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Citations sur Idylles (11)

Pendant les dimanches de février, la bande chassa les canards avec des carabines. Ils n'en tuèrent pas un seul. La plupart du temps, on demeurait au coin du feu où bouillait une marmite de café. On entendait le bruit de la rivière et on y reconnaissait un rythme insoupçonnable pour qui ne prêtait pas attention : des coups sourds qui étaient les heurts de vagues profondes contre la terre, les battements de certaines branches plongées et relevées, et l'infinie division des faibles murmures sur les plans d'eau.
Cela donna à Renoux le désir de chanter. Renoux proposa comme thème à) ses compagnons un fragment d'opéra sur lequel ils brodèrent en toute confiance, mais le choeur dérailla de façon si effrayante qu'on ne songea pas à en rire.
– Des coups à faire effondrer la digue, dit Armel.
– Je voudrais savoir chanter, dit Legourd.
– Je connais une fille qui chante bien, proposa Sebond. Elle habite Grandvillers.
Ainsi débuta l'histoire.

[André DHÔTEL, "Idylles", Gallimard, 1961 - rééd. collection "folio", Gallimard, 2003, nouvelle "La maîtrise des va-nu-pieds", pages 125-126]
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Iannis habitait un sous-sol dont les fenêtres ouvraient, au ras de terre, sur une ruelle qui n'était ni très propre ni très sale. Il reçut son hôte cérémonieusement, et le fit asseoir dans un pouf où de multiples ressorts déclenchaient leurs mélopées. Un chat jaune , sur le ciment, jouait avec des boîtes vides. Au mur pendait l'immense photographie en couleurs de la défunte bienheureuse Anthoula, femme de Iannis, et qu'il appela tour à tour "or de ma vie" et "vieille chèvre".

[André DHÔTEL, "Idylles", Gallimard, 1961 - rééd. collection "folio", Gallimard, 2003, nouvelle "Idylle à Samos", page 43]
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– Ils sont tous comme des crapauds et des grenouilles qui mangent du brouillard.

[André DHÔTEL, "Idylles", Gallimard, 1961 – rééd. collection "folio", Gallimard, 2003, nouvelle "La fille du général", page 196]
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– Toi, tu cultiveras des cailloux à Soligny, poursuivait Lucienne. Eh bien ! je vais faire quelque chose pour toi. Je te sème ici un noyau de cerise, et dans cinquante ans tu auras des milliers de cerises. Alors tu penseras à moi.
Huit jours plus tard, Alcide devait cesser de penser à Lucienne. Dix ans plus tard, il faisait fortune en exploitant des carrières, et de nos jours encore on peut voir le cerisier.

[André DHÔTEL, "Idylles", Gallimard, 1961 - rééd. collection "folio", Gallimard, 2003, nouvelle "La nuit d'été", page 159]
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Comme une ondée passait, ils s'abritèrent contre la porte en haut du perron. Vers le matin, Jeannine s'était endormie sur la pierre nue, alors que Martinien parlait encore. Il l'enveloppa dans la pèlerine, lui mit son sac sous la tête et lentement il la déchaussa. Les gros souliers de marche et les chaussettes étaient gonflés par la pluie comme des éponges. Martinien réchauffa les pieds de la jeune fille contre sa poitrine. Puis il les garda dans ses mains et il fut extrêmement satisfait quand l'aurore lui permit d'apercevoir le dessin des orteils, alignés comme les roseaux des flûtes de Pan.

[André DHÔTEL, "Idylles", Gallimard, 1961 - rééd. collection "folio", Gallimard, 2003, nouvelle "Idylle au Chesne-Populeux", page 35]
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Avec le sentiment d 'une incertitude profonde, il se coucha sous un buisson, tandis qu'une zone de silence passait interminablement sur la campagne mouillée.

[André DHÔTEL, "Idylles", Gallimard, 1961 - rééd. collection "folio", Gallimard, 2003, nouvelle "Idylle au Chesne-Populeux", page 31]
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Moi-même, j’ai le bonheur de ne pas me connaître, et je puis marcher sans fin à travers les labours de novembre, bouleversé par l’odeur des flores qui fermentent, me rappelant des faits que personne n’a divulgués
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– Tu devrais te marier, dit quelqu'un. Une femme, ça change la vie. Il y aura un beau printemps cette année, d'ailleurs.
Que venait faire le printemps ? Mais comme expliquait Dieudonné le facteur, les conquêtes se font par des moyens détournés. Si ce n'est pas le printemps, c'est l'éloquence, la ruse, l'alcool même.
– Parfaitement, l'alcool, ou, si vous voulez, le petit vin blanc par exemple. La Gémeuse donnerait sa fille pour une bouteille de vin blanc.

[André DHÔTEL, "Idylles", Gallimard, 1961 – rééd. collection "folio", Gallimard, 2003, nouvelle "La fille du général", page 194]
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-Oui,disait Alcide,quand tu seras partie je vais tout de même perdre mes yeux.Je ne saurai plus où regarder,parce que nulle part je ne te trouverai.Mais avec les copains on fera de sacrées tournées,on ira hurler aux portes dans les villages à la nuit,on chassera le sanglier,on tâchera de s'en payer de toutes les façons.Les filles ça vous empêche toujours de boire un bon coup.
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Des personnes bien informées ne manquèrent pas de reconstituer l'histoire avec une exactitude qui dépassait la réalité.

[André DHÔTEL, "Idylles", Gallimard, 1961 - rééd. collection "folio", Gallimard, 2003, nouvelle "La nuit d'été", page 166]
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