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EAN : 9782359628777
292 pages
Ex Aequo (18/11/2016)
4.5/5   4 notes
Résumé :
L’auteur nous emmène dans une Venise où tout est possible, même l’impensable…
Jacques Cazeneuve, un jeune et brillant scientifique disparait de son laboratoire de haute sécurité pendant une gigantesque panne d’électricité qui affecte le quart du pays.
Que s’est-il passé cette nuit là ? Pour le découvrir, Sébastien Salen, son adjoint, ira jusqu’à Venise. Une enquêtrice, Marie Bertot, l’observe d’abord, puis l’assiste ; car les travaux du professeur Caze... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Je ne le dirai jamais assez, mais quand elle ne me met pas une branlée au Scrabble, ma grand'mère est formidable.

Alors, oui, elle préfère Zaz à Brassens et n'hésite pas à me dire que Cavanna, franchement, ça ne casse pas trois pattes à un canard, mais elle sait aussi être vachement sympa.

Tu me demandes des arguments ? Arrête de sauter sur ta chaise, je vais t'en donner.

Quand je me suis fracturé le poignet en tombant d'une échelle, ma grand'mère était bien emmerdée parce que par sa faute, je ne pouvais plus gratouiller la guitare.

(Les mauvaises langues comme mon frère te diront que c'est tant mieux. Mais mon frère a 11 ans, donc ça ne compte pas.)

Bonne-Maman, elle, a voulu se faire pardonner de cette chute et des innombrables humiliations causées par ses mots compte-triple en m'offrant un livre sorti de sa bibliothèque.

Quand je l'ai vue arriver avec le bouquin en question, j'ai pris peur. La dernière fois que j'ai écouté ses conseils, c'était pour m'infliger Quai de la Rapée de l'ami Michel, mais ça j'en ai déjà parlé pas plus tard qu'hier.

- Tiens, me dit-elle en me tendant le livre. Lis-le, tu devrais aimer.

Abrutie par la morphine parce que bon dieu que ça fait mal une fracture du poignet, je l'envoie bouler.
- Ecoute, en ce moment mon niveau intellectuel est trop faible pour se concentrer sur autre chose qu'un mauvais film policier des années 90. Donc, pas de pavé, s'il te plaît.
- Promis, celui-là, il va te plaire.

Elle insiste, me fait ses yeux d'épagneul, donc je craque. C'est fourbe, une petite vieille.

Bon, alors, que dire de ce bouquin si exceptionnel ?

Eh bien, déjà, parlons de cette couverture.

Couverture qui, de prime abord, ne m'inspire pas confiance. Je ne décrirai pas plus que ça, parce qu'on verra que je n'en suis pas fan, alors que toi tu vas adorer, et tu vas trouver mon ton condescendant. Donc, en fait, je ne parlerai pas de la couverture.

Le titre, ensuite. le Paradoxe de Casanova. Deux interprétations.

1) Un essai d'un psychanalyste de renom sur un mal-être causé par cette propension qu'ont certains individus à séduire et tringler comme des Cosaques, et qui finalement tombent amoureux comme tombent les pommes en novembre, alors que ce n'est pas censé être dans le contrat. le deal étant que tu contes fleurette et tu t'enfuis au petit matin sans dire au revoir et pas tomber amoureux, comme fait Monsieur Kerdoncuff mon voisin de 88 ans fraîchement veuf qui se console vite. Donc l'auteur pourrait nous expliquer plus en détail comment ce Paradoxe peut nuire à celui qui le subit, jusqu'à le pousser au suicide.
2) Sinon c'est un livre de cul. Avec plein de scènes où l'on explique en détail les tribulations sexuelles du personnage.

La première option ne m'enchantant guère – les psychanalystes que j'ai déjà pu rencontrer ressemblaient beaucoup à Dominique Besnehard dans Podium -, j'ai pensé à la deuxième solution. Alors j'ai regardé successivement ma grand'mère et la tête de l'auteur – mais je vais y revenir – et je me suis dit que ce ne devait pas être le genre de la maison d'écrire, lire, et/ou prêter à sa progéniture des bouquins pareils, si le héros est un Monsieur Kerdoncuff en puissance.

(Surtout qu'en petit, sur la couverture, il est écrit « thriller »… Ma perspicacité commence à se faire la malle, c'est inquiétant.)

Ne reste plus que l'auteur. Auteur dont le nom me disait vaguement quelque chose, mais c'est parce que le voisin de mon père s'appelle aussi Devaux. C'est une espèce de pisse-froid fétichiste des trous dans les murs à la perceuse, le dimanche à 9h. Ou alors c'est qu'il découpe sa femme.

Et puis j'ai regardé la frimousse de l'auteur, et mon coeur a bondi dans ma poitrine :

Daniel Devaux, il a une moustache.

Eh ouais. Maintenant que tu as lu quelques-unes de mes critiques, tu connais mon engouement pour la bacchante. Et lui, il ne fait pas dans la dentelle.

Elle est fine, et relevée, sa moustache. Pas une moustache de 8m² comme Maurice Leblanc – qui est excellente dans sa catégorie, certes –, mais plutôt type fantassin de 1914.

Voilà qui donne envie de commencer ce livre.

Le récit, alors. Parce qu'il n'y a pas que la tête de l'auteur qui fait un bon livre. D'autant que si ma critique se résumait à un éloge au système pileux de l'ami Daniel, ça ne ferait pas sérieux.

Donc, le récit.

Ça se passe à Venise, que Daniel semble aimer autant que j'aime le fromage de chèvre. Un soir, un scientifique jeune, dynamique, et assez intelligent – que j'imaginais un peu comme Clark Gable jeune, mais c'est parce que j'aime beaucoup Clark Gable –, un scientifique, dis-je, nommé Jacques Cazeneuve, mais j'aurais préféré qu'il s'appelle Bernard, disparaît tandis qu'une panne de courant exceptionnelle paralyse une bonne partie du pays.

- Ils n'avaient qu'à payer leur facture chez EDF, ces Ritals, me dis-tu.

Alors, déjà, tu vas me parler autrement, hein. Et puis, ensuite, il est fort peu probable que le quart de l'Italie s'amuse à frauder les compagnies d'électricité locales. Donc c'est qu'il y a un mystère. D'autant que juste avant de disparaître, Jacques/Bernard Cazeneuve a fait des adieux insistants à son équipe. Mystère, mystère.
Petite précision des familles, Cazeneuve bosse sur des dossiers secret défense, donc s'il disparaît, ça devient une affaire d'Etat.
Ouais, rien que ça.

Donc il y a du mystère, dans la jolie ville de Venise où je ne suis jamais allée mais ça ne me tente pas, il y a trop de touristes et je n'aime pas les gens.

Une bonne recette pour faire un bon polar, voilà qui pourrait être intéressant.

La suite, je ne te la dis pas, parce que ça te passerait l'envie de le lire. Ce qui serait dommage, parce que c'est un bon bouquin.

- Mais alors, pourquoi est-ce si bien ?

Eh bien, non content d'arborer une jolie moustache, Daniel a aussi une très bonne plume. Son style est fluide, son histoire bien ficelée, et j'ai appris pas mal de trucs sur Venise.

Un peu de SF, aussi, pourtant ce n'est pas mon genre, un peu de policier, et un peu d'Histoire.

En bref, une lecture plaisante, ça faisait longtemps, qui me donnerait presque envie d'aller visiter Venise.

Quant aux quelques longueurs présentes dans le livre, on le pardonnera aisément.

Sur ces paroles inhabituellement bienveillantes de ma part, je m'en vais composer une chanson à la gloire des moustaches de Daniel et pleurer la mort de Raoul Cauvin.

La bonne journée.
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Venise, l'envoûtante

Le carnaval de Venise démarrait quand j'ai découvert le livre de Daniel Devaux « Le Paradoxe de Casanova ». Sur la quatrième de couverture, on apprend que l'auteur, déraisonnablement fasciné par Venise, « vit entre mer et campagne dans le pays De Caux. » Qu'un Normand bon teint voue ainsi une passion un peu folle à la cité des Doges n'a pu qu'aiguiser ma curiosité.
De plus, en littérature, avec Paris – n'y voyez aucune marque de chauvinisme de ma part –, j'ai toujours trouvé que Venise détenait une force d'évocation incomparable. Il ne m'en fallait pas plus pour me plonger avec avidité dans ce « thriller », qui mêle plusieurs registres : polar fantastique, roman historique et récit d'anticipation…
L'histoire :
Le scientifique Jacques Cazeneuve dirige une équipe restreinte de chercheurs, qui tiennent leur patron en si haute estime qu'ils ont fini par le considérer comme un ami très cher. Chacun s'apprécie et connaît les rêves et les petits secrets des autres. Mais, il y a loin entre les discussions à bâtons rompus entre potes où on refait volontiers le monde tel qu'on le rêve et un éventuel passage à l'acte. Et pourtant… Un beau jour, Jacques Cazeneuve qui, de longue date, est justement fasciné tant par Venise que par la notion du Temps et son mystère, décide de tester sur lui une invention encore au stade expérimental. Le téméraire passera ainsi « de l'autre côté du miroir ». C'est alors le début d'une aventure dans la fameuse cité des Eaux, cela au siècle des Lumières. En jonglant avec habileté sur les plans spatio-temporels, le récit nous ramène par intermittence et sans heurts à l'époque actuelle, où la disparition du savant va entraîner bien des remous.
Mon avis :
Il n'y a guère qu'à la mi-février qu'émergent des brumes du Grand Canal d'intrigantes silhouettes baroques vêtues de redingote de brocart d’où s’échappent des dentelles de leur chemise à jabot. C'est le temps du carnaval, de son faste, de son raffinement d'un autre âge et de tout ce que l'imaginaire peut élaborer. Ce fut donc un plaisir sans égal que de faire coïncider période hivernale et lecture. En effet, lire a toujours signifié pour moi voyager sans le poids des valises et autres menus inconvénients des déplacements longue distance, comme les déconvenues liées aux grèves ou tout bonnement une grosse fatigue induite par un bouleversement de ses habitudes… Je sais donc gré à l'auteur de m'avoir épargné la fastidieuse préparation d'un trajet et l’étude de guides touristiques, car, d'une plume alerte et érudite, sans jamais être lassante, il m'a menée dans le dédale des canaux et des calli (vocable vénitien que je traduirais par ruelles) de la Sérénissime, tout en m'entraînant dans une intrigue palpitante.

Ce qu'il y a de bien avec les mystères, c'est qu'ils ouvrent un champ des possibles aussi infini que les questions qu'on se pose à leur sujet. Et le thème du voyage dans le temps, à l'instar de toute la fantasmagorie afférente, est donc une manne inépuisable pour les cerveaux curieux. Avec les avancées de la science, on peut d'ailleurs se demander si, de nos jours, cette possibilité ne relèvera plus de la science-fiction. À ce propos, le récit réussit aussi à souligner quelles en seraient les conséquences sur un plan plus global.
Par ailleurs, avec sa référence à une figure marquante au panthéon des latin lovers, j'ai vraiment trouvé cette histoire habitée par un souffle romanesque très dépaysant. Et j'ai beaucoup apprécié la manière du héros à s'acclimater aux codes et usages en vigueur dans sa nouvelle « dimension ».
Lien : http://scambiculturali.over-..
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Jacques Caseneuve est un scientifique confirmé ; il travaille avec une équipe réduite dont Sébastien Salen sur des projets classés top secret. Il a pris soin de crypter toutes ses données afin que personne ne puisse voler son travail et ses découvertes. Son laboratoire se situe au sein d'un groupement hospitalier.
Une nuit, alors qu'il vient de laisser partir toute son équipe en lui disant un au revoir émouvant et inquiétant, Jacques Caseneuve disparait provoquant par la même occasion une panne d'électricité sans précédent. A-t-il réussi ? Réussi à quoi ? À voyager dans le temps. Sébastien Salen se rend immédiatement à Venise dans l'espoir de retrouver soit son ami soit des traces de son passage dans cette ville mythique. Il sera rapidement épingler par les services secrets qui enquêtent sur les travaux du scientifique mais aussi sur son étrange disparition.

On est là à mi chemin entre le polar, le thriller et l'imaginaire. Peut-on voyager dans le temps. Jacques Caseneuve part du principe que seul le voyage dans le passé est possible, il n'y aurait alors pas de possibilité de retour contrairement à ce que peut en penser Einstein lui-même. Alors Jacques Caseneuve a-t-il réussi son expérience ? L'enquête menée par Sébastien Salen son collaborateur épaulé par Marie Bertot enquêtrice de talent nous mène dans les alcôves de Venise.
Des rebondissements, des surprises, du suspense, des visites d'une même ville au 18ème et au 21ème siècle. Venise a-t-elle changé entre ses deux époques ? L'histoire vient à notre secours et nous instruit au passage.
Un roman bien mené, une histoire très intéressante étayée et enracinée dans l'histoire. Un seul regret pour moi, n'être jamais allée à Venise, ce qui m'a empêchée de visualiser les lieux et bâtiments visités par les protagonistes du roman.

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Reprenant le mythe des voyages dans le temps, le passé, le polar sorti tout droit de l'imagination de Daniel Davaux a été lu avec curiosité, et, j'avoue avoir été agréablement surprise par ma lecture.

L'intrigue alterne entre notre époque (XXIe siècle) et le XVIIIe siècle. Ce qui amène une double intrigue. Toutes deux menées dans leurs époques respectives. On assiste, dans celle-ci, aux interrogations, aux doutes des divers protagonistes évoluant au fil des pages. Notamment avec l'un d'entre eux - Jacques Cazeneuve, scientifique de son état - qui se retrouve dans la peau du célèbre aventurier Casanova après avoir servi de cobaye afin de vérifier si son invention était fiable ou non.

Cela se lit sans déplaisir ainsi qu'avec un certain intérêt. En effet, il est intéressant de voir, découvrir le comportement de Casanova et de son "double" du futur, et, cela même si la vie mouvementé de Casanova n'est plus une réelle surprise.
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Dès les premières pages, le lecteur est plongé dans une intrigue dont le rythme ne retombe pas !

Ce roman est un subtile mélange entre"science-fiction" (juste de qu'il faut), intrigue policière (bien menée) et évocation de Venise au 18eme siècle (dont on sent que l'auteur est un amoureux passionné).

Un style fluide, efficace... Un très bon moment de lecture !

J'espère que l'auteur envisage une suite... je la lirai avec plaisir !
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Il pensait à Marina ...
Cette fille était intéressante. Elle était cultivée, intelligente et avait une personnalité affirmée.
Le fait qu’elle soit libertine, se trouve recluse dans un couvent et ne demande qu’à en sortir de temps en temps était un attrait supplémentaire.
Il ne regrettait pas les circonstances qui lui avaient permis de faire sa connaissance. C’était d’ailleurs elle-même qui en avait pris l’initiative après l’avoir remarqué quand il allait voir Caterina Capretta.
Les deux jeunes femmes vivaient dans le même couvent et Marina, un peu plus âgée et expérimentée, servait de mentor et d’initiatrice à Caterina.
Sans le casino de l’ambassadeur, il la verrait moins, c’était inévitable. Et c’était dommage, car il n’était pas encore las de leur liaison.
Le jour où il n’aurait plus envie de la voir- et ce moment arriverait forcément- il lui suffirait de ne plus venir. Pas de cris ni de pleurs, mais l’oubli dans un couvent.
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Il avait donc prévu de privilégier les églises, les monuments et les tableaux sur lesquels il essaierait de graver ou de peindre ses initiales.
Il choisirait prioritairement des tableaux qu’il avait vus dans les églises ou au musée de l’Accademia et qu’il pourrait retrouver au XVIIIè siècle. Ainsi, il serait certain de pouvoir transmettre une information vers son futur, le présent
de son ami Sébastien.
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