielle, nous la suivons elle et son frère, Gilles. C'était très intéressant d'avoir ces points de vue.

Victoire est la petite soeur d'Isabeau (Le rêve d'Isabeau, tome 5) et l'on ressent son attachement à sa soeur, à sa cause : celle d'aider les pauvres. Toutefois, on ressent son envie de voir la Cour, d'assister aux fêtes, de voir ce monde. Victoire sort de Saint-Cyr pour entrer au service de Marie-Adélaïde de Savoie qui épouse l'un des petits-fils de Louis XIV, le duc de Bourgogne. La princesse se révèle pétillante, divertissante et pleine de vie. J'ai eu du mal avec les deux filles, elles sont sympathiques à suivre, mais Marie-Adélaïde est parfois trop insouciante, naïve et emportée. Victoire m'a semblé très effacée devant le caractère très solaire de la princesse, elle lui passait tous ses caprices. C'est une tome que j'ai adoré suivre pour toutes les tractations politiques notamment sur le mariage ou encore toutes ces réflexions sur la médisance sévissant à la cour. Victoire comme Marie-Adélaïde vont souffrir des messes basses et de l'intolérance.

Quant à Gabrielle, elle est détestée par son père à cause des rumeurs courant sur la relation extra-conjugal de sa mère. Gabrielle et Gilles grandissent dans la pauvreté, avec une mère mélancolique et un père sévère. Ils veulent grandir ensemble et ils vont subir plusieurs revers. Gilles entre dans une école pour devenir page, il y rencontrera le frère du Duc de Bourgogne, Philippe d'Anjou. Gabrielle, entrera à Saint-Cyr avant d'attérir auprès de Marie-Louise, la soeur de Marie-Adélaïde de Savoie. Vous comprenez maintenant pourquoi les deux tomes se répondent et se complètent ? Il faut véritablement les lire ensemble pour s'en rendre compte et apprécier toutes ces notes historiques passionnantes de mon point de vue. Même si je peux comprendre que cela pourra en décevoir plus d'un.

L'intrigue de ce treizième opus est très intéressante. On y évoque la politique de la France et de l'Espagne, le fait que Philippe d'Anjou va devenir roi d'Espagne sans y être préparé. le métier de roi, quitter son pays natal, sa famille, être jugé pour être un étranger... c'est tout ce que va vivre Philippe, Marie-Louise ainsi que nos deux héros Gilles et Gabrielle. J'ai été enchantée par L Histoire, par les thèmes abordés, par la personnalité de Gabrielle, humble, téméraire et si amicale, spontanée. Marie-Louise est formidable, j'étais très touchée par cette personnalité forte et sensible.

En conclusion, j'ai passé un très bon moment avec ces deux romans. Ils sont différents des autres tomes, ils sont plus ancrés dans L Histoire et proposent des choses plus pointus sur ce plan. de ce fait, Gabrielle et Victoire paraissent prendre moins d'importance, comme leurs vies affectives et familiales. Néanmoins, nous avons deux très belles histoires politiques et amicales, elles offrent un bon voyage au coeur de Versailles, de l'Espagne et de la Savoie. Les personnages sont intéressants, la plume d'Anne-Marie Desplat-Duc est merveilleuse, précise, immersive et fluide. Ce ne sont pas mes tomes préférés de la sage, mais ils furent très intéressants à découvrir.
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Si j'avais dévoré sans modération tous les autres tomes de la série, j'avoue que j'avais rechigné à commencer les tomes dédiés à Victoire et Gabrielle. Sans doute parce qu'elles font partie d'une autre génération de Colombes, évoluant dans une autre époque de Saint-Cyr où les règles étaient plus strictes et plus puritaines. Autant, Victoire avait réussi à me charmer, même si son histoire était bien moins palpitante que celles de ses aînées... Autant Gabrielle n'a pas réussi.

Pourtant, le roman avait tout pour me plaire: un roman chorale, qui alterne entre la vie de Gabrielle de Mormand, demoiselle originaire du Languedoc et pensionnaire à la Maison Royale de Saint-Louis; et celle de Gilles de Mormand, son frère aîné, élève à l'école des pages de Versailles. Deux points de vue sur la vie non loin de la cour, l'un offert par un homme, l'autre par une femme. Pas besoin d'être historien pour savoir à quel point le genre primait à l'époque et jouait sur la destinée. Un roman également avec une héroïne toute nouvelle, inédite, à peine esquissée dans le premier tome de la série. Un roman tissé sur fond de contexte historique épineux, avec ses guerres et ses alliances matrimoniales. Il y avait tout pour me plaire, mais finalement, ce tome reste pour moi le moins bon de toute la saga.

Si j'ai aimé suivre Gilles, j'ai vraiment eu du mal à prendre Gabrielle en amitié. Pour moi, elle manque de cette saveur qui fait d'ordinaire les héroïnes de cette saga. Même la timide Hortense m'a plus marquée et émue que Gabrielle. Je ne lui ai rien trouvé d'intéressant, hormis un franc-parler par trop rare. C'est simple: sur 80% du roman, Gabrielle se plaint. de sa condition chez ses parents, à Saint-Cyr, auprès de la reine d'Espagne, de l'absence de son frère puis de son promis (un peu sorti de nulle part d'ailleurs)... Quand on a connu les Colombes fortes et combatives de tomes précédents (l'une allant jusqu'au Siam, l'autre combattant sur les remparts de St-Malo, l'autre fuyant avec son aimé...), on a du mal à apprécier l'enfant gâtée qu'est Gabrielle. Et quel dommage de n'en avoir rien fait! Aucun talent particulier, aucune aspiration, sinon être libre (mais attendre que l'on la délivre).

Le roman, niveau scénario, n'est pas vraiment fourni: peu de rebondissements, peu d'aventure, il est pour moi le plus pauvre en terme d'écriture. Les parties avec Gilles n'apportent pas de surprises particulières, car son entrée au service de Philippe est plus ou moins attendue dès lors que ce dernier lui témoigne de l'amitié. Celles avec Gabrielle, encore moins. D'autant que le titre "spoil" pas mal la destinée de cette colombe. de fait, on s'attend à tout instant à la voir devenir demoiselle d'honneur (c'était le même problème avec Jeanne, quoique Jeanne vivait plus de rebondissements); et la façon dont elle le devient est... ennuyeuse. Crédible mais ennuyeuse.

En revanche, on sent que l'auteure maîtrise cette période historique, car tout, jusqu'aux vêtements, est documenté. Mais le roman historique ne peut être bon si la partie "roman" est aussi peu développée.

Bref, un tome que j'aurai lu parce qu'il était le dernier de la collection que je n'avais pas et qui m'a laissée sur ma faim.

Un nouveau volet de cette très bonne série qui peut être lu séparément.

Gabrielle et son frère, Gilles de Mormand, n'ont pas de biens qui puissent leur permettre d'espérer une vie auprès du Roi Soleil. Pourtant, l'intercession d'une amie de leur mère leur ouvre les portes de la Cour.

Gilles est nommé page du roi, grade qui peut l'amener à faire fortune s'il arrive à s'attacher à un grand du royaume. Pour Gabrielle il ne reste en principe que le choix entre un vieux mari ou une entrée au couvent.

Mais les étoiles la protège et l'envoient à Saint-Cyr. Mais elle s'y étiole peu à peu... Quel va être son devenir ?

Ces deux destins croisés nous offrent l'occasion de nous intéresser à la condition difficile de ces nobles désargentés de province mais aussi à la vie des rois et aux méandres compliqués des réseaux familiaux, d'amitiés et politiques.

Ce double panorama nous entraîne de Versailles à Madrid et nous offre de suivre avec une grande exactitude historique le formidable destin de Philippe V.

Une série bien écrite et toujours très riche en information sur l'époque de Louis XIV.

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Là,non.Non.Non.C'était le tome de trop.A ceci près que j'ai mis une étoile en plus parce que Gabrielle quitte Saint Cyr le moment venu,ce qui donne en fait une touche de crédibilité à ce roman.Ce roman que je trouve vraiment d'une paresse et d'une mollesse,on a envie de le secouer.Il y avait certes un mystère autour de Gabrielle qu'il n'y avait pas autour de victoire,mais il est balayé rapidement alors que le roman avait été très long à se mettre en place.Toute la magie avait disparu,on avait affaire à un roman historique.Il peut s'avérer utile pour préparer un exposé,à condition de supporter cette histoire banale.
On ne parle que très peu de Saint Cyr,c'était prétexte à une histoire qui ne sauve rien,mais qui m'a intéressée quand même.En effet,on en apprend sur la cour d'Espagne et cela m'intéressée,Mais vraiment,c'était un univers que j'avais envie de creuser.Mais voilà,ils se casent juste pour se caser alors qu'avant les amoureux des colombes étaient des pilliers centraux du roman.
En fait,j'aurais adoré qu'à la place de celui-là on ait fait un tome sur Marianne,qui avait à ce qu'il paraît l'art et la manière de raconter des histoires,on aurait pu faire Marianne femme de lettres ou quelque chose comme ça,en plus on parlerait un peu de ces colombes qu'on connaît mal.

Les colombes du roi soleil ont bercé ma sixième, je les aie tous dévorés dès leurs sorties. Elles m'ont fait rêvées et voyager dans un univers que je ne connaissais alors pas mais qui est devenue un de mes préférés.