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L'horreur n'a pas de scénario, parce que c'est la folie qui dirige.

L'horreur n'a pas d'images, parce que la peur n'a pas de regard et que la mémoire terrifiée brouille toutes les cartes.

L'horreur peut trouver des mots, mais ils viennent en décalé, en désordre, dans une sorte de chaos qui reproduit à s'y méprendre celui où elle vous a plongé.

A ce titre, Mon Bataclan, qui tente de raconter en dessins puis en mots- à l'inverse de sa naissance qui s'est faite d'abord en mots puis en dessins- la nuit féroce du 13 novembre, n'est pas une BD comme les autres.

Mon Bataclan n'est pas une BD du tout.

Mon Bataclan n'est pas une illustration : voyeurs, passez votre chemin, pas d'images de l'affreux carnage, ou alors si restreintes, si resserrées dans un champ de vision prostré et replié sur la seule obsession qui vaille: rester vivant.

Mon Bataclan n'est pas un scénario: c'est la terreur fanatique et elle seule qui est aux commandes: celui qui dessine ne sait pas, il subit ; celui qui raconte ne comprend pas, il tente de survivre.

Mon Bataclan est une sorte de récit cathartique, qui tente de trouver les mots, et les trouve mais dans une sorte de confusion temporelle, d'éclatement thématique qui montre mieux que tout le traumatisme subi.

La dispersion et le repli , le désordre et la fatalité, les ruptures et les ellipses, les cris et les silences, les vociférations meurtrières et les prières (laïques) pour la fraternité et l'amour, seules parades à la mort et à la terreur, - tout l'album est un combat, une lutte pour vivre, survivre, revivre.

Il en émane une sorte de force obstinée.

C'est la force têtue, fragile, sincère d'un témoignage humain.

Fred Dewilde est graphiste: il sait dessiner. Mais ce qu'il fait par dessus tout c'est nous dire la résistance incroyable des petits humains pris dans la toile maléfique du terrorisme aveugle, leur magnifique pouvoir de résilience quand l'entraide , l'écoute, l'amour et l'amitié servent de garde-fou.

Pour toutes ces raisons, Mon Bataclan est une sorte d'OVNI dans la BD. Qu'il faut lire et entendre.

Parce que, curieusement, il donne envie de dire merci à la vie.
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"Mon Bataclan" nous plonge dans l'horreur des attentats du 13 novembre 2015, à travers le regard de Fred, rescapé de la fosse du Bataclan. le récit débute par une scène poignante : Fred et Élisa, deux inconnus, se tiennent la main dans la pénombre, baignant dans le sang des autres. Cette image symbolise à la fois la terreur et la solidarité qui ont marqué cette tragédie.

Pendant deux heures, Fred et Élisa vivent un véritable combat pour la survie. Fred s'emploie à réconforter sa jeune voisine, blessée à la jambe. le récit de l'après-attentat est bouleversant. Fred se retrouve avec une vie brisée, qu'il doit reconstruire comme un puzzle.

Le livre retrace le long chemin de Fred vers la reconstruction. Il est hanté par des flashbacks et des cauchemars. Il se sent prisonnier du Bataclan et a du mal à reprendre le cours de sa vie. Mais, grâce à son courage et à sa détermination, il parvient à surmonter ses traumatismes.

Cette bande-dessinée est plus qu'un simple récit de survie. C'est un message d'espoir et de résilience. Fred nous montre qu'il est possible de résister à l'horreur et de sortir grandi de l'épreuve. Son livre est un vibrant hommage aux victimes et un plaidoyer pour la tolérance et la paix.
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Ce témoignage de Fred Dewisle plus qu'un roman graphique est vraiment très poignant, tout le monde se souvient de cette date du 13 Novembre 2015 et de ce qui c'est passé ce soir la, j'ai emprunté ce roman graphique ayant également déjà lu le livre d'Antoine Leiris.

Je crois que je n'ai jamais autant été ému avec des textes plutôt courts quelques planches de dessins le tout comptant 46 pages, celles-ci nous narrent l'horreur vécu par Fred Dewisle durant cette soirée, il y est également question de son enfance, de la retour à la vie quotidienne, les scéances avec la psy.

Un récit à lire celui-ci ayant servi d'exutoire à l'auteur qui a commencé par dessiner quelques planches puis a ensuite exprimé son ressenti par des textes.
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C'est une bd témoignage par l'un des rescapés de l'horreur du Bataclan. le 13 novembre restera une date noire dans l'histoire de notre pays. Certes, on n'a pas envie de rire avec ce récit qui sera loin d'être léger dans un style malheureusement très réaliste. La bande dessinée, c'est également une ouverture sur ce qui se passe dans le monde sans être cantonné à la fonction divertissement pour oublier. Cela peut être également un canal pour véhiculer ses angoisses, ses peurs, et également son espoir pour l'humanité.

On ne peut qu'admirer ce courage de témoigner avec la force des images en noir et blanc dans un premier temps puis celle des mots par la suite dans un petit carnet. le propos se veut tout à fait honnête au-delà du simple drame intimiste. Ainsi, même le chanteur du groupe d'hard-rock Eagles of Death Metal en prendra pour son grade après ces déclarations polémiques. Comme le très justement dit l'auteur, il aurait mieux fait de fermer sa gueule.

Après, c'est une réflexion qui nous conduit à voir ce que peut amener la haine. du coup, le discours sera celui de la vie et non de la mort. On sait très bien les engrenages mortels qu'il ne faut pas prendre. Il ne faut sans doute pas rallumer des torches clivantes mais apaiser.

Bref, c'est le récit bouleversant d'un rescapé en bande dessinée avec ses doutes ainsi que la culpabilité du survivant. Un seul défaut: une oeuvre très courte avec ses 22 pages. Mais bon, c'est certainement suffisant au vu du sujet.
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"Mon Bataclan" est un témoignage moitié bande-dessinée, moitié texte.

L'auteur est sobre et concis. Il ne fait pas dans le sensationnel. Il ne fait pas dans le voyeurisme. Il est humble face au drame. Il relate juste ce qu'il a vécu.
Mais l'auteur va également au-delà. Il ne pointe pas du doigt une communauté, il pointe du doigt les failles et l'égocentrisme de notre système. Il connaît la violence et il sait qu'elle naît de diverses manières. Il tient des propos profonds, sûrement libérateurs pour lui, et c'est avec beaucoup d'humanité qu'il relate cet épisode sordide où la haine a brisé de nombreuses vies.
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L'attentat du Bataclan : on connaît, la presse a abondamment relaté et commenté les faits. Mais le ressenti, le tréfonds, les émotions des survivants, comment en prendre conscience ? Si pour Fred Dewilde, rescapé de cette boucherie, écrire et dessiner Mon Bataclan semble avoir agi comme une catharsis, pour nous lecteur, le livre fait l'effet d'un révélateur.
Ce roman graphique comporte deux parties. La première, sous forme de bande dessinée, relate la soirée de l'attentat telle que l'a vécue l'auteur ; la deuxième, intitulée « Vivre, encore ... », se compose d'un texte, découpé en courts chapitres, dont les titres sont autant d'introspections et de réflexions auxquelles se livrent Fred Dewilde. Mais cette division est trompeuse car dans cet ouvrage, les images se révèlent langage, et les mots, coups de pinceau qui dessinent le tableau de la vie après l'horreur.
Le témoignage, sans pathos ni haine, aurait cependant pu faire l'économie de considérations politiques, certes peu nombreuses et sans doute véridiques, mais qui viennent polluer le récit intime, par ailleurs sincère et émouvant.
Ce livre nous fait du bien, nous remet sur les rails en nous rappelant la valeur de la vie.
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13 novembre 2015,
Le bataclan,
Le concert des Eagles of Death Metal

Comment une soirée entre copains vire au cauchemar…

Des images,
Des mots,
Des ponctuations,
Des larmes,
De la détresse,
De la haine,
De l'horreur…
Une main tendue,
leurs doigts s'entrecroisent
pour se donner la force de vivre.
Dans le bain de sang qui les entoure, une seule alternative pour survivre, « faire le mort »

Ce roman est divisé en deux parties…
L'auteur nous livre des graphiques du « pendant » !
Et nous fait un récit de « l'après » !

Ce livre est un exutoire pour l'auteur…
« L'après » est compliqué à surmonter…
Est-il possible de s'en sortir…
Fred Dewilde, graphiste professionnel, ayant vécu l'attaque du Bataclan nous dévoile ses difficultés à reprendre ses crayons,
Son coeur est meurtri,
pour s'en sortir il faut s'exprimer…
Après des mois d'hésitation il réussît enfin à retrouver le goût du dessin et énonce ainsi ce qu'il a vécu et comment il a réussi à survivre et surtout à vivre…

Un témoignage touchant !
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Une oeuvre à lire par devoir de mémoire, tout simplement.

Belles lectures à tous.
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Le 13 Novembre 2015 est une date impossible à oublier. Elle a marqué l'esprit de tous les français et continuent à hanter nos pensées des mois après cette terrible soirée.

Fred Dewilde est graphiste de métier. Père de trois enfants. Homme marié. Et un rescapé de la terrible attaque du Bataclan. C'est avec des images de bandes dessinées et des mots que Fred Dewilde tente d'exorciser les démons qui l'habitent depuis cette terrifiante nuit.

En se rendant au concert des Eagles of Death Métal avec ses amis, Fred Dewilde n'a pas pensé une seule seconde que quelques heures plus tard, ils seraient allongés sur un sol couvert de sang à tenir la main d'une inconnue blessée par balles à raconter une blague de pingouin pour tenter d'occulter le bruit des balles qui sifflent au dessus de leurs corps, les cris de douleurs et les voix des terroristes.

Les planches de dessins qui composent la BD sont bouleversantes. Mon regard n'a pas su se détacher d'elles avant de les avoir longuement scrutées. Fred Dewilde ne cherche pas à toucher un public, à faire du voyeurisme morbide ou que sais-je encore. Il a posé sur du papier ses peurs, ses douleurs, ses ressentis, ses souvenirs...
Mon Bataclan n'est pas une BD. Mon Bataclan n'est pas un roman. C'est un témoignage bouleversant dans lequel Fred Dewilde livre à lui même avant tout puis à ses lecteurs ce qu'il a vécu et ce qu'il doit combattre pour tenter de vivre normalement aujourd'hui. La reconstruction est longue, l'oubli inenvisageable, les souvenirs enfouis.

Ce témoignage m'a profondément touché et marqué. Plusieurs années après cette horrible attentat qui a marqué la France, il est très difficile de faire refluer les émotions qui s'emparent de moi encore aujourd'hui quand j'y pense, quand j'entends les témoignages ou quand je lis celui de Fred Dewilde qui avec ses mots et ses images m'a intensément émue et bouleversée.

Lien : https://lepuydeslivres.blogs..
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Fred Dewilde n'est ni un écrivain ni un auteur. C'est un homme comme on en rencontre tous les jours, graphiste de son métier, père de famille. Il vit en banlieue parisienne et il aime la musique rock. Il y a un an il se rend au Bataclan pour écouter le groupe EAGLES OF DEATH METAL. On sait ce qu'il advint alors.
Fred Dewilde, qui a eu la chance de ne pas être blessé nous livre juste le témoignage de ce qu'il a vécu, de ce qu'il a ressenti et ressent encore dans un livre mi bande dessinée mi histoire écrite. C'est en effet le dessin qui lui a permis dans un premier temps de commencer à expulser cette angoisse qui le tient à la gorge depuis un an…
http://superrollingwords.blogspot.fr/
Je ne parlerai pas du contenu, j'avais envie de lire un témoignage, celui-ci en est un parmi d'autres, pudique sans haine et sans envie de vengeance. Il touche par ses dessins et ses mots ; il pose les questions du pourquoi en sommes-nous arrivés là ? Il réajuste les conclusions hâtives, s'empêche de juger son voisin.
J'ai voulu lire ce témoignage parce qu'il aide à ne pas oublier qu'il y a des gens qui souffrent, qui ont été touchés dans leur coeur, dans leur chair. Des gens qui ne se remettront peut-être jamais de ce qui s'est passé ce soir là et les autres jours où les terroristes ont agi.
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