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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
L'auteur raconte ses voyages en compagnie d'amis ou de son fils en Amérique Latine.
C'est aussi pour lui l'occasion d'évoquer ses grands prédécesseurs, aventuriers, savants, conquérants, écrivains (avec un bibliographie à la fin de l'ouvrage).
Il fait montre de beaucoup de culture (un peu trop ?) et j'ai surtout apprécié l'analyse des relations père-fils (parfois fille), la sienne avec son propre enfant et celle des autres voyageurs avec les leurs.
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L'auteur remonte l'Amazone en compagnie de son fils. Mais ce livre n'est pas pour autant une relation de voyage classique : c'est bien plus. C'est, au grès des étapes, en plus d'un regard sur les relations père-fils, une flânerie littéraire géographique et historique, tout étant lié. Nous y rencontrerons des révolutionnaires brésiliens, les conquistadors venus d'Europe, des écrivains de Montaigne à Michaux en passant par les sud américains, et tant d'autres intelligences dont le grand et admirable Alexander von Humboldt, Lévi-Stauss, Jules Verne, Cendrars, j'en passe...
Patrick Deville insiste sur l'action dévastatrice de l'Occident sur les civilisations indigènes et sur l'écosystème amazonien.
A la lecture nous bénéficions de la formidable érudition de l'auteur et, la dernière page tournée, une fois le livre fermé, on ressent au plus fort de soi le sentiment de mieux comprendre notre monde.
Au delà du plaisir de lecture, je conseille la lecture de ce livre à tous ceux et celles qui envisageraient une « balade » sur l'Amazone, pour les alerter sur le dangereux candiru, ce petit poisson qui a la sale manie de s'introduire dans nos orifices naturels . Je n'en dis pas plus, le livre dit tout...
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A l'occasion d'une traversée du Brésil et du Pérou de l'auteur avec son fils, livres et crayons en main, ils nous font revivre les temps forts des explorations, découvertes, événements de l'histoire de l'Amazonie sans occulter les aspects écologiques et humanitaires.
C'est une lecture très agréable. On apprend plein de choses passionnantes, la date de l'invention du pneu de bicyclette (1891), celle où Alexandre Yersin identifia le bacille de la peste (1894).
On croise Percy Fawcett qui fut formé en 1901 à la cartographie.
Il chercha à délimiter les frontières naturelles au Brésil et au Pérou.
Cet homme avait été incarné par Brad Pitt dans le film "The lost
city of Z".
L'auteur évoque la découverte du Machu Picchu ainsi que beaucoup
d'écrivains tels que Victor Hugo, Jules Verne, Stefan Zweig qui
s'installa en 1940 au Brésil et qui écrivit "Brésil, terre d'avenir",
un livre qui provoqua une polémique.
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Ce roman-récit, je ne sais trop le classer, est un long fleuve pas si tranquille que ça et qui suit ce fleuve mythique qui donne son titre au livre. Tout en descendant le fleuve, on remonte le cours de l'histoire, de ses conquêtes épiques, des traitrises pour s'emparer de l'or d'Atahualpa, du succès du caoutchouc jusqu'à son déclin.
Patrick Deville est un conteur de talent, son périple érudit n'est jamais ennuyeux pour le lecteur, au contraire, c'est envoûtant, passionnant et riche d'histoire.

Ça raconte aussi le voyage d'un père avec son fils, un rapprochement à travers l'aventure et l'occasion d'évoquer tous ces pères qui ont voyagé avec leur fils comme Fawcett et son fils, avalés par la forêt alors qu'ils font les relevés orographiques des cours d'eau et des collines.
Passionnante aussi la culture de l'hévéa qui donne le caoutchouc. Il va enrichir les barons du caoutchouc qui vont construire de belles maisons. Puis viendra le déclin et la ruine lorsque l'Asie cultivera aussi l'hévéa transplanté d'Amazonie.
On croise aussi des écrivains comme Jules Verne qui a écrit « La jangada », Blaise Cendrars ou encore Stephan Zweig fuyant le nazisme.
On suit la mission de la Condamine qui, à l'époque des lumières, vient mesure le méridien terrestre au niveau de l'équateur bien avant le pays éponyme.
Le narrateur revient aussi sur ses voyages antérieurs, par petites touches.

Le tempo est donné par la succession de chapitres brefs. C'est intelligent, érudit sans être pédant, et d'une grande richesse puisque l'auteur nous parle tour à tour des premiers explorateurs, de l'hydrologie de l'Amazon, de la faune et de la flore, du dérèglement climatique, des scientifiques, écrivains, cinéastes attirés par ce pays gigantesque.
L'écriture est subtile et déliée, et on se laisse emporter par son flux.
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En cette rentrée littéraire, s'il est un livre qui s'imposait à moi après l'extraordinaire voyage que j'avais fait pendant mes vacances, c'était bien celui-ci ! Dès le lendemain de mon retour d'Equateur, ni une ni deux, j'ai filé chez ma libraire préférée et je me le suis procuré. C'est donc en quelque sorte le hasard qui a mis cet écrivain déjà connu et reconnu sur mon chemin, et je ne peux que m'en réjouir. Car voilà tout ce que j'attends de la littérature : l'expression d'une expérience intime - ici la relation entre un père et son fils - sans faire l'économie d'une ouverture sur le monde, une attention portée sur tout ce qui nous dépasse - les dimensions sociale, politique ou historique - mais qui a pourtant un impact bien réel sur nos existences individuelles, et la manière dont la littérature, quand on en est amoureux, modèle notre manière de voir et d'être au monde.

Amazonia s'inscrit dans un cycle de douze titres dont il est lui-même le septième volume. Grand voyageur, Patrick Deville a décidé de faire deux fois le tour du monde, dans un sens puis dans l'autre, et d'en extraire des «romans sans fiction». Amazonia nous emmène donc de Belém, sur la côte atlantique du Brésil, à Santa Elena, de l'autre côté du continent, sur les rives du Pacifique. C'est un voyage qu'il a choisi d'accomplir avec son fils Pierre, âgé d'une trentaine d'années.

Si j'ai été particulièrement sensible aux descriptions qui sont faites de la forêt amazonienne, de sa faune et de sa flore, à l'évocation des Andes, dont la beauté m'a éblouie, de Quito ou Guayaquil, que je venais à peine de quitter, j'ai été également très touchée par ce que ce père dit de la relation qu'il entretient avec son fils. On perçoit aisément la rare complicité qui les unit - combien d'hommes devenus adultes voyagent ainsi avec leur père ? - mais qui n'est pourtant pas exempte de heurts, pour reprendre un mot de Deville lui-même. Avec beaucoup de pudeur et de retenue, il dit l'ambivalence de ce lien singulier, fait tout à la fois d'amour et de rivalité. L'élégance avec laquelle il s'en empare tient sans doute au fait que Deville se souvient de la relation qu'il entretenait lui-même avec son père, et de celle de ce dernier avec son propre père, relation qu'il explora jadis, et il ne se prive pas non plus d'évoquer d'autres pères célèbres - ceux de Blaise Cendrars ou de Malcolm Lowry, ce qui lui permet de ne pas s'installer dans une simple posture de béatitude paternelle.

Ensemble, ils explorent ce monde dont ils perçoivent et la beauté et le dérèglement. Devant ces puissants paysages leur reviennent en mémoire les films de Werner Herzog (que Deville m'a furieusement donné envie de voir à mon tour !), les récits de Jules Verne ou les violents épisodes de l'histoire des pays qu'ils traversent.

Il y a dans ce texte une magnifique profondeur de champ qui le rend à la fois passionnant et émouvant. Il tient tout à la fois du roman d'aventure, du récit intimiste et du documentaire. Ce pourrait être brouillon et poussif, mais c'est au contraire limpide et jubilatoire. Je serais vous, je ne passerais pas à côté de ce livre. Quant à moi, il y en a six autres qui m'attendent !


Lien : https://delphine-olympe.blog..
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Livre difficile à situer dans la jungle des parutions.
Articulé autour de la relation Père-fils. Se situe en Amérique du Sud.
Mais pas que.
Le positif : une très belle écriture, une foultitude de références historiques, on y croise Simon Bolivar, Louis Pasteur, Charles Darwin, Alexander von Humboldt et j'en passe... plusieurs fois même car le chemin des uns croise celui des autres comme dans un entrelac d'influences croisées. Cela se lit comme dans une descente au fil de l'eau (de l'Amazone bien sûr).
Le subjectif : ce n'est pas exactement un roman au sens classique du terme, le narrateur (l'auteur lui même) se met en scène avec son fils sans que l'on perçoive vraiment autre chose qu'un long passage du temps. de plus, il se dégage de ces rencontres une sensation de contemplation de soi d'une petite intelligentsia littérato-bourgeoise d'une certaine vacuité.
Bref, c'est un beau roman inutile sans ces personnages historiques croisés au fil de ces belles pages.
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Depuis Pura Vida, Patrick Deville mène une aventure romanesque particulièrement originale, chacun des récits de ce qu'il appelle « le projet Abracadabra » étant consacré à l'exploration personnelle (le narrateur, ici, acteur et témoin, est clairement, à chaque fois l'auteur), géographique et culturelle, d'une partie, plus ou moins vaste du monde, mêlant avec brio, l'évocation de ses rencontres, des anecdotes souvent plaisantes, des plongées dans l'histoire et la lecture d'autres grands explorateurs ou écrivains, et, parfois, des prises de position politiques. Et on aime le suivre sur le fleuve de ces divagations, au fil de l'eau comme au fil des associations d'idées, de fulgurances pleines de fantaisie mais toujours pertinentes… Dans Amazonia, il nous invite à une traversée du sous-continent latino-américain, de Belém aux îles Galápagos, le long du géant Amazone, puis à travers la cordillère des Andes et les vagues du Pacifique. Nous découvrons sous son regard et celui de son fils qui l'accompagne des lieux mythiques, Manaus, Iquitos, Guayaquil, en même temps qu'il retrace l'histoire de la découverte par les européens de cette partie du monde, une découverte devenant rapidement, selon le même processus qu'il avait décrit pour l'Afrique congolaise dans Equatoria, une colonisation et une exploitation, l'attrait de l'or et des richesses végétales aidant. Et de convoquer quelques héros, natifs ou de passages, de la légende locale, Aguirre, Fitzgerald, Humboldt et, bien sûr, Bolivar, mais aussi ses compagnons de plume, quelques grandes voix de la littérature, Cendrars, Montaigne ou Borges… Pourtant, si ce roman évoque avec force tous les bienfaits pour l'humanité de la nature amazonienne et la nécessité, aujourd'hui urgente (la coïncidence des incendies récents au Brésil ou en Bolivie, les informations sur les ravages de la déforestation ne peuvent que donner plus de force à ce réquisitoire) de la protéger, il perd un peu du charme des précédents récits (déjà Taba-Taba, l'avant-dernier, nous avait un peu agacé à cause du même défaut, et le petit essai qui paraît en même temps qu'Amazonia, L'étrange fraternité des lecteurs solitaires, pâtit de semblable égocentrisme), à cause d'une trop grande importance donnée à la personne de l'écrivain et, ici, de ses rapports avec son fils ou sa compagne. On a envie de dire à l'auteur, pour qu'il ne finisse pas par mal vieillir, eh, Patrick, efface-toi un peu, n'avance pas autant sur la scène, tu caches, tu gâches le décor…
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Patrick Deville est un écrivain qui voyage, d'un pays à l'autre, afin de prendre le pouls de l'humanité. Cette quête perpétuelle se fait pour notre plus grand plaisir puisqu'il partage à la fois ce qu'il voit, ce qu'il entend, ce qu'il ressent. C'est toujours bien écrit et Amazonia est bien dans la lignée de ces romans travaillés, ouvrage sur lequel l'auteur revient afin d'en livrer le meilleur, le plus précis, dans une évidente volonté de pédagogie.
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Exploration au fil de l'eau sur les traces des grands, et parfois un peu fous, explorateurs du Brésil et de l'Amérique du Sud alors qu'elle n'était que Nature luxuriante. On lit ce journal du voyage du père et son fils remontant l'Amazone tranquillement. le plus souvent plongé dans l'atmosphère, parfois un peu lassé du ton bien descriptif, les épisodes historiques ponctuent agréablement ce carnet d'un grand voyageur.
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A chaque voyage, Patrick Deville nous embarque dans une folle découverte des lieux qu'il visite et, le plus souvent, des gens qu'il rencontre avec ses digressions foisonnantes d'informations. L'aventure culturelle prend ici tout son sens et j'aimerais assez parcourir le monde de cette manière. Il voyage avec son fils, ce qui donne à voir une complicité père-fils ainsi qu'une émulation intellectuelle stimulante. Heureux hommes que ceux-là dans le partage, les frictions afférentes aux habitudes de l'un et de l'autre n'entament en rien le lien indissociable qui les unit. C'est indiscutablement la différence avec les autres "promenades" planétaires de l'auteur, plus axées sur des personnages emblématiques de telle ou telle région du monde. Les digressions historiques et descriptifs de destins hors-normes , Humbold, Pizarro ou Aguirre nous font vivre des flash- backs étourdissants dans une Amazonie elle-même terre de folies, nature exubérante exhalant ses senteurs addictives avec effet immédiat sur des hommes pour lesquelles cette démesure devient un défi à relever, présomption un peu vaine, de la recherche de l 'hypothétique Eldorado à la construction de l'Opéra de Manaus, oxymore culturel que la Nature dans sa toute puissance se chargera de ronger jusqu'à la dernière planche et que dire du bateau de Werner Herzog, Fitzcarraldo, qui donna au film éponyme une aura mythique, le mot "culte" ici un peu faible pour décrire l'aventure d'un tournage aux allures de huis-clos étouffant, affrontement dantesque entre le metteur en scène et l'acteur Klaus Kinski, psychopathe imprévisible et dangereux, très "amazonien" dans son comportement.
Ce livre fait partie d' une série que l'écrivain-voyageur, l'expression est on ne peut plus appropriée, poursuivra sous d'autres latitudes.
Comme tout voyageur, Deville a un port d'attache, Saint-Nazaire, lieu de son enfance, un hôpital psychiatrique dans lequel exerçait un de ses parents, lieu évoqué par ailleurs, recul nécessaire sur la folie des hommes, l'autre, qui s'exerce sur le poumon de la planète.
Où et qui sont les fous ?
A lire absolument, enrichissant et dépaysant.
Merci à lui
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