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Critique de tamara29


Mon billet sera court, je dirais même concis et impératif : « Lisons Desproges en attendant la mort, on sera bien plus heureux ».
J'aurais pu m'étendre et argumenter par moult argumentations et raisonnements des plus habiles, élancés pour ne pas dire fins et indiscutables contre lesquels on n'aurait rien à redire, sinon opiner du chef (quelqu'un –si vous suivez bien, cela ne vous sera pas difficile de savoir qui est le coupable- aurait pu ajouter : ''...si vous en avez un sous la main, de chef'' ou, à défaut, utilisez un capitaine de frégate, un responsable de comm' ou le chien de la banquette arrière, ça fera aussi bien l'affaire) parce que j'aime bien parler avec les gens surtout quand j'ai raison et que ça fait pas un pli.
Mais bon, en notre ère de doutes où on a tant à faire et où on est tous pressés par les obligations (mes 6 paquets de pâtes à aller acheter étant l'exemple le plus concret. « Encore des nouilles », aurait lancé Monsieur Cyclopède, même s'il ne parlait pas des miennes), à quoi bon perdre son temps à disserter, je vous le demande (je ne vous pose pas la question, c'est purement rhétorique, puisque le dessert est tout trouvé : le lapin au chocolat dégoté chez ma boulangère qui d'habitude masque son boute-en-train par son côté pince-sans-rire, professionnalisme oblige. Mais ces derniers temps, j'avoue, pour être tout à fait honnête, que je ne peux pas le prouver, n'ayant aperçu que ses yeux noirs - le reste étant caché par son masque).
Bien judicieusement, j'aurais pu m'appuyer sur les innombrables études scientifiques et savantes démontrant « La nécessaire musculation des zygomatiques dans le quotidien de tout à chacun à une époque où il est important de se faire du bien » (ma boulangère était fière de faire partie des premiers patients testeurs mais, finalement, elle a été vite exclue parce qu'elle mangeait trop de chocolat et de choux à la crème et que cela allait biaiser les résultats).
Même Cioran et Schopenhauer -qui, certes, ne sont pas les derniers à se gondoler, à Venise ou à Francfort- ont rédigé d'admirables essais sur les écrits de Desproges, prouvant et validant presqu'aussi bien que moi que la lecture de Monsieur Desproges est salvatrice et des plus obligatoires.
Une récente recherche d'éminents experts aurait mis en évidence que la joie de vivre des finlandais (rappelons que la Finlande est le pays où on est le plus heureux, pour la 3ème année consécutive) serait notamment expliquée par leur lecture de sieur Desproges, tous les soirs, au coin du feu.
A ce propos, j'ai lu dans un magazine féminin que, dans un sondage paru cette année, ces mêmes finlandais auraient placé Desproges dans le Top 10 des meilleurs anxiolytiques naturels, détrônant notamment la luminothérapie.
Certains ont réfuté ces résultats (mais je les soupçonne de manquer d'humour) en arguant l'impossibilité du bénéfice parce que, soit disant, l'humour de Pierre était grinçant. Mais, et ce n'est pas ma boulangère qui me contredira, vaut mieux un humour qui grince un peu qu'un humour mort et enterré.
Alors moi, je dis que si tout ça ne suffit pas à étayer ce précepte qui n'est plus à démontrer, je ne sais plus quoi dire (enfin si, j'ai toujours des choses à raconter mais, j'ai bien d'autres choses à faire que de perdre mon temps à expliquer à des gens qui n'ont même pas lu Alain, Bergson, Formiggini ou Bouddha…).
Pour conclure, en un mot ''commençant'' ou pour finir, si on préfère, pour faire taire tous les rabat-joie, il suffit simplement de faire un test (et je ne parle pas du test Covid, faudrait quand même qu'il y en ait au moins un qui suive) : à savoir mettre un livre de Pierre Desproges dans les mains d'un malheureux tristounet qui douterait encore (ou lui faire regarder un de ses spectacles ou lui faire écouter une des chroniques-. Toutes les méthodes sont bonnes à prendre) et voir ce qui se passe.
On évitera toutefois de lui faire écouter ses « excuses au pangolin » datant du 19 Mars 1986, parce que là, je pense qu'il faut attendre quelques mois ou années encore pour en retirer toute la quintessence drôlerie. Pour le moment, le malheureux pourrait en lâcher qu'un rire jaune, franchement pas gai.
« On peut rire de tout mais pas avec tout le monde » était la conclusion de la thèse de philosophie du docteur ès lettres et satires Desproges, souvent consultée, jamais égalée. En matière de pangolin, je me permettrais, humblement, d'ajouter avant de retourner à mes nouilles : « Mais il faut savoir attendre un peu qu'on digère ».
Je disais donc qu'il suffit de lire Pierre pour stopper toute mousse et débat inutile, pour ne pas dire stérile (je n'ai pas encore lu de traité sur l'adéquation entre une petite mousse et les oeuvres de Desproges, mais j'aurais tendance à penser qu'il n'y a aucune contre-indication à cela et que, sans me tromper, ça ne doit être pas si mal comme mélange). Lors du test - qu'il serait préférable de mener sur plusieurs tristounets pour valider les résultats à l'unanimité-, les éclats de rire qui fuseront dans les chaumières seront la démonstration la plus manifeste de l'immédiateté des bienfaits sur l'humeur et la preuve -s'il en est encore besoin- pour les derniers des sceptiques, malotrus et indécrottables incrédules de ce que je m'évertue à prouver en toute objectivité depuis la première ligne : lisons Desproges et vivons heureux en attendant la mort.
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