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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Pierre Desproges, c'est d'abord de l'humour ; mais aussi une solide maîtrise de la langue française et de l'effet comique. La quintessence de son art c'est sûr scène qu'on l'apprécie, ou dans ses interventions « télévisuelles », mais nul ne peu contester que son premier et dernier, roman (dommage…) ne manque pas de sel.
« Des femmes qui tombent », paru en 1985, c'est l'histoire d'un paisible petit village de campagne, Cérillac, dans lequel des femmes meurent les unes après les autres sans raison apparente…
On retrouve, dans ce petit roman, tout ce qui a fait Desproges : humour noir, féroce même … porté par la finesse de son expression. Pierre Desproges nous transporte à Cérillac ; et plus encore : dans son univers burlesque et désabusé.


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Petit roman très drôle si peu que vous soyez réceptif à l'humour noir de Pierro. Comme d'habitude, il manie la langue française avec brio, mais sans renouveler son style...

Sinon je suis dégouté, j'ai paumé mon bouquin, en sortant les poubelles hier matin, sans faire gaffe j'ai du le jeter : "mais quel con, que c'est pas possible !"

Par conséquent je n'ai pas pu aller jusqu'à la fin, donc je demande à une âme charitable féminine de Babelio de me raconter comment cette histoire se termine. Je me suis arrêté à la page 100, il me restait donc une cinquantaine de pages...

Tiens j'ai une idée qui déchire sa petite maman, oh que oui ça déchire... pas si con que ça finalement :

Faisons un "STRIP racontage de fin" : pour ça mon âme charitable féminine devra être un peu cochonne, c'est mieux, elle devra se munir d'une Web cam, s'habiller d'un petit ensemble sexy, et me raconter cette histoire avec un regard lubrique en se dévêtissent langoureusement...

je sens que ça va être chouette

A tout de suite mi Amor...
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Je ne savais pas que Pierre Desproges avait écrit un roman.
S'agit-il ici réellement d'un roman ou d'une longue chronique ? Peu importe, le plaisir de lecture est bien là. Quel style !
L'histoire commence comme un thriller ( en quinze jours trois femmes sont retrouvées assassinées. L'hécatombe continue et s'accélère même) ; rapidement le lecteur comprend que l'essentiel n'est pas là (la pseudo enquête qui suit) mais qu'il s'agit bien la d'une évocation (caustique, c'est Desproges tout de même qui écrit) de la condition humaine. le pseudo polar tourne donc au pseudo livre de science fiction tout en restant un vrai régal…
J'ai beaucoup ri et souri (et je pense avoir raté des jeux de mots …)
Un concentré de talent en 134 pages

Vivent les ficusiens ! Et vive Limoges !
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J'ignorais que Desproges eut écrit un roman ... mais je suis certain qu'il aurait goûté cet usage de l'imparfait du subjonctif !

Une série inexpliquées de meurtres mytérieux plonge un petit village du Limousin dans la terreur.
Bien entendu, la trame policière de ce court roman n'est qu'un prétexte à des jeux de mots hilarants et des petites phrases assassines.
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Relecture de cette oeuvre lue en 1985 lors de sa sortie. Je ne me souvenais plus de l'intrigue teintée de fantastique délirant mais encore assez des personnages. On se souvient de ce médecin alcoolique, ce journaliste à la ADG d'époque, cet esprit de la France de droite d'époque, avec cet enfant malformé et handicapé mental, ces "femmes qui tombent" mais qui ont le désir à fleur de peau, ce village franchouillard avec son curé qui fantasme sur la femme du docteur, son bistro qui s'appelle Marcel, son boucher champion des platitudes, ces allusions sexuelles dans les mots utilisés et non pour parler de la chose elle-même, ce style travaillé à la fois d'un souffle, d'un zeugma bien senti, d'un certain lyrisme où l'on , sent néanmoins le sourire en coin de l'auteur qui se moque de lui-même, tout ce roman qui se lit d'une traite est un excellent divertissement et redonne le moral tout en redonnant du carburant à notre cynisme qui aurait pu s'endormir.
Bien sûr tout cela a un peu vieilli, on ne pourrait écrire ce genre de roman dans notre pays envahi de bien-pensance qui a tué toute ironie, tout cynisme y compris envers soi-même. Restent malgré tout un style réjouissant (un peu comme dans Achille Talon que je relis régulièrement), de la drôlerie, une certaine finesse et de la poésie qui dépassent souvent les meilleurs San-Antonio (qui ont bien vieilli aussi!). On sent que Pierre s'est donné du mal (si je n'écris pas ça, il pourrait m'en vouloir, je sais qu'il a dit que les comiques travaillent d'arrache-pied dans je ne sais plus quelle "chronique de la haine ordinaire.")
En revanche, l'ayant prêté à un jeune homme, les référents comiques ont disparu et je préfère Pierre Desproges dans la chronique justement et le texte court et concentré.
Il reste néanmoins un maître que l'on cite encore à tout va, quelqu'un qui nous a construits.
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En ces temps moroses et tristes, voici une lecture qui se déguste comme une friandise et qui fait beaucoup de bien.

Il s'agit de l'unique roman écrit par Pierre Desproges, il y a 35 ans.
Et pourtant, ce roman n'a pas pris une ride et résonne même particulièrement en cette période parfois absurde et surréaliste que nous traversons à l'heure actuelle avec la crise du Covid.

En effet, dans ce court récit, Pierre Desproges nous présente une petite ville française plongée subitement dans la panique car les femmes commencent à y mourir brutalement et en nombre.
Assassinat ou suicide?
Ce serait trop simple et banal.
Avec Pierre Desproges, c'est bien entendu plus loufoque.
Et cela va impliquer des extraterrestres, des moustiques, une lutte pour le contrôle de l'accès au caoutchouc.

C'est drôle, écrit avec talent, grinçant, totalement dingue, surprenant et tellement pertinent pour notamment pointer les petits travers et absurdités de notre société.
Ainsi, comment ne pas applaudir lorsque l'auteur écrit:
"Ainsi vont les hommes; et pour peu que son gosse se coince l'auriculaire dans le pédalier de son tricycle, le plus fervent partisan de l'aide au tiers monde oubliera de partir soigner les plus affamés pour filer toutes affaires cessantes à la pharmacie du coin, en vertu d'une loi sacrée de l'espèce qui veut que la sauvegarde d'un petit doigt gras familier relègue aux calendes celle de mille ventres creux plus lointain."

Et ce n'est qu'un exemple parmi des dizaines de réflexion de ce calibre.

Bref, une fantaisie salutaire et qui fait beaucoup de bien!
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Si Desproges est l'humoriste un peu méchant au phrasé complexe, cité à tort et à travers pour une seule saillie, souvent hors contexte, généralement définitive, “on peut rire de tout, pas avec tout le monde”, on le connaît moins comme romancier.

Culte ou ringard, grossier ou érudit, littéraire ou pompeux, misanthrope ou philanthrope (si tant est que n'aimer personne en particulier revient de facto à aimer tout le monde en général, et vice-versa) un peu tout en même temps et rien à la fois, sans doute plus encore mais moins que demain cela va de soi, merci bien, un café et l'addition svp.

On pourrait débattre longtemps de l'humoriste à papa des années Giscardiennes, puis Mittérandiennes, de son héritage putatif dont nombre se réclament de manière putassière, sans jamais faire le tour du sujet ou nous mettre d'accord. La grandeur des uns s'arrêtant là où commencent les opinions des autres, certainement, à une époque ou les opinions valent Vérité (avec majuscule de série) je ne vous fais pas dire…

Pour vous faire votre avis, vous avez Youtube, ou Points, pour payer le loisir et les mots sur papier, ce qui est quand même vachement moins chiant à surligner. Après, libre à vous d'aller chercher des crosses à un mort savoir s'il eût pu s'avérer compatible avec notre époque, lui qui avait déjà la sienne en horreur.

Le roman, donc :

Un goût du bon mot, du jeu de mot, de l'astuce, de la musicalité des phrases et des vocables accolés à foison, tout ça au service d'un art consommé de la captation des laideurs humaines profondes qui débordent de la représentation permanente que l'on nomme vie sociale… Une très longue chronique inspirée, mais longue, aux effets prévisibles pour qui connaît l'artiste. Un sens global de l'absurde ravissant relevé d'une incursion dans le fantastique (ou la SF ?) ayant pour but le seule qui vaille aux yeux de l'auteur : l'anéantissement de l'espèce humaine, à commencer par le Limousin.

Cocasse. Dispensable, mais gouleyant.
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L'ambiance extérieure est un peu morose en ce moment. Une pause lecture un peu drôle s'impose. C'est alors que le plus grand des hasards m'a fait poser les yeux sur une couverture verte. le nom de l'auteur me surprend. Je ne savais pas que Pierre Desproges avait écrit des livres. Pardon, il n'a pas écrit des livres. Il a écrit un seul et unique roman en 1985, avant qu'on lui diagnostique son cancer. Alors rien d'étonnant à ce que l'histoire soit complètement capilotractée. Des femmes qui tombent comme des mouches à cause d'anophèles femelles, il fallait y penser. L'humoriste montre encore son amour des femmes à travers les morts d'Adeline Serpillon, la mercière, Monique Poinsard, la secrétaire de mairies…. Et puis, c'est elle, LA FEMME qui sera à l'origine de la destruction du monde. Et oui, un monde sans homme est gérable avec quelques éprouvettes. Mais un monde sans femme est impossible. 

Les hommes ne sont pas tellement mieux au final. Il y a le médecin alcoolique, les politiques menteurs, un boucher qui apprécie trop les poncifs, un journaliste orgueilleux, un curé libidineux… Parfois, la description peut pencher vers le pléonasme. Il n'avait pas son pareil pour décrire son prochain qu'il aimait dans toute son imperfection.

Je me demandais pourquoi avoir choisi la couleur verte pour la couverture puis très vite j'ai compris. J'ai été surprise de découvrir la présence d'un extraterrestre. Tout est montré sur la couverture. Des femmes de jambes en l'air pour illustrer le titre et un discret moustique. Mais dans la couverture intérieure, très jolie, un fond rouge avec que des moustiques. le message était là, ça va saigner grave. Puis le médecin alcoolique a vu les traces de piqure ainsi que quelques insectes volants non identifiés. Etrange pour la saison et pour le Limousin. Personne ne veut écouter ces théories.

L'idée est originale dans la loufoquerie toutefois je reste un peu sur ma faim. Même si c'est assez subtile la fin qui a été choisi. Tout s'impose en première partie pour aller un peu trop vite et dans tous les sens dans la seconde partie. Mais ce qui est très appréciable est l'écriture. Les jeux de mots, les doubles sens, néologismes… rappellent le talent de l'humoriste. J'ai rigolé bien des fois de ce qu'il a osé écrire. Parfois, le récit devient secondaire devant un bon mot. le politiquement très incorrect s'applique aussi ici. Lire ce roman, c'est plongé dans une vraie bulle où les mots vont prendre des sens pour rire noir (et bleu, blanc rouge) et déranger.

J'ai adoré ce court roman qui m'a fait rire et qui m'a rappelé l'importance des mots. Cette solide maîtrise de la langue française, de l'histoire avec un sacré esprit tordu ne peut qu'embarquer le lecteur vers un ailleurs qu'il n'a jamais connu. Il ne Desproges pas à la règle. « Les femmes qui tombent » est une expérience de lecture qui ne pourra pas vous laisser indemne. Bzzzz…
Lien : https://22h05ruedesdames.wor..
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Un petit polar humoristique de Pierre Desproges. Assez amusant, et agréable à lire ...
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L'histoire raconte la mort inexplicable et apparemment inéluctable de la population féminine – « cette écrasante majorité des mortels qu'on n'assassine pratiquement pas » – dans le village de Cérillac. Un médecin alcoolique, un boucher expert en dictons et lieux communs éternellement rabâchés, une journaliste amoureux des mots, un enfant débile (dans tous les sens du terme). Des morts variées : éventration, pendaison, empoisonnement, défenestration, etc. Aucun suspect, aucun mobile, aucun lien si ce n'est celui de sexe.

Je me suis régalée de l'écriture de Desproges, j'ai bu les épithètes à grandes goulées. Un plaisir de la langue, un jeu perpétuel avec les mots. Que ce soit les descriptions des personnages ou la narration des péripéties de ce pitoyable médecin aux veines saturées d'alcool, le tout est truculent et vraiment réjouissant aussi sombre et macabre soit-il. Il cisèle ses phrases, utilise toujours le terme approprié, soigne ses tournures et ne laisse pas une imprécision langagière gâcher une description. Il donne au texte tout entier une dynamique musicale, tantôt poétique, tantôt humoristique, tantôt mélancolique. L'humour est cynique, voire féroce. On se moque de tout le monde – des vivants comme des morts – et surtout de ceux qui ne savent pas rire d'eux-mêmes.

Pour ce qui est de l'histoire en elle-même… le début tient la route, la situation est intrigante, le décor se plante petit à petit, le village se concrétise, les personnages sont mis en position, fresque bigarrée d'habitudes et de caractères. Jacques Rouchon est particulièrement intéressant ; désespéré, généreux, alcoolique, parfois violent, on sent un caractère qui a été forgé par les épreuves de la vie et son enfant malade et une existence peu à peu poussée à bout. Ce personnage constitue, avec divers autres éléments, un tableau un peu désespéré de la société et de la nature humaine.
Mais après, je ne veux pas dévoiler la fin à un futur lecteur, mais la deuxième moitié part un peu en sucette. A mon goût en tout cas. J'ai eu une vision d'un Desproges englué dans une histoire qu'il ne savait comment conclure et j'ai été déçue de cette conclusion. Je pressens que je vais oublier la fin de cette histoire assez rapidement ; lorsque j'en parlerai, je me rappellerai simplement qu'elle m'a laissé un petit goût de désappointement, mais je me souviendrai également de cette jubilation verbale.

Un livre à lire avant tout pour sa forme plutôt que pour son fond. Une histoire qui laisse à désirer, mais un plaisir de lecture grâce à une écriture drolatique et joueuse. Un texte pour l'amour de la langue écrit par un véritable écrivain.
Lien : http://oursebibliophile.word..
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