André Dhotel, écrivain prolifique du 20ème siècle, et pourtant si peu connu de nos jours. Son nom ne m'était pas étranger, mais je n'avais jamais rien lu de lui, et c'est un commentaire de mon ami Dourvach qui m'a mis sur son chemin.
A la recherche de ses livres dans mon imposante médiathèque municipale, j'ai pu constater effectivement l'oubli dans lequel se trouve
André Dhotel. Un seul livre «
le pays où l'on n'arrive jamais » et encore, même pas en rayon, mais dans la réserve du rayon jeunesse.
Et pourtant quel merveilleux récit que celui-là, un conte rempli de poésie, de fantaisie, de féerie, voire de fantastique, mais aussi beaucoup plus profond que son classement dans la « littérature jeunesse » le laisse présumer, car ce livre n'est pas seulement organisé autour de la quête d'une enfant et de ses amis pour retrouver sa mère, je l'ai ressenti comme une histoire célébrant la liberté, l'amitié et la recherche de la beauté du monde.
Gaspard Fontarelle, fils de gens du voyage, est confié par ceux-ci à sa tante Gabrielle Berlicaut, propriétaire d'un hôtel dans une petite ville des Ardennes. C'est un garçon un peu gauche, plein de maladresses qui font le désespoir de sa tante, mais dont la vie va complètement changer lorsqu'un bel enfant blond poursuivi par des gendarmes va lui demander de l'aide. Ce bel enfant est en réalité une fille, Hélène, qui est à la recherche de sa «Maman Jenny » et du beau pays de son enfance.
Cette quête va entraîner Gaspard dans de nombreuses aventures aux folles péripéties, où la belle nature des Ardennes (le pays auquel
André Dhotel a toujours été si attaché) est magnifiée et habillée de féerie, où le fantastique se mêle au réel, où l'amitié est partout présente jusqu'à une fin que je ne dévoile pas, mais qui au delà des événements est si poétique, car le beau pays, est, pour celui qui voyage sur les routes, en réalité partout dans le monde.
Cette célébration du voyage, de l'esprit vagabond, n'a pas manqué de me faire penser à ce jeune poète blond natif de Charleville, cet éternel voyageur, « homme aux semelles de vent », ou encore à ce génial musicien nommé Django, vivant dans une roulotte, et né à Liberchies, pas très loin de ce pays.
Et puis, il y a cette écriture délicieusement surannée, mais si belle, notamment lorsqu'elle évoque la beauté fantastique des forêts des Ardennes, et celle de tous les villages de ce pays. Une écriture pleine de finesse, où j'ai ressenti le plaisir que l'auteur a eu de tresser ce récit à mi-chemin entre le roman d'aventures et le conte de fée.
En conclusion, un beau roman qui donne envie d'en lire d'autres d'
André Dhotel