Le bal des frelons

Dessaint Pascal – "Le bal des frelons" – Payot-Rivages/noir, 2014 (ISBN non mentionné) – cop. 2010 pour la première édition.

De cet auteur, j'ai précédemment lu : "Cruelles natures" (cf recension), "Le chemin s'arrêtera là" (cf recension), "Un homme doit mourir" (cf recension). L'auteur a du métier, il maîtrise bien cette intrigue entrelaçant plusieurs voix, restituant ainsi le point de vue de chacun des personnages.

Malheureusement, ce roman révèle plusieurs défauts, à commencer par une certaine surabondance de thématiques (les abeilles, la démence, les fredaines extraconjugales, la cupidité, la vengeance des ex-taulards, les animaux philosophes, etc) qui, de ce fait, ne sont qu'effleurées, et ce – deuxième défaut majeur – à grand renfort de clichés, de personnages caricaturaux, de postures stéréotypées.
Troisième défaut majeur : l'auteur cède à la mode du moment en accumulant les scènes les plus crues voire ignobles de violences ou de sexe, complaisamment décrites, selon des archétypes dorénavant (trop) répandus dans le monde littéraire.

Bien entendu, comme le rappelle la quatrième de couverture, l'auteur démontre que même, et surtout, dans les petits villages (de l'Ariège), les habitants sont "carrément toxiques".
C'est là la vision traditionnelle de ces auteurs – fort nombreux dans la France franchouillarde "très engagés à gauche" voire écolo – qui veulent à tout prix démontrer que les ruraux ne sont que des arriérés primitifs et attardés...

Notons au passage que les portraits féminins sont particulièrement féroces, ce qui va sans doute attirer à cet auteur les foudres de la partie bien-pensante des féministes (affaire à suivre).

Au final, un roman décevant : l'auteur dispose indéniablement d'un talent d'écriture, qu'il mobilise de façon hélas fort nauséabonde dans ce récit.

Des histoires qui s'entrecroisent et se rejoignent, à la manière des abeilles dans une ruche. Approche intéressante de l'apiculture, un peu lent, un roman du terroir assez sanglant.