AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782956331414
96 pages
Le Silence qui roule (01/07/2018)
5/5   2 notes
Résumé :
Catalogue publié à l'occasion de l'exposition présentée à la Médiathèque d'Orléans du 2 mai au 23 juin 2018.
Tirage limité : 150 exemplaires en numérique
Prix public : 25 EUR
Que lire après Le silence qui rouleVoir plus
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
LEVÉES D’EMPREINTES

1.

Inlassablement, et disant cela,
on a beau détacher chaque syllabe
afin de lui être présent, ce mot-là ou un autre,
qu’importe, tous se ressemblent, on n’a pu faire un tri,
on recrée le bruit de ces blocs lorsqu’ils s’écroulent,
un à un, des falaises, sans que l’on sache
en différer la chute, la vague aussi avide
en s’éloignant continue son travail de sape,
continue de mêler silence, tumulte,
on voit comme on entend, comme on respire,
inlassablement donc, le resserrement de la gorge
quand on se trouve ainsi devant,
vers quoi les mains s’élancent-elles ? déjà
elles s’arrêtent, elles sont impuissantes
à cerner, à nommer l’obstacle, les paupières de même,
qui s’écartent pour rien : alors, malgré soi,
on reprend les quelques mots dont on dispose,
on les inscrit, friables, sur du papier friable .

2.

Nuit glaciale, oppressante, de toutes parts
toutes les nuits s’y dressent, on en est responsable,
on n’a évidemment qu’une obsession : au-dehors,
se dit-on, l’espace libre enfin s’agrandirait,
on ferait corps en lui, lettre après lettre,
à force, on dessine une ligne, on arrive au bout
pour la reproduire, c’est à la craie encore
que l’on s’agrippe, on ouvrirait pourtant
ne fût-ce qu’une fente, il suffit de la moins visible,
on le saurait au vent aussitôt qui se précipite,
la déchire, amenant d’un coup comme la mer
une lumière sans rivages, la page reste aride,
les doigts n’en sont que plus opaques, les yeux,
aucune voix ne s’élève des traces, au-dehors rien
que l’on ne doive ici réinventer, on divise une fois de plus,
on pense en termes de secrets à vaincre,
de cibles orgueilleuses, dans l’épaisseur on se fraie
un passage, très mal, on ne parvient qu’en bas.

3.

Au-dessous, ce n’est au-dessous qu’une masse compacte,
en la croyant impénétrable on veut se rassurer :
comme on tend l’oreille au long de parois
quand on comprend que l’on y frappe en vain,
on ne sait plus qu’elle rumeur s’insinue peu à peu,
peu à peu s’élargit, d’une forêt en plein orage
ou du ressac sur des galets avec celles qui va et vient
au creux de la poitrine, pourquoi s’agirait-il d’un leurre ?
sans se soucier de blessures, de durée,
ni le temps ni le sol rugueux ne refusent leur aide,
on appuierait la paume nue, elle seule sensible
reconnaît en la moindre ride une crevasse,
s’abandonne à la profondeur qu’on ne définit pas,
laisse venir des années enfouies
dans l’obscur remuement où se confondent
la terre, les os et les racines, la mémoire fidèle,
la mémoire exigeant d’être portée au jour,
fécondée à nouveau d’une parole.
Commenter  J’apprécie          10

autres livres classés : Catalogues d'expositionVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (3) Voir plus



Quiz Voir plus

Un polar, une capitale d'Europe

"Les nouveaux mystères de Paris" de Léo Malet, série avec Nestor Burma, l'enquêteur.

Allemagne
Autriche
Espagne
France
Royaume Uni
Suède

19 questions
493 lecteurs ont répondu
Thèmes : romans policiers et polars , europe , capitale , humourCréer un quiz sur ce livre

{* *}