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EAN : 9782072710056
192 pages
Gallimard (04/05/2017)
3.18/5   11 notes
Résumé :
Dans un château désert, un vieux téléphone continue de sonner. Caché au fond de l’océan, un sous-marin nucléaire attend l’ordre suprême. Tous deux sont liés à Herbert de Lesmures, un haut conseiller de l’Élysée retrouvé mort à Paris. Carole-Anne, sa fille cadette, ne croit pas au suicide et encourage un jeune journaliste à mener l’enquête. Par amour pour elle, mais aussi parce qu’il est fasciné par Lesmures et le «téléphone immobile», il fera bien plus : il écrira c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
En Russie, au coeur d'une Cité de la Jeunesse désormais désertée, un homme continue d'entretenir l'installation radio du centre scientifique qu'elle abritait à l'insu de ses occupants, fermé suite à un incident nucléaire qui coûta la vie à tous les chercheurs alors présents. Une fois par semaine, il est chargé de relever le message codé qu'il y reçoit, qu'il téléphone ensuite en France, sur un numéro où l'on ne décroche plus depuis longtemps.

Le téléphone en bakélite destinataire de ces appels, et dont la sonnerie, avec le temps, a fini par provoquer une certaine forme de terreur, trône au sein du domaine provincial des de Lesmures. le maître des lieux, Herbert de Lesmures, l'avait réservé à son usage exclusif. Il n'y répondra plus : ce secrétaire d'état, confident du président de la République dans les années 80, s'est suicidé en 1994.

Le narrateur, jeune journaliste accessoirement amoureux de la fille du défunt, est chargé par cette dernière d'enquêter sur cette mort qu'elle juge suspecte.

Les facettes les plus intimes de l'homme d'état se dévoilant peu à peu, nous pénétrons les risques et les enjeux du programme nucléaire développé pendant la guerre froide -la France stagnant alors face à l'énergie et à l'avidité des deux puissances que représentent l'U.R.S.S. et les Etats-Unis-, dont il fut l'un des principaux acteurs.

Pour Herbert, pourtant programmé par son éducation et son milieu à exercer dans plus hautes sphères, donc à ne pas "s'accoquiner avec son être intérieur", et à travers lui, avec la réalité du monde, cette mission en vient à acquérir une dimension douloureusement existentielle. le moment où l'homme détient l'arme pouvant anéantir sa propre espèce sonne le glas des idéologies, et laisse la place à une réflexion métaphysique sur la survie. Les motivations politiques présidant à la possession de la bombe -chantage paradoxalement garant de la paix-, semblent dérisoires lorsqu'on prend profondément, intimement conscience d'avoir créé un monstre que l'on ne maîtrise pas vraiment, au nom duquel on inflige à l'environnement d'irréversibles dégâts, en même temps que l'on bafoue le droit des minorités avec lesquelles on partage la planète.

"Le rayon bleu" est un curieux roman, dont la structure un peu morcelée semble tendre vers un objectif unique, vers une seule pensée que l'auteur souhaite exprimer, celle de la dualité entre les impératifs politiques, les ambitions sociétales que s'impose l'homme, et sa capacité à les dépasser pour envisager le monde à l'aune d'une vision philosophique de la condition humaine, dont Herbert de Lesmures est ici le symbole.

Et cela fonctionne, Slobodan Despot vous imprégnant presque mine de rien, par le truchement de son intrigue lorgnant vers plusieurs genres sans jamais s'y enfermer -roman d'espionnage, portrait d'un héros de l'ombre...-, d'un bouleversant plaidoyer pour un retour à une forme de sagesse humaniste...
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Le roman commence dans une ville de l'est qui a été détruite lors d'expériences nucléaires secrètes. Un homme est toujours chargé plusieurs années après d'entretenir le lieu et de transmettre des données par téléphone à un interlocuteur inconnu. Dans le même temps en France un chef de cabinet est retrouvé mort dans son bureau, un suicide auquel sa fille ne croit pas. Elle charge un ami d'université de mener l'enquête. le roman est bien mené, l'enquête mystérieuse mais pas incroyable, on pourrait penser que l'auteur s'est inspiré d'un fait divers qui s'est déroulé pendant la présidence de François Mitterrand. Dès lors la question se pose faux suicide, vrai assassinat ou inversement. Slobodan Despot fait le tableau d'un monde basé sur l'équilibre de la terreur nucléaire dans lequel un petit nombre d'"éveillés" veillent en coulisse pour que les forces soient réellement égales sans se soucier d'être pris pour des traîtres. Mais est-on si loin de la réalité ? Si c'est le cas, la disparition de ces hommes fait froid dans le dos.
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Un haut fonctionnaire du ministère de la défense se suicide de deux balles, n'est ce pas un peu louche ? C'est du moins se que pense sa fille qui est bien déterminée à découvrir la vérité à l'aide d'un ancien collègue d'université. Parallèlement à cela, quelque part en Russie un homme continue d'assurer la maintenance d'un système de communication obsolète ayant subit un accident nucléaire il y à plusieurs années. 
Après un premier roman, "le miel" qui démontrais déjà une grande maîtrise de la langue et un style fleurie sobrement poétique, Slobodan Despot récidive, toujours avec les mêmes qualités d'écritures, mais cette fois dans un polar. N'étant pas un grand amateur de polar, je ne peux pas faire de comparaison avec les experts du genre que je ne n'ais pas lu, mais le tout semble cohérent, et on échappe surtout à la vulgarité faussement subversive inhérente à bon nombres de productions contemporaines. Non, ici nous somme entre gens de bonne compagnie, dans une ambiance assez vielle France, entre parties de chasses et intérieur cosy digne d'une brocante. On voyage aussi, autant spatialement que temporellement. A la fin, on reste un peu sur sa faim, mais n'est ce pas là une des caractéristiques d'un bon polar ?
 
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Le sujet du roman est d'une grande importance, loin de la littérature nombriliste et des sujets biographiques reflétant un certain épuisement de la matière romanesque contemporaine. Slobodan Despot nous parle de la menace atomique, menace que nous avons oubliée depuis la guerre froide alors que rien n'empêche actuellement le président américain d'appuyer sur le bouton sans en référer au Congrès, par exemple. Sans compter la Corée du Nord ou le Pakistan. Nous dansons avec insouciance au-dessus d'une menace plus grave encore qu'il y a cinquante ans maintenant que de plus en plus de dictateurs possèdent l'arme nucléaire.

Le roman commence par un très beau chapitre : Kouzmine part un matin à moto et rejoint la « Cité de la jeunesse Patrice Lumumba », un camp de jeunesse abandonné. Visite de routine.
suite
Lien : http://nicole-giroud.fr/rayo..
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Sujet qui semblait intéressant, bon début mais perte d'intérêt sur le milieu du roman et la fin.
L'intrigue n'est pas bien menée à mon goût.
Dommage...
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Ce qu'il ne remarquait peut-être pas, se disait Lesmures, c'était que les Américains, à la différence des Français, se souciaient bien peu d'être battus en débat. Seul le fait comptait à leurs yeux.
Pour le reste, il ne lui semblait voir, derrière les suits et les tuxedos, dans les parties de rigueur, que des prédicateurs et des trappeurs hâtivement rhabillés. Leur réalisme brutal en affaires le heurtait, leur absence d'empathie le révoltait.
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Le monde est comme un chat perché au sommet d'un arbre. Il est monté trop haut et tremble de peur. Si tu tends ton bras pour l'aider, il risque de ne pas comprendre et de tomber de sa branche.
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Je crains les Grecs, même lorsqu'ils font des cadeaux.
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