Et dire que plusieurs personnes – de sexe masculin, je précise - , m'avaient parlé de ce roman, des étoiles dans les yeux. « Ah,
Victoria Bauer ! »
Euh...je ne comprends vraiment pas l'engouement provoqué par cette histoire de jeune homme dont la photo est la passion, amoureux d'une star du journal télévisé et voulant à tout prix la rencontrer pour la photographier. Celle-ci lui donne quelques épreuves à accomplir, quelques photos de femmes à faire et il aura donc sa récompense. Mais au bout du compte, une surprise l'attendra.
A première vue, cela ne me déplait pas, j'ai l'impression de me retrouver devant la carte du Tendre.
La poésie est là, elle affleure à chaque phrase :
« Victoria lève les yeux sur Lionel, le regard lumineux gris, alors les rivières dans Lionel se redressent et viennent jusqu'aux yeux. Coule un contingent de lumière, la marée monte et six larmes sur le visage de Lionel définissent la ligne du piège pour les étincelles ».
Bon. le problème, c'est que ces phrases sont presque toutes essentiellement poétiques et cela m'ennuie. Trop de poésie, trop de fantaisie. Et pourtant, j'aime la poésie. Mais quand elle rend l'histoire confuse alors qu'il s'agit d'un roman, je cale, je bute, je renâcle.
Voici un autre extrait, mais celui-là est l'exemple type qui m'exaspère :
« Les baleines plongent sous l'Arctique pour, des Aléoutiennes, rejoindre l'Atlantique au plus court. Elles chantent Mozambique ! Arizona !
Toutes les rivières cicatrisent la Terre, elles roulent dans le rideau, avec ses rivières, les tigres, l'Argentine et l'Oural, et le Zambèze qui trébuche. Retire-toi. Voici l'équipe nationale du Brésil.
Les femmes, vêtues de manteaux russes, disent que Judas fut jaune ».
Trop d'idolâtrie de la Femme, aussi. Et pourtant, je suis une femme. Oui,
Xavier Deutsch parle des femmes comme des êtres à respecter, il faut leur dire qu'elles sont belles, mais sans arrière-pensée, juste pour leur procurer un instant d'éclat dans leur journée. Oui, les femmes sont au plus près des choses vraies, à tel point que les hommes en ont été jaloux dès la nuit des temps. Oui, oui, oui.
Mais, comment dire...Je le savais déjà, ça ! J'ai l'impression que les hommes qui ont lu «
Victoria Bauer ! » ont découvert le Graal. Peut-être ce livre est-il destiné aux hommes ? Ou aux femmes qui ne savent pas encore ce qu'elles sont vraiment ?
Bref, «
Victoria Bauer ! » ne m'a pas convaincue. Et pourtant, son auteur est belge, et les quelques romans que j'ai lus de lui m'ont plu («
Onze », «
Tombé du camion », «
Les garçons »).
Alors je laisse ce roman à ceux qui ignorent encore ce qu'est la Femme ou aux éternels romantiques.
Existent-ils encore ?