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Élisabeth Luc (Traducteur)
EAN : 9782264026071
286 pages
10-18 (12/09/1999)
3.64/5   33 notes
Résumé :
Quatrième enquête de Morse.

Le vicaire d'une église tranquille est assassiné. Puis les cadavres s'amoncèlent alentour de l'église. Les bénévoles paroissiaux sont suspects, parmi lesquels Ruth Rawlinson, qui attire beaucoup Morse.
Il semble qu'un tueur en série soit à l ‘oeuvre.

"Dans le rayon 'policiers' des librairies anglaises, les romans de Colin Dexter occupent le premier rang avec ceux de Ruth Rendell, P D. James et Ellis P... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
L'inspecteur Morse est en vacances et, pour une fois, il a décidé d'en profiter pour se reposer. Il a même été jusqu'à prendre des renseignements sur les îles grecques. Mais un passage par l'église de St Frideswide l'a fait changer d'avis...
Il faut dire que la congrégation de St Frideswide a connu son lot d'événements macabres dernièrement. Tout a commencé avec le meurtre, pendant un office, du marguillier, qui comptait la recette de la quête dans la sacristie. Ensuite, le vicaire de la paroisse s'est apparemment suicidé en sautant du haut de la tour du clocher.
Il n'en faut pas plus pour que Morse flaire un mystère. En prenant contact avec le collègue chargé de l'enquête, il apprend une information qui l'intrigue encore plus : l'autopsie d'Harry Josephs, le marguillier, a révélé que l'estomac de celui-ci contenait une sacrée dose de morphine mélangée à du vin rouge. Pourquoi prendre la peine de poignarder Josephs dans le dos après lui avoir fait avaler de la morphine ?
Secondé par son fidèle sergent Lewis, Morse décide de se mêler de l'enquête de St Frideswide. Et tant pis pour ses vacances !

J'apprécie décidemment beaucoup les enquêtes de l'insepcteur Morse. Service funèbre est, encore une fois (comme Mort d'une garce, que j'ai lu il y a quelques mois), un roman policier à suspense plus qu'un polar sanglant.

Mais pour vous parler de ce polar sans en dévoiler l'intrigue, quoi de mieux que de décrire la personnalité de Morse ? Je me lance avec, pour cela, l'aide de la quatrième de couverture. Voilà ce que l'on nous dit de Morse :

" Célibataire, lettré, certainement alcoolique, affublé d'un mauvais caractère et odieux avec ses subordonnés, Morse a pourtant un charme irrésistible. Jeunes ou moins jeunes, les femmes se meurent d'amour pour ce personnage que son créateur affectionne tant ! " (Michel Amelin, Bulletin 813).

Célibataire, Morse l'est effectivement. Et même célibataire endurci. Car, même s'il aime regarder les femmes et que beaucoup d'entre elles le séduisent ou l'attirent, il ne semble pas décidé à se marier. Dans ce volume en particulier, Morse semble trop apprécier son confort pour "s'encombrer" d'une épouse : que ferait-il d'une femme qui l'obligerait peut-être à réduire sa consommation de pintes, à espacer ses visites au pub et à rentrer à une heure décente chez lui ?

En ce qui concerne l'alcoolisme, je dirais qu'il est possible que Morse en souffre. En tout cas, il présente une certaine passion pour la bière et entraîne plus d'une fois le sergent Lewis dans un pub. A tour de rôle, les deux hommes se paient des tournées... et les verres s'accumulent. Alors oui, Morse semble avoir un léger problème avec l'alcool. Sans oublier que, dans Mort d'une garce, Morse a souffert de problèmes d'ulcères à l'estomac notamment à cause de ce vice...

Mauvais caractère, Morse ? Odieux avec ses subordonnés ? Bof. Il est souvent un peu brusque avec les autres. Notamment parce qu'il réfléchit vite et que tout le monde ne parvient pas à le suivre. C'est vrai aussi qu'il pique quelques colères dans Service funèbre, mais il finit quand même par s'excuser dans certains cas. Bien entendu, ce ne doit pas être drôle de travailler avec lui tous les jours, mais si j'étais à la place de Lewis, je craindrais quand même plus les cadavres en décomposition (Morse et Lewis en trouvent quelques uns dans ce polar) que les sautes d'humeur de mon patron.

Quant aux femmes, il est certain que, dans ce volume en particulier, Morse semble les attirer. Alors qu'il interroge des lycéens sur la disparition de l'un de leurs professeurs, l'inspecteur semble beaucoup plaire à l'une des lycéennes. Mais il faut dire que la jeune fille en question apprécie particulièrement les hommes mûrs...

Parlons de la structure du roman maintenant. La première partie peut tout d'abord paraître sans rapport : on fait connaissance avec toute une série de personnages qui semblent n'entretenir aucun rapport avec le tandem Morse / Lewis. Ce sont en réalité les paroissiens de St Frideswide, le vicaire Lawson, le marguillier Josephs et son épouse, l'organiste Morris et son fils. Tout ce petit monde nous est présenté pour la simple et bonne raison qu'ils occupent une place centrale dans l'enquête à venir.
L'enquête en question commence véritablement lors de la seconde partie du roman. Nous suivons Morse et Lewis pas à pas, partageons leurs découvertes et leurs pensées les plus intimes. Mais ce n'est pas suffisant pour découvrir la clé du mystère (du moins, en ce qui me concerne). Car l'intrigue de Service funèbre, qui semble très simple à la base, se révèle quasiment inextricable.

Enfin, j'aimerais souligner un coup de génie de la part de l'auteur : la dernière partie de l'avant-dernier chapitre nous permet d'apprendre que les choses ne se sont pas tout à fait déroulées comme Morse le croit... L'inspecteur et son sergent ont réussi à démêler le sac de noeud auquel ils ont été confrontés au cours de cette enquête. Et ils avaient tout bon... sauf sur un point. Ils ne le savent pas, mais Colin Dexter nous l'apprend. Merci Mr Dexter !
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L'église de St Frideswide abrite en son sein de drôles de paroissiens. L'organiste est l'amant de la femme du marguillier tandis que ce dernier barbote l'argent de la quête tout en vivant une aventure avec la femme s'occupant du ménage de l'église...
L'inspecteur-chef Morse bien qu'étant en congé va s'intéresser à ce petit monde à la faveur de nombreux meurtres que je vous laisse découvrir.

Service funèbre bien qu'observant scrupuleusement les règles du "whodunit"  est un roman noir, cynique, bourré de références littéraires. Morse est intelligent, libidineux, colèrique, et un brin cyclothymique. Grand écluseur de pintes, il aime échafauder des hypothèses avec Lewis son assistant  et souffre douleur attitré. Une enquête est pour lui un problème à résoudre, tout autant qu'un casse - tête à vaincre.

L'écriture très soignée, participe au charme du personnage principal et celle des autres protagonistes. L'intrigue intelligente est bien menée. Un vrai plaisir de lecture savoureusement surannée.
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J'ai découvert les oeuvres de Colin Dexter il y a une dizaine d'années, en empruntant au hasard un de ses romans dans ma bibliothèque municipale. Et j'ai tout de suite adhéré: au style, à l'intrigue, et bien sûr au personnage : l'inspecteur Morse. Personnage assez trouble, ni super héros ni flic revenu de tout, il est intelligent, cultivé, odieux parfois, sensible souvent, il se trompe mais sait retomber sur ses pieds pour au final découvrir le meurtrier...même si il n'est pas rare que son auteur, Colin Dexter, nous glisse un petit indice en fin d'ouvrage qui ouvre de nouvelles perspectives...tout à fait surprenantes !!!

J'en ai lu quelques uns, tous avec le même plaisir, puis,comme il était difficile de s'en procurer, je suis passée à autre chose...Et je les ai un peu oublié dans un rayonnage de ma bibliothèque...

Et voilà qu'est lancée une série "préquelle" relatant les aventures du jeune Morse, dans un Oxford de carte postale des années 60...série extrêmement bien faite, et qui m'a donné envie de relire les livres...

Alors bien sûr le personnage est très différent entre la série et les livres - il a quelques années, quelques kilomètres en jaguar, quelques litres de bière et de whisky en plus, mais amateurs de romans policiers intelligents et bien écrits, sans effets sanguinolents toutes les 3 lignes, précipitez vous !!!

Ce service funèbre ne fait pas exception à la règle, c'est un excellent cru !

NB: ces livres sont aujourd'hui épuisés et non ré édités, on ne peut les trouver que d'occasion...ou en version numérique pour les lecteurs équipés de liseuses !
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Morse abandonne les errements des universitaires oxoniens pour plonger (alors qu'il est en congés et qu'on ne lui demande rien) dans les turpitudes de l'église anglicane, plus particulièrement de la paroisse de Saint Frideswide, à Oxford bien sûr. Sur fond d'adultères, de rumeurs de pédophilie, de malversations, de rivalités fraternelles, les cadavres s'amoncellent. Bref, de drôles de paroissiens ! L'histoire semble simple mais devient complexe au fil des pages : cinq meurtres, autant de mobiles, quelques alibis ; des personnages clés de la paroisse, un vicaire, un organiste, un bedeau…jusqu'à la femme de ménage qui pourrait bien avoir sa place dans l'histoire.

Très habilement, Colin Dexter adapte la structure de son roman à l'environnement religieux avec quatre parties aux titres empruntés à l'ancien Testament (chroniques 1 et 2, Ruth, Révélations) et au techniques narratives bien distinctes (narration, procès-verbal d'interrogatoire, témoignage au tribunal). C'est assez complexe (un peu moins que d'habitude, pourtant), très « whodunit », mais le lecteur finit pas s'y retrouver.

Service funèbre, un des meilleurs de la série, est l'occasion de retrouve un Morse aux sens aiguisés mais d'humeur plutôt maussade, voire carrément désagréable, même si le plaisir de travailler (et de partager quelques pintes) avec le fidèle sergent Lewis lui apporte quelques satisfactions. Il confirme son personnage de célibataire amateur de musique classique et de mots croisés, un peu alcoolique, très sensible au charme des jolies femmes.
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A Oxford, lors de l'office célébré à l'église Sainte-Frideswide, le marguillier, chargé de compter la recette de la quête, est retrouvé assassiné dans la sacristie. Ainsi débute une série de crimes qui ont tous en commun des personnes liées de près à l'église.
L'inspecteur-chef Morse s'intéresse de près à l'affaire et déroule un écheveau complexe de pistes, le tout porté avec intelligence et habileté, et une écriture soignée, sans oublier les références littéraires ou historiques d'usage, comme dans tout polar de cette époque ou antérieur (le roman est sorti en 1979). Une fois dit cela, j'ai lu ce roman sans grand intérêt, presque avec ennui. L'univers offert au lecteur est assez glauque, mais réaliste, les personnages sont comme décrits "de l'extérieur" et on ne ressent pour eux guère d'empathie. Rapports sexuels sous emprise, adultère, rumeurs de pédophilie, veuve acariâtre, église sinistre... Quant à Morse, c'est vraiment un inspecteur de polar assez atypique (ce qui n'est pas gênant en soi) : cassant, autoritaire, "cash", assez odieux, néanmoins sensible, mécréant, sans doute alcoolique, obsédé par le sexe et ayant un comportement envers les femmes qui affolerait aujourd'hui les "sensitivity readers". Une sorte de anti-héros. Nous sommes en Angleterre, qui plus est à Oxford, mais l'auteur n'est pas là pour nous narrer les beautés de la ville ni nous décrire l'intérieur douillet, so British, des foyers britanniques au moment où l'on sert le thé. Il y a du roman noir dans l'univers décrit et du Simenon dans les scènes et les personnages. de l'anti-Cosy Corner en somme. Je qualifierais la prose de "masculine", c'est-à-dire, factuelle et âpre. Pourquoi n'ai-je pas accroché à ce roman, je ne vois pas de réponse immédiate, si ce n'est une impression d'ensemble : peu d'intérêt et d'attachement porté à l'histoire, car sans doute peu d'intérêt porté dès le départ aux personnages, donc à leur devenir et à la recherche (tortueuse) de pistes jusqu'à la découverte d'un assassin. Un jeu savamment élaboré mais qui, me concernant, n'en a pas valu la chandelle.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Il se rappela la première fois qu'il était allé à la messe à St. Frideswide et la femme qui chantait à côté de lui : "Lave-moi et je serai blanc comme neige." Quelle idée merveilleuse ! Le Tout-puissant en train d'effacer l'ardoise. Non seulement il pardonnait, mais il oubliait. Et le plus dur, c'était d'oublier. Même Morse, malgré son cynisme, parvenait à pardonner, jamais à oublier. Comment le pourrait-il ?
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Dans cette enquête, je n’ai commis qu’une seule bourde, Lewis. Une seule. J’ai trop accordé foi aux rumeurs. C’est une chose terrible. Si je raconte à tout le monde que vous avez une liaison avec cette dactylo qui est fâchée avec les virgules, vous allez être obligé de démontrer que c’est faux – même s’il n’y a rien de vrai là-dedans. Comme on dit, il n’y a pas de fumée sans feu.
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Un myope qui se jette dans le vide enlève toujours ses lunettes et les range dans sa poche avant de sauter.
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En général, les gens fumaient beaucoup quand ils étaient nerveux ou inquiets. En fait, c’était une drogue, comme un cachet d’aspirine, une bouteille d’alcool ou un pari aux courses hippiques…
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A une époque, il fut même à une hostie de se convertir au catholicisme. Mais c'était du passé.
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Videos de Colin Dexter (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Colin Dexter
Bande annonce (VO) de la série Endeavour, qui raconte les jeunes années de l'inspecteur Morse, personnage crée par Colin Dexter
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