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EAN : 9782070291977
280 pages
Gallimard (05/03/1975)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
Une gare, des voies de chemin de fer aux embranchements complexes... Tel est le décor de l'étrange histoire de Gabriel Lefeuil, brocanteur à ses moments perdus afin de poursuivre des études universitaires. Gabriel a rencontré un singulier jeune homme amnésique qui circule inlassablement entre les rails du chemin de fer, comme à la recherche d'un trésor. On l'appelle Alfred. Quel est son vrai nom ? À la suite de quel voyage en Orient, de quelle aventure bouleversante... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
André Dhôtel, né en 1900 à Attigny (Ardennes) et mort en 1991 à Paris, est un écrivain français, à la fois romancier, conteur, poète et scénariste. Connu du grand public par le roman le Pays où l'on n'arrive jamais, prix Femina 1955, il est l'auteur d'une oeuvre abondante comptant une quarantaine de romans, des nouvelles, des poèmes et des essais. Son roman le train du matin date de 1975.
Un village près de Rethel dans les Ardennes. Gabriel cumule les activités de brocanteur et taxi, tout en envisageant de poursuivre des études universitaires pour ne pas reprendre le garage familial. Au cours de ses promenades habituelles le long des rails du chemin de fer, il rencontre Alfred, un singulier jeune homme amnésique qui semble à la recherche d'un trésor. Alfred est-il son vrai nom ? A la suite de quel voyage en Orient, de quelle aventure bouleversante a-t-il oublié son origine ? Serait-il revenu sur les lieux de son enfance pour tenter de retrouver son passé ? Ces interrogations, Gabriel va tenter de les élucider.
Qui donc est cet Alfred, centre des interrogations et suppositions ? Il est amnésique, s'exprime par mots isolés, répète sans cesse « 686 » comme un mantra ; « Sans doute il comprenait plus de choses qu'on ne pouvait croire. Simplement il y avait des ruptures dans ses pensées. » Gabriel tente de s'en faire un ami pour mieux le comprendre et l'aider ; et il peut compter sur ses copains du Bistro de la gare, Paticart (le bagagiste) et Rinchal (le guichetier), pour recueillir tous les potins du village courant sur l'affaire et d'autres, à moins que toutes ne soient liées.
Par exemple, il y a Jeanne qui de son côté cherche depuis des années à retrouver son frère Geoffroy disparu. Et si Alfred et Geoffroy n'étaient qu'un ? Jeanne qui selon la rumeur avait un rapport incestueux avec le disparu. Outre les gens, les choses aussi disparaissent, comme le coffret à bijoux d'Ida, ce qui fait jaser le village prêt à voir dans Gabriel le brocanteur, un voleur idéal. Par-dessus tout cela, un certain Gordique se mêle à l'intrigue. Il déteste Gabriel, voyant en lui un rival amoureux auprès de Jeanne et il ne manque pas d'inquiéter par ses agissements retors ou ses menaces verbales, « Vous avez avantage à ne rien dissimuler, et à vous tenir à l'écart. Parce que je suis résolu à toute extrémité. » N'oublions pas non plus, Isabelle, la fille du garde-barrière…
Si vous n'aimez que les livres aux histoires bien carrées s'enchainant avec une logique implacable, passez votre chemin car ce roman étrange par son intrigue éthérée et son onirisme poétique, risque fort de vous désarçonner. Je dois admettre que j'ai fait des efforts pour suivre les péripéties mystérieuses autant qu'abracadabrantes dans lesquelles s'engagent Gabriel mais si on les lit avec l'oeil du poète ou du doux rêveur, on peut tomber sous le charme.
Mémoire défaillante, amours secrètes, mystère à tous les étages, voyages imaginaires ou non, danger rôdant alentour et happy end… voici les principaux ingrédients de cet ouvrage hors du temps et des lectures classiques.

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Un auteur à redécouvrir. Ce livre-ci est un peu plus étrange que d'autres, laissant des bribes inexplicables, des choses inattendues parsemer le récit, mais ce qui est très agréable avec André Dhôtel, ce sont de temps en temps des phrases qui ébranlent, font réfléchir, un peu comme de la philo mais en beaucoup plus light, en beaucoup plus proche de nous, je m'adresse aux simples humains, ceux confrontés à la vie faite d'un ensemble de petits détails et curiosités, et non aux compliqués humains, ceux qui absorbent les grands systèmes philosophiques indigestes.
Bon ce que je viens d'écrire est plutôt mal dit (puisque je lis parfois de la philo qui rend fou), mais j'espère que vous me comprendrez et surtout que vous ne m'en voudrez pas trop.
Bon maintenant je vais prendre ma posture de yoga, dite du poirier, pour mettre du sang dans le cerveau.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Dès qu’il se mit à marcher le long des rails, la voie lui apparut toute rayonnante. Les rails reflétaient invraisemblablement le ciel bleu. Ils se perdaient dans un lointain rectiligne. Les talus étaient semés de fleurs intactes, coquelicots, linaires et vipérines, dont il avait appris les noms à l’école, mais qui semblaient étrangères à tous les noms, tellement elles étaient pures. Le soleil inondait les cailloux du ballast qui brûlaient malgré la fraîcheur du vent léger. Gabriel oubliait tout. Les maisons de Bermes, pas très loin, défilaient tandis qu’il avançait, et il les croyait à cent lieues.…Par cette belle et incertaine matinée, il s’agissait d’autre chose, de quelque aventure située dans un autre temps et dans un autre espace. Entre les fleurs roses, les rails se perdaient dans une campagne renouvelée. Les nuages s’entrouvrirent bientôt d’ailleurs, et une lune blanche apparut à l’angle d’un pan d’azur, alors que le soleil demeurait masqué. Rien n’existe, en vérité, se disait Gabriel, que ce qui apparaît ici ou là.

[André DHÔTEL, "Le Train du matin", Gallimard, 1975] (extrait choisi par le site "Esprits Nomades. Notes de passage, notes de partage" : LITTERATURE -- article "André Dhôtel. L’écrivain où l’on revient toujours")
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A un moment il s’arrêta brusquement et regarda dans la rigole de ciment qui longeait la voie du côté de la clôture. Il murmura encore : « Six cent quatre-vingt-six », puis il repartit, cette fois à pas mesurés, comme s’il les comptait. Mais était bien incapable de compter. Simplement il cherchait un lieu qui peut-être n’était pas un lieu d’ici, mais d’un pays étranger. Gabriel ne perdait rien de ses gestes, espérant que son attitude lui révèlerait ses pensées, si toutefois il pensait. (…) Enfin il arriva à l’endroit où s’amorçait le talus et il revint brusquement sur ses pas. Il fit plusieurs allées et venues sur une vingtaine de mètres, et se jeta soudain à genoux dans le fossé devant l’ouverture d’un caniveau sous la voie.
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Nous sommes d'un rang à peu près égale dans la société, si vous voulez, mais elle a réussi dans les études. Presque agrégée, monsieur, et elle est fière. Pas fière à cause de ses diplômes. Elle est championne de tennis pour le département. Elle a gagné une flèche d'or au ski. Des kilomètres de crawl dans la rivière. Elle ne s'en vante pas non plus.
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Au dernier train, quand il trimbala une famille dans son taxi, Gabriel songea que pour lui comme pour une foule de gens, il n'y avait pas seulement le souci d'une situation, d'une propriété, d'une considération incertaine, mais qu'ils s'attachaient au simple jeu des choses vues et des êtres rencontrés dans l'étonnement de vivre pour rien.
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Là il se sentait en paix . Des fruits rouges d'aubépine se mêlaient à des ronces, à des herbes et à des lianes. C'était un de ces lieux ordinaires où il n'y a rien à se demander, au moins pendant quelques instants et de tels instant c'était pour lui la vraie vie.
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Videos de André Dhôtel (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de André Dhôtel
« […] J'ai reçu de François Dhôtel (1900-1991), sous la forme d'un « tapuscrit » photocopié […], la merveilleuse suite de poèmes que voici. Je me suis dit qu'André Dhôtel, à la mort de qui je n'ai jamais cru, se dévoilait soudain plus vivant que jamais, avec la lumière pailletée de son regard et son sourire en coin. […] Maintenant ces poèmes sont là, qui n'ont rien de testamentaire, même si l'on devine que leur auteur peu à peu s'absente - mais c'est pour mieux affirmer une présence imprescriptible. Voici ces poèmes, dans l'ordre où je les ai reçus. […] Les poèmes naissent de la couleur du ciel, du temps qu'il faut, d'un écho des jours ordinaires et miraculeux, comme les impromptus qu'aimait tant Dhôtel, ou les petites pièces de Satie. […] Au rythme séculaire des premières lectures éblouies,
« Voici donc le chant de la jeunesse oubliée et des souvenirs perdus » […] » (Jean-Claude Pirotte)
«  […] Des paroles dans le vent en espérant que le vent est poète à ses heures et nous prêtant sa voix harmonise nos artifices.
Nos strophes seraient bien des branches avec mille feuilles que l'air du large fera parler peut-être un jour où personne n'écoutera.
Car l'essentiel serait qu'on n'écoute jamais et qu'on ne sache pas qui parle et qui se tait. […] » (Espoir, André Dhôtel)
0:00 - Abandon 2:00 - Attente 3:30 - En passant (II) 4:50 - La preuve 5:30 - L'inconnu 6:15 - Splendeur (II) 6:46 - Générique
Référence bibliographique : André Dhôtel, Poèmes comme ça, éditions le temps qu'il fait, 2000.
Image d'illustration : https://clesbibliofeel.blog/2020/04/08/andre-dhotel-idylles/
Bande sonore originale : Scott Buckley - Adrift Among Infinite Stars Adrift Among Infinite Stars by Scott Buckley is licensed under a Creative Commons Attribution 4.0 International License.
Site : https://www.scottbuckley.com.au/library/adrift-among-infinite-stars/
#AndréDHôtel #PoèmesCommeÇa #PoésieFrançaise
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