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EAN : 9782204107761
327 pages
Le Cerf (28/10/2016)
4/5   4 notes
Résumé :
Ils ont vingt ans. Ils sont islamistes et partent pour le djihad. Ils sont souverainistes ou identitaires et s’enrôlent au Front national. Ils sont conservateurs, catholiques et animent la Manif pour tous. Tout les oppose, mais ils s’opposent tous à la globalisation, au libéralisme, à la fin de l’histoire. Par leurs révoltes et par leurs fractures, ils sont le miroir de la France d’aujourd’hui et de demain.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
"Les nouveaux enfants du siècle" ,d'après l'auteur Alexandre Devecchio, sont les enfants nés après la chute du mur de Berlin en 1989.
La génération à qui on a promis la mondialisation heureuse et qui se retrouve dans une société fracturée marquée par la crise et la précarité. Une jeunesse en révolte contre le chômage, l'insécurité économique.
L'auteur, à partir de nombreux témoignages, nous livre un portrait pour le moins inquiétant de ces fractures qui apparaissent au sein de la population des jeunes. D'un côté les banlieues marquées par des tensions fortes entre les différentes communautés et un rejet du discours victimaire et paternaliste d'une partie de la gauche; un phénomène djihadiste qui se répand vite et attire de nouveaux profils.
De l'autre côté des jeunes en quête de repères et de protection et qui ont mal vécu la "déstructuration" post-soixante-huitarde. Ce rejet peut s'accompagner d'un rejet du libéralisme sous toutes ses formes: libéralisme sociétal et libéralisme économique sont mis dos à dos, car aboutissant pour nombre de jeunes à une aliénation.
Une ligne de partage importante est justement ce rapport à la mondialisation, entre ceux qui rêvent déjà de l'individu "ubérisé" et ceux qui veulent croire à "l'homme enraciné".
Ce qu'il ressort souvent de tous ces témoignages, c'est une jeunesse en quête d'identité et de sens avec un besoin d'appartenance, c'est le trait commun à bien des jeunes, au-delà des différences "communautaires".
LE livre est très intéressant et replace les différents débats politiques actuels dans une perspective historique.
On comprend mieux la démarche des politiciens actuels, en fonction des "segments d'électeurs" qu'ils visent.
Un livre qu'on médite après lecture...
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Un essai intéressant abordant la désespérance d'une jeunesse qui se cherche dans un monde où seule l'efficacité économique a droit de cité.

L'auteur définit trois "courants de pensée" :

la génération "Dieudonné" : un discours victimaire et antisémite pour des jeunes qui ne se reconnaissent pas dans les principes de la République.
Les prédicateurs qui "embobinent" des jeunes à la dérive qui ne trouvent pas leur place dans le mercantilisme ambiant.
A son paroxysme, ce courant peut mener au djihadisme.

La génération "Zemmour" : c'est celle d'une jeunesse d'une France périphérique qui se sent méprisée.
Un discours décomplexé, notamment en ce qui concerne le problème identitaire.

La génération "Michéa" : c'est celle de la "Manif pour tous" qui lutte contre la politique sociétale de la gauche de gouvernement et contre le libéralisme de la droite.
Ce combat est mené par des organisations comme "Sens commun" et "Les Veilleurs".

A la lecture de ce livre, nous ne pouvons qu'être inquiets de ce système sans issue pour beaucoup de jeunes.
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Une enquête intéressante bien que peu objective et très alarmiste. J'ai trouvé le parti pris contre la génération des soixante-huitards peu académique par exemple. Je connais des gens qui alimenteraient volontiers leur discours amer voire haineux avec ce livre, ce serait oublier qu'il ne fait voir qu'une facette de notre société.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Deux événements majeurs contribuèrent cette année-là à former et déterminer la génération de la fracture. Le premier fut le référendum sur le Traité constitutionnel européen en mai 2005 qui fit voler en éclats l'antique division entre la droite et la gauche au profit du clivage entre la France du Oui et la France du Non, les gagnants de la globalisation et les perdants de la mondialisation, les partisans des frontières nationales et les apôtres du village planétaire.
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Pour reprendre la formule de Jean-François Sirinelli, être jeune dans les années 1960, c'est avoir grandi dans la France des 4P, progrès, prospérité, plein emploi, paix, alors que ceux qui suivront ne connaîtront que la France des 4C, chômage, crise de la dette, crise écologique, crise identitaire.
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Videos de Alexandre Devecchio (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alexandre Devecchio
Bataille des idées : la victoire aux réactionnaires? Frédérique Matonti est professeure de science politique à l'Université Paris I - Panthéon-Sorbonne. Elle publie Comment sommes-nous devenus réacs ? (Fayard, 2021) : un titre volontairement provocateur mais qui parle quand même de son temps… Car, à la veille de l'élection présidentielle de 2022, l'idéologie réactionnaire semble désormais hégémonique.
L'auteure fait ainsi le constat d'un discours décomplexé, l'idéologie réactionnaire n'étant pas cantonnée à l'extrême droite car pour elle "ce qui caractérise le réac c'est cette volonté de revenir toujours à un passé imaginaire."
Le point de départ de ce livre est l'exaspération de Frédérique Matonti devant certains médias et chaînes d'info en continu - les fast thinkers (ou "intellectuels médiatiques") et certains médias étant pour beaucoup dans cette nouvelle hégémonie culturelle. Elle considère ainsi que "beaucoup de ces essayistes sont des fast-thinkers, des penseurs qui pensent vite, qui n'étayent pas suffisamment leurs propos." Et à l'heure du zapping, ce sont toujours les mêmes discours et les mêmes têtes qui se manifestent : Mathieu Bock-Côté, Eugénie Bastié, Charlotte d'Ornellas, Pascal Praud, Alexandre Devecchio, Sonia Mabrouk, Natacha Polony, Elisabeth Lévy, Geoffroy Lejeune, et, bien sûr, Eric Zemmour.
Le livre remonte aux moments de ce glissement qui a lieu dès les années 1980. Car, il y a quarante ans, le clivage gauche/droite régissait les débats politiques et intellectuels. Mais, à partir de la fin des années 1970, la conjoncture politico intellectuelle progressiste marquée par l'hégémonie culturelle de la gauche se referma. Mobilisations antiracistes et étudiantes, fausse opposition entre classes populaires et minorités, crise de Mai 68… Autant de combats perdus par la gauche dans cette guerre des idées : " à partir du moment où la gauche est au pouvoir dans les années 80 on voit très vite cette contre hégémonie de droite se mettre en place " nous dit Frédérique Matonti.
Conséquence de tout ça, aujourd'hui, il n'y aurait plus personne pour endiguer les fast thinkers. Pour preuve, l'attaque dont est victime l'université, avec notamment l'enquête sur l'"islamo-gauchisme" annoncée en février 2021 sur CNews par la ministre de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal. Elle reprenait le discours du ministre Jean-Michel Blanquer. Une guerre des idées qui n'est pas sans danger nous averti la politiste car "on a vu aux Etats-Unis comment la bataille culturelle s'est transformée en violence."
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