AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782491938024
80 pages
BeetleBooks Publishing (20/03/2020)
3.72/5   9 notes
Résumé :
Dissimulé dans l’ombre des coquelicots, il patiente.
Il guette le moment propice.
Lorsque vous l’entendez, il est déjà trop tard.
Des années ont passé depuis sa dernière attaque, mais il est bel et bien de retour et plus affamé que jamais. Les habitants du village le savent : aucun secret ne pourra lui échapper.
Qui pourra lui résister ?
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Il s'agit d'une longue nouvelle, ou d'un petit roman comme on voudra, d'une centaine de pages écrit avec talent par une jeune Suissesse, ça fait toujours plaisir de voir un nouvel auteur suisse éclore, on lui souhaite d'avoir le même succès que Nicolas Feuz ou Marc Voltenauer.

Ce livre est destiné à des adolescents ou de jeunes adultes mais sera aussi lu avec plaisir par des adultes plus âgés car il fait écho à des structures enfouies dans notre imaginaire. La jeune Adeline souffre d'insomnie, elle est irrésistiblement attirée par un magnifique coquelicot qui perce la neige d'une prairie abandonnée. Elle se penche sur la fleur, mais celle-ci s'enroule autour de la jeune fille qu'on retrouvera morte au matin. le village est consterné, le Mange mystère est revenu pour obliger les gens à révéler leur secrets ou à mourir. le secret d'Adeline était d'être amoureuse de Markus, mais le boucher a une révélation autrement plus sombre à faire. Carl le shérif et Amélie, une centenaire qui a déjà survécu à deux attaques du monstre sont bien décidé à le chasser, ils vont aider Markus, le héros de la quête à venger sa bien-aimée.

Comme le livre est court, je n'en dirai pas plus pour ne pas spolier les autres lecteurs du plaisir de découvrir cette intrigue qui utilise les codes de plusieurs genres : fantasy, fantastique, horreur. le thème de la quête du héros est universel et très bien exploité ici, Markus et Carl devront aller au bout de leurs peurs. On est dans une ambiance qui fait nettement penser à Stephen King, on peut lire cette quête de nombreuses façons différentes, j'y vois les thématiques du passage à l'âge adulte et de la résilience principalement. le monstre, comme tous ses collègues littéraires, n'est autre que la part sombre de nous-même et notre manque d'amour pour autrui.

La fin est malheureusement un peu trop abrupte et aurait méritée d'être un peu plus développée, mais cela n'empêche pas que ce roman soit une très jolie découverte qui fait écho à nos peurs enfouies.


Lien : https://patpolar48361071.wor..
Commenter  J’apprécie          110
Le mange-mystère constitue une nouvelle prenante, qu'il est difficile de lâcher une fois commencée. le thème central de l'histoire, à la fois perturbant et fascinant, s'apparente à ceux que l'on peut retrouver dans des romans d'horreur, ou dans des textes qui déstabilisent tout en faisant réfléchir. Les premières lignes décrivent physiquement le mange-mystère, une créature avide d'histoires palpitantes, comme une entité parsemée de coquelicots. L'image renvoyée s'avère particulièrement poétique, alors qu'il n'en est rien.

Cauchemardesque, effroyable, meurtrier, monstrueux, le mange-mystère reste insaisissable tout le long de la lecture. Aussi énigmatique que les mystères qu'il aime ingurgiter, le mange-mystère ne ressemble à rien de connu. Et ce n'est pas plus mal. L'aura obscure qui englobe cette créature donne sa force au récit et captive. L'image du coquelicot perdure en tête, troublant le lecteur, pour qui la fleur constitue un élément beau et positif, anormalement associé à une horreur diabolique.

La nouvelle joue avec cette dimension à la fois colorée et malsaine, merveilleuse et terrifiante, magique et sinistre. Cette atmosphère nous promet d'emblée un voyage incroyable, et le déroulé, comme la fin, ne ternissent rien. le mange-mystère tient en haleine, par ses actions endiablées et étranges, et grâce à des personnages attachants. Malgré la concision du texte, due à son genre littéraire, l'auteure parvient à mettre en place un décor et des héros marquants. Même si le sujet choisi se rapproche du noir, la finalité se montre positive, entrainante et pleine d'espoir. le mange-mystère dépeint des héros qui nous portent, qui dépassent leur peur, et qui combattent le mal.

L'écriture, aussi belle que les fleurs qu'elle décrit, enchante dès les premiers mots. Bien rythmée, très visuelle, tout en légèreté et poésie, la plume de Juliette Dezuari titille nos sens et égaye nos esprits. Les phrases glissent avec plaisir, les descriptions suffisent à animer notre imaginaire et le vocabulaire est choisi avec intelligence et goût. La lecture en devient un réel plaisir.

L'univers à la Stranger Things, que nos héros doivent traverser une fois les fleurs mises de côté, nous fait trembler d'excitation : les ombres jouent de perversité et de cruauté. le mange-mystère se joue de nous, à tous les niveaux. L'auteure distille son suspens avec malice, sur les trois parties de son texte. Ce découpage permet de donner du rythme à la nouvelle, et de bien séparer les idées, voire même de lire le récit en plusieurs fois, sans se perdre.

La nouvelle met en valeur le monde du théâtre, l'univers de l'imagination, en fait celui des histoires en général. le mange-mystère adore les récits de qualité et s'en nourrit. Si vous savez le convaincre et jouer un rôle qu'il apprécie, peut-être vous laissera-t-il la vie sauve ? Les héros se transforment en acteurs dévoués pour survivre, développent leur imaginaire pour s'en sortir et travaillent leurs scènes pour satisfaire la bête. de tous les âges, les personnages nous attestent que le pouvoir des rêves n'est pas donné qu'aux enfants. Nous gardons une part de notre enfance en nous, nous savons tous inventer et créer quand nous nous laissons aller. L'imagination ne serait-elle pas essentielle à la vie ? le mange-mystère survivrait-il dans un monde empreint de magie et d'esprits inventifs ?

La première partie nous présente la créature étrange et les meurtres qu'elle engendre. La nouvelle joue avec nos nerfs, en mettant en avant une petite fille qui n'avait, pour tout secret, qu'une amourette d'adolescents plutôt mignonne. Ce sera son petit ami, appelé sans le vouloir, qui combattra le mange-mystère et qui clôturera l'histoire. Les deux autres parties s'enchaînent en une multitude d'actions, qui auraient peut-être mérité de respirer davantage pour nous laisser apprécier l'inventivité de l'auteure, et la folie de son univers. Les doutes des héros n'envahissent pas le récit, qui se concentre plutôt sur les idées de ces derniers pour vaincre le monstre. Les décors abracadabrantesques se superposent, tout comme les sbires démoniaques. Tout est bon pour torturer nos héros.

L'histoire reste haletante, passionnante et étrange. le mange-mystère est une nouvelle intéressante, énigmatique et atypique. La chute s'avère certes peu exceptionnelle, mais si bien adaptée à l'univers, que le lecteur s'en satisfait à merveille. La dernière phrase nous renvoie au métier des écrivains, qui savent toujours créer de beaux récits pour nous faire voyager et rêver. le mange-mystère est un savant mélange de conte, récit horrifique et aventure épique, qui saura ravir les plus jeunes comme les plus âgés. N'arrêtons jamais de rêver et créer !

[Je publie des chroniques littéraires sur lavisqteam.fr et celle de cette nouvelle est présente au lien suivant : http://www.lavisqteam.fr/?p=49194

J'ai mis la note de : 18/20]
Lien : http://www.lavisqteam.fr/?p=..
Commenter  J’apprécie          20
Quoi de plus innocent qu'un coquelicot perçant une étendue de neige ? Rien de plus poétique, de plus émouvant qu'un joli point écarlat d'une menace terrifiante qui s'abat sur un paisible village isolé. Il va incomber à une centenaire, un adolescent et un shérif de combattre un improbable monstre.
Certains pourraient croire en lisant cet accroche que l'on se dirige vers l'équivalent romancé de ces films ou un slasher décime tout une communauté avant d'être exterminé lors de la conclusion.
Ce serait gravement méconnaître l'essentiel de la longue nouvelle de Juiette Dezuari.
Car l'on a affaire ici à un récit qui tient à la fois du thriller, de la féerie noire, de la romance, de l'horreur et du roman à énigme.
On y trouve aussi du fantastique pure, des thèmes propres à la fantasy. Tout cela baigne dans une ambiance à la Stephen King qui aurait rencontré Charles Nodier.
L'atmosphère très provinciale du roman est également rendu d'une plume acerbe qui rappelle le cinéma de Chabrol ( le personnage du boucher rappelle irrésistiblement celui du film du même nom)
On suit l'histoire sur deux époques et la plume de Juliette Dezuari parvient à nous faire partager l'empathie que l'on éprouve pour ces personnages ( mention principale à l'émouvante Clara parmi les personnages secondaires et aussi au personnage du Chevalier, pitoyable méchant )..
Le sens du suspens que sait entretenir jusqu'au bout l'auteur fait de cette novella, un véritable turn-over.
Ajoutons que au-delà d'un simple divertissement, Juliette Dezuari nous interroge sur le sens du spectacle et du théâtre et sur l'illusion qu'il impacte. Ou est la réalité ? Pourrait être l'une des conclusions du livre.
D'autres questions plus classiques sont également abordées au travers d'une intrigue sans temps mort : le premier Amour, le passage à l'age adulte, et qu'est ce qu'un secret ? Peut on le garder quand la survie de tous dépend de son dévoilement ?
En conclusion, voici un livre que j'ai beaucoup apprécié et qui je l'espère sera suivi par d'autres du même auteur. Puisse t'elle encore nous garder son sens du suspens et son style limpide dans des récits qui nous donnera le goût du merveilleux sans cesser de nous interroger sur les aléas de la vie.
Commenter  J’apprécie          40
J'ai été intriguée par le titre de cette nouvelle de 92 pages, c'est pourquoi j'ai eu envie de la découvrir. Genre fantastique/horrifique, plutôt destinée à des adolescents, mais qui est très agréable à lire en tant qu'adulte.
Nous sommes en hiver, dans un petit village tranquille. Dans une prairie abandonnée se dresse un coquelicot en fleur.
Il fait nuit, mais une jeune femme n'arrive pas à dormir. Elle se lève, s'enfuit de chez elle…Son corps est retrouvé près de ce coquelicot, qui maintenant n'est plus unique…On fait alors appel à la doyenne du village, âgée de 106 ans qui n'a qu'une phrase à dire « le mange-mystère est revenu… »
Qu'est-ce que ce monstre ? Est-ce que quelqu'un va pouvoir le vaincre ? Et si oui, comment ?Et si non, combien de personnes vont mourir avant que le monstre s'estime repu ?
Cette nouvelle est divisée en trois parties, chacune portant en titre le prénom d'un des personnages (deux prénoms pour la troisième).
La première s'intitule Adeline. Il s'agit de la jeune femme retrouvée morte près du coquelicot. C'est le moment de la présentation du contexte et des personnages. La tension monte petit à petit.
La deuxième a pour titre Amélie. C'est la doyenne du village, qui a survécu à deux attaques du monstre. L'occasion d'un saut dans le passé.
La troisième et dernière a pour personnages principaux Markus, le petit ami d'Adeline, et Carl, le shérif. Elle nous amène à la fin e la nouvelle.
Au fur et à mesure de la lecture, on apprend à connaître les personnages qui dévoilent leurs forces et leurs faiblesses… On connait moins le monstre, on sait seulement qu'il se nourrit des secrets des humains.
J'ai beaucoup aimé cette lecture, avec un monstre atypique. L'auteure a de l'imagination, pour notre plus grand plaisir. La lecture est facile, la plume de Juliette est agréable et légère. Elle a su amener son lecteur là où elle le voulait.
Dommage que la fin soit si rapide par rapport au reste du livre, j'aurais aimé qu'elle soit un peu plus développée.
En bref : Une très bonne découverte d'une histoire originale. Pour adolescents ,et adultes, aimant le style fantastique/horrifique.
Commenter  J’apprécie          20
Mon avis :

L'autrice plante son décor de manière poétique, avec le coquelicot. Fleur o combien belle et attirante. Je ne peux m'empêcher de penser à ce proverbe : « Il n'est aucune beauté qui n'ait sa tâche noire. Même le coquelicot, au coeur porte la sienne, que chacun peut voir » Ce coquelicot se révèle être l'antre du mal, sous ses airs flamboyant. le repère du Mange-Mystère, monstre au trait inimaginable qui se rassasie des secrets en tuant ceux qui refusent de les dévoiler.
La nouvelle se coupe en 3 parties portant le nom d'un protagoniste de l'histoire.

• Adeline : C'est avec elle que l'autrice nous emmène dans ce début d'histoire. Attirée par ce coquelicot unique ayant percé la neige, elle se laissera envahir par la quiétude procurée par cette fleur, mais il sera trop tard, « Il est revenu ».



• Amélie : Dans cette seconde partie, l'autrice nous emmène dans le passé et nous fait voyager à divers moment de la vie d'Amélie, personnage emblématique de l'histoire. Cette partie pour moi est celle qui a eu le plus d'impact au court de cette nouvelle. On y découvre la perfidie du Mange-Mystère qui se complaît à s'insinuer dans les esprits. L'illusion y occupe une grande place,

• Markus et Carl : Retour au temps actuel avec 2 personnages qui ne sont autre que Markus, le petit ami de la première victime du Mange-Mystère et Carl le Shérif du village. A chaque retour du Mange-Mystère son héro, ils se mettront en quête d'exterminer cette chose se nourrissant des secrets.

Une fois de plus je n'irai pas plus loin dans l'explicatif de peur de dévoiler l'intrigue.
Je suis restée sur ma faim. N'étant pas adepte des nouvelles j'ai regretté le manque d'informations sur les personnages. Il m'a été impossible de les visualiser, ce qui pour moi m'empêche de m'immerger dans une nouvelle ou un roman, tandis qu'on en découvre beaucoup sur leurs traits de caractère ainsi que leurs forces et faiblesses.
Le Mange-Mystère lui aussi n'a pas été beaucoup développé.
Mais, l''ambiance que l'autrice a voulu installer est somme toute interpellante. Elle aborde avec des mots simples diverses thématiques qui font réfléchir et que je ne mentionnerai pas car la nouvelle étant très courte, il est important pour le lecteur de les découvrir par soi-même. La fin a été brève mais une question subsiste : Seriez-vous prêt à garder vos secrets aux dépends de la vie des proches qui vous entourent ?

Lien : https://chroniquesduneliseus..
Commenter  J’apprécie          30

Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Il avait semé la peur et la discorde. Il s'était nourri de la vie de ces gens. Il l'avait fait pendant des milliers d'années, volant leurs secrets, les transformant en histoires qu'il dévorait.
Commenter  J’apprécie          30
Elle s’approcha du corps recouvert de coquelicots qui se trouvait non loin.
Elle jeta sur le cadavre un regard rempli de mépris pur et incandescent, plus acide que n’importe lequel des venins.
Si ce regard avait été adressé à un homme vivant, l’esprit de celui-ci aurait volé en éclat. Ses certitudes et sa confiance auraient été instantanément anéanties. Il aurait sombré dans le désespoir et la folie, et aurait accueilli la mort en pleurant de joie.
Mais Tobias était déjà mort.
Il était hors d’atteinte.
Ce qui n’empêcha pas le regard de transpercer son corps, de fouiller son cadavre à la recherche d’une âme à détruire et d’un esprit à briser.
Commenter  J’apprécie          00
Elle s’appelle Adeline, lui, Markus.
Ils s’étreignent maladroitement, comme les enfants qu’ils sont. Ils sont si jeunes. Ils croient encore que l’amour est une affaire de grands, un bonheur interdit, et que chacun de leurs baisers est un acte de rébellion. Ils croient encore que s’aimer est un secret.
Bientôt, le garçon cédera. Il avouera en criant son secret à sa mère, et restera pantois en l’entendant rire. Mais ce jour n’est pas encore arrivé pour lui. Quant à la fille, elle ne dira rien. C’est une romantique. Adeline pardonnera sa faiblesse à son amant, mais ne dira rien.
Jusqu’à ce que le premier coquelicot perce la neige, du moins.
Commenter  J’apprécie          00
La seconde d’avant, il n’y avait rien.
Rien qu’un néant d’infinies probabilités. Rien que des idées, floues et mal formées, qui rampaient et fusionnaient, s’entredévoraient et se reproduisaient, fusaient, pourrissaient et grouillaient dans les ténèbres.
Rien que des possibles.
Rien que du néant.
Rien que du vide.
Pour l’éternité.
Et soudain, elles furent. Des autres. Des étrangères, qui transpercèrent les ténèbres, concrétisèrent les idées, remplirent le néant.
Commenter  J’apprécie          00
Il grimaça légèrement. Il ne voulait pas mourir.
Mais rares étaient les gens qui mourraient parce qu’ils en avaient envie.
Commenter  J’apprécie          00

autres livres classés : littérature suisseVoir plus
Notre sélection Jeune Adulte Voir plus



Quiz Voir plus

Ce film d'horreur et d'épouvante est (aussi) un roman

Jack Torrance, gardien d'un hôtel fermé l'hiver, sa femme et son fils Danny s'apprêtent à vivre de longs mois de solitude. Ce film réalisé en 1980 par Stanley Kubrick avec Jack NIcholson et Shelley Duvall est adapté d'un roman de Stephen King publié en 1977

Le silence des agneaux
Psychose
Shinning
La nuit du chasseur
Les diaboliques
Rosemary's Baby
Frankenstein
The thing
La mouche
Les Yeux sans visage

10 questions
879 lecteurs ont répondu
Thèmes : cinema , horreur , epouvanteCréer un quiz sur ce livre