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Critique de marina53


Sothik Hok naît en 1967 dans une famille heureuse. Son père, autoritaire et actif, est employé dans l'industrie du tabac tandis que sa mère, plus douce et paisible, se consacre à sa petite famille. Dans ce village de la région de Kompong Cham, la plupart des habitants sont paysans, que ce soit la culture du riz, du soja, de l'arachide ou de la canne à sucre. Propriétaire de quelques terres et de deux maisons, la famille Hok, comparée à d'autres, est fortunée. Pourtant âgé de trois ans, Sothik ne va pas à l'école, comme le font sa soeur et son frère aînés, partis étudier à Phnom Penh. En effet, le pays est en guerre, l'école n'est que ruines, la terre ravagée par les bombes que larguent les Américains. Une guerre qui n'est pas la leur mais celle des Américains et des Vietnamiens. Les communistes cambodgiens, les Khmers rouges promettent la fin de ces combats. Ces révolutionnaires que l'on surnomme "l'armée de la forêt" descendent vers la capitale et s'en emparent avant d'occuper tous les villages. Ce sera le début d'une dictature qui durera une dizaine d'années...

Marie Desplechin, lors d'un voyage au Cambodge en 2014, fait la connaissance de Sothik Hok, alors responsable cambodgien de l'association Sipar qui aide au développement de la lecture dans le pays. À la fin de son séjour, l'auteure lui propose d'écrire l'histoire de son enfance. C'est ainsi qu'est né Sothik... Dans ce roman poignant et saisissant, ce dernier nous raconte les quelques années durant lesquelles les Khmers rouges s'emparèrent du pays et imposèrent une terrible dictature à partir de 1975. En quatre ans, le Cambodge perdit plus de 2 millions de personnes, dont 9 enseignants sur 10. Une tragédie que Sothik Hok vécut au plus près. Séparé de sa famille, se nourrissant de maigres denrées, travaillant sous la force, se débrouillant tant bien que mal pour survivre, témoin des exécutions, des destructions de livre et de l'abolition de l'argent et de la propriété privée. Ce court roman, destiné à la jeunesse, trouvera un bien large public tant il est nécessaire de ne pas oublier ce que vécurent les Cambodgiens et ce pays qui, aujourd'hui, panse encore ses plaies. En se confiant à Marie Desplechin, Sothik Hok nous livre un témoignage bouleversant de ses yeux d'enfant qui n'ont jamais pu effacer ces années terribles et cette enfance volée. Tian agrémente ici et là quelques croquis habiles et bienvenus.

Merci Cécile pour le prêt...
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