Ecrit au moment du débat sur l'identité nationale, sous la présidence
Sarkozy, ce livre de Detienne reste d'actualité. Lu au moment de sa sortie, je l'avais relu en 2015, et je tiens à présenter la critique que j'en avais fais sur mon blog au moment de cette relecture. En 2018, dans le contexte de la loi asile et migration, l'analyse d'un anthropologue est toujours intéressante et utile.
Le grand anthropologue qu'est
Marcel Detienne nous met en garde contre certains préjugés. Par exemple, il explique que l'étranger est le voisin, celui que l'on trouve différent, cet "autre"... C'est presque une banalité. le marseillais a un accent pour les parisiens et les parisiens ont un accent pour les marseillais. Bref, il y a "eux" et "nous". Là encore, c'est pour illustrer l'exemple car je ne suis ni parisien, ni marseillais. Toujours est-il que faire cette différenciation est déjà un signe de mise à distance de l'autre, bien souvent inconscient. L'étranger est "celui venu d'ailleurs" lorsqu'il arrive dans un endroit. Or, cet endroit lui est aussi étranger. Finalement, chacun est l'étranger de quelqu'un.
À partir de là qu'est-ce que l'identité nationale ? La nation c'est l'union de culture, de langue, l'appartenance à un territoire. de même, la notion de frontière joue un rôle important dans l'idée d'identité. Il n'est pas très étonnant que les Identitaires aient voulu bloquer une frontière il y a peu. C'est symbolique.
L'identité d'un individu existe : c'est ce qu'il est en tant que personne différente des autres. C'est sa différence qui fait son identité car il est reconnu comme tel. J'ai un nom, un prénom, une date de naissance... Seulement voilà, comment peut-on ramener l'identité de chacun, la diversité d'une population a un concept appelé "nation", censé rassembler tous les Français autours de valeurs communes ?
Pour conclure, Detienne essaie de nous faire percevoir les liens qui existent entre la nation et l'identité, les dangers d'une telle dénomination...