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« Une vie »… tel aurait pu intituler son livre Conrad Detrez… Mais c'était déjà pris par Maupassant depuis 1883 ; alors…
Alors, « L'herbe à brûler », un « roman » très largement autobiographique ou l'on constate la construction d'un homme depuis son enfance au séminaire pour le retrouver en Belgique et à Paris, où il assistera au événements de mai, après être passé par le Brésil …

Un parcours initiatique qui verra l'auteur avancer au milieu de renoncements et de découvertes ; notamment celle de son homosexualité.

Voilà un livre qui m'a été offert à Noël 1978 et qui me laisse en mémoire une lecture pénible et un mot fin difficile à atteindre ; si ce ne sont les passages au Brésil : engagement politique, arrestation , emprisonnement…
Pour le reste, je n'ai pas trop marché dans cette « biographie hallucinée », telle que la définit l'éditeur en quatrième de couverture… Bof…

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Conrad Detrez décrit une Eglise catholique romaine complètement sclérosée à travers l'histoire d'un homme qui de pensionnat catholique en petit puis grand séminaire décide de vouer sa vie à Dieu. Il vit durement la guerre scolaire tandis que son Eglise se perd en querelles sans intérêt. Après avoir quitté les Ordres, le narrateurs part pour le Brésil où il fait l'expérience de la politique, de la misère et de l'homosexualité.
De retour en Belgique, il assiste aux événements de Mai 68, à Louvain il est confronté aux déchirements d'un pays.Ce roman , très émouvant, volontiers lyrique, fait partie d'un ensemble d'oeuvres autobiographiques laissé par Detrez. Il raconte aussi la fin d'une certaine culture catholique belge francophone, attachée à l'unité du pays, au Roi, à la tradition.
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Roman autobiographique. Conrad Detrez décrit son enfance, ses études au petit puis au grand séminaire au moment de la "guerre" des écoles en Belgique (écoles libres ou catholiques contre écoles de l'état) et du Walen Buiten qui a amené l'université catholique de Louvain à se scinder en deux, la KUL flamande à Leuven, l'UCL à Louvain-la-Neuve... C'est à cette époque qu'il fait la connaissance et se lie d'amitié avec un séminariste brésilien. Il apprend le portugais, quitte la Belgique et gagne le Brésil comme missionnaire laïque. Là, il apprend la misère, la politique, la sexualité et l'homosexualité, avant de revenir en Europe, en France d'abord, puis en Belgique.

"Du village au séminaire, du séminaire au Brésil et du Brésil au village, un jeune homme qui ressemble à l'auteur se cherche sans se trouver. S'il rencontre bien des raisons de vivre, elles sont toutes provisoires : Dieu, la révolution, le sexe... Inscrit dans une période historique précise, « L'herbe à brûler » retrace en Belgique la guerre scolaire puis la chasse aux francophones à Louvain pour se terminer, ou presque, par les émeutes de mai 68 à Paris. Dans sa lecture, Jean-Marie Klinkenberg rapproche ce texte autobiographique du roman de formation, notant qu'il s'en éloigne sur un point : Loin de parcourir un itinéraire qu'il s'est tracé, le héros subit le destin autant qu'il le provoque. Vingt-cinq ans après sa publication (et le prix Renaudot), le livre de Conrad Detrez méritait bien de renaître : il est aussi puissant qu'au premier jour. (P.My) Journal le Soir. Belgique
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Je l'ai lu alors que j'étais adolescente. Cela fait donc longtemps et pourtant je me souviens non pas tant des détails de l'histoire mais du ton et du style de l'auteur. A l'époque je n'avais pas encore vraiment voyagé et pourtant j'ai vraiment ressenti la touffeur du Brésil. Je me souviens aussi du léger étourdissement que j'éprouvais à la lecture de ses amours brûlantes, d'autant plus que l'auteur se trouvait en permanence en situation d'enfreindre les multiples interdits posés par la pesanteur de son éducation catholique. En bref ce livre fut une sorte d'expérience initiatique pour moi. Dommage que cet auteur singulier soit parti si tôt...
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Troisième volet d'une « autobiographie hallucinée » (je n'ai pas lu les deux premiers titres, Ludo et Plumes de coq, faisant souvent les choses dans le désordre), L'herbe à brûler se concentre sur la sortie de l'adolescence du narrateur.

S'il ne fait nul doute que Conrad Detrez raconte une part importante de sa vie dans ce roman, lauréat du Prix Renaudot 1978, il s'agit cependant bel et bien d'un roman, qui s'assume comme tel. Et l'auteur de jeter le flou sur les frontières, poreuses, qui séparent la fiction de la réalité, distillant les indices pour rattacher son roman à son histoire : le prénom du narrateur, Conrad, est dévoilé de manière biaisée, sous une forme latinisée ; une note de bas de page, glissée l'air de rien à la fin du roman vient poser sur le récit un cachet d'authenticité... tout est mis en oeuvre pour qu'on se sente face à un récit autobiographique pur et simple, et ce malgré le fait que ses premières phrases évoquent la mort du narrateur.

« Quand mon âme a quitté mon corps elle a d'abord volé vers le fuschia sur la sellette près du lit. de nombreuses plantes décoraient ma chambre. Ma mère en raffolait. »

À partir de là, le narrateur revient sur les événements qui l'ont poussé à quitter son village natal, puis son pays, avant d'y revenir, brisé, pour y mourir.

De l'entrée de Conrad au Séminaire à son engagement politique en Amérique du Sud, le passage à l'âge adulte du narrateur se fait sous le signe de la révolution. Tensions religieuses entre laïques et catholiques, querelle linguistique entre Flamands et Wallons à Louvain, révolte marxiste au Brésil ou estudiantine à Paris, les esprits s'échauffent et les pavés volent autour de Conrad, comme pour souligner les tiraillements d'un narrateur en pleine crise identitaire.

Dans une langue riche où l'on sent poindre une ironie acerbe, Conrad Detrez enchaîne les longues énumérations pour rendre compte du chaos qui règne à la fois sur les mondes extérieur et intérieur du jeune homme, faisant cohabiter au sein de ce roman de formation la grande Histoire du monde et la destinée particulière d'un homme.

J'ai tantôt été embarqué fiévreusement par ce roman, tantôt laissé sur le côté. Par moments, ces impressions de désordre généralisé m'ont emporté au coeur mêmes des événements, j'ai vibré pour les très fortes affections amicales et amoureuses de Conrad. À d'autres, ils m'ont laissé de marbre et je n'ai pu faire autrement que de les lire sans les vivre. Mais cette impression pourrait en réalité être due, au moins en partie, aux très nombreuses erreurs glissées çà et là dans l'édition de 2003 que j'avais entre les mains. Dans le dernier tiers du livre, je ne comptais plus les lettres manquantes et autre coquilles qui, par leur fréquence de plus en plus rapprochée, m'ont fait sortir à de multiples reprises du récit. Si une réédition dans le nouveau catalogue d'Espace Nord est prévue, un gros travail de correction s'imposera.
Lien : https://8tiret3.blogspot.com..
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Tragiquement interrompue par une mort prématurée (du SIDA en 1985), l'oeuvre de Conrad Detrez apparaît d'ores et déjà comme l'une des plus originales que la Belgique ait produite. Organisée essentiellement autour de trois pôles, la religion, la politique et la sexualité, sa sincérité ne laisse aucun doute. Comme Eekhoud, Detrez n'a fait que transposer dans ses romans ses préoccupations personnelles. «Dérangeante» pour certains, cette oeuvre n'a pas encore acquis l'audience qu'elle mérite ; nul doute pourtant qu'elle ne grandisse avec le temps et ne s'impose aux chercheurs à venir, tant par son riche domaine thématique que par sa vision très personnelle.
Lien : http://www.servicedulivre.be..
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C'est l'autobiographie de l'auteur, depuis son enfance, ses études à Louvain, le séminaire, jusqu'à son retour en Belgique, à 28 ans, en passant par sa participation à la guérilla en Amérique du Sud, son séjour à Paris en mai 68.
Les états d'âme du jeune séminariste ne doivent pas intéresser grand monde. Ni savoir comment il a perdu la foi en Dieu pour croire en la « Révolution ». Car si Detrez écrit bien, son style pudique mais très froid n'entre pas dans les détails, et ne parvient jamais à attirer la moindre sympathie pour ce personnage, intellectuel cynique qui se décrit sans complaisance en prenant beaucoup de distance envers lui-même.
Prix Renaudot 1978.
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